FACTEURS DE RISQUE CARDIO-VASCULAIRE

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ANATOMIE DES ARTERES CORONAIRES

La vascularisation artรฉrielle est assurรฉe par deux artรจres coronaires qui dรฉcrivent une couronne autour du cล“ur [117, 118]:
๏ถ une couronne postรฉrieure constituรฉe par les artรจres qui longent le sillon atrio-ventriculaire ;
๏ถ une anse antรฉrieure constituรฉe essentiellement de lโ€™artรจre inter ventriculaire antรฉrieure (IVA) dans le sillon interventriculaire.
Ces artรจres sont susceptibles de subir de nombreuses variations anatomiques, tant au niveau de leur origine qu’au niveau de leurs ramifications.

ARTERE CORONAIRE GAUCHE

En gรฉnรฉral, elle est plus grosse que la droite. Elle naรฎt de la partie initiale de l’aorte, immรฉdiatement au-dessus de la valvule semi-lunaire antรฉrieure gauche, dans une partie dilatรฉe: le sinus antรฉro-gauche de lโ€™aorte. De lร , elle chemine transversalement dans le sillon coronaire, va passer en arriรจre et sur le flanc gauche de l’artรจre pulmonaire et se divise en deux branches terminales: Lโ€™artรจre interventriculaire antรฉrieure (IVA)
Elle contourne la pointe du cล“ur et se termine dans le sillon interventriculaire infรฉrieur. Elle donne au cours de son trajet des collatรฉrales ร  destinรฉe ventriculaire:
๏ƒผ lโ€™artรจre infundibulaire gauche destinรฉe au ventricule droit,
๏ƒผ les artรจres diagonales destinรฉes au ventricule gauche,
๏ƒผ les artรจres septales (12 ร  15) bien visibles en coronarographie, qui permettent de reconnaรฎtre ร  coup sรปr lโ€™IVA.
Lโ€™IVA est divisรฉe en trois segments : le segment proximal entre le tronc gauche et le dรฉpart de la premiรจre septale ; le segment moyen entre la premiรจre septale et la deuxiรจme diagonale ; le segment distal au-delร  de la deuxiรจme diagonale.
Lโ€™artรจre circonflexe
Elle chemine entre lโ€™oreillette et le ventricule gauches pour finir ร  la face postรฉro-latรฉrale du ventricule gauche. Elle donne au cours de son trajet 2 sortes de branches collatรฉrales:
๏ƒผ des branches atriales : antรฉrieure, latรฉrale gauche, et postรฉrieure ;
๏ƒผ des branches ventriculaires descendantes : elles sont au nombre de 3 ร  4 dont la plus grande est lโ€™artรจre marginale gauche.

ARTERE CORONAIRE DROITE

Elle naรฎt de l’aorte juste au-dessus de la valvule semi-lunaire droite. Son trajet comporte 3 segments sรฉparรฉs par deux coudes lโ€™un supรฉrieur, lโ€™autre infรฉrieur, ร  travers les sillons atrio-ventriculaire antรฉrieur et infรฉrieur, dรฉcrivant un aspect coronarographique en cadre ou en ยซย C ยซย plus ou moins rรฉgulier :
โ€ข Le premier segment (CD1), court horizontal, dirigรฉ vers la droite, est compris entre lโ€™ostium et le premier coude de lโ€™artรจre oรน il rejoint le premier sillon auriculo-ventriculaire droit ;
โ€ข Le deuxiรจme segment (CD2) long et vertical, lโ€™artรจre chemine le sillon auriculo-ventriculaire droit jusquโ€™au bord droit du cล“ur ;
โ€ข Le troisiรจme segment (CD3) horizontal et dirigรฉ vers la gauche, se termine juste avant la croix des sillons en se bifurquant en deux branches :
Lโ€™artรจre interventriculaire postรฉrieure
Elle suit le sillon interventriculaire infรฉrieur et sโ€™รฉpuise avant lโ€™apex aprรจs avoir donnรฉ 2 types de collatรฉrales ventriculaires:
๏ƒผ des branches pariรฉtales destinรฉes aux faces infรฉrieures des deux ventricules,
๏ƒผ des branches septales infรฉrieures (7 ร  12) assurant la vascularisation du tiers infรฉrieur du septum interventriculaire.
Lโ€™artรจre rรฉtroventriculaire gauche
Elle prolonge lโ€™axe de la coronaire droite et donne souvent:
๏ƒผ une branche ascendante destinรฉe au nล“ud auriculo-ventriculaire,
๏ƒผ des branches destinรฉes ร  la face infรฉrieure du ventricule gauche.
La vascularisation artรฉrielle coronaire est reprรฉsentรฉe sur la figure ci-aprรจs.

