Description de la famille des STRELITZIACEAE
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย La famille est composรฉe de trois genres et sept espรจces : Strelitzia (5 espรจces), Ravenala (une espรจce) et Phenakospermum (une espรจce). Ces trois genres se trouvent respectivement en Afrique du sud, ร Madagascar et en Amรฉrique du sud. Les caractรจres les plus remarquables de la famille des STRELITZIACEAE consistent dโabord en la prรฉsence dโun tronc ligneux. Ensuite, le pรฉrianthe est constituรฉ de trois sรฉpales libres, les pรฉtales sont au nombre de trois dont deux fusionnent et enveloppent les cinq (ou six chez Ravenala) รฉtamines fertiles. Enfin, les fruits ligneux capsulaires sontย loculicides (KRESS, 1990). La famille des STRELITZIACEAE est considรฉrรฉe comme รฉtant la plus primitive des huit familles qui constituent lโordre des ZINGIBERALES. En effet, la prรฉsence du stipe constitue un caractรจre primitif.
Description botanique de Ravenala madagascariensis Sonn. (CABANIS et CHABOUIS, 1970)
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Ravenala madagascariensis Sonn. (figure 1, p. 8) est une plante ร port de bananier pourvue dโun immense รฉventail de feuilles. En gรฉnรฉral, cette espรจce est composรฉe :
โข dโun stipe droit, simple cylindrique (10 โ 15 m de haut), portant les cicatrices des feuilles ;
โข de 15 ร 25 feuilles terminales alternes, comprimรฉes imbriquรฉes, formant un parfait รฉventail ;
โข dโun pรฉtiole engainant, jaunรขtre, formant une longue hampe courbรฉe gracieusement ;
โข dโun limbe vert tendre ร la naissance, devenant grisรขtre argentรฉ, simple, entier, lancรฉolรฉ, aussi long que le pรฉtiole, ร ourlet rouge constituรฉ de cellules gรฉantes, visibles ร la loupe, prรฉsentant de petites รฉtoiles blanchรขtres, gras et cireux au toucher.
La nervation est pennรฉe, les nervures secondaires parallรจles entre elles, formantย un angle constant avec la nervure principale. Les limbes รขgรฉs sont lacรฉrรฉs par le vent suivant les nervures secondaires et cette multitude de franges vibre au moindre souffle. Lโappareil reproducteur est composรฉ dโune inflorescence axillaire, comprimรฉe. Il y a 4 ร 8 inflorescences par arbre, sโรฉpanouissant ร partir de la base. Chaque inflorescence se compose de 6 bractรฉes vertes puis jaunes engainantes, densรฉment imbriquรฉes, รฉtalรฉes sur un mรชme plan et presque perpendiculaires ร lโaxe. Chaque bractรฉe abrite une sรฉrie de petites bractรฉes blanches groupรฉes en fuseau. Des fleurs blanches dรฉpassent et sโรฉpanouissent successivement de lโattache vers le sommet de la bractรฉe. La floraison a lieu essentiellement pendant la saison chaude. Aprรจs la fรฉcondation, les parties supรฉrieures de la fleur tombent par gรฉlification dโune bande situรฉe juste au-dessus de lโovaire. Le fruit est une petite banane jaunรขtre, fibreuse, sรจche et dรฉhiscente. A maturitรฉ, cโest une capsule sโouvrant par trois fentes. Elle contient des graines ร tรฉgument rougeรขtre, enveloppรฉes dโun arille bleu รฉlectrique. Lโarille est le tรฉgument issu de lโovule, se dรฉveloppant prรจs du hile et enveloppant la graine.
Rรฉactions de dรฉtection des familles chimiquesย (BRUNETON, 1993; MOGODE, 2005)
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย La dรฉtection des familles constitue le screening ou criblage phytochimique. C’est une รฉtude basรฉe :
โข soit sur la formation de complexes insolubles : rรฉactions de prรฉcipitation ;
โข soit sur la formation de complexes colorรฉs : rรฉactions de coloration.
La coloration observรฉe est due gรฉnรฉralement ร la formation de liaisons conjuguรฉes ou lโapparition d’une insaturation dans une molรฉcule, sous lโeffet d’un rรฉactif appropriรฉ. Diffรฉrents extraits prรฉparรฉs selon les mรฉthodes dรฉcrites ci-dessous sont utilisรฉs pour les tests de dรฉtection des diverses familles de substances.
