Facteurs de risque de récidive biologique après traitement chirurgical

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Anatomie descriptive

Le pelvis ou petit bassin

Il désigne la région anatomique située entre la cavité abdominale (en haut), le périnée (en bas) et les 2 surfaces quadrilatères osseuses du bassin (latéralement).
Il contient le rectum, l’appareil reproducteur et une partie du bas appareil urinaire. (Partie caudale de la vessie et urètre).
Le cadre ostéo-cartilagineux qui l’entoure forme 2 orifices :
– Le détroit supérieur : Il est l’orifice délimitant la cavité supérieure du pelvis. il forme un plan oblique vers le bas et l’avant. Il est constitué d’avant en arrière par la symphyse pubienne, la crête pectinéale, la ligne arquée et le promontoire sacré.
– Le détroit inférieur : il forme un plan oblique en bas et en avant. Il correspond au plan reliant le bord inférieur de la symphyse pubienne au bord caudal de l’ischion et de l’extrémité inférieure du coccyx.

L’appareil urinaire et reproducteur masculin

Il est composé d’organes extra et intra pelvien :
Organes extra pelvien :
– La verge.
– Les testicules et épididymes situés dans le scrotum.
Organes intra pelvien :
– La prostate et les vésicules séminales.
– Les canaux déférents acheminant le liquide séminal de la prostate jusqu’ aux épididymes lors de l’éjaculation.
La vessie à une localisation mixte ; elle est principalement abdominale en réplétion et pelvienne en déplétion.

Variations pelvimétriques anthropologique

Les différences morphologiques du bassin en fonction de l’ethnie ont été étudiéespar Turner en 1885 dans une étude anthropologique (5).
Il a défini 3 catégories de bassin selon les valeurs du PELVIC BRIM INDEX (PBI).
Le diamètre conjugué correspond à la distance du bord supérieur de la symphyse pubienne jusqu’au promontoire sacré.
Le diamètre transversal correspond à la distance transversale la plus large du détroit supérieur.

La prostatectomie totale (6)

La prostatectomie totale consiste en l’ablation de toute la prostate, les vésicules séminales et une partie des canaux déférents.
Une anastomose urétro-vésicale rétablit la continuité urinaire.

Historique et enjeux

La voie rétropubiennne a été développé en 1945 par Millin (7), la chirurgie prostatique était destinée à traiter les troubles urinaires obstructifs en rapport avec un adénome prostatique.
En 1984, Walsh rapporte une série de patients opérés pour cancer de prostate localisé par voie rétro-pubienne (8).
En 1998, La voie laparoscopique tranpéritonéale est développée en France (9).
En 2000, la première prostatectomie laparoscopique robot-assistée est décrite en Europe (10) mais le développement des techniques se fera au Etats -Unis.
La prostatectomie totale est une intervention complexe.
Le premier et principal objectif est carcinologique. L’exérèse tumorale doit être complète afin d’assurer le contrôle local de la maladie.
Le second objectif est fonctionnel : assurer un retour à la continence urinaire et préserver la fonction sexuelle du patient en préservant l’unité sphinctérienne et si possible les bandelettes vasculo-nerveuses.
L’amélioration des techniques chirurgicales et la compréhension de l’anatomie chirurgicale de la prostate contribuent à ces objectifs.

Techniques chirurgicales

(Nous ne nous intéresserons qu’aux voies laparoscopiques).
Deux abords sont envisageables pour les prostatectomies réalisées par voie laparoscopique.
Le premier est trans-péritonéal ; Il débute par le détachement de la face antérieure de la vessie. L’espace de travail est de dimension suffisante pour réaliser un curage ganglionnaire étendu.
Le second est sous-péritonéal ; L’espace de travail est plus étroit limitant la réalisation d’un curage ganglionnaire étendu.
Les avantages de cet abord sont de ne pas avoir à détacher la vessie et la position de Trendelenbourg limitée.
De plus, l’absence de pneumopéritoine et d’iléus fonctionnel en post-opératoire rendles suites plus simples.
Les différents temps sont ensuite similaires :
-ouverture de l’aponévrose pelvienne ; section des ligaments pubo-prostatiques, dissection des faces latérales prostatiques.
-Dissection et section du col vésical et dissection du plan des vésicules séminales.
-Dissection postérieure : section du fascia de Denonvilliers, dissections des bandelettes vasculo-nerveuses.
-Dissection antérieure : Section et hémostase du plexus veineux de Santorini. Dissection de l’apex prostatique et section de l’urètre.
-Réalisation de l’anastomose urétro-vésicale.