TERRITOIRES VASCULAIRES

En cas de rรฉseau coronarien dit ยซ รฉquilibrรฉ ยป (45% des cas) :
– lโ€™artรจre coronaire gauche irrigue le ventricule gauche, la partie voisine de lโ€™infundibulum du ventricule droit et les 2/3 antรฉrieurs du septum interventriculaire,
– lโ€™artรจre coronaire droite irrigue toute la face diaphragmatique du ventricule droit et trรจs largement le ventricule gauche ainsi que le 1/3 postรฉrieur et infรฉrieur du septum interventriculaire.
Il existe de grandes variations, chacune des deux artรจres coronaires peut รชtre dominante, irrigant de faรงon plus ou moins importante la face diaphragmatique du ventricule gauche.

RADIO-ANATOMIE

La coronarographie (figures 2 et 3) donne une idรฉe prรฉcise de lโ€™รฉtat anatomique du rรฉseau coronarien :
– lโ€™artรจre coronaire gauche est bien รฉtudiรฉe sur lโ€™incidence en oblique antรฉrieure droite (OAD) permettant une meilleure รฉtude du tronc et en oblique antรฉrieure gauche (OAG) assurant une meilleure รฉtude des branches.
– lโ€™artรจre coronaire droite (avec ses 3 segments) est bien individualisรฉe sur lโ€™incidence en OAG et lโ€™interventriculaire postรฉrieure est mieux รฉtudiรฉe en OAD [68].

PHYSIOLOGIE DE LA CIRCULATION CORONARIENNE

A lโ€™รฉtat physiologique, il existe au niveau des cellules myocardiques un รฉquilibre obligatoire entre les besoins et les apports en oxygรจne. Ainsi, toute discordance entre ces paramรจtres va รชtre ร  lโ€™origine dโ€™une ischรฉmie myocardique.

BESOINS EN OXYGENE DU MYOCARDE

Le paramรจtre essentiel ร  considรฉrer en matiรจre de mรฉtabolisme myocardique est la consommation dโ€™oxygรจne (MVO2). Cette derniรจre est proportionnelle au dรฉbit sanguin coronarien (DSC) et ร  la diffรฉrence entre le contenu artรฉriel coronarien en oxygรจne et le contenu veineux coronarien en oxygรจne (AO2 -VO2) [110].
Principe de Fick appliquรฉ au myocarde : MVO2 = DSC X (AO2 โ€“ VO2).
Le sang entrant dans le systรจme coronaire est riche en oxygรจne ; au cours de son passage, il est totalement dรฉsaturรฉ. Cela revient ร  dire que la fourniture dโ€™oxygรจne au myocarde est directement dรฉpendante du DSC car lโ€™extraction dโ€™oxygรจne de base est maximale [110].
Le DSC dรฉpend lui-mรชme de la pression de perfusion du myocarde (gradient de pression diastolique entre lโ€™aorte et le ventricule gauche) et des rรฉsistances ร  lโ€™รฉcoulement coronaire (influencรฉes par la compression du myocarde en systole).
Loi de Poiseuille : DSC = (P diast Ao โ€“ P diast VG) / Rรฉsistances
A lโ€™รฉtat basal, lโ€™extraction en oxygรจne est dรฉjร  maximale : la saturation du sang veineux est de 20 ร  30 %. Au repos, le myocarde consomme environ 8 ร  10 litres dโ€™O2 /min/100 gr de muscle. Or, au cours dโ€™un effort important, la MVO2 peut รชtre multipliรฉe par 5 ร  6, voire davantage. Lโ€™apport supplรฉmentaire en O2 ne pourra alors รชtre effectuรฉ que grรขce ร  une augmentation du DSC [110]. Dans des conditions normales, aussi bien au repos quโ€™ร  lโ€™effort, existe un รฉquilibre parfait entre les besoins en oxygรจne du muscle cardiaque et les apports.

