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Facteurs de risque
Facteurs de risque gรฉnรฉtiques
Une susceptibilitรฉ gรฉnรฉtique de la goutte primitive est souvent retrouvรฉe [68]. Mรชme si celle-ci influencent beaucoup moins le passage dโune hyperuricรฉmie ร la goutte que les facteurs environnementaux. De nouvelles รฉtudes ont associรฉ les gรจnes SLC2A9 (= GLUT9 = transport de lโurate dans le tubule rรฉnal proximal) ainsi que ABCG2 (= breast cancer resistant protein = transport de lโurate dans lโintestin et le tubule rรฉnal) ร la goutte dans des populations polynรฉsiennes [34 ; 68].
Ces deux gรจnes sont des gรจnes codant pour des transporteurs de lโacide urique au niveau rรฉnal et expliqueraient une augmentation trop faible de lโuraturie en rรฉponse ร une รฉlรฉvation de lโuricรฉmie lors dโun apport purinique alimentaire trop รฉlevรฉ.
Il est ร noter que les rรฉcentes dรฉcouvertes gรฉnรฉtiques font surtout รฉtat de gรจnes relevant de lโรฉlimination rรฉnale dโacide urique mais que dโautres pistes restent ร explorer afin dโexpliquer lโapparition dโune hyperuricรฉmie ou dโune goutte. En effet, dโautres gรจnes hรฉritรฉs peuvent jouer un rรดle dans la dรฉtermination du risque : production dโacide urique par le foie, formation de cristaux dโurate monosodique, initiation et rรฉsolution de la rรฉponse inflammatoire aux cristaux dโurate monosodique [29 ; 68]. En ce qui concerne
La CCA, les travaux de gรฉnรฉtiques dans les formes familiales de chondrocalcinose ont permis de mieux comprendre les mรฉcanismes cellulaires de cette pathologie avec notamment la dรฉcouverte de la mutation du gรจne codant pour la protรฉine ANKH. Elle a รฉtรฉ mise en รฉvidence dans cinq familles atteintes de cette pathologie et pourrait รชtre aussi associรฉ dans le dรฉpรดt idiopathique de cristaux de pyrophosphate de calcium [75].
Facteurs de risque environnementaux
๏ท Les causes iatrogรจnes
De nombreux mรฉdicaments, dont certains sont de prescription frรฉquente, peuvent รชtre ร lโorigine dโune hyperuricรฉmie, qui, lorsquโelle est importante et durable, peut conduire ร une goutte dite ยซ mรฉdicamenteuse ยป. Le tableau clinique de cette goutte est volontiers polyarticulaire et tophacรฉ. Les traitements les plus frรฉquemment concernรฉs sont les diurรฉtiques et la ciclosporine [24 ; 31] (tableau I).
Lโaspirine ร faible dose (60 ร 300 mg/jour) fait augmenter lโuricรฉmie par diminution de la sรฉcrรฉtion tubulaire dโacide urique sans forcรฉment faire apparaitre une goutte.
Au contraire, lโaspirine ร forte dose (โฅ 1000 mg/jour) diminue lโuricรฉmie via lโaugmentation de lโuraturie en diminuant la rรฉabsorption tubulaire proximale des urates [31 ; 85].
๏ท Les causes toxiques
– La consommation dโalcool
De nombreuses รฉtudes ont montrรฉ que la consommation dโalcool augmentait la prรฉvalence et lโincidence de la goutte [27]. Lโalcool augmente dโune part le taux dโacide lactique qui augmente la rรฉabsorption tubulaire des urates. Dโautre part, la mรฉtabolisation de lโรฉthanol en acรฉtyl-coenzyme A consomme de lโATP ce qui mรจne ร la formation dโAMP, prรฉcurseur de lโacide urique. Lโalcool entraine donc une hyperuricรฉmie par diminution de lโurico-รฉlimination et par une hyper-uricoformation. La biรจre, en plus dโรชtre alcoolisรฉe, contient beaucoup de purines, y compris la biรจre sans alcool riche en guanosine. Par contre, il a รฉtรฉ dรฉmontrรฉ que la consommation de vin nโinfluence pas lโuricรฉmie. De plus, ร doses รฉlevรฉes, lโalcool inhibe le mรฉtabolisme dโun des traitements de fond de la goutte, lโallopurinol [2 ; 27].
– La consommation de tabac
La consommation de tabac nโa pas รฉtรฉ incriminรฉe dans la survenue dโarthropathie microcristalline.
