FACTEURS DE RISQUES D’ÉPILEPSIE

Electroencéphalogramme

        L’électroencéphalogramme (EEG) reste l’examen indispensable et le seul pouvant apporter des éléments essentiels au diagnostic (4). Il peut montrer des signes de souffrances cérébrales au niveau d’une lésion focale, comme une tumeur cérébrale par exemple ;
– Il faut rechercher des anomalies paroxystiques intercritiques témoignant d’une hyperexcitabilité neuronale permanente : pointes, pointes-ondes ou ondes à front raide focalisées ou diffuses
– L’EEG peut être normal à distance de la crise, mais ceci n’élimine pas le diagnostic d’épilepsie.
– La seule indication de l’EEG en urgence est la suspicion d’état de mal épileptique (4).

Les facteurs de risques modifiables ou états pathologiques

           Ce sont les causes évidentes des crises épileptiques. En effet toutes les agressions cérébrales peuvent provoquer une épilepsie (23). On peut citer 9 facteurs de risques:
Les traumatismes crâniens L’épilepsie post-traumatique et la crise post- traumatiques précoces et l’épilepsie après intervention neurochirurgicale représentent 6,3 % des épilepsies diagnostiquées dans la population de Rochester. Les perturbations du fonctionnement cérébral secondaires à un traumatisme crânien peuvent être génératrices de crises épileptiques, soit à la phase immédiate, entraînant des crises précoces, soit plus tardivement du fait de séquelles lésionnelles responsables de l’épilepsie post-traumatique. On retrouve en effet, les mêmes facteurs de risques pour les crises précoces et pour l’épilepsie posttraumatique (8).
Les parasitoses et autres infections Les parasitoses responsables de crises épileptiques sont très nombreuses, favorisées par le climat tropical, le manque d’hygiène le mode de vie. Il a déjà été fait mention de la neurocysticercose très répandue grâce à son hôte intermédiaire le porc et à haut risque épileptique. Sont aussi incriminées les distomatoses, la bilharziose, la trypanosomiase, la toxoplasmose la toxoplasmose intracérébrales, la cryptococcose, les filarioses…. Le neuropaludisme est générateur de crises lors d’un accès pernicieux mais aussi séquelles de l’atteinte cérébrale.(24). Les infections virales, les séquelles de méningo-encéphalites, Fievre typhoide, l’abcès du cerveau, la rubéole peuvent être responsables d’épilepsie (5).
Les maladies familiales Elles sont rares en pratique. Ce sont les maladies qui comportent des crises épileptiques parmi leurs symptômes : affections métaboliques ou dégénératives (5).
Les toxiques L’ingestion excessive d’alcool peut provoquer des crises épileptiques (ivresse convulsivante). Des crises peuvent également survenir lors d’une chute de l’alcoolémie (crises de sevrage). Des crises sans rapport avec une intoxication aiguë ou un sevrage brusque représentent “l’épilepsie habituelle des buveurs”. Sa réalité est indiscutable mais sa fréquence diversement appréciée 0,45 à 45% des épilepsies de l’adulte. Chez l’épileptique, une prise d’alcool excessive peut favoriser la survenue de crise (8), (25).
– Farnarier G, Lamine G. Facteurs de risques particuliers des épilepsies en Afrique.
– Cécile Marchal. Alcool et épilepsie. Rev Prat 1999 : 49.
Le retentissement cérébral d’une affection générale : Toxémie gravidique, insuffisance rénale, déshydratation etc.. La règle d’or, en matière d’épilepsie dont la cause n’est pas évidente, est certainement de remettre en question son étiologie supposée chaque fois que le malade est revu, à l’occasion du renouvellement de son ordonnance (5).
Tumeurs cérébrales Toute crise, qu’elle soit généralisée ou partielle, survenant chez un adulte après l’âge de 25 ans doit faire rechercher une tumeur cérébrale. La fréquence de l’étiologie tumorale se situe entre 11 et 16% des épilepsies de l’adulte. L’expression clinique est fonction du siège et du potentiel évolutif de la tumeur en cause. près de 72% des épilepsies tumorales surviennent entre 20 et 50 ans (8 ).
Pathologie vasculaire cérébrale Il convient de réserver le terme d’épilepsie vasculaire aux seules crises à plus ou moins longtemps, à une lésion cérébrale d’origine ischémique ou hémorragique correspondant à un territoire artériel (2).
Troubles du développement cérébral L’apport de l’IRM et les progrès de la chirurgie dans le domaine de l’épilepsie ont souligné la relative fréquence des lésions dysembrioplasiques au cours des épilepsies et ont complété les études des neuropathologistes, qui dès le début du siècle, avaient montré ces anomalies anatomocytologiques. Les perturbations du développement sont soit acquises (dysplasies, dysgénésies), soit héréditaires (phacomatoses) Parmi les phacomatoses responsables d’une épilepsie, on peut citer la sclérose tubéreuse de Bourneville et l’angiomatose de Sturge-Weber. La lissencéphalie de type I ou Miller Dikeker syndrome peut se trouver chez l’enfant et chez l’adulte et associe un retard mental profond et une épilepsie sévère. La dysplasie corticale focale peut donner une épilepsie généralisée. L’hémimégalencéphalie, les hétérotopies, les hamartomes sont également épiletogènes (26).
– Adam C , Arzimanoglou, Baulac et Al . Epilepsies : de la clinique aux examens complémentaires 1999 ; (2) : 106.
Autres En dehors des problèmes de méthodologie, il existe indiscutablement des facteurs de risques supplémentaires comme la malnutrition, la consanguinité et des affections plus spécifiques: paludisme, cysticercose etc (8).

