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Les eaux souterraines
Les ressources en eaux souterraines de la communauté rurale de Palmarin Facao sont essentiellement constituées par la nappe du Continental terminal, la nappe du Paléocène et la nappe du Maestrichtien.
Le continental terminal est la principale source d’approvisionnement des populations en eau douce. Elle est captée par les puits à une profondeur de 4 à 7 m et répond à tous les usages. La nappe du Paléocène est principalement utilisée pour les usages domestiques (vaisselle, cuisson), à cause du caractère saumâtre de ses eaux. Elle se situe à une profondeur d’environ 2,5 m.
Le Maestrichtien est capté par le forage de Djiffer. Ses eaux sont impropres à la consommation et à l’irrigation, du fait de leur forte teneur en sel (PLD, 2011).
La végétation
La végétation de la CR de Palmarin Facao est constituée par la formation végétale de la frange de Faboura, par les forêts de Fancol, de Nébane et de Thiop, et par la mangrove.
La frange de Faboura au Nord de la communauté rurale fait plus de 100 ha et est composée de mangrove et de forêt qui abrite les espèces suivantes : Borassus
aethiopum (rôn), Faidherbia albida (Kad), Acacia nilotica (nebneb), Balanites aegyptiaca (sump), Combretum glutinosum (rat), Adansonia digitata (Guy), Daniella oliveri (santan), Tamarix senegalensis (ngèd), Tamarindus indica (dahar), Detarium senegalense (ditah), Neocarya macrophylla (néw), etc (Nebeday, 2012 et PLD, 2011).
Les forêts de Fancol, de Nébane et de Thiop abritent des espèces telles que le palmier à huile, le palmier nain, le rônier et le cocotier.
La flore locale est également enrichie de quelques espèces exotiques introduites par les programmes de reboisement. On distingue le Prosopis juliflora, Casuarina equisetifolia (filao), Eucalyptus sp et Azadirachta indica (niim) (PLD, 2011 ; Nebeday, 2012).
La mangrove couvre près de 40 % de la superficie de la communauté rurale. Elle se présente parfois sous forme de relique dans différentes zones, avec des espèces comme Rhizophora racemosa, Avicennia africana, Conocarpus erectus.
La faune terrestre
La faune terrestre est essentiellement composée de mammifères, d’oiseaux et de reptiles.
La faune mammalienne est principalement représentée par des espèces telles que le singe vert (Cercopithecus ethiops), l’hyène (Crocuta crocuta), le chacal (Canus sp), etc.
L’avifaune est entre autres constituée par la tourterelle (Streptopelia sp), le pigeon (Columba sp), le merle (Lamprotornis sp), le tisserin gendarme (Ploceus cucullatus), la perruche à collier d’Afrique (Psittacula krameri), le petit calao (Tockus sp), la pintade (Numida meleogris).
Les reptiles sont représentés par la vipère heurtante (Bitis bitis), le cracheur (Naja sp), le varan du Nil (Varanus niloticus), etc (PLD, 2011 et Nebeday, 2012).
La faune aquatique
Elle est relativement plus diversifiée que la faune terrestre et va des mammifères aux poissons, en passant par les oiseaux, les mollusques, les reptiles et les crustacés.
Les mammifères regroupent le lamantin (Trichesus senegalensis) et le dauphin (Stenella sp). Les oiseaux comprennent les limicoles (sternes, bécasseau, chevalier, courlis), le pélican (Pelicanus sp), l’aigrette (Aigretta sp), le martin-pêcheur (Ceryle sp), la mouette (Larius sp), le cormoran (Phalacrocorax sp), le héron (Ardeola sp) et le géoland.
Les Poissons sont constitués de Tilapia guineensis (carpes), des carpes rouges (yax), de la carpe noire (nawrex), Plectorhyncus méditerranus (sompat), de la carpe grise (waas), du capitaine (jum), d’Epinephelus aeneus (Thiof), de Mugil curena (mulet), de soles (sapal), d’Arius heudeloti (kong), de Sardinelles sp (Sardinelles), de ceinture (tallar), d’Ethmalosa fimbrita (ethmalose), du chinchard (diaï), de Chaetodipterus goreensis (chèvres de mer), de la raie (rayartar), de Sphyraena barracuda (baracuda), de carangue (saaka), du requin,
Les Mollusques englobent des espèces telles qu’Anadara senilis (arches), Crassostrea gasar (huîtres), Pugilina morio (touffa) Cymbium sp, Murex, les seiches, les poulpes,
Les reptiles sont représentés par Chelonia mydas (tortue verte).