๏ท Facteurs alimentaires
Un tiers de lโacide urique est formรฉ ร partir du catabolisme des purines alimentaires. Ainsi, la consommation en excรจs de viandes grasses, de poissons gras ou de fruits de mer peut contribuer au dรฉveloppement dโune hyperuricรฉmie dโautant plus quโune augmentation insuffisante de lโuraturie en rรฉponse ร une รฉlรฉvation de lโuricรฉmie due ร un apport purinique alimentaire รฉlevรฉ, serait souvent observรฉe. Ce mรฉcanisme interviendrait dans 90% des cas de gouttes primitives [88].
La consommation de sodas sucrรฉs, de fruits riches en fructose (pommes, oranges) et de jus de fruits est fortement associรฉe ร une augmentation du risque de goutte chez lโhomme [88]. A lโinverse, la consommation de produits laitiers allรฉgรฉs, de cafรฉ et de vitamine C rรฉduirait lโuricรฉmie. Le cafรฉ, dรฉcafรฉinรฉ ou pas, diminue le risque dโhyperuricรฉmie et de goutte mais pas le thรฉ, ce qui indique que cet effet ne passe pas par la cafรฉine [27]. Il sโexpliquerait par une diminution de lโabsorption intestinale du glucose et par une sensibilitรฉ cellulaire accrue ร lโinsuline [2 ; 28 ; 31 ; 88].
Les produits laitiers allรฉgรฉs et la vitamine C, quant ร eux, ont un effet hypouricรฉmiant liรฉ ร une augmentation de lโexcrรฉtion rรฉnale de lโacide urique. Certains aliments nโinfluencent pas lโuricรฉmie : produits laitiers riches, purines vรฉgรฉtales, thรฉ et sodas sans sucre [88].
๏ท Syndrome mรฉtabolique
Une forte association est constatรฉe entre le syndrome mรฉtabolique et la goutte.
Il existe plusieurs dรฉfinitions du syndrome mรฉtabolique. Les plus utilisรฉes sont au nombre de deux : celle dite ATP III (Adult Treatment Panel III) proposรฉe par le NCEP (National Cholesterol Education Program Expert Panel on Detection, Evaluation, and Treatment of High Blood Cholesterol in Adults) en 2001 et celle de lโIDF (International Diabetes Federation) datant de 2005 [28].
Physiopathologique
La physiopathologie de lโinflammation microcristalline a connu ces derniรจres annรฉes de nombreux progrรจs, notamment dans la maniรจre dont les cristaux dโurate de sodium ou de pyrophosphate de calcium ou de phosphate basique de calcium peuvent entraรฎner lโactivation de la rรฉponse immunitaire innรฉe par le biais des rรฉcepteurs Toll (TLR) et de lโinflammasome (plateforme de protรฉine plasmatique qui peuvent sโactiver en rรฉponse ร diffรฉrents stress cellulaires). La cytokine de rรฉfรฉrence est ensuite lโIL1 qui va activer la rรฉaction inflammatoire [6 ; 31 ; 48 ; 60].
Le risque de survenu de la goutte augmente avec le degrรฉ et la durรฉe de lโhyperuricรฉmie, survenant, en rรจgle gรฉnรฉrale, aprรจs plusieurs annรฉes dโรฉlรฉvation stable de lโuricรฉmie [25]. Lโhyperuricรฉmie est dรฉfinie par la concentration sรฉrique dโacide urique au-dessus de laquelle existe un risque de goutte : elle est de 360 ฮผmol/l chez lโhomme et de 300 ฮผmol/l chez la femme (recommandations de lโEuropean League Against Rheumatism [EULAR] [25].
Uricรฉmie normale :
H=50 a 60 mg/l (300 ร 360 micromoles/l).
F=40 a 50 mg/l (240 ร 300 micromoles/l).
Inflammation aigue
Les dรฉpรดts de microcristaux, en entrant en interaction avec diverses cellules articulaires, sont ร lโorigine dโune inflammation. Ces cellules sont les polynuclรฉaires neutrophiles et les monocytes/macrophages qui sont les acteurs cellulaires principaux de la rรฉaction inflammatoire aiguรซ microcristalline [31 ; 34 ; 48 ; 60].