DETERMINANTS ET REGULATION DU DSC

๏ถ le cycle cardiaque
Le DSC rรฉpond ร  des variations cycliques suivant le temps de rรฉvolution cardiaque : les artรจres coronaires sont รฉcrasรฉes en systole par le muscle cardiaque alors quโ€™en diastole leur diamรจtre atteint son maximum (Figure 4).
Ainsi 70 ร  80 % du DSC de lโ€™ACG se fait durant la diastole, et seulement 20 ร  30% pendant la systole.
En ce qui concerne le DSC de lโ€™ACD, il est moins sujet aux variations du cycle cardiaque. La pression intra-cavitaire est moindre et ses variations nโ€™affectent que peu le DSC de lโ€™ACD.
๏ถ la pression aortique (PAo)
La PAo favorise la progression du sang dans le rรฉseau coronarien. En ce qui concerne lโ€™artรจre coronaire gauche, il sโ€™agit surtout de la PAo diastolique. Mais, une augmentation importante de la PAo provoque une รฉlรฉvation de la MVO2 (majoration de la postcharge ventriculaire) qui contribue tout autant que lโ€™augmentation de la PAo diastolique ร  lโ€™รฉlรฉvation du DSC pour rรฉpondre ร  cette consommation accrue dโ€™O2.
๏ถ le mรฉtabolisme myocardique
Toute augmentation du mรฉtabolisme myocardique entraรฎne une vasodilatation coronarienne et donc une รฉlรฉvation du DSC. Si la demande mรฉtabolique reste stable et si la PAo moyenne varie entre 70 et 130 mmHg, le DSC restera stable : cโ€™est lโ€™autorรฉgulation coronarienne [110].
๏ถ Les รฉchanges gazeux
Lโ€™hypoxie tout comme lโ€™hypercapnie, provoque une vasodilatation coronarienne.
Lโ€™hyperoxie et lโ€™hypocapnie, quant ร  elles, entraรฎnent une vasoconstriction coronaire.
๏ถ Le contrรดle neurologique du DSC
La stimulation parasympathique par lโ€™intermรฉdiaire du nerf vague provoque une vasodilatation coronaire distale. La stimulation du sympathique produit des effets variables suivant quโ€™elle intรฉresse les rรฉcepteurs ฮฑ, ou les rรฉcepteurs ฮฒ. Lorsquโ€™elle concerne les rรฉcepteurs ฮฑ, elle provoque une vasoconstriction coronaire proximale et distale avec diminution du DSC. Par contre, lorsquโ€™elle touche les rรฉcepteurs ฮฒ, elle entraรฎne une vasodilatation coronaire distale avec augmentation du DSC.
Les deux types de neuromรฉdiateurs รฉtant lโ€™adrรฉnaline et la noradrรฉnaline.
๏ถ La vasomotricitรฉ des artรฉrioles coronaires
o Elles se dilatent en rรฉponse ร  lโ€™augmentation de la demande. La pression partielle dโ€™oxygรจne tissulaire pourrait รชtre ร  lโ€™origine de cette vasodilatation. Lโ€™augmentation du dรฉbit qui rรฉsulte dโ€™une vasodilatation artรฉriolaire est accompagnรฉe dโ€™une dilatation des gros troncs coronaires qui a pour effet dโ€™รฉviter une trop importante accรฉlรฉration de la vitesse du sang intracoronaire. Cette vasodilatation des gros troncs coronaires dite ยซdรฉpendante du flux ยป est aggravรฉe par le monoxyde dโ€™azote (NO) [110].

