Facteurs de risque hématologiques de thrombose chez les sujets drépanocytaires

La drépanocytose est une hémoglobinopathie due à une anomalie qualitative de la chaine β de la globine. Elle s’accompagne de crises vaso-occlusives (crise douloureusesdrépanocytaires) au cours desquelles les drépanocytes se bloquent dans le réseau capillaire et provoquent une ischémie. En dehors de ces crises vaso-occlusives, d’authentiques accidents thrombotiques peuvent survenir et sont responsables de plus de 10% des décès survenant après l’âge de 10 ans (38). En effet, des études ont montré que 8% des décès survenant après l’âge de 10 ans chez les drépanocytaires étaient dus à une thrombose artérielle pulmonaire (89) et des études autopsiques montrent dans 25% des cas de lésions thrombotiques des artères pulmonaires (45). De plus, des thromboses au niveau des sinus placentaires compliquent dans un cas sur deux la grossesse des femmes drépanocytaires (67). De la même manière il a été constaté une augmentation de l’activation plaquettaire in vivo et à une augmentation des marqueurs d’activation de la coagulation. Ces éléments font que la drépanocytose est considérée comme un état prothrombotique.

GENERALITES SUR LA MALADIE DREPANOCYTAIRE 

Définition

La drépanocytose (ou hémoglobinose S) est une anémie hémolytique corpusculaire constitutionnelle liée à une anomalie de structure des chaines β de la globine dans laquelle l’acide aminé en position 6 de la globine en l’occurrence l’acide glutamique est substitué par un autre acide aminé la valine(β6Glu→Val ) (61). C’est une maladie autosomique récessive, à l’origine de synthèse d’une hémoglobine anormale : l’hémoglobine S. L’hémoglobine S est à l’origine d’une anémie hémolytique chronique, des complications aiguës par vaso-occlusion des microvaisseaux, des complications viscérales chroniques d’origine ischémique pouvant atteindre pratiquement tous les organes et enfin, un risque d’infections bactériennes lié à l’asplénie fonctionnelle. Les syndromes drépanocytaires « majeurs » regroupent la forme homozygote S/S et les formes hétérozygotes composites S/C et Sβ thalassémie. La forme homozygote SS a une évolution plus sévère, mais la plupart des complications y compris les plus graves peuvent être observées au cours des formes hétérozygotes composites. Par opposition, les sujets hétérozygotes AS (transmetteurs sains) sont en règle générale asymptomatiques. Par comparaison avec l’enfant chez qui les causes de décès sont les infections à pneumocoque, l’anémie aiguë par séquestration splénique et les accidents vasculaires cérébraux, chez l’adulte, les décès par infection sont rares, la majorité de ceux-ci survenant lors d’une crise vaso-occlusive, se manifestant par une défaillance multiviscérale ou par un syndrome thoracique aigu. Une prise en charge pédiatrique très précoce permet à plus de 90 % des patients drépanocytaires d’atteindre l’âge adulte aux États-Unis et dans les pays occidentaux. De plus, le pronostic des complications aiguës et chroniques a été transformé par une prise en charge optimisée fondée sur des approches combinées multidisciplinaires. L’espérance de vie des patients drépanocytaires suivis dans les centres spécialisés, dans les pays développés augmente, et dépasse en effet 45 ans pour les formes SS, et 65 ans pour les formes hétérozygotes composites et devrait encore progresser dans les années à venir .

Historique

C’est en 1910 pour la première fois que HERRICK observa la présence d’hématies falciformes chez un étudiant d’origine antillaise. En 1917, EMMEL (35) nota la déformation des globules rouges chez un parent malade ; ce lui avait permis de soupçonner la transmission génétique de cette maladie. HANN et GILLEPSIE en 1927 marquèrent une étape importante dans l’histoire de la maladie en découvrant la relation qui existe entre la déformation et l’oxygénation : la baisse de la tension de l’oxygène pouvant être la source de déformation cellulaire. D’autres travaux ont été publiés depuis, c’est ainsi que : En 1947, NEEL (66) après avoir défini le trait drépanocytaire établit le mode de transmission génétique qui se fait selon les lois mendéliennes. SINGER et collaborateurs en 1948 dont les études porteront sur la durée de vie des hématies démontrent que celle-ci était plus raccourcie chez le malade drépanocytaire alors qu’elle était normale chez le porteur de trait.

En 1949, PAULING ITANO et SINGER découvraient la différence électrophorétique entre l’hémoglobine drépanocytaire S et l’hémoglobine normale A et déterminèrent en même temps la notion de maladie héréditaire. En 1958, INGRAM démontre l’anomalie de structure biochimique de cette hémoglobine anormale et précise qu’il s’agit d’une mutation ponctuelle sur le plan moléculaire par substitution en position 6 de la chaine béta(β) d’un acide glutamique par une valine. En fin 1962 MONOD et JACOB, par leurs travaux sur la synthèse protéique précisèrent le déterminisme génétique de la synthèse protéique en général. Ils montrent qu’un type de gène bien déterminé est responsable de l’apparition de l’anomalie qualitative ou quantitative de l’hémoglobine.