๏ท Dรฉclenchement de lโaccรจs aigu :
La rรฉaction inflammatoire articulaire est dรฉclenchรฉe par la prรฉsence de microcristaux dans la cavitรฉ articulaire [60]. Les cristaux infiltrent la synoviale et sont libรฉrรฉs dans la cavitรฉ synoviale.
Cette rรฉaction inflammatoire se compose de plusieurs phases ๐ voir la figure 3).
1) Irruption intra-articulaire des cristaux depuis les dรฉpรดts cartilagineux ou synoviaux,
2) Activation des cellules de la membrane synoviale et production de cytokines pro-inflammatoires et de chรฉmiokines,
3) Stimulation des cellules endothรฉliales capillaires et des mastocytes,
4) Recrutement synovial de monocytes sanguins et articulaire de PNN,
5) Amplification de la rรฉaction,
6) Rรฉsolution spontanรฉe.
Les microcristaux peuvent activer les cellules selon deux mรฉcanismes :
1) Phagocytose des cristaux par les macrophages puis les PNN qui induit une libรฉration dโenzymes lysosomiales et une activation des cytokines pro-inflammatoires.
2) Interaction directe entre cellules et cristaux nus, non recouverts de protรฉines (liaison รฉlectrostatique ou liaison directe avec un rรฉcepteur membranaire) ou revรชtus de protรฉines (protรฉine adsorbรฉe ร la surface des cristaux, comme CD14, qui ensuite activent de nombreuses voies de signalisation) [6 ; 31 ; 48 ; 60].
Inflammation chronique
Une arthropathie goutteuse avec des tophi intra- et pรฉriarticulaires se dรฉveloppent aprรจs des annรฉes dโhyperuricรฉmie non traitรฉe [60]. Les tophi sont entourรฉs dโune rรฉaction granulomateuse, induisant une synovite chronique, provoquant la destruction de lโos et du cartilage [31 ; 60].
La prรฉsence de monocytes ร diffรฉrents stades dโรฉvolution a รฉtรฉ identifiรฉe : des monocytes rรฉcemment migrรฉs autour des vaisseaux, des macrophages rรฉsidents organisรฉs en granulomes. Ils expriment le TNF-ฮฑ et des mรฉtalloprotรฉases (MMP-2 et MMP-9) [60].
Dalbeth et al. ont dรฉcrit des macrophages CD68+ exprimant Il-1 et TGF-1 dans la premiรจre couronne cellulaire entourant le tophus [34]. Cela suggรจre que le tophus contribue activement ร un cycle dโinflammation chronique, dรฉpassรฉ par ses tentatives de rรฉsolution des accรจs et de rรฉparation tissulaire. Les chercheurs ont รฉgalement imaginรฉ que des voies physiopathologiques supplรฉmentaires sont activรฉes : activation de lโostรฉoclastogรฉnรจse (destruction osseuse), inhibition de lโactivitรฉ des ostรฉoblastes, lien entre une inflammation chronique proportionnelle ร la masse tophacรฉe et le dรฉveloppement de lโathรฉrosclรฉrose [24 ; 31 ; 34 ; 60].
DIAGNOSTIC POSITIF
Le diagnostic positif des arthropathies microcristallines repose sur des arguments รฉpidรฉmiologiques, cliniques, paracliniques voire thรฉrapeutiques ceci en accord avec des critรจres de classification diagnostique.
Circonstances de dรฉcouverte
Les circonstances de dรฉcouverte dโune arthropathie microcristalline sont variables :
Dรฉcouverte systรฉmatique ou fortuite, dรฉcouverte devant un patient qui consule pour des signes orientant vers une arthropathie microcristalline ou devant les complications dโune arthropathie microcristalline.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Devant une monoarthrite aigue : รฉliminer.
Arthrite septique par les signes gรฉnรฉraux qui sont intenses et dโinstallation brutale. La recherche dโune porte dโentrรฉe cutanรฉe, une notion de ponction antรฉrieure. La prรฉsence dโun syndrome infectieux franc, dโun SIBNS. Le liquide synovial est trouble, inflammatoire avec des leucocytes entre 15000 โ 200000 dont 95% de PNN. Absence de microcristaux et identification du germe par examen direct ou culture.