PHYSIOPATHOLOGIE ET ETHIOPATHOGENIE DES SCA ST+

o De la plaque dโ€™athรฉrome ร  la thrombose coronaire occlusive [4, 8, 10]
Le dรฉclenchement de lโ€™IDM est liรฉ, dans la trรจs grande majoritรฉ des cas, ร  une fissuration ou une rupture dโ€™une plaque dโ€™athรฉrome coronaire, entraรฎnant la formation dโ€™une thrombose occlusive de faรงon plus ou moins durable.
La plaque dโ€™athรฉrome est un รฉpaississement localisรฉ au niveau de lโ€™intima artรฉrielle et se compose de 2 parties:
– le corps lipidique au centre de la plaque. Les lipides sont localisรฉs ร  lโ€™intรฉrieur de monocytes et de macrophages spumeux.
– une chape fibreuse entourant le corps lipidique, faite de cellules musculaires lisses et de collagรจne.
On distingue la plaque โ€œ dure โ€ trรจs riche en collagรจne et pauvre en lipides et la plaque โ€œ molle โ€ riche en lipides et recouverte dโ€™une mince chape fibreuse. Cโ€™est la plaque โ€œ molle โ€ qui est la plus menaรงante car davantage instable et vulnรฉrable et donc susceptible de sโ€™ulcรฉrer et de se rompre.
De nombreux travaux ont cherchรฉ ร  identifier les facteurs pouvant influencer la rupture des plaques dโ€™athรฉrome. Il en ressort que:
– les plaques excentrรฉes irrรฉguliรจres se rompent plus facilement;
– les plaques relativement petites et riches en lipides se rompent plus facilement;
– des facteurs mรฉcaniques ร  type de turbulences circulatoires au contact de la stรฉnose peuvent รฉgalement intervenir.
La rupture de plaque dโ€™athรฉrome va rompre la barriรจre endothรฉliale thrombo-rรฉsistante et exposer les constituants sous-endothรฉliaux (collagรจne, fibronectine, vitronectine..) aux plaquettes circulantes.
Cela va mettre en jeu des mรฉcanismes dโ€™adhรฉsion puis dโ€™agrรฉgation plaquettaire pour aboutir ร  la formation du thrombus plaquettaire intracoronaire occlusif. Secondairement, des mรฉcanismes de fibrinolyse physiologique peuvent provoquer une rรฉouverture coronaire.
Dans de rares cas, la thrombose coronaire survient sur une artรจre saine, soit par un processus embolique, soit par formation in situ. Dans ce dernier cas, une pathologie hรฉmatologique est suspectรฉe.
On retiendra รฉgalement que 10 ร  15% des patients hospitalisรฉs pour IDM nโ€™ont pas de lรฉsion stรฉnosante significative sur leur rรฉseau coronaire.
๏ถ Consรฉquences immรฉdiates sur le myocarde
Lโ€™occlusion brutale dโ€™une artรจre coronaire entraรฎne un dรฉsรฉquilibre entre les besoins tissulaires en oxygรจne et lโ€™apport de sang artรฉriel. Il en rรฉsulte une ischรฉmie myocardique qui est un phรฉnomรจne rรฉversible.
Les consรฉquences au niveau cellulaire sont :
– une rรฉduction du niveau รฉnergรฉtique par une activation des voies anaรฉrobies de lโ€™oxydation,
– une acidification tissulaire par accumulation de produits du mรฉtabolisme cellulaire (lactates),
