FACTEURS DE RISQUE ET MESURES DE CONTRÔLE DES PATHOLOGIES RESPIRATOIRES EN AVICULTURE

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Caractéristiques climatiques et impacts sur l’élevage

Le climat est de type tropical sec. Il est caractérisé par une saison sèche et une saison pluvieuse. La saison sèche s’étend de novembre à juin alors que la saison pluvieuse s’étant de juillet à octobre avec un pic durant la période août-septembre. La durée des saisons varie du nord au sud. Cette variation définit les différentes zones agro-climatiques : la zone pastorale au nord, la zone agropastorale centre, la zone agropastorale sud et la zone des Niayes (principale zone de production avicole intensive), plus ou moins adaptée aux activités d’élevage.

Zone des Niayes

La zone des Niayes (Figure 2) est représentée par une bande côtière à dépression inter dunaire humide. Dans cette zone est pratiqué l’élevage de type intensif. Elle s’étend de Dakar à Saint-Louis et couvre une superficie d’environ 183 km². La zone des Niayes est caractérisée par des sols très humifères d’une faible profondeur. Les Niayes présentent un microclimat propice à l’élevage en général et à l’aviculture en particulier. Les températures moyennes mensuelles les plus élevées oscillent entre 27,7°C et 28,1°C et surviennent pendant la saison des pluies. Son climat et la présence des marchés urbains ont favorisé l’implantation d’ateliers de production intensive de poulets de chair et d’œufs de consommation.

Vents dominants

La connaissance des vents dominants d’une région ou d’une localité a une importance capitale en aviculture. Outre son incidence sur la ventilation, élément déterminant en aviculture, le vent peut aussi jouer un rôle dans le transfert des germes pathogènes et des substances néfastes pour le confort des oiseaux. La région de Dakar comme le reste du pays d’ailleurs, est exposée à trois types de courants d’air (l’Harmattan, l’alizé maritime et la mousson) aux caractéristiques thermiques, hygrométriques et directionnelles différentes. En effet, le Harmattan est un vent irrégulier, chaud et sec transportant poussière et sable, circulant du secteur Est à Nord-est, de mars à la saison pluvieuse. Quant à l’alizé maritime, il est un vent frais et sec de direction Nord-Ouest. Il souffle de Novembre à Mai. Enfin, la mousson ou vent spécifique de la saison pluvieuse souffle de Juin à Novembre. C’est un vent chaud et humide.

Caractéristiques de la filière avicole moderne au Sénégal

Au Sénégal, l’aviculture comprend deux systèmes ou secteurs différents aussi bien par le mode d’élevage que par les objectifs visés. Il s’agit du système traditionnel et du système moderne. Le système traditionnel exploite les races locales : (poule, pintade, canard, pigeon, dinde, oie, …) et se caractérise par un apport minime voire nul d’intrants (aliments, médicaments, bâtiments, …) et une faible productivité.
L’aviculture moderne représentée par les élevages de type industriel et semi-industriel est caractérisée par l’utilisation des poussins d’un jour provenant des multiplicateurs de souches sélectionnées et d’aliments complets ou des compléments alimentaires produits par une industrie spécialisée (DIOP, 1982). A ces caractéristiques, on peut ajouter l’utilisation des techniques perfectionnées en ce qui concerne le logement des volailles, l’équipement et les accessoires d’élevage (abreuvoirs et chaînes d’alimentation automatiques, évacuation des déjections). Un tel élevage doit être tenu par de véritables professionnels ayant la maitrise et les compétences nécessaires pour gérer une production avicole dans les normes afin d’assurer une bonne rentabilité
(DOMENECH et al., 1991).

Organisation de la filière avicole moderne

Une filière est un « système complexe, encadrant l’ensemble des acteurs impliqués dans la formation d’un produit final, destiné au consommateur. Elle s’étend de l’amont de la production jusqu’aux marchés de consommation finale » (JEZ, 2009 cité par RHLIOUCH, 2013). La filière avicole englobe les fournisseurs d’intrants (aliments, litière, bâtiments, équipements.), les prestataires de service (conseillers techniques, vétérinaires…), les entreprises de sélection et de multiplication, les élevages de production, et, selon les cas, les abattoirs, les ateliers de découpe, les casseries productrices d’ovoproduits.