Goutte aigue : rechercher les facteurs dรฉclenchant: repas copieux, bien arrosรฉ, prise mรฉdicamenteuse, un antรฉcรฉdent dโaccรจs aigus, de sensibilitรฉ ร la colchicine. La prรฉsence dโune hyperuricรฉmie et lโanalyse du liquide articulaire met en รฉvidence des microcristaux dโUMS birรฉfringents en lumiรจre polarisรฉe
La pseudo-goutte : le terrain : touche essentiellement les femmes รขgรฉes de plus de 60 ans. Lโaspect clinique est proche de celle de la crise de goutte.La radiographie standard montre des calcifications et des lisรฉrรฉs calcique et lโanalyse du liquide articulaire met en รฉvidence des microcristaux de pyrophosphate de calcium non birรฉfringents en lumiรจre polarisรฉe
Rhumatisme apatitique : il sโagit de douleur articulaire voire pรฉriarticulaire aiguรซ chez une femme jeune รขgรฉe 30-40 ans. La mise en รฉvidence en microscope รฉlectronique de microcristaux de PCB visibles grรขce ร la coloration au rouge alizarine et lโimagerie qui montre des calcifications intra- ou pรฉriarticulaires permettent de poser le diagnostic.
Devant une monoarthrite chronique : รฉliminer une arthrite infectieuse et notamment tuberculeuse, par lโรฉtude cytologique et bactรฉriologique du liquide synovial voire par biopsie synoviale.
Une connectivite ร dรฉbut monoarticulaire
Une Spondyloarthrite ร dรฉbut monoarticulaire
Devant une polyarthrite chronique
Formes chroniques
La goutte chronique sโinstalle aprรจs une dizaine dโannรฉes dโรฉvolution, et se caractรฉrise dโune part par une atteinte polyarticulaire chronique et dโautre part par lโapparition de tophus. En lโabsence de traitement, la goutte tophacรฉe sโinstalle dans les 5 ans aprรจs le dรฉbut de la maladie chez 30% des patients [24 ; 31 ; 51 ; 85 ; 88].
– Les tophi sous-cutanรฉs (figure 7)
Apparaissent aprรจs plusieurs annรฉes d’รฉvolution :
๏ท aspect : nodules indolores, saillant sous peau fine souvent parcourue de varicositรฉs, laissent transparaรฎtre leur contenu blanc jaunรขtre. isolรฉs ou rรฉunis en une masse bosselรฉe.
๏ท taille : tรชte d’รฉpingle en verre ร une orange.
๏ท consistance : elle est gรฉnรฉralement molle puis dure, et ils laissent parfois sourde un contenu pรขteux blanchรขtre ou crayeux que l’analyse rรฉvรจle fait d’acide urique.
๏ท leur siรจge est reprรฉsentรฉ par le pavillon de l’oreille, les coudes, les pieds, les mains qu’ils dรฉforment en ยซย botte de radisย ยป ou ยซย bottes de panaisย ยป.
– Les manifestations rรฉnales
La lithiase sa frรฉquence est de 10 ร 30% et ses complications sont : la colique nรฉphrรฉtique, lโhรฉmaturie, les infections et lโinsuffisance rรฉnale [31].
Les nรฉphropathies chroniques sont moins frรฉquentes et sont reprรฉsentรฉes par la-nรฉphropathie tubulaire aigue dite ยซ nรฉphropathie urique aigue ยป et par lโinsuffisance rรฉnale chronique.
Selon lโรฉtiologie on distingue :
Gouttes primitives : c’est le cas de plus de 95% dรป ร un dรฉfaut dโรฉlimination rรฉnale [24 ; 31 ; 55 ; 60 ; 88].
-Gouttes enzymopathiques : elles sont exceptionnelles
1. Encรฉphalopathie hyperuricรฉmique de Lesch Nyhan. Elle rรฉsulte d’un dรฉficit complet en HGPRT (Hypoxanthine-Guanine PhosphoRibosyl-Transferase). Elle associe, des la petite enfance, une encรฉphalopathie avec automutilation, une goutte sรฉvรจre, une lithiase urique. Elle ne touche que les garรงons.
2. Dรฉficit incomplet en HGPRT Il ne touche que les garรงons. Il n’y a pas d’arriรฉration mentale. Le dรฉbut est prรฉcoce, avant 25 ans, par une goutte sรฉvรจre, une uricรฉmie supรฉrieure ร l00 mg/l et une uricurie supรฉrieure ร l 000 mg/24 h dรฉterminant des lithiases uratiques.
3. Activitรฉ accrue en PRPP (phosphoribosyl~pyrophosphate synthรฉtase). Elle est รฉgalement rare et touche essentiellement les garรงons donnant une goutte prรฉcoce avec lithiases uriques.