SELECTION DES PATIENTS RECRUTES

A. Critères d’inclusion : Toutes personnes résidant dans le village central du site de la Sirama Ambilobe pendant la période d’étude et qui ont été diagnostiqué épileptique au cours du dépistage. Toutes personnes ayant présenté au cours de son existence au moins deux crises d’épilepsie séparées, quels que soient l’âge et le sexe. Toute crise épileptique a été retenue qu’elle soit généralisée d’emblée, partielle ou partielle secondairement généralisée appréciée cliniquement.
B. Critères d’exclusion: Toutes personnes:
– ayant présenté une crise unique et ou occasionnelle, liée à une situation épileptogène transitoire ; convulsions fébriles ; crises uniquement précipitées par un facteur toxique ou métabolique ; crises isolées ; état de mal isolé ;
– n’ayant jamais présenté de crises convulsives (cette convulsion a été confirmé par le médecin responsable de la région et par l’une d’entre nous) ;
-n’ayant pas assisté à l’étape de confirmation.

DISCUSSIONS

          Dans notre étude, nous avons adopté comme méthode une enquête transversale de type “porte à porte” pour étudier les facteurs de risques de l’épilepsie. Celle-ci permet de réduire les biais de recrutements rencontrés dans les enquêtes menées en milieux institutionnels médicalisés qui privilégient certaines tranches de la population, hommes plutôt que femmes, adultes plutôt qu’enfant. Pour l’étude des forces de liaisons de ces facteurs de risques avec l’épilepsie, nous avons fait une étude cas-témoin appariés, méthode bien adaptée à l’étude d’expositions dispersées, et qui permet d’avoir une idée exacte de la part des différents facteurs dans l’étiologie d’une maladie (44). Pour une population de 10379 habitants, 140 épileptiques ont été retenus. Le taux de prévalence de l’épilepsie dans notre étude13,48‰ est comparable aux résultats des étude faites en Afrique, et trois fois plus que dans les pays industrialisés, conséquence de facteurs de risques liés aux conditions biologiques, socioculturelles, et socio-économiques (49 ) . Nous avons trouvé une fréquence élevée des crises généralisées (87,14 % des cas) par rapport aux 10,71% des crises partielles et aux 2,14% des crises non classées. Pour les crises généralisées, des chiffres analogues ont été retrouvés en Côte d’Ivoire (91,70%), au Cachemire (79,0%), en Colombie et en Equateur (respectivement 73,30% et 64,0%) (Tableaux 22). Parmi les crises généralisées, les formes tonico-cloniques et absences sont les plus nombreuses (45,08% chacune). Disposer d’une fréquence élevée de crises généralisées tonico-cloniques est une donnée classique dans la littérature (tableau 22). Par contre les crises d’absence dans les études effectuées dans plusieurs pays d’Afrique sont moins fréquentes. Ceci est dû probablement à la méconnaissance de l’aspect clinique de cette forme (45) (tableau 22), mais nous pensons que le fait d’avoir inclus les difficultés scolaires dans le questionnaire de dépistage a certainement sa participation pour expliquer le nombre élevé des crises d’absence dans notre étude Nos résultats montrent un nombre réduit de crises partielles comparable à celui rapporté en Côte d’Ivoire (49), au Cachemire et en Amérique du sud. Néanmoins de nombreuses études réalisées dans d’autres pays en développement ont montré une prédominance des crises partielles (Tableaux 22).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : REVUE DE LA LITTÉRATURE
I. GENERALITES SUR L’EPILEPSIE
A. Définitions
B. Epidémiologie
C. Physiopathologie
D. Classifications
E. Diagnostic
F. Examens complémentaires
G. Traitement
II. LES FACTEURS DE RISQUES DE L’EPILEPSIE
A. Facteurs de risques non modifiables ou états physiologiques
B. Les facteurs de risques modifiables ou états pathologiques
C. Convulsion fébrile
D. Prévalence des facteurs de risques d’épilepsie
E. Force de liaison existant entre chaque facteur de risque et la survenue de l’épilepsie
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE et RESULTATS
PATIENTS ET METHODE
I. RECRUTEMENT DES PATIENTS
A. Lieu de recrutement
B. Période de réalisation
C. Mode de recrutement
II. SELECTION DES PATIENTS RECRUTES
A. Critères d’inclusion
B. Critères d’exclusion
III. CRITERES DE CLASSEMENT
IV. OUTILS
A. Fiche de dénombrement (Voir Annexe VIII)
B. Fiche de dépistage (Voir Annexe IX)
C. Observation médicale (Voir Annexe X)
D. Histoire naturelle de l’épilepsie. (Voir Annexe XI)
V. PARAMETRES A EVALUER
A. Population épileptique
B. Populations témoins
C. Facteurs de risques d’épilepsie
VI. ANALYSE STATISTIQUE
A. Prévalences spécifiques
B. Fréquence
C. Sex-Ratio
D. Les moyennes (m)
E. Les pourcentages
F. Odds-Ratio
G. Test de χ²
H. Différents types de graphiques utilisés
RESULTATS
I. LES RESULTATS DU RECRUTEMENT
II. LES CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION
A. La population épileptique (cas)
B. La population témoin
III. FACTEURS DE RISQUES D’EPILEPSIE
A. La comparaison des prévalences des facteurs de risques chez les cas épileptiques et les témoins
B. Les études particulières des prévalences spécifiques des facteurs de risques chez les cas
C. Les forces de liaisons entre les principaux facteurs de risques d’épilepsie et sa survenue
DISCUSSIONS
CONCLUSION

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