– un dรฉsรฉquilibre ionique entre les milieux intra- et extracellulaires,
– une augmentation du calcium intracellulaire.
Les consรฉquences sur le muscle cardiaque entier sont:
– une rรฉduction de la contractilitรฉ,
– des modifications de lโ€™รฉlectrocardiogramme,
– une hyperexcitabilitรฉ du myocarde.
Si lโ€™ischรฉmie dรฉpasse 30 minutes, le processus de nรฉcrose myocardique irrรฉversible dรฉbute. Les consรฉquences au niveau cellulaire sont une destruction irrรฉversible dโ€™un certain nombre de cellules avec libรฉration dโ€™enzymes.
Les consรฉquences sur le muscle cardiaque entier sont une รฉvolution de la nรฉcrose du sous-endocarde vers le sous-รฉpicarde et du centre de la zone non perfusรฉe vers la pรฉriphรฉrie. Cette รฉvolution dรฉpend en fait de la durรฉe de lโ€™occlusion artรฉrielle et de lโ€™existence dโ€™une circulation collatรฉrale fonctionnelle.
En effet, quand la circulation collatรฉrale de supplรฉance sโ€™instaure au dรฉcours immรฉdiat de lโ€™occlusion artรฉrielle, la nรฉcrose peut รชtre trรจs limitรฉe.
๏ถ Consรฉquences hรฉmodynamiques
Lors dโ€™un IDM, lโ€™ampleur des troubles hรฉmodynamiques dรฉpend de lโ€™รฉtendue de la nรฉcrose myocardique mais รฉgalement dโ€™autres facteurs comme une dysfonction prรฉexistante dโ€™une valve cardiaque ou le mauvais รฉtat du myocarde restant. Une nรฉcrose รฉtendue entraรฎne une diminution du volume dโ€™รฉjection systolique et donc du dรฉbit cardiaque et une รฉlรฉvation de la pression tรฉlรฉdiastolique du ventricule gauche (PTDVG). Lโ€™altรฉration de la fonction diastolique par diminution de la compliance ventriculaire gauche est un des premiers signes dโ€™ischรฉmie, ce qui contribue aussi ร  lโ€™รฉlรฉvation de la PTDVG. Lโ€™augmentation de la prรฉcharge va ainsi favoriser la dilatation du ventricule gauche.
Si la nรฉcrose touche plus de 25% du ventricule gauche, on observe gรฉnรฉralement des signes cliniques dโ€™insuffisance cardiaque congestive. Si la masse nรฉcrosรฉe intรฉresse plus de 40% du myocarde ventriculaire gauche, il en rรฉsulte un choc cardiogรฉnique.
Lโ€™ischรฉmie ou la nรฉcrose du ventricule droit, prรฉsents dans prรจs de 50% des infarctus infรฉrieurs, entraรฎne une dilatation importante du ventricule droit, ce qui peut altรฉrer nettement la prรฉcharge ventriculaire gauche et le dรฉbit cardiaque. Cet effet hรฉmodynamique dรฉlรฉtรจre est amplifiรฉ par lโ€™administration de trinitrine intraveineuse, ร  proscrire en cas de nรฉcrose du ventricule droit. Cependant, aprรจs un IDM, des mรฉcanismes compensateurs apparaissent dans le but de maintenir un dรฉbit cardiaque normal.
Par exemple, les effets inotropes positifs secondaires ร  la libรฉration de catรฉcholamines circulantes vont entraรฎner un renforcement de la contraction du myocarde sain.