Prรฉparation des diffรฉrents extraits
a) Extrait aqueux : Un gramme de poudre de graines ou de rรฉsidu dโรฉvaporation ร sec dโextrait ร tester est dรฉlayรฉ dans 20 ml dโeau distillรฉe. Le mรฉlange obtenu est chauffรฉ jusqu’ร รฉbullition puis laissรฉ refroidir. Le dรฉcoctรฉ est filtrรฉ et le filtrat ainsi obtenu constitue lโextrait aqueux
b) Extrait hydroรฉthanolique : La poudre ou le rรฉsidu dโรฉvaporation ร sec de lโextrait pesant 1 g est mise en suspension dans 10 ml de mรฉlange hydroรฉthanolique 75%. Le mรฉlange est laissรฉ macรฉrer pendant une nuit ร +4ยฐC, puis filtrรฉ. Le filtrat ainsi obtenu correspond ร lโextrait hydroรฉthanolique.
c) Extrait chloroformique : Un gramme de poudre ou de rรฉsidu dโรฉvaporation ร sec est dรฉlayรฉ dans 10 ml de chloroforme. Lโensemble est laissรฉ macรฉrer pendant une nuit, puis filtrรฉ aprรจs agitation. Le filtrat constitue la solution chloroformique.
d) Extrait acide : La poudre ou le rรฉsidu dโรฉvaporation ร sec pesant 1 g est laissรฉe macรฉrer pendant une nuit dans 10 ml dโacide chlorhydrique (HCl) 2 N. Le liquide obtenu aprรจs filtration du macรฉrat constitue lโextrait acide.
Rรฉactions caractรฉristiques (CORDELL, 1981 ; HEMINGWAY et KARCHESY, 1989 ; BRUNETON, 1993 ; RANARIVELO, 2006)
a) Dรฉtection des alcaloรฏdes: Les alcaloรฏdes sont des substances azotรฉes, surtout d’origine vรฉgรฉtale, rarement d’origine animale (on connaรฎt les alcaloรฏdes des peaux des grenouilles du genre Mantella, de la famille des Dendrobatideae). Tous les alcaloรฏdes prรฉsentent des propriรฉtรฉs alcalines plus ou moins marquรฉes et forment des sels avec les acides (sulfates, chlorhydrates,โฆ). Ils peuvent aussi prรฉcipiter les hydrates de mรฉtaux lourds tels que le bismuth, le mercure, le tungstรจne, l’iode, leur permettant ainsi d’adopter une structure d’ammonium quaternaire. Tests : Quatre tubes ร essai sont nรฉcessaires pour la manipulation. Ils contiennent chacun 0,5 ml dโextrait acide. Les trois premiers sont utilisรฉs respectivement pour les tests de Mayer, de Dragendorff et de Wagner, le quatriรจme tube sert de tรฉmoin.
Protocole expรฉrimental :
Test de Mayer : le premier tube contenant lโextrait acide est additionnรฉ de 4 ร 5 gouttes de rรฉactif de Mayer. La prรฉsence dโalcaloรฏdes dans lโextrait est dรฉmontrรฉe par lโapparition dโun prรฉcipitรฉ ou dโune floculation aprรจs addition du rรฉactif.
Test de Dragendorff : dans le deuxiรจme tube, 4 ร 5 gouttes de rรฉactif de Dragendorff sont ajoutรฉes dans lโextrait ร tester. La prรฉsence dโalcaloรฏdes dans lโextrait est rรฉvรฉlรฉe par lโapparition dโun prรฉcipitรฉ ou dโune floculation.
Test de Wagner : La formation dโun prรฉcipitรฉ dans le troisiรจme tube montre la prรฉsence dโalcaloรฏdes dans lโextrait, aprรจs ajout de 4 ร 5 gouttes de rรฉactif de Wagner.
Test de confirmation : Pour confirmer la prรฉsence des alcaloรฏdes dans lโextrait, un test de confirmation ร lโรฉthanol est nรฉcessaire. Ainsi, les rรฉactions de dรฉtection des alcaloรฏdes sont dites positives, si et seulement si le prรฉcipitรฉ formรฉ dans chaque tube est soluble dans lโรฉthanol 80% de volume 0,5 ml.
b) Dรฉtection des flavonoรฏdes : Les flavonoรฏdes sont largement distribuรฉs dans le rรจgne vรฉgรฉtal : chez les Bryophytes, les Ptรฉridophytes ou les organes jeunes des Angiospermes oรน ils sont trรจs abondants
Test ร la cyanidine : Les composรฉs flavoniques sont rรฉduits en prรฉsence d’un acide concentrรฉ et de magnรฉsium. Aprรจs รฉlimination d’une molรฉcule d’eau, le produit de rรฉduction conduit ร des anthocyanidines de couleur rouge.