Acteurs de la filière avicole moderne

Selon AHAMET (2004), plusieurs acteurs interviennent dans l’aviculture moderne au Sénégal (Figue 3) dont principalement les accouveurs, les producteurs, les provendiers ou fabricants d’aliments et les encadreurs.

Eleveurs de poulets reproducteurs et accouveurs

Les éleveurs de reproducteurs font l’élevage des souches sélectionnées dans le but de produire des œufs fécondés dont l’incubation donnera des poussins destinés aux producteurs d’œufs de consommation ou de poulets de chair. C’est le cas par exemple de la Sénégalaise de Distribution de Matériel Avicole (SEDIMA), du Centre National Avicole de Mbao et l’Entreprise de Minéraux d’Acides Aminés et Prémix) (EMAAP).
Quant aux accouveurs, leur rôle consiste à l’incubation artificielle d’œufs fécondés importés ou achetés auprès des éleveurs locaux de reproducteurs afin de fournir des poussins d’un jour aux producteurs (HABYARIMANA, 1998).

Producteurs

Ce sont les éleveurs et les grandes sociétés de production de poulets et d’œufs de consommation. Ils achètent les poussins d’un jour et les élèvent pour la production des œufs de consommation et/ou de poulets de chair. La grande majorité de ces aviculteurs se trouvent dans la zone des Niayes (FAO, 2014).

Provendiers et fournisseurs d’intrants

Les provendiers fabriquent et mettent sur le marché des aliments utilisés dans les élevages de volailles. On peut citer comme exemple la Sénégalaise de Distribution de Matériel Avicole (SEDIMA), la Nouvelle Minoterie Africaine (NMA), Aviculture sénégalaise (AVISEN), Grand Moulin de Dakar (GMD), etc.
Les fournisseurs d’intrants (OAC, Médicaments, matériels d’élevage, matières premières d’alimentation) constituent un maillon important en raison de leur position stratégique dans la chaine. Ces acteurs de la filière avicole approvisionnent directement les éleveurs de reproducteurs, les accouveurs et les provendiers en matières premières et les producteurs en équipements d’élevage.

Encadreurs

Les encadreurs sont les structures publiques, les vétérinaires privés, les fournisseurs d’intrants et de poussins. Ils ont pour rôle, l’encadrement des éleveurs dans la production avicole. De ce fait, ils jouent un rôle important dans le développement de l’aviculture moderne. Cependant, l’aviculture est confrontée à de sérieux problèmes de santé, d’hygiène et de salubrité ; ce qui rend les volailles vulnérables aux nombreuses maladies.

Systèmes de production

Selon la FAO, les systèmes d’aviculture sont classés en quatre secteurs. Le secteur 1 correspond aux systèmes d’aviculture industriels et intégrés, les secteurs 2 et 3 correspondent aux systèmes d’aviculture commerciaux. Quant au secteur 4, il correspond aux systèmes d’avicultures villageois ou de basse-cour. Il est difficile d’appliquer directement cette typologie des élevages avicoles selon la nomenclature de la FAO dans nos contextes. Au Sénégal, on distingue trois systèmes d’élevage avicole moderne : le système d’élevage industriel, le système d’élevage intensif de poulets commerciaux et le système d’élevage semi-intensif (FAO, 2014).

Système d’élevage industriel

Le système avicole industriel proprement dit, est rare au Sénégal. On compte une dizaine de fermes avicoles de ce genre, installées principalement dans la zone périurbaine de Dakar, Thiès et Saint-Louis. Ce système correspond au grand élevage, d’effectif important (FAO, 2014), avec des bâtiments modernes (fermés dynamiques) et des systèmes d’alimentation et d’abreuvement mécanique ou automatique. Ces élevages ont un niveau de biosécurité élevé et possèdent leur propre vétérinaire pour le suivi. Les produits de ces élevages sont destinés aux supermarchés urbains et à l’exportation.

Système intensif de poulets commerciaux

Ce système de haute production, regroupe l’essentiel des aviculteurs dits du secteur commercial (plus de 80% des effectifs avicoles élevés). Les producteurs de ce groupe se rencontrent surtout dans la zone des Niayes de Dakar et de Thiès. Le plus souvent, ce type d’élevage est pratiqué par des salariés et des personnes des professions libérales, et qui engagent des fermiers pour s’occuper de la gestion de leurs fermes. Les effectifs dans ces élevages sont très variables avec une population de 6000 à 40000 sujets (SANNI, 2014). Ces élevages ont un niveau de biosécurité moyen à élevé et se font dans des bâtiments fermés ou ouverts.