Les Crustacés sont constitués de Panaeus sp (crevette), Sesarma alberti (crabes), les langoustes (PLD, 2011 et Nebeday 2012).
Le milieu humain
La CR de Palmarin Facao est majoritairement peuplée de Sérères à 95 %. Le reste est composé de Wolofs, Manjacques, Diolas, Halpoulards, Mandings et d’autres ethnies (PLD, 2001).
Cette population, composée à 65% de jeunes est cratérisée par la prédominance des hommes (5885 hommes) sur les femmes (4258). Le christianisme, avec 70 % de la population, est la première religion. Il est suivi de l’islam qui regroupe 30 % de la population.
L’évolution démographique de la population
La communauté rurale compte aujourd’hui 10143 habitants (PLD, 2011), répartis dans 1097 concessions. La densité de la population est de 131 hbts/km2 (2011). La population est passée de 5061 habitants en 1988 à 10143 habitants en 2011, en passant par 7929 habitants en 2002 (ANSD, 2002). Cette croissance démographique relativement élevée s’explique en partie par l’attraction liée au centre de pêche à Djiffer.
La répartition de la population par village
Le résultat du recensement des populations par village, réalisé en 2011 dans le cadre de la rédaction du Plan de Développement Local de Palmarin, montre l’inégale répartition de celle-ci. En effet, le village de Diakhanor et le hameau de Djiffer avec une population de 5337 habitants représentent à eux seuls plus de la moitié (52 %) de la population de la communauté rurale. Djiffer qui fait partie du village de Diakhanor abrite 47,13 % (4781 habitants) de la population à cause de la présence du centre de pêche de Djiffer qui attire beaucoup de monde. Les autres villages comptent 1124 habitants (Sessène), 1654 habitants (SamSam), 1360 hbts (Ngoundoumane), 668 habitants Nguethie. On remarque que seules les localités de Diakhanor (556 habitants) et de Nguéthie ont moins de 1000 habitants.
Les activités économiques
Les populations de Palmarin s’adonnent à diverses activités dont les principales sont : l’agriculture, la pêche, l’élevage, le tourisme, le commerce, la transformation des produits halieutiques, la saliculture, l’exploitation des mollusques, l’écotourisme et l’apiculture.
L’agriculture
L’agriculture est de type extensif et pluvial. Les principaux produits cultivés sont l’arachide, le mil et dans une moindre mesure le riz (PLD, 2011). Les autres produits cultivés sont le sorgho, l’oseille, le gombo et les haricots. L’agriculture est le pilier de l’économie locale et mobilise environ 60 % de la population. Cependant, elle est confrontée depuis quelques années à plusieurs contraintes parmi lesquelles on peut citer l’appauvrissement des sols et la mauvaise qualité des semences.
La pêche
Selon le lieu d’exercice de l’activité, on distingue une pêche maritime et une pêche de mangrove. La pêche maritime est pratiquée par les pêcheurs professionnels basés à Djiffer, Ngallou, Diakhanor et occupe 40 % de la population (PLD, 2011). La flotte artisanale est estimée entre 350 à 500 pirogues avec des débarquements annuels variant de 8400 à 8600 tonnes (PG_RNCP, 2010). La performance du secteur de la pêche entraîne localement le développement des activités de transformation des poissons, des mollusques et des crustacés, à travers le séchage et le fumage.
La pêche de mangrove est principalement destinée à l’autoconsommation. Elle est pratiquée le plus souvent par les autochtones, dans le fleuve Saloum et son principal affluent (le Ndangane) et dans de petites rivières formant les îles Fafanda, Fossemou, Mbos Ndo, Djat, tann o maak et Diakhasso.
L’élevage
L’élevage est de type extensif. Il constitue la troisième activité économique de la localité et mobilise un tiers de la population (PLD, 2011). Le cheptel est composé de volailles, de bovins, de caprins, d’ovins, d’équins, de porcins et d’asins. Les équidés (équins et asins) sont surtout élevés pour la traction animale dans l’agriculture, mais aussi pour le transport hippomobile. L’élevage occupe une place importante dans les moyens de subsistance des populations locales, en ce sens que le bétail est de plus en plus commercialisé afin de subvenir aux besoins des ménages. Cependant, le secteur de l’élevage est confronté à des contraintes telles que la diminution des zones de pâturage et la raréfaction des points d’eau.