Facteurs de risque de récidive biologique après traitement chirurgical

La récidive biologique après traitement chirurgical est définie par un taux de PSA supérieur à 0.2 ng/ml contrôlé à deux reprises (11).

Le score de Gleason (SG)

Le grade de différenciation est coté de 1 à 5 du plus au moins différencié.
Le score de Gleason est la somme du grade histologique le plus représenté et du grade le plus péjoratif.
La nouvelle classification de l’ISUP 2015 a défini 5 groupes pronostiques selon le risque de récidive biochimique à 5 ans après traitement curatif.

Le volume tumoral

L’évaluation manque cependant d’uniformité.
En effet, certaines équipes d’anatomo-pathologie déterminent le nombre de blocs tumoraux et d’autres mesurent le grand axe du nodule tumoral le plus volumineux.

Invasion péri-nerveuse et invasion vasculaire

Ces renseignements doivent figurer sur le compte rendu d’anatomo-pathologie.

Les marges chirurgicales positives

Leur présence est un facteur prédictif indépendant de mortalité spécifique (14).
Elles sont définis par la présence de cellules tumorales directement au contact des limites de la pièce encrée (12).
Elles sont estimés entre 11 à 38 % selon les séries (15).
L’état de MCP ne peut être analysé indépendamment du stade pathologique tumoral.
Elles sont dues soit à des incisions chirurgicales intra-prostatiques pour les tumeurs localisées (stade pT2) donc iatrogènes ,soit à des tumeurs localement avancées franchissant la capsule prostatique (>pT3) non contrôlées par la chirurgie (16).
Le nombre, la taille totale et la localisation doivent figurer dans le compte rendu d’anatomo-pathologie.
Les facteurs de risques de marges chirurgicales sont liés aux caractéristiques de la tumeur.
Les variations anatomiques telles qu’un faible volume prostatique ou l’obésité sont également reconnues (17).
De plus, l’expertise du chirurgien et la technique employée semble influencer les résultats (18).

Le statut ganglionnaire

Les ganglions régionaux représentent le premier site d’atteinte métastatique des tumeurs solides. L’envahissement ganglionnaire est un facteur pronostique péjoratif dans le CaP. Le nombre de ganglions envahis est un facteur prédictif indépendant de mortalité spécifique.
L’AFU recommande de réaliser un curage lymphatique pelvien. Il est optionnel pour les tumeurs à faible risque. Il associe l’exérèse des ganglions ilio obturateurs, iliaques interne et externe (11).

La profondeur apicale (PA)

Elle est exprimée en mm.
Elle correspond à la profondeur de l’apex prostatique par rapport à la ligne orthogonale tangente au bord supérieur de la symphyse pubienne (L).
Plus elle est élevée, plus l’apex prostatique est profond dans la cavité pelvienne.
Matikanen et al ont montré que cette distance était un facteur prédictif indépendant de marge chirurgicale prostatique en localisation apicale.

La hauteur prostatique (HP)

Cette mesure correspond à la distance (en mm) au-dessus de la ligne orthogonale tangente à la symphyse pubienne mesurée en coupe axiale T2.
Elle est le reflet du volume prostatique extra-pelvien donc en dehors des limites osseuses supérieures du pelvis pouvant entrer en conflit avec les bras chirurgicaux lors de PTRA.

La distance inter épineuse (DIP)

Cette distance est mesurée en mm sur la coupe transversale séquence T1 TSE.
Sur cette séquence, les structures osseuses sont mieux visualisées.
Elle correspond à la distance entre la pointe des épines ischiatiques.
Elle reflète la largeur de la cavité pelvienne.

L’index de profondeur apicale (IPA)

Créé et nommé index pelvien par Hong et al (19). PA DIP index.de.profondeur.apicale 
Par conséquent, il est bas si l’apex prostatique est profond dans un bassin étroit et sera élevé si l’apex prostatique est superficiel dans un bassin large.
Dans l’étude de Hong et al, ce rapport est associé à un taux supérieur de marges chirurgicales prostatique de localisation globale lors de prostatectomie par voie ouverte rétro-pubienne en analyse univariée.
En analyse multivariée, il n’est pas associé à un taux de marge chirurgicale accru.