Protocole expรฉrimental : Lโextrait hydroรฉthanolique est rรฉparti dans 4 tubes ร essai. Le premier sert de tรฉmoin et les 3 autres sont utilisรฉs pour les 3 tests (test de Wilstater, test de Wilstater modifiรฉ, test de Bate-Smith):
โข test de Wilstater : 0,5 ml de HCl 12,07 N et deux ou trois tournures de magnรฉsium sont ajoutรฉs dans 1 ml dโextrait hydroรฉthanolique. Le changement de coloration est observรฉ : virage au rouge pour les flavones, virage au rouge pourpre pour les flavonols, rouge violacรฉ pour les flavanones et flavanols ;
โข test de Wilstater modifiรฉ : le protocole expรฉrimental est le mรชme mais avec ajout de 1 ml d’eau distillรฉe et 1 ml d’alcool isoamylique. C’est la coloration de la phase supรฉrieure qui est alors notรฉe : rouge pour les flavones, rouge pourpre pour les flavonols, rouge violacรฉ pour les flavanones et flavanols ;
โข test de Bate-Smith : dans le quatriรจme tube, 0,5 ml de HCl 12,07 N est ajoutรฉ. La solution est chauffรฉe dans un bain-marie ร 100ยฐC pendant 30 min. Aprรจs refroidissement, l’apparition d’une coloration rouge ou rouge-violacรฉ marque la prรฉsence de leucoanthocyanes.
c) Dรฉtection des tanins : Ce sont des composรฉs phรฉnoliques hydrosolubles ayant un poids molรฉculaire situรฉ entre 500 et 3000 et la propriรฉtรฉ de prรฉcipiter les protรฉines comme la gรฉlatine. On distingue deux types de tanins :
โข tanins hydrolysables : polyesters de glucose et d’acide phรฉnolique. Ils sont caractรฉristiques des Dicotylรฉdones. Exemple : tanin gallique, pentagalloylglucose ;
โข tanins non hydrolysables (ou proanthocyanidols condensรฉs) : ce sont des polymรจres d’unitรฉs flavanniques le plus souvent liรฉes entre elles par des liaisons C4-C8. Ils sont surtout prรฉsents chez les Ptรฉridophytes et les Gymnospermes. Pour les tests de caractรฉrisation, lโextrait aqueux est utilisรฉ. Il est rรฉparti dans 4 tubes ร essai dont le quatriรจme sert de tรฉmoin.
Tube nยฐ1 : 5 gouttes de gรฉlatine 1% sont ajoutรฉes ร 0,5 ml dโextrait aqueux. Lโapparition dโune floculation blanche indique la prรฉsence de tanins.
Tube nยฐ2 : lโextrait aqueux de volume 0,5 ml est testรฉ avec 5 gouttes de gรฉlatine salรฉe. La formation dโun prรฉcipitรฉ dรฉnote la prรฉsence de tanins.
Tube nยฐ3 : 5 gouttes dโune solution mรฉthanolique de FeCl3 sont ajoutรฉes ร 0,5 ml dโextrait aqueux. Une coloration :
โข bleu-vert ou vert-noir est due aux tanins du type catรฉchols ;
โข noir-bleuรขtre signifie quโil y a prรฉsence de tanins de type pyrogallols ;
โข une rรฉaction nรฉgative ร la gรฉlatine salรฉe accompagnรฉe d’une coloration verte ou bleu-noir avec FeCl3 est due ร la prรฉsence d’autres types de composรฉs phรฉnoliques.