FACTEURS DE LA BONNE DYNAMIQUE DE LA MANGROVE
Parmi les facteurs qui ont participé au retour progressif de la mangrove, on peut noter : la création de la réserve communautaire de Palmarin, le retour de la pluviométrie et le rôle joué par l’Etat, la population locale et les ONG.
La création de la réserve naturelle communautaire de Palmarin
La situation dégradante de la mangrove a poussé les autorités étatiques, locales en collaboration avec l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à sensibiliser les populations pour la sauvegarde de la mangrove. Ce qui a abouti en 2001 à la création de la réserve naturelle communautaire de Palmarin. Cette réserve qui couvre une superficie de 10430 ha est une partie intégrante de la réserve de biosphère du delta du Saloum.
L’installation des agents de la direction des parcs nationaux (DPN) en 2002 pour gérer la réserve a permis la mise en place d’un plan d’aménagement répondant aux soucis de conservation et de valorisation de la biodiversité naturelle. En plus, les écogardes sont formés pour assurer, à coter des agents des parcs, la surveillance et l’application des règles. Ainsi, la coupe et le ramassage du bois de mangrove furent interdits dans toute la réserve. Ce qui a résolu le problème des coupes abusives qui fut l’un des plus grands facteurs de la régression de la mangrove de Palmarin.
L’évolution pluviométrique
Le climat de la CR de Palmarin est de type soudanien. Il est caractérisé par l’existence d’une saison sèche qui dure huit mois (novembre à juin) et d’une saison des pluies qui dure quatre mois (juin à octobre).
La pluviométrie est l’un des principaux facteurs qui déterminent l’évolution de la mangrove à travers les apports d’eau douce nécessaires au bon fonctionnement de cet écosystème.
Afin de comprendre la dynamique pluviométrique à l’échelle de la zone de Palmarin, nous avons considéré la moyenne pluviométrique (station pluviométrique de Fimela) de la période allant de 1983 à 2012.
La principale caractéristique de la pluviométrie à Fimela durant ses trente dernières années reste l’importance des variabilités interannuelles. Ses fluctuations observées sur toute la longueur du graphique sont surtout marquées dans la première décennie.
Les années les plus pluvieuses appartiennent à la période 2003-2012 et le reste constitue la période la moins pluvieuse avec quelques années excédentaires comme 1988, 1989,1995, 1999, 2000 et 2001.
L’évolution de la courbe pluviométrique est positive. La moyenne est de 597,14 mm avec un maximum de 980 mm enregistré en 1989 et un minimum de 207,9 mm enregistré en 1987.
Cette situation positive de la pluviométrie observée depuis 1983 permet l’augmentation des apports d’eau douce nécessaire au développement de la mangrove, surtout à Palmarin. Cette dernière a beaucoup souffert de la sécheresse des années 1970 caractérisées par l’augmentation de la salinité des eaux, le développement important des tannes au détriment de la mangrove (Dièye et al. 2013).
Le rôle des acteurs dans la conservation de la mangrove
Les différents acteurs ont chacun en ce qui le concerne, participé activement à l’effort de sauvegarde de la mangrove à Palmarin.
L’Etat
Le rôle de l’Etat et de ses partenaires techniques et financiers dans la lutte contre la dégradation de la mangrove se voit à travers l’intervention de structures comme la DPN, de la DEFCCS, de DEEC et autres programmes.
La Direction des Parcs Nationaux (DPN)
Elle est l’actrice principale de la surveillance et de l’application des règles de gestion de la réserve communautaire de Palmarin. Elle est la seule structure habilitée à sanctionner en cas de coupe de bois de mangrove. En plus de la collaboration étroite qu’elle entretient avec les autorités locales et la population, elle participe aussi à la sensibilisation de la population quant à l’intérêt de préserver la biodiversité, de comprendre le bénéfice à long terme d’une gestion durable des ressources naturelles. La DPN assure le suivi de la faune aviaire et dispense aussi des formations aux écoguides.
La Direction des Eaux et Forêts, Chasse et Conservation des Sols (DEFCCS)
La DEFCCS de Fimela s’illustre dans la gestion et la conservation de la mangrove par la fourniture de pépinières aux populations locales lors des activités de reboisement.
La Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC) :
Elle a beaucoup participé à la protection de l’environnement par le reboisement, la diversification des activités économiques dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’Adaptation aux Changements Climatiques et Côtiers en Afrique de l’Ouest (ACCC).