Le rapport de profondeur prostatique

PA HP rapport.de.profondeur 
Ce rapport permet d’avoir un reflet de la profondeur globale de la prostate au sein du pelvis dans un seul plan (axial). Toutes les prostates ont une position variable dans le pelvis.
Il sera bas si la prostate est profonde par rapport au bord supérieur de la symphyse pubienne.
A l’inverse, il sera élevé si la prostate est superficielle par rapport au bord supérieur de la symphyse pubienne.
Il peut être négatif si la hauteur prostatique (HP) est négative. Dans ce cas, la totalité de la prostate est plus profonde que la limite osseuse supérieure du pelvis.
La dissection d’une prostate profonde dans une cavité osseuse inextensible peut s’avérer être plus difficile que pour une prostate superficielle notamment au niveau de l’apex prostatique.

Problématique et objectif de l’étude

Des taux de marges chirurgicales positives (MCP) sur les pièces de prostatectomie-totales sont plus élevés chez les sujets d’origine Afro-américaine en comparaison aux sujets caucasiens (20). L’origine ethnique africaine est un facteur prédictif indépendant de MCP en situation apicale. Le risque est multiplié par 1.76 par rapport aux sujets caucasiens, mais le taux de marge sur les autres localisations est comparable. (21)
L’influence de mesures pelvimétriques sur le taux de MCP prostatique a été évalué dans plusieurs études.
Neill et al ont reportéun taux de brèche capsulaire sur les pièces de prostatectomie réalisée par voie ouverte rétropubienne multiplié par 5.3 quand le diamètre transversal du pelvis est étroit (22). Hong et al ont développé l’index pelvien (renommé dans notre étude index de profondeur apicale (IPA)) défini par DIP/PA. Ils ont rapporté des taux de marges chirurgicales prostatiques de localisation globale quand l’index pelvien était bas en analyse univariée mais les résultats n’étaient pas significatifs en analyse multivariée. La population d’étude était de 190 patients coréens et la voie d’ abord était ouverte rétro pubienne. (19)
En utilisant ce même index, Matikainen et al ont rapporté un taux de MCP en localisation apicale supérieur quand l’index est bas. La profondeur apicale apparait comme étant un facteur prédictif indépendant de marges chirurgicales apicales (23).
Von Bodman et al ont défini une aire de travail (MPA : Mid Pelvic Area) en cm2 ; définie par la formule d’une ellipse (24).
PF(mm)*diamètre.conjugué(mm)* MPA 
La profondeur fémorale, mesurée en coupe transversale (en mm) est définie par la distance entre les deux surfaces quadrilatères de l’os coxal à mi-hauteur de la tête fémorale. Le diamètre conjugué (en mm) est la distance entre le bord supérieur de la symphyse pubienne et le promontoire sacré.

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Table des matières

ABREVIATIONS 
AVANT PROPOS 
1 ; Le cancer de prostate aux Antilles
1.1Épidémiologie
1.2 Facteur de risque
2; Anatomie du bassin
2.1 Anatomie descriptive
2.1.1 Le pelvis ou petit bassin
2.1.2 L’appareil reproducteur masculin
2.2 Variations pelvimétriques anthropologique
3 ; La prostatectomie totale
3.1 Historique et enjeux
3.2 Techniques chirurgicales
4 Facteurs de risque de récidive biologique après traitement chirurgical
4.1 Le score de Gleason
4.2 Le volume tumoral
4.3Invasion péri-nerveuse et invasion vasculaire
4.4 Les marges chirurgicales positives
4.5 Le statut ganglionnaire
5 Mesures pelvimétriques
5.1 L
5.2 Profondeur apicale (PA)
5.3 Hauteur prostatique (HP)
5.4 Distance inter-épineuse (DIP)
5.5 Index de profondeur apicale (IPA)
5.6 : Index volumétrique prostatique (IVP)
5.7 : Rapport de profondeur prostatique (RPP)
5.8 : Index de profondeur prostatique (IPP)
6 Problématique et objectif de l’étude
REFERENCES DE L’AVANT PROPOS 3

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