-Nรฉphropathies hperuricรฉmiantes familiales
Il sโagit dโaffections autosomiques dominantes touchant les deux sexes, hรฉtรฉrogรจnes du point de vue gรฉnรฉtique. Dans certaines familles la mutation porte sur lโ hepatic nuclear factor. Dans dโautres familles il sโagit de mutations diverses du gรจne de lโuromoduline ou protรฉine de Tamm-Horsfall exprimรฉe dans la partie ascendante de lโanse de Henlรฉ.
Goutte secondaires
Elles sont responsables de 2 ร 5% des gouttes. Les deux causes les plus frรฉquentes sont l’insuffisance rรฉnale chronique et les diurรฉtiques. Les autres causes (hรฉmopathies, psoriasis รฉtendu, chimiothรฉrapieโฆ) son beaucoup plus rares.
Chondrocalcinose articulaire
La chondrocalcinose est une arthropathie microcristalline consรฉcutive aux dรฉpรดts de pyrophosphate de calcium dans les structures articulaires, cartilagineuses et fibro-cartilagineuses. Sa prรฉvalence augmente avec lโรขge : 10 ร 15 % entre soixante-cinq et soixante-quinze ans, plus de 30 % au-delร . Elle est frรฉquente chez le sujet รขgรฉ de sexe fรฉminin [31 ; 44 ; 88].
Au plan clinique, elle peut รชtre asymptomatique, de dรฉcouverte radiographique, ou donner lieu ร diverses manifestations articulaires. La pseudo-goutte est la forme typique de la chondrocalcinose articulaire, il sโagit dโune monoarthrite aiguรซ extrรชmement inflammatoire pouvant intรฉresser toutes les articulations mais les sites les plus souvent touchรฉs sont: les genoux (mรฉnisques, cartilages), les poignets (ligament triangulaire du carpe) et le bassin (symphyse pubienne) [24 ; 31 ; 44 ; 88]. Au plan paraclinique, on note un syndrome inflammatoire biologique non spรฉcifique. Lโanalyse du liquide met en รฉvidence, un liquide riche en รฉlรฉments > 5000 elts/mm3, parfois 50000 ร 100000/mm3), riche en PNN, aseptique avec la prรฉsence de microcristaux de pyrophosphate de calcium dihydratรฉs courts, rectangulaires ร birรฉfringence positive, dissous par l’EDTA et non par l’uricase.
La radiographie des genoux, des poignets et de la symphyse pubienne incidence de face et profil montre parfois des calcifications caractรฉristiques :
Des dรฉpรดts dans les cartilages articulaires, prenant la forme dโopacitรฉs linรฉaires restant ร distance et parallรจles ร la limite de lโos sous-chondral ;
Des dรฉpรดts fibro-cartilagineux dessinant par exemple les mรฉnisques des genoux sous la forme dโopacitรฉs triangulaires ร base tournรฉe vers lโextรฉrieur de lโarticulation.
Elles sont ร rechercher surtout aux genoux, dont les radiographies sont positives dans 90 % des cas (figure 11). On peut aussi les trouver aux poignets, au niveau du ligament triangulaire du carpe, des espaces inter-carpiens, ร la symphyse pubienne.
Ces calcifications sont linรฉaires au niveau des รฉpaules et, moins souvent, aux autres Articulations [24 ; 31 ; 73 ; 79 ; 85]. .
En dehors des articulations symptomatiques, il faut systรฉmatiquement rechercher des lรฉsions de chondrocalcinose sur toutes les structures tendineuses ou ligamentaires.
Rhumatisme apatitique
Le rhumatisme apatitique est dรป ร des dรฉpรดts de phosphate de calcium basique (PCB), essentiellement dans des structures pรฉriarticulaires : tendons et bourses sรฉreuses. Les dรฉpรดts peuvent รชtre multiples et on parle alors de maladie des calcifications tendineuses multiples. Elles sont particuliรจrement frรฉquentes au niveau de lโรฉpaule dโun sujet jeune de 30-40 ans de sexe fรฉminin [1 ; 15 ; 24].
Parfois asymptomatique, ces calcifications de lโรฉpaule peuvent avoir une expression clinique variรฉe dโoรน les diverses terminologies. Dans les รฉpaules douloureuses, les calcifications sont notรฉes dans 10 ร 20 % des cas. Elles sont bilatรฉrales 1 fois sur 3. Les localisations en dehors de lโรฉpaule ne sont symptomatiques que dans la moitiรฉ des cas [1 ; 104].