Système d’élevages semi-intensifs

Les élevages semi-intensifs ou élevages amateurs de volailles se rencontrent essentiellement dans les banlieues des villes et autour de quelques autres agglomérations et communes rurales. Ce type d’élevage est pratiqué par des personnes à faibles revenus (femmes, enfants, chômeurs etc.) (FAO, 2014). Les effectifs de ces élevages sont très variables avec une population de 2000 à 4 000 sujets environ chez les grands producteurs et de 100 à 2000 sujets chez les petits producteurs (SANNI, 2014). Ces élevages ont un niveau de biosécurité bas et se font dans des bâtiments ouverts.

Différents types de spéculations

En fonction des objectifs, l’aviculture moderne connaît trois types de spéculations : la spéculation « chair » représentant des élevages ne produisant que des poulets de chair ; la spéculation « ponte », représentant des élevages ne produisant que des œufs de consommation et la spéculation « mixte », représentant l’association des deux spéculations précédentes. A la production de poulet de chair et des œufs de consommation, s’ajoute l’élevage des reproducteurs de poulets de chairs et de poules pondeuses, bien qu’il soit encore à ses débuts au Sénégal.

Races et souches exploitées

Les races et les souches exploitées en aviculture moderne sont très nombreuses (Tableau I). Elles sont mises sur le marché soit à partir des importations d’OAC et des poussins d’un jour ou de la production locale. Selon la revue de FAO en 2014, les souches les plus connues et élevées au Sénégal sont : Leghorn, Isa Brown et Cobb 500 (Figure 4). Notons que ces races sont très sensibles aux agents pathogènes et aux conditions climatiques et leur élevage exige un respect rigoureux des mesures de prophylaxie sanitaire et médicale.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA FILIERE AVICOLE MODERNE AU SENEGAL
I.1. Présentation du Sénégal
I.1.1. Données géographiques et démographiques
I.1.2. Caractéristiques climatiques et impacts sur l’élevage
I.1.2.1. Zone des Niayes
I.1.2.2. Vents dominants
I.2. Caractéristiques de la filière avicole moderne au Sénégal
I.2.1. Organisation de la filière avicole moderne
I.2.1.1. Acteurs de la filière avicole moderne
I.2.1.1.1. Eleveurs de poulets reproducteurs et accouveurs
I.1.2.1.2. Producteurs
I.1.2.1.3. Provendiers et fournisseurs d’intrants
I.1.2.1.4. Encadreurs
I.2.1.2. Systèmes de production
I.2.1.2.1. Système d’élevage industriel
I.2.1.2.2. Système intensif de poulets commerciaux
I.2.1.2.3. Système d’élevages semi-intensifs
I.2.1.3. Différents types de spéculations
I.2.1.4. Races et souches exploitées
I.2.2. Produits d’importation
I.2.2.1. Importation des OAC et poussins d’un jour
I.2.2.2. Importation de produits vétérinaires et matériels d’élevage
I.2.3. Production nationale
I.2.3.1 Production de viande de volailles
I.2.3.2. Production d’œufs de consommation
I.2.4. Commercialisation de viande et œufs de volaille
I.3. Analyse de la filière avicole moderne
I.3.1. Forces de la filière avicole moderne
I.3.2. Faiblesses de la filière avicole moderne
I.3.2.1. Contraintes économiques
I.3.2.2. Contraintes techniques et organisationnelles
I.3.2.3. Contraintes sanitaires et hygiéniques
CHAPITRE II : PRINCIPALES PATHOLOGIES RESPIRATOIRES EN AVICULTURE
II.1. Particularités de l’appareil respiratoire des volailles
II.1.1. Rappels anatomiques
II.1.1.1. Voies respiratoires extra-pulmonaires
II.1.1.2. Voies respiratoires intra-pulmonaires
II.1.1.3. Sacs aériens
II.1.2. Rappels physiologiques
II.1.2.1. Inspiration et expiration
II.1.2.2. Circulation de l’air et échanges gazeux