Les programmes de l’Etat :
Il s’agit du programme d’Adaptation aux Changements Climatiques et Côtiers en Afrique de l’Ouest (ACCC) et celui de la Gestion Intégrée des Ressources Marines et Côtières (GIRMaC).
L’Adaptation aux Changements Climatiques et Côtiers en Afrique de l’Ouest (ACCC) :
Dans le cadre de son programme d’adaptation aux changements climatiques, ACCC a reboisé 17 ha de Rhizophora sp et 0,5 ha d’Avicennia africana dans des villages comme Ngoundoumane (DEEC, 2012). Il ya aussi le reboisement de 9,2ha (12km) de cordon dunaire avec des filaos et autres espèces comme Eucalyptus, Niaouli, prosopis sp, tamarix senegalensis. En plus du renforcement de capacité des écoguides et écogardes, il a joué un grand rôle dans la sensibilisation des populations aux changements climatiques et l’extraction du sable marin.
L’autre volet du programme a été la promotion d’activités génératrices de revenus. C’est ainsi que l’apiculture moderne est développée à Diakhanor. Il a également été procédé à la formation des femmes à l’ostréiculture, à la confection et à la pose de 60 guirlandes, à la confection de deux pirogues et don d’une batteuse à céréales aux femmes. L’équipement des populations en vélos, en ordinateurs, en appareils photos, en gilets et divers autres équipements s’est ajouté à la liste des réalisations sus citées.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
Introduction générale
1. Contexte et justification
2. Les questions de recherche
3. Les objectifs de l’étude
3.1 L’objectif général
3.2 Les objectifs spécifiques
4. Les hypothèses
5. L’état de la question
6. Le cadre conceptuel
7. Plan du mémoire
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I.1 La situation géographique de la communauté rurale de Palmarin Facao
I.2 Le milieu biophysique
I.2.1 Le relief et les sols
I.2.2 Le Climat
I.2.3 Les ressources en eau
I.2.4 La végétation
I.2.5 La faune
I.3 Le milieu humain
I.3.2 La répartition de la population par village
I.4 Les activités économiques
I.4.1 L’agriculture
I.4.2 La pêche
I.4.3 L’élevage
I.4.4 Le commerce
I.4.5 La saliculture
I.4.6 L’exploitation des arches et huîtres
I.4.7 L’écotourisme
I.4.8 L’apiculture
Conclusion partielle
CHAPITRE II : FACTEURS DE LA BONNE DYNAMIQUE DE LA MANGROVE
II.1 La création de la réserve naturelle communautaire de Palmarin
II.2 L’évolution pluviométrique
II.3 Le rôle des acteurs dans la conservation de la mangrove
II.3.1 L’Etat
II.3.2 Le Conseil Rural de Palmarin
II.3.3 Le rôle des ONG
II.3.4 Le rôle des populations
II.4 L’impact des actions de conservation sur l’évolution de la mangrove
La conclusion partielle
CHAPITRE III : METHODOLOGIE
III.1 La revue documentaire
III.2 L’acquisition de données climatiques, démographiques et cartographiques
III.4.1 La phase de terrain
III.4.2 Les entretiens structurés (ES) : Questionnaire
III.4.3 Les entretiens semi structurés (ESS)
III.4.4 Les observations de terrain
III.5 Le traitement et l’analyse des résultats
CHAPITRE IV : RESULTATS
IV.1 Les services écosystémiques de la mangrove
IV.1.1 Les services de soutien
IV.1.2 Les services de régulation
IV.1.3 Les services d’approvisionnement
IV.1.4 Les services culturels
IV.2 L’évaluation des productions et revenus tirés de l’écosystème mangrove
IV.2.1 Les arches
IV.2.2 Les quantités d’huîtres collectées par sortie et les revenus correspondants
IV.2.3 La saliculture
IV.3 Les secteurs d’investissement des revenus tirés de l’écosystème mangrove
IV.3.1 Les secteurs d’investissement des revenus tirés de l’exploitation des arches et des huîtres
IV.3.2 Les secteurs d’investissement des revenus tirés de l’exploitation du sel
IV.3.3 Les secteurs d’investissement par village
IV.3.4 Les secteurs d’investissement des exploitants de l’écosystème mangrove dans l’ensemble de la communauté rurale
CHAPITRE V : DISCUSSION
V.1 Les services écosystémiques de la mangrove
V.2 L’évaluation des productions et revenus tirés de l’écosystème mangrove
V.3 Les secteurs d’investissements des revenus tirés de l’écosystème mangrove
Conclusion générale et recommandations
Bibliographie
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