On peut dรฉcrire plusieurs formes qui ne sโexcluent pas :
– Formes asymptomatiques, de dรฉcouverte radiologique. Il n’est pas rare de trouver plusieurs sites de calcifications chez un mรชme individu, surtout autour des รฉpaules et des hanches : maladie des calcifications multiples de Welfling [1 ; 103].
– Epaules douloureuses simples, lorsque la calcification gรจne le fonctionnement du tendon, C’est souvent le cas du sus-รฉpineux dont la calcification, si elle est trop volumineuse, accroche le ligament acromio-coracoรฏdien.
– Epaule hyperalgique aiguรซ, traduisant l’irruption de microcristaux calciques dans la bourse sous-deltoรฏdienne. Cโest une douleur trรจs vive, entraรฎnant l’insomnie, empรชchant toute mobilisation de l’รฉpaule, Il peut exister des signes inflammatoires locaux: tumรฉfaction antรฉrieure, augmentation de la chaleur locale, parfois lรฉgรจre rougeur cutanรฉe. Lโexistence de fiรจvre et d’une accรฉlรฉration de la vitesse de sรฉdimentation globulaire dรฉfinit des formes pseudo-septiques [31 ; 103].
– Arthropathie destructrice de McCarthy (รฉpaule de Milwaukee), cโest une arthropathie destructrice de lโรฉpaule associรฉe ร des calcifications pรฉriarticulaires et ร une rupture complรจte de la coiffe des rotateurs. Dans ce tableau, le liquide articulaire est pauvre en cellules et souvent hรฉmorragique [15 ; 24 ; 31 ; 103 ; 104].
A la paraclinique, on a un syndrome inflammatoire non spรฉcifique et la recherche de cristaux de PCB sont difficiles ร mettre en รฉvidence dans le liquide articulaire car ils sont trop petits pour รชtre dรฉtectรฉs par le microscope ร lumiรจre polarisรฉe. Les cristaux forment des agrรฉgats arrondis non spรฉcifiques et non birรฉfringents. La coloration par le rouge Alizarine peut รชtre utilisรฉe pour colorer ces dรฉpรดts et faciliter leur dรฉtection. Cette coloration est cependant non spรฉcifique des PCB. Le rouge Alizarine รฉtant un colorant du calcium, dโautres cristaux calciques peuvent รชtre colorรฉs [15 ; 31].
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Table des matiรจres
PREMIERE PARTIE
I-RAPPELS
I-1-Historique
I-2- Epidรฉmiologie
I-3- Facteurs de risque
I-3-1 Facteurs de risque gรฉnรฉtiques
I-3- 2 Facteurs de risque environnementaux
I-4-Physiopathologique
I-4-1 Inflammation aigue
I-4-2 Inflammation inter critique
I-4-3 Inflammation chronique
II- DIAGNOSTIC POSITIF
II-1- Circonstances de dรฉcouverte
II-2- Interrogatoire
II-3- Examen physique
II-4 Examens paracliniques
II-5- Critรจres diagnostiques
III-DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IV-DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE
IV-1-Enquรชte รฉtiologique
IV-2-Etiologie
IV-2-1-Goutte
IV-2-2- Chondrocalcinose articulaire
IV-2-3-Rhumatisme apatitique
IV-2-4-Rhumatisme ร microcristaux rares
V -TRAITEMENT
V-1-But
V-2- Moyens
V-3- Indications
DEUXIEME PARTIE
I-PATIENTS et METHODES
I-1 Le cadre dโรฉtude
I-2-Le type et la pรฉriode de lโรฉtude
I-3-La population dโรฉtude
I-4- Le recueil des donnรฉes
I-5-Saisie et analyse des donnรฉes
II-Rรฉsultats
II-1- Donnรฉes รฉpidรฉmiologiques
II-2- Donnรฉes cliniques
II-3- Donnรฉes paracliniques
II-4- Donnรฉes รฉvolutives
II-5- Donnรฉes thรฉrapeutiques
III-Discussion
III-1- Donnรฉes รฉpidรฉmiologiques
III-2 Donnรฉes cliniques
III-3 Donnรฉes paracliniques
III-4 Donnรฉes รฉvolutives
III-5 Donnรฉes pronostiques
III-6 Donnรฉes thรฉrapeutiques
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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