II.1.3. Rappels immunologiques
II.1.3.1. Défense mécanique
II.1.3.2. Défense immunitaire
II.1.4. Problématique de l’infection du système respiratoire des oiseaux
II.2. Pathologies respiratoires virales
II.2.1. Influenza aviaire
II.2.2. Maladie de Newcastle
II.2.3. Bronchite infectieuse
II.2.4. Laryngotrachéite infectieuse
II.2.5. Syndrome infectieux « grosse tête »
II.3. Pathologies respiratoires bactériennes
II.3.1. Mycoplasmoses aviaires
II.3.2. Coryza infectieux
II.3.3. Colibacilloses aviaires
II.3.4. Autres maladies bactériennes à symptômes respiratoires
II.4. Pathologies respiratoires parasitaires
II.4.1. Aspergillose aviaire
II.4.2. Syngamose aviaire
CHAPITRE III : FACTEURS DE RISQUE ET MESURES DE CONTRÔLE DES PATHOLOGIES RESPIRATOIRES EN AVICULTURE
III.1. Microbisme dans les élevages avicoles et son origine
III.1.1. Principales sources des agents pathogènes
III.1.1.1. Animaux vivants
III.1.1.2. Autres sources et vecteurs de germes en aviculture
III.1.2. Facteurs favorisants
III.1.2.1. Effets de l’interaction entre les agents pathogènes
III.1.2.2. Effets des agents immunodépresseurs
III.1.2.3. Réaction post-vaccinale
III.1.2.4. Facteurs d’ambiance
III.1.2.5. Mauvaises pratiques d’élevage
III.2. Mesures de contrôle des pathologies respiratoires
III.2.1. Mesures de biosécurité en aviculture
III.2.1.1. Définition et importance
III.2.1.2. Principes de base de la biosécurité
III.2.1.2.1. Isolement
III.2.1.2.2. Contrôle des mouvements
III.2.1.2.3 Assainissement
III.2.2. Application de mesures de biosécurité et de bonnes pratiques d’élevage
III.2.2.1. Maitrise de l’hygiène et des bonnes pratiques
III.2.2.2. Gestion de l’accessibilité et des mouvements à la ferme
III.2.2.3. Bonne gestion de la santé des volailles et des cadavres
III.2.2.4. Gestion des intrants
III.2.2.5. Lutte contre les nuisibles
III.2.2.6. Gestion de la litière et du fumier
III.2.2.7. Facteurs d’ambiance et le respect des normes
III.2.3. Prophylaxie médicale
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DES FACTEURS DE RISQUE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Zone et période d’étude
I.2. Matériel
I.2.1. Matériel animal
I.2.2. Matériel de prélèvement
I.2.3. Autre matériel
I.3. Méthodes
I.3.1. Recherche documentaire
I.3.2. Enquête exploratoire
I.3.3. Enquête proprement dite
I.3.4. Traitement des données
CHAPITRE II : RESULTATS
II.1. Caractéristiques des fermes enquêtées
II.2. Pratiques sanitaires et mesures de biosécurité dans les fermes
II.3. Prophylaxie et antécédents pathologiques
II.3.1. Programme de prophylaxie médicale
II.3.2. Antécédents pathologiques et thérapeutiques
II.5. Facteurs influençant l’apparition des pathologies respiratoires
II.5.1. Facteurs externes à la ferme
II.5.2. Facteurs internes ou liés à la conduite de la ferme
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
III.1. Discussion
III.1.1. Discussion de la méthodologie
III.1.1.1. Zone d’étude
III.1.1.2. Méthodes
III.1.1.3. Limites et difficultés
III.1.2. Discussion des résultats
III.1.2.1. Caractéristiques des fermes enquêtées
III.1.2.2. Pratiques sanitaires et mesures de biosécurité
III.1.2.3. Prophylaxie et antécédents de pathologiques respiratoires
III.1.2.4. Facteurs influençant la survenue des pathologies respiratoires
III.1.2.4.1. Facteurs externes
III.1.2.4.2. Facteurs internes ou liés à la conduite de la ferme
III.2. Recommandations
III.2.1. Aux pouvoirs publics
III.2.2. Aux aviculteurs
III.2.3. Aux chercheurs
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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