Génétique

La drépanocytose est une affection transmise selon le mode mendélien récessif autosomique. Les sujets hétérozygotes sont dits AS et les homozygotes SS. Il existe d’autres anomalies de l’hémoglobine pouvant s’associer à la drépanocytose : c’est le cas des thalassémies et d’autres anomalies qualitatives de l’hémoglobine. Il s’agit d’anomalies génétiques qui se transmettent aussi sur le mode autosomique récessif. Lorsqu’un sujet porteur de la drépanocytose contracte une union avec un sujet porteur de l’hémoglobine C ou de la β thalassémie, ces anomalies peuvent s’associer et donner naissance à des enfants « doubles hétérozygotes» (appelés aussi « hétérozygotes composites» ) SC et S/β thalassémiques .

Epidémiologie

La drépanocytose est devenue un véritable problème de santé publique.

Dans le monde

La drépanocytose est une maladie répandue dans le monde du fait des migrations. En effet sa prévalence est de 9% aux Etats unis et elle affecte un enfant afro américain sur 400 naissances (56). Elle est répandue aux Antilles et constitue la première maladie héréditaire en France. On la trouve également autour du bassin méditerranéen et en Asie.

En Afrique

Lehmann fut le premier à parler de la ceinture sicklémique. Elle s’étend depuis le sud du Sahara jusqu’au Zambèze selon une aire comprise entre le 15éme parallèle de latitude nord et le 20éme parallèle de latitude sud. Cette zone correspond avec les zones d’infestation par le Plasmodium falciparum. En Afrique de l’ouest sa fréquence varie de 7 – 20% (40). On note également une fréquence pouvant aller jusqu’à 40% dans certaines ethnies d’Afrique centrale (Congo, RDC, Nigeria) .

Au Sénégal
Au Sénégal, la prévalence de l’hémoglobine S est de 11,1% en population générale et 1,9% des nouveau-nés homozygotes .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
GENERALITES SUR LA DREPANOCYTOSE
1.Définition
2.Historique
3.Génétique
4.Epidémiologie
4.1. Dans le monde
4.2. En Afrique
4.3 Au Sénégal
5.Physiopathologie
5.1.La gélification
5.2.Le globule rouge drépanocytaire
6.Signes
6.1.Les syndromes drépanocytaires majeurs
6.1.1.La drépanocytose homozygote
6.1.2.Les hétérozygotes composites
6.2. La drépanocytose hétérozygote (forme mineure)
6.2.1. Clinique
6.2.2. Biologie
7.Mortalité de la drépanocytose
8.Traitement
8.1. Traitement symptomatique
8.2. Transfusion sanguine
8.2.1. Transfusion sanguine simple
8.2.2. Échange transfusionnel
8.2.3. Programmes de transfusion sanguine au long cours
8.3 Hydroxyurée
8.4. Transplantation médullaire
DREPANOCYTOSE ET THROMBOSE
2.1Physiopathologie et facteurs influençant la thrombose dans la drépanocytose
2.1.1Les modifications rhéologiques
2.1.2Les anomalies des plaquettes et de la coagulation
2.1.2.1Les plaquettes
2.1.2.2Les marqueurs d’activation de la coagulation
2.1.2.3Les facteurs de la coagulation
2.1.2.4Les anticorps anti-phospholipides
2.1.3Rôle des vaisseaux dans la survenue de thrombose chez les drépanocytaires
2.1.3.1. Adhérence cellulaire dans la drépanocytose
2.1.3.2. Anomalies du tonus vasculaire dans la drépanocytose
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I.OBJECTIFS
I.1.OBJECTIF GENERAL
I.2.OBJECTIFS SPECIFIQUES
II.PATIENTS ET METHODES
II.1. TYPE D’ETUDE
II.2.CADRE D’ETUDE
II.3.PATIENTS
II.3.1. CRITERES D’INCLUSION
II.3.2. CRITERES DE NON INCLUSION
II.4.METHODE
II.4.1.PROCEDURE DE COLLECTE DES DONNEES
II.4.2.ANALYSE DES DONNEES
II.4.3.VARIABLES ETUDIES
II.4.3.1. Paramètres socio démographiques
II.4.3.2. Paramètres cliniques
II.4.3.3. Paramètres biologiques
II.4.4 Détermination des variables biologiques
II.4.4.1 Etape pré-analytique
II.4.4.2 Etape analytique
RESULTATS
DISCUSSION
CONCLUSION

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