SIGNES ELECTROCARDIOGRAPHIQUES

Lโ€™รฉlectrocardiogramme (ECG) 18 dรฉrivations est un examen indispensable pour confirmer le diagnostic dโ€™IDM. Dans la forme typique de lโ€™IDM transmural, 3 types dโ€™anomalies รฉlectriques vont apparaรฎtre; ischรฉmie, lรฉsion, nรฉcrose.
Ces signes รฉlectriques directs font face ร  la nรฉcrose et ont une valeur localisatrice; les signes รฉlectriques indirects ou โ€œ en miroir โ€ sont opposรฉs ร  la nรฉcrose.

Sรฉquence des diffรฉrentes anomalies ECG

Lโ€™รฉvolution รฉlectrique dans le territoire de la nรฉcrose est la suivante:
– une grande onde T ample, pointue, positive et symรฉtrique dโ€™ischรฉmie sous-endocardique. Cโ€™est le signe le plus prรฉcoce (apparaรฎt en quelques minutes) mais est fugace (dure moins dโ€™une heure) et est donc rarement objectivรฉ.
– un sus-dรฉcalage du segment ST englobant lโ€™onde T de type lรฉsion sous-รฉpicardique; cโ€™est la classique onde de Pardee qui apparaรฎt rapidement et dure plusieurs heures.
– une onde Q de nรฉcrose transmurale large (> 0.04 sec) et profonde (> 1/3 de lโ€™onde R). Elle apparaรฎt entre la 4รจme et la 6รจme heure et persiste classiquement comme une cicatrice de la nรฉcrose.
– une ischรฉmie sous-รฉpicardique ร  savoir une onde T nรฉgative, symรฉtrique et pointue apparaรฎt ร  partir de la 24รจme heure.
Au dรฉcours de lโ€™รฉvolution, le segment ST revient ร  la ligne isoรฉlectrique et lโ€™onde T nรฉgative de type ischรฉmie sous-รฉpicardique peut disparaรฎtre ou persister au long cours dans le territoire de la nรฉcrose.
Cependant, les dรฉlais dโ€™apparition / disparition des signes ECG sont donnรฉs ร  titre indicatif et peuvent รชtre trรจs variables dโ€™un individu ร  lโ€™autre.

Diagnostic topographique :

La topographie de lโ€™IDM sur lโ€™ECG nโ€™est quโ€™indicative. Cโ€™est lโ€™association de la douleur thoracique et du sus-dรฉcalage du segment ST qui permet de dรฉbuter le traitement en urgence.
Dans lโ€™IDM antรฉro-septal, lโ€™onde Q peut รชtre remplacรฉe par un โ€œ rabotage des ondes R โ€ de V1 ร  V3, ร  savoir une diminution de lโ€™amplitude de lโ€™onde R dans ces dรฉrivations.

SIGNES BIOLOGIQUES

Les signes biologiques et notamment les marqueurs de souffrance myocardique nโ€™ont pas dโ€™intรฉrรชt dans la prise en charge immรฉdiate de lโ€™IDM. Ils nโ€™ont quโ€™une โ€œ valeur ajoutรฉe โ€ au diagnostic.

Marqueurs de souffrance myocardique

Les marqueurs sรฉriques de la nรฉcrose myocardique utilisรฉs sont la troponine I ou T et la sous-fraction MB des CPK.
La troponine est un marqueur sรฉrique trรจs sensible et assez prรฉcoce de la nรฉcrose myocardique. Elle est dรฉtectรฉe ร  partir de la 3รจme heure (H3), atteint un taux maximal ร  H24 et reste รฉlevรฉe pendant 4 ร  10 jours. La troponine ultrasensible, marquer le plus prรฉcoce apparait ร  partir de la 2รจme heure.
La sous-fraction MB des CPK (CPKMB) augmente ร  partir de la 4รจme heure aprรจs le dรฉbut de la douleur, est maximale ร  H24 et se normalise ร  H48. Lโ€™augmentation est significative quand les CPK sont > 2N avec plus de 4% de CPKMB.

PRONOSTIC [14, 59, 101, 105, 122]