d) Criblage des triterpรจnes et stรฉroรฏdes : Les triterpรจnes sont des composรฉs formรฉs de 6 unitรฉs isoprรจne (C5H8); ils sont trรจs rรฉpandus, notamment dans les rรฉsines et se trouvent ร l’รฉtat libre, estรฉrifiรฉs ou sous forme hรฉtรฉrosidiques. Les stรฉroรฏdes sont des triterpรจnes tรฉtracycliques qui ont perdu au moins trois radicaux mรฉthyles. Ils ont un squelette ยซ cyclopentanoperhydrophรฉnanthrรจne ยป, avec une chaรฎne latรฉrale fixรฉe en C17. Les stรฉrols sont des alcools secondaires, dรฉrivรฉs du cholestanol (5- -cholestane, 3- -ol). Les stรฉroรฏdes se trouvent chez les vรฉgรฉtaux : sous forme d’esters (les stรฉrides) ou combinรฉs ร des sucres sous formes d’hรฉtรฉrosides. Les gรฉnines rencontrรฉes dans les stรฉroรฏdeshรฉtรฉrosidiques sont caractรฉrisรฉes par des hydroxyles en 3 et 14. Les cardรฉnolides et bufadiรฉnolides sont des stรฉroรฏdes lactoniques, le cycle lactonique insaturรฉ รฉtant fixรฉ en C17 (hรฉtรฉrosides cardiotoniques). Protocole expรฉrimental : Lโextrait utilisรฉ est lโextrait chloroformique, qui est rรฉparti dans 4 tubes ร essai, le quatriรจme tube servant de tรฉmoin.
โข Tube nยฐ1 : test de Salkowski: le tube est inclinรฉ ร 45ยฐ, puis 1 ร 2 ml dโacide sulfurique (H2SO4) 4 N est ajoutรฉ. Le changement de coloration est notรฉ immรฉdiatement. Le mรฉlange est lรฉgรจrement agitรฉ et le changement graduel de coloration est notรฉ : une coloration rouge indique la prรฉsence de stรฉrols insaturรฉs ;
โข Tube nยฐ2 : test de Liebermann-Burchard : ร 1 ml dโextrait chloroformique, sont ajoutรฉes 4 gouttes dโanhydride acรฉtique et 1 ml de H2SO4 4N. Aprรจs 1 h, il apparaรฎt ร lโinterface un anneau rouge-violet en prรฉsence de triterpรจnes tandis que la phase supรฉrieure vire au bleu-vert en prรฉsence de stรฉroรฏdes.
โข Tube nยฐ3 : test de Badjet-Kedde : quelques grains d’acide picrique sont ajoutรฉs. L’apparition d’une coloration orange est due auxย stรฉroรฏdes lactoniques.
e) Dรฉtection des dรฉsoxyoses (Test de Keller-Kiliani) : A 0,5 ml dโextrait aqueux sont ajoutรฉs successivement 0,5 ml de chlorure ferrique 10% et 0,5 ml dโacide acรฉtique glacial. Le tube est inclinรฉ ร 45ยฐ, puis on y verse 0,5 ml de H2SO4 4 N concentrรฉ. La formation d’un anneau pourpre ร lโinterface est caractรฉristique de la prรฉsence de dรฉsoxyoses.
f) Dรฉtection des saponosides : Ce sont des hรฉtรฉrosides ร gรฉnine stรฉroรฏdique ou triterpรฉnoรฏdique. Les sapogรฉnines stรฉroรฏdiques sont gรฉnรฉralement caractรฉristiques des Monocotylรฉdones tandis que les sapogรฉnines triterpรฉniques sont largement distribuรฉes chez des Dicotylรฉdones. Ils sont caractรฉrisรฉs par des propriรฉtรฉs physiques et physiologiques telles que:
โข le pouvoir moussant en solution aqueuse, dรป ร la fois ร la partie osidique hydrosoluble et ร la gรฉnine hydrophobe ;
โข lโeffet hรฉmolytique ;
โข la toxicitรฉ pour les animaux ร sang froid.
Test de mousse : un volume de 1 ml dโextrait aqueux est utilisรฉ, le tube contenant lโextrait est agitรฉ vigoureusement pendant 30 s de maniรจre ร faire apparaรฎtre une mousse. Le tube est alors placรฉ verticalement pendant 30 min. Au bout de cette pรฉriode, si la mousse mesure 3 cm ou plus, le test sโavรจre positif.
g) Dรฉtection des irridoรฏdes : A 0,5ml dโextrait aqueux sont ajoutรฉes quelques gouttes de HCl 12,07 N. Le mรฉlange est portรฉ au bain-marie bouillant pendant 30 min. La formation dโun prรฉcipitรฉ ou dโune coloration vert foncรฉ ou bleu foncรฉ traduit la prรฉsence dโirridoรฏdes.
h) Dรฉtection des anthraquinones (Test de BORNSTRรGER) : Un millilitre de benzรจne est ajoutรฉ ร 0,5 ml dโextrait aqueux. Aprรจs agitation, le mรฉlange est laissรฉ au repos. Puis, l’extrait benzรฉnique est transfรฉrรฉ dans un tube ร essai et additionnรฉ de 0,5 ml dโammoniaque (NH4OH) 25%. Le mรฉlange est agitรฉ. Une coloration rouge de la phase alcaline indique la prรฉsence d’anthraquinones.
Technique de diffusion en milieu solide (CHABERT, 1985)
ย ย ย ย ย ย ย ย ย En milieu solide, la CMI correspond ร la plus faible concentration de lโextrait qui provoque lโapparition dโun halo dโinhibition. Le mode opรฉratoire est le mรชme que celui dรฉcrit au paragraphe 2.1.2.2. (p. 35). Mais ici, les disques stรฉriles dโantibiogramme sont imprรฉgnรฉs des diffรฉrentes concentrations dโextraits ร tester, ร raison de 10 ยตl par disque, pour pouvoir estimer la CMI. Lโactivitรฉ antibactรฉrienne a รฉtรฉ dรฉterminรฉe en mesurant, ร lโaide dโune rรจgle transparente, le diamรจtre de la zone dโinhibition provoquรฉe par les diffรฉrentes concentrations des extraits ร รฉtudier autour des disques. La CMI correspond ร la plus faible concentration de lโextrait donnant un halo dont le diamรจtre est supรฉrieur ou รฉgal ร 7 mm.
DISCUSSION ET CONCLUSION
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย Les rรฉsultats obtenus dans lโรฉtude biologique montrent que les extraits acรฉtate dโรฉthyle, mรฉthanol et aqueux des graines de Ravenala madagascariensis Sonn. venant de lโEst et de lโOuest ont des effets antibactรฉriens. De plus, lโextrait mรฉthanol sโest avรฉrรฉ faiblement toxique sur souris et possรจde une activitรฉ antioxydante intรฉressante. Sur la souris, lโadministration par voie ip de lโextrait mรฉthanol ou de lโextrait aqueux ร une dose รฉlevรฉe (1,2 g/kg de poids) provoque des symptรดmes dโintoxication caractรฉrisรฉs essentiellement par une diminution de lโactivitรฉ motrice, puis une immobilitรฉ suivie de la mort. Lโensemble de ces rรฉactions permet de supposer une atteinte du systรจme nerveux par les principes toxiques. Les souris arrivent ร se remettre des effets de lโextrait hexane et acรฉtate dโรฉthyle mรชme sโils prรฉsentent quelques symptรดmes dโintoxication. Des activitรฉs antibactรฉriennes ont รฉtรฉ mises en รฉvidence pour les diffรฉrents extraits de Ravenala madagascariensis. Elles sont en gรฉnรฉral similaires pour la plante de lโEst et la plante de lโOuest. Les extraits acรฉtate dโรฉthyle ont prรฉsentรฉ une activitรฉ antibactรฉrienne avec des diamรจtres des zones dโinhibition atteigant 25 mm. Lโactivitรฉ la plus รฉlevรฉe de ces extraits a รฉtรฉ remarquรฉe vis-ร -vis de la souche Vibrio fischeri (GRAM-). La valeur moyenne de lโaurรฉole dโinhibition รฉtait de 22 mm. Alors que contre la souche Bacillus cereus (GRAM+), la zone dโinhibition รฉtait de 16 mm en moyenne. La CMI de lโextrait acรฉtate dโรฉthyle des graines de lโEst sur milieu solide est estimรฉe entre 1,56 mg/ml ร 0,78 mg/ml sur Vibrio fischeri et entre 12,5 mg/ml ร 6,25 mg/ml sur Bacillus cereus. Parmi les 17 fractions issues de la chromatographie flash sur colonne sรจche de cet extrait, seules les fractions 1 ร 6 sont actives sur Vibrio fischeri et les fractions 1 ร 4 sur Bacillus cereus. Ce qui permet de dire que les principes responsables de lโactivitรฉ antibactรฉrienne sont contenus dans ces fractions et que la chromatographie a permis dโรฉliminer les contaminants dans les autres fractions. Aucun des extraits testรฉs nโa montrรฉ dโeffet sur Pseudomonas aeruginosa, Salmonella antarctica et Salmonella typhimurium. Ces souches possรจdