Eleonorus tristis HACK
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Eleonorus tristis de la famille des Graminรฉes est une herbe aromatique endรฉmique de Madagascar connue sous les noms vernaculaires antsoro (Betsileo, Merina, Bezanozano), ahitsoritra (Betsileo) ou ahitsorohitra (Antanosy). Herbe pรฉrenne de 15 ร 60 cm de haut, cespiteuse ; chaumes grรชles, comprimรฉs, glabres, simples ou ramifiรฉs aux nลuds infรฉrieurs; nลuds glabres, noirรขtres ; feuilles surtout basales, ร limbes linรฉaires รฉtroits, le plus souvent enroulรฉs, de 5 ร 25cm de long sur 1 ร 3mm de large, glabres ou assez longuement pileux dans leur partie basale, ou ร pilositรฉ รฉparse, assez lรขche sur la face supรฉrieure ; ligule rรฉduite ร un trรจs court rebord ciliolรฉ. Inflorescences formรฉes de racรจmes solitaires terminaux, grรชles, droits, ou un peu courbรฉs ou flexueux, se dรฉsarticulant facilement, jaunรขtres ou plus souvent violacรฉs, ayant de 3 ร 9 cm de long sur 2 ร 3 mm de large ; articule de lโaxe du racรจme un peu aplati, lรขchement pubescent ร pileux, de 2 ร 3 mm de long. Epillets gรฉminรฉs, vert jaunรขtre ou violacรฉs, mutiques, รฉpillet infรฉrieur subsessile (pรฉdicelles court et รฉpais, de 0,5 ร 0,7 mm de long), lancรฉolรฉ, aigu ou bifide au sommet, de 4 ร 6 mm de long, glume infรฉrieure aplatie ou un peu arrondie sur le dos, paraissant glabre, bicarรฉnรฉe, les carรจnes pectinรฉes scabres soulignรฉes de deux lignes glanduleuses balsamiques, glume supรฉrieure naviculaire aigue, de mรชme taille ; glumelles des fleurs hyalines, plus courtes que les glumes. Epillet pรฉdicellรฉ assez semblable ร lโรฉpillet sessile, ou parfois รฉpillet neutre et de taille rรฉduite. On trouve communรฉment la plante dans les savanes des Hauts plateaux, sur les sols ferralitiques dรฉrivรฉs de gneiss, migmatites ou granites, souvent รฉrodรฉs. Cโest une plante de stations sรจches bien drainรฉes, moins souvent trouvรฉe en bas de pente sur sol temporairement gorgรฉ dโeau.
Utilisation des huiles essentielles par les plantes
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย La fonction des huiles essentielles au sein de la plante nโa pas pu รชtre dรฉmontrรฉe ; on considรจre gรฉnรฉralement quโil sโagit de produits de dรฉchets du mรฉtabolisme. Toutefois, leur grande volatilitรฉ et leur puissance font quโelles servent de moyens de communication pour la plante : elles attirent les agents pollinisateurs ; par contre, elles repoussent les prรฉdateurs (insectes, rongeurs, micro-organismesโฆ) Souvent, elles favorisent la conversation de lโhumiditรฉ pour les plantes dรฉsertiques, grรขce ร la formation dโune couche de vapeur aromatique protectrice autour dโelles. Parfois, elles constituent une source รฉnergรฉtique, facilitant certaines rรฉactions chimiques.
Les Bactรฉries Gram nรฉgatif
a) โ Pseudonomas aeruginosa : Pseudonomas aeruginosa est un micro-organisme se dรฉveloppant sur des milieux sรฉlectifs contenant du cรฉtrimide et produisant de la pyocyanine (coloration bleu-vert), ou micro organismes dรฉveloppant toujours sur des milieux sรฉlectifs ร base cรฉtrimide mais ne produisant pas de pyocyanine, oxydase positif, donnant une fluorescence sous rayonnement ultraviolet et capables de produire de lโammoniac ร partir dโacรฉtamide. Cโest un asporulale en bรขtonnet droit, aรฉrobie strict, ร test dโoxydase positif, isolรฉ ou pouvant former des chaรฎnettes et des filaments, mobiles. Il est retrouvรฉ dans les suppurations humaines ร pus bleu et constitue un germe trรจs frรฉquent.
b) โKlebsiella pneumonia : Cโest un asporulale en bรขtonnet court, souvent isolรฉ, immobile, aรฉrobie facultatif. Il est isolรฉ de lโintestin et de lโappareil respiratoire. Il est pathogรจne (pneumonie), et susceptible dโentraรฎner des intoxications (diarrhรฉe, vomissement, douleurs abdominales, cรฉphalรฉes).
c) โEscherichia coli : Cโest un asporulale en bรขtonnet, gรฉnรฉralement mobile grรขce ร une ciliature pรฉritriche (70ยฐ), aรฉrobie facultatif. Cโest un germe trรจs frรฉquent isolรฉ des selles de lโhomme et des animaux. Il existe des souches pathogรจnes pour lโhomme qui possรจdent selon le cas, une ou plusieurs toxines (hรฉmolysines, cytoxines et entรฉrotoxines). Escherichia coli, bactรฉrie commensale du tube digestif, peut รฉventuellement se comporter comme des pathogรจnes , et causer, quand les circonstances sโy prรชtent, soit des infections extra-intestinales, en particulier au niveau du tractus urinaire, soit des maladies diarrhรฉiques et des cรฉphalรฉes.
d) โSalmonella typhi : Cโest un asporulale en bรขtonnet, mobile, aรฉrobie facultatif. Le germe est prรฉsent dans lโintestin de lโhomme et des animaux, et prรฉsente des variations importantes de la pathogรฉnรฉcitรฉ en fonction de la nature de lโhรดte. Il provoque des maladies infectieuses appelรฉes typhoรฏdes. La dose infectante est de lโordre de 10? germes.
Dรฉtermination de la Concentration Minimale Inhibitrice (CMI) [7, 16]
Dรฉfinition Par dรฉfinition, la CMI, exprimรฉe en ยตg/ml est la plus faible concentration dโhuile essentielle nรฉcessaire et suffisante pour inhiber in vitro toute croissance visible dโune population bactรฉrienne donnรฉe aprรจs un temps dโincubation de 24 heures. Il apparaรฎt que pour une concentration donnรฉe dโhuile essentielle, la croissance de la population bactรฉrienne est inhibรฉe, le nombre de bactรฉries est alors stationnaire.
Protocole expรฉrimental Pour mieux apprรฉcier les activitรฉs des essences et pour pouvoir les comparer entre elles, nous avons traduit les valeurs des CMI. La CMI sera รฉvaluรฉe pour les cas oรน le diamรจtre dโinhibition est supรฉrieur ou รฉgal ร 11,5mm ; ils sont mentionnรฉs en gras dans le tableau nยฐ26. Le protocole est le mรชme que celui utilisรฉ dans la dรฉtermination de lโactivitรฉ antimicrobienne, sauf quโici, les disques sont imprรฉgnรฉs avec 10ยตl de lโรฉmulsion dโhuile essentielle ร tester ร des concentrations variรฉes. Dans ce cas, la CMI est la concentration la plus faible donnant un rรฉsultat positif.
Rรฉsultats et interprรฉtation Les rรฉsultats par la mรฉthode des disques en milieu solide ont montrรฉ quโil nโest pas possible dโestimer la CMI pour les huiles nยฐ1, 3 et 4. Les seules valeurs enregistrรฉes sont celles qui correspondent aux CMI de Laggera alata sur les germes Streptococcus-ฮฒ-hรฉmolytique et Candida albicans respectivement de 5120 ยตg/mlet 2560 ยตg/ml, puis celle dโHelichrysum benthamii sur les mรชmes germes, et qui sont toutes les deux de 5120ยตg/ml.
CONCLUSION GENERALE
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Les donnรฉes ethnobotaniques sur les multiples usages de cinq plantes aromatiques nous ont conduit ร entreprendre lโรฉtude de leurs extraits รฉthanoliques et de leurs huiles essentielles. Le criblage phytochimique rรฉalisรฉ sur les extraits รฉthanoliques a rรฉvรฉlรฉ la prรฉsence de familles chimiques telles que les flavonoรฏdes, les tanins catรฉchiques et les stรฉrols dans les cinq plantes รฉtudiรฉes, et รฉgalement dโalcaloรฏdes dans Phellolophium madagascariensis. Ces constituants ร activitรฉs pharmacologiques avรฉrรฉes pourraient justifier certaines utilisations traditionnelles de Vernonia glutinosa comme antiulcรฉreux et hรฉmostatique, de Laggera alata comme antidiarrhรฉique et dโEleonorus tristis dans le traitement de la mรฉtrorragie et des diarrhรฉes. Lโextraction par hydrodistillation des plantes a fourni des huiles essentielles de trรจs faibles rendements, allant de 0,11โฐ ร 6,11โฐ. Dโaprรจs les analyses en CPG, lโhuile essentielle de Phellolophium madagascariensis est majoritairement constituรฉe dโhydrocarbures monoterpรฉniques (96,47%) qui peuvent lui confรฉrer un pouvoir antiseptique. La plante est effectivement dรฉcrite comme vulnรฉraire, et son huile essentielle est efficace contre les bactรฉries Grampositif liรฉes aux abcรจs et aux plaies. Lโhuile essentielle de Laggera alata contient une forte teneur (78,5%) en un produit apparentรฉ ร un sesquiterpรฉnol, et elle possรจde un large spectre antibactรฉrien en inhibant ร la fois les bactรฉries Gram-positif et Gram-nรฉgatif, ce qui expliquerait son usage traditionnel comme antiseptique et dรฉsinfectant. Dans lโhuile essentielle de Vernonia glutinosa sont prรฉsents en particulier le linalol (15,6%) et lโฮฑ – humulรจne (22,8%). Elle est inactive sur les diffรฉrents germes testรฉs sauf sur le champignon Candida albicans. Lโhuile essentielle dโEleonorus tristis prรฉsente une composition chimique complexe avec 16% de monoterpรจnes et plusieurs produits lourds non identifiรฉs . Lโhuile essentielle nโagit que sur deux des huit germes testรฉs, et ce sont des bactรฉries Gram-positif. La composition chimique de lโhuile essentielle dโHelichrysum benthamii est caractรฉrisรฉe par la prรฉdominance de monoterpรจnes dont lโฮฑ-pinรจne (43,4%).Il serait ร lโorigine de lโaction antirhumatismale de la plante signalรฉe dans la pharmacopรฉe. Celle-ci dรฉcrit รฉgalement le traitement des blessures et des plaies par la plante, ce que semble corroborer les rรฉsultats positifs des tests sur Bacillus cereus et Staphylococcus aureus. Cet ensemble de rรฉsultats probants a permis dโaccรฉder ร une meilleure connaissance de ces plantes endรฉmiques trรจs peu connues, et devrait contribuer ร dรฉvelopper lโarsenal thรฉrapeutique ร Madagascar par la valorisation de ces plantes
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Table des matiรจres
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ANNEXES
GLOSSAIRE
INTRODUCTION
CHAPITRE I- PRESENTATION DU VEGETAL
I1- Phellolophium madagascariensis
I11- Description botanique et distribution gรฉographique
I12- Propriรฉtรฉs et utilisations
I2- Laggera alata
I21- Description botanique et distribution gรฉographique
I22- Propriรฉtรฉs et utilisations
I3- Vernonia glutinosaย
I31- Description botanique et distribution gรฉographique
I32- Propriรฉtรฉs et utilisations
I4- Eleonorus tristis
I41- Description botanique et distribution gรฉographique
I42- Propriรฉtรฉs et utilisations
I5- Helychrysum benthamii
I51- Description botanique et distribution gรฉographique
I52- Propriรฉtรฉs et utilisations
CHAPITRE II- ETUDE PHYTOCHIMIQUE DES EXTRAITS A LโETHANOL
II1- PROTOCOLE DโEXTRACTION
II2- CRIBLAGE PHYTOCHIMIQUE
II21- Test des alcaloรฏdes
II22- Test des Flavonoรฏdes
II23- Test des tanins et polyphรฉnols
II24- Test des saponines
II25- Test des triterpรจnes et stรฉroรฏdes
II25- Test des lactones insaturรฉes
II3- RESULTATS DU SCREENING PHYTOCHIMIQUE
II4- DISCUSSION
CHAPITRE III- ETUDE CHIMIQUE DES HUILES ESSENTIELLES
III1- GENERALITES
III11- Dรฉfinition
III12- Localisation
III2- UTILISATION DES HUILES ESSENTIELLES
III21- Utilisation par la plante
III22- Utilisation par lโhomme
III3- EXTRACTION DโUNE HUILE ESSENTIELLE
III31- Procรฉdรฉs dโextraction
III32- Les diffรฉrents types dโextrait
III4- CARACTERISATION DโUNE HUILE ESSENTIELLE
III41- Propriรฉtรฉs organoleptiques et physiques
III42- Composition chimique
III421- Les constituants chimiques
III422- Les facteurs de variabilitรฉ
III423- Analyse chimique
III5- RESULTATS DE LA CARACTERISATION DES HUILE ESSENTIELLES
III51- Huile essentielle de Phellolophium madagascariensis
III52- Huile essentielle de Laggera alata
III53- Huile essentielle de Vernonia glutinosa
III54- Huile essentielle dโEleonorus tristis
III55- Huile essentielle dโHelichrysum benthamii
III6- VERTUS THERAPEUTIQUES POTENTIELLES DES HUILES ESSENTIELLES
CHAPITRE IV- ETUDE DES ACTIVITES ANTIMICROBIENNES DES HUILES ESSENTIELLES
IV1- MATERIELS ET METHODE
IV11- Les bactรฉries utilisรฉes
IV111- Les bactรฉries Gram positif
a- Bacillus cereus
b- Staphylococcus aureus
c- Streptococcus-ฮฒ-hรฉmolytique
IV112- Les bactรฉries Gram nรฉgatif
a- Pseudomonas aeruginosa
b- Klebsiella pneumonia
c- Escherichia coli
d- Salmonella typhi
IV113- Le champignon Gram positif
Candida albicans
IV12- Lโaromatogramme
IV121- Historique
IV122- Dรฉfinition
IV123- Principe
IV2- EXPERIMENTATIONย
IV21- Caractรฉrisation et identification des germes
IV211- Revivification des souches
IV212- Isolement
IV213- Examen microscopique
a- Etat frais
b- Examen aprรจs coloration de Gram
IV214- Le portoir LE MINOR rรฉduit
IV215- Recherche dโoxydase
IV22- Tests dโinhibition des huiles essentielles
IV221- Principe
IV222- Mรฉthode
IV223- Rรฉsultats et interprรฉtation
IV23- Dรฉtermination de la Concentration Minimale Inhibitrice (CMI)
IV231- Dรฉfinition
IV232- Protocole expรฉrimental
IV233- Rรฉsultats et interprรฉtation
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLOGRAPHIQUES
ANNEXES
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