Le pronostic dรฉpend essentiellement:
– de lโ€™รฉtendue des lรฉsions coronaires,
– de lโ€™amputation de la fonction ventriculaire gauche,
– de la stabilitรฉ รฉlectrique du cล“ur,
– du terrain (รขge, sexe, antรฉcรฉdents coronariens, facteurs de risque).
Il faut toutefois souligner que le pronostic reste imprรฉvisible, des complications graves pouvant survenir de faรงon inopinรฉe, en particulier avant lโ€™arrivรฉe du patient en USIC. La mortalitรฉ hospitaliรจre reste importante entre 15 et 20% des cas. La mortalitรฉ au cours de la premiรจre annรฉe qui suit lโ€™IDM concerne 5 ร  10% des patients, puis 5% par an les annรฉes suivantes. La reperfusion rapide et efficace par thrombolyse ou par angioplastie coronaire tend ร  diminuer ces chiffres.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS & REVUE DE LA LITTERATURE
I. GENERALITES
I-1. DEFINITION
I-2. EPIDEMIOLOGIE
II. ANATOMIE DES ARTERES CORONAIRES
II-1 ARTERE CORONAIRE GAUCHE
II-2 ARTERE CORONAIRE DROITE
II-3 TERRITOIRES VASCULAIRES
II-4 RADIO-ANATOMIE
III. PHYSIOLOGIE DE LA CIRCULATION CORONARIENNE
III-1 BESOINS EN OXYGENE DU MYOCARDE
III-2 DETERMINANTS ET REGULATION DU DSC
IV. PHYSIOPATHOLOGIE ET ETHIOPATHOGENIE DES SCA ST+
V. FACTEURS DE RISQUE CARDIO-VASCULAIRE
V-1 FACTEURS DE RISQUE ESSENTIELS
V-2 AUTRES FACTEURS DE RISQUE
V-3 LES EMBOLIES CORONAIRES
VI. DIAGNOSTIC POSITIF DE LA FORME TYPIQUE NON COMPLIQUEE
VI-1 SIGNES CLINIQUES
VI-1.1 La douleur
VI-1.2 La chute de la pression artรฉrielle et tachycardie
VI-1.3 La fiรจvre :
VI-1.4 Lโ€™examen physique
VI-2 SIGNES ELECTROCARDIOGRAPHIQUES
VI-2.1 Sรฉquence des diffรฉrentes anomalies ECG
VI-2.2 Diagnostic topographique :
VI-3 SIGNES BIOLOGIQUES
VI-3.1 Marqueurs de souffrance myocardique
VI-3.2 Autres modifications biologiques
VI-4 SIGNES ECHOCARDIOGRAPHIQUES
VI-5 CORONAROGRAPHIE
VI-5.1 Dรฉfinition
VI-5.2 Rรฉsultats
VI-5.3 Classification ACC/AHA de la lรฉsion coronaire
VI-5.4 Complications
VI-6 FORMES CLINIQUES
VII. ETIOLOGIES
VIII. TRAITEMENT
VIII-1 BUTS
VIII-2 MOYENS
VIII-2-1 Prise en charge du stress et de la douleur
VIII-2-2 Moyens de reperfusion
IX. EVOLUTION
IX-1 FAVORABLE
IX-2 DEFAVORABLE
X. PRONOSTIC
DEUXIEME PARTIE: NOTRE ETUDE
METHODOLOGIE
I. CADRE DE Lโ€™ETUDE
II. MATERIEL ET METHODE
II-1 TYPE Dโ€™ETUDE
II-2 CRITERES Dโ€™INCLUSION
II-3 CRITERES DE NON INCLUSION
II-4 CRITERES Dโ€™EXCLUSION
II-5 RECUEIL DES DONNEES
II-6 PARAMETRES ETUDIES
II-6.1 Donnรฉes de lโ€™interrogatoire
II-6.2 Parcours du malade
II-6.3 Examen physique
II-6.4 Examens paracliniques
II-6.6 Coronarographie et Angioplastie
II-6.8 Evolution
II-6.9 Analyse statistique
RESULTATS
III. RESULTATS
III.1 DONNEES DEMOGRAPHIQUES
III.2 ANTECEDENTS ARTERIELS
III.3 FACTEURS DE RISQUE CARDIO-VASCULAIRE
III.4 PARCOURS DU MALADE
III.5 DONNEES CLINIQUES
III.6 PARACLINIQUE
III.6.1 Biologie
III.6.2 Electrocardiogramme
III.6.3 Echocardiographie Doppler
III.7 CONDUITE A TENIR A Lโ€™ADMISSION
III.7.1 Thrombolyse
III.7.2 Coronarographie
III.7.3 Angioplastie
III.8 EVOLUTION
III.9 RESULTATS ANALYTIQUES
COMMENTAIRES
I. LIMITES DE Lโ€™ETUDE
II. DONNEES DEMOGRAPHIQUES
III. FACTEURS DE RISQUE CARDIO VASCULAIRE
IV. ANTECEDENTS ARTERIELS
V. PARCOURS DU MALADE
VI. DONNEES CLINIQUES
VII. DONNEES PARACLINIQUES
VII.1 BIOLOGIE
VII.2 ELECTROCARDIOGRAMME
VII.3 ECHOCARDIOGRAPHIE DOPPLER
VIII. TRAITEMENT
IX. EVOLUTION
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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