L’éclampsie, complication neurologique majeure de la pré-éclampsie, est définie par une manifestation convulsive et/ou des troubles de conscience survenant dans un contexte de pré éclampsie et ne pouvant être rapportés a` un problème neurologique préexistant[1].L’éclampsie est une complication grave et responsable d’une lourde morbimortalité maternelle et fœtale si la prise en charge n’est pas précoce[2]. La meilleur compréhension des mécanismes physiopathologiques de la maladie éclamptique ces dernières années ainsi que l’introduction du sulfate de magnésium comme principal anticonvulsivant pour le traitement et la prévention des convulsions au cours de l’éclampsie n’ont pas permis de baisser l’incidence de la maladie dans les pays sous médicalisés .
Caractéristiques maternels
Fréquences
Pendant notre étude au CHU-GOB, allant du 1èreJanvier 2013 au 31Décembre 2015, nous avions colligé 226 cas d’éclampsies sur 20889 accouchements soit une fréquence de 1,08% ou 108 pour 10000 naissances. Et ont été inclus dans notre étude 124 cas.
H.RAKOTOMAHENININA et ses collaborateurs avaient trouvé dans ce même centre en 2009une prévalence de 37,1 pour 10000 naissances[6]. De même une étude qui a été faite en France en 2011 par Turck.M et ses collaborateurs avait trouvé 32 pour 10000 naissances[9]. Notre taux s’est triplé par rapport à ces deux derniers, ceci est lié à l’augmentation des gestantes et que le CHU-GOB est un centre de référence nationale en gynécologie obstétrique et accueille beaucoup plus de parturientes quelques soient leurs niveaux de vie.
Par contre dans les autres pays africains en 2013 au Congo BRAZZAVILLE, G F OTIOBANDA et ses collaborateurs avaient trouvé une incidence assez élevée de 1,41% et de 1,35% au Sénégal par Abdoul Aziz Diouf et al. Ceci pourrait être expliqué par le fait que le bas niveau socio-économique était le dénominateur commun en Afrique et que le problème majeur retrouvé était la mauvaise prise en charge des états hypertensifs, en effet, les insuffisances notées dans le suivi prénatal ne permettaient pas de dépister à temps les HTA gravidique .
Age maternel
Notre âge maternel moyen était de 23,62 ans avec des extrêmes de 15 à 41 ans.et la tranche d’âge comprise entre 19 à 35 ans prédominaient dans 44,36%. L’âge moyen que nous avions retrouvé se rapprochait d’une étude récente , retrouvé par Abdoul Aziz D et al au Sénégal qui était de 24 ans[4]. Par contre Sosthène Mayi-Tsonga et al au Gabon avait retrouvé un âge maternel encore plus jeune qui était de 19 ans et ils ont constaté que le risque d’éclampsie s’était majoré plus la gestante était jeune(OR=3,38 ; IC à 95%[1,77 – 6,47][10]. De même une étude qui a été faite par MAROUFATOU M AGNIDE au Mali en 2010 .
En Europe,en France M.Turck en 2011 avait trouvé un âge maternel entre 15 à 20 ans dans 48% des cas et avait mentionné qu’il y avait eu un nombre important de grossesses non ou peu suivies, en rapport notamment avec un accroissement régulier de l’immigration obstétricale en provenance du pays du voisinage et que le taux de grossesses pathologiques y est en conséquence beaucoup plus élevé que dans les autres départements français .
Parité
Dans notre série les primipares prédominaient dans 76,62%. Nous avons constaté que parmi les facteurs maternels pouvant favoriser l’apparition d’une éclampsie, le jeune âge et la primiparité constituaient les facteurs de haut risque comme les souligne la plus part des auteurs : MAROUFATOU. M AGNIDE [5]; M.Turck .
Fréquentation à l’école
Les patientes non scolarisées représentaient 64,51% et le non scolarisation avait associé au décès maternel avec un OR=2,04 IC à 95% [0,88-5,03]. Ce taux était proche à celui de MAROUFATOU en 2010 au Mali [5]. Cette constatation s’expliquerait par le fait que les femmes qui n’avaient pas fréquenté à l’école pourraient être aussi en relation avec un bas niveau socio-économique et ce dernier constitue une barrière à l’accès au service de santé. Donc dans les pays en voie de développement, l’absence de suivi de grossesse, le niveau socio économique bas constituaient un facteur de risque majeur de l’éclampsie .
Mode et motifs d’admission des patientes
Dans notre étude 82% de nos patientes étaient référées d’urgences par des postes de santé voisinant (centre de santé de base, dispensaire privé,..) dans un mauvais état de coma dans 16,94% (n=21). Notre taux de référence était similaire aux études : en 2013 qui a été publié en Afrique par Abdoul A [4] et en 2012 qui a été faite par Awa SAWADOGO au BurkinaFaso[12]. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que le CHU-GOB est un centre de référence pour les structures sanitaires périphériques.
Par ailleurs, les complications sont imprévisibles et peuvent survenir chez toutes les gestantes. Pour celles qui ont été admises sous le mode direct, ignorent-elles le circuit sanitaire habituel ou sont-elles à la recherche de soins de qualité en se rendant directement au centre de référence?
L’altération de la conscience était le principal motif d’admission et après plusieurs épisodes de crises convulsives, le faible niveau socio-économique, la mauvaise prise en charge de la crise ainsi que le retard des soins paraissaient exposer nos patientes à la morbidité et à la mortalité.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. METHODOLOGIE
I.1. Cadre d’étude
I.2. Type d’étude
I.3. Durée d’étude
I.4. Période d’étude
I.5. Population d’étude
I.6. Critères d’inclusion
I.7. Critères d’exclusion
I.8. Mode d’échantillonnage
I.9. Taille d’échantillon
I.10. Variables étudiés
I.11. Analyses des variables
I.12. Considération éthique
I.13. Limite de l’étude
II. RESULTATS
II.1. Fréquence
II.2. Données sociodémographiques
II.2.1. Age maternel
II.2.2. Parité
II.2.3. Répartition des patientes selon le niveau d’étude
II.2.4. Nombre de consultation prénatale
II.2.5. Répartition selon les personnels qualifiés
II.2.6. Mode d’admission
II.2.7. Répartition des patientes selon l’âge gestationnel
II.2.8. Répartition des patientes selon la durée de ventilation assistée
II.2.9. Répartition des antécédents
II.2.10. Moment de survenu de la crise éclamptique
II.2.11. Nombre de crise éclamptique
II.2.12. Niveau de conscience
II.2.13. Délai de la première crise convulsive et la prise en charge
II.2.14. Répartition de patientes selon la prise des anticonvulsivants
II.2.15. Tension artérielle à l’entrée
II.2.16. Mode d’accouchement
II.2.17. Complications maternelles
II.2.18. Causes de décès maternels
II.2.19. Issue néonatale
II.3. Issu maternel
II.3.1. Selon le délai de la 1ere crise et la prise en charge
II.3.2. Selon le mode d’accouchement
II.3.3. Selon le nombre de crise convulsive
II.3.4. Selon la tension artérielle à l’entrée
II.3.5. Selon l’anticonvulsivant reçu
II.3.6. Selon la ventilation assistée
II.3.7. Selon l’état de conscience
II.3.8. Selon la survenue de la crise convulsive
II.3.9. Selon la fréquentation à l’école
II.3.10. Selon le nombre de consultation prénatale
II.3.11. Antécédent
II.3.12. Etat du nouveau-né a la naissance et état maternel
III. DISCUSSION
III.1. Caractéristiques maternels
III.1.1. Fréquences
III.1.2. Age maternel
III.1.3. Parité
III.1.4. Fréquentation à l’école
III.1.5. Mode et motifs d’admission des patientes
III.1.6. Age gestationnel
III.1.7. Les consultations prénatales
III.1.8. Antécédent de trouble hypertensive
III.1.9. Moment de survenu, le nombre de crise, le délai de la 1ère crise éclamptique par rapport à l’accouchement
III.1.10. Voie d’accouchement
III.1.11. Tension artérielle
III.1.12. Etat de conscience
III.1.13. Anticonvulsivant
III.1.14. Utilisation d’une ventilation assistée
III.1.15. Complications maternelles associées à l’éclampsie
III.2. Issu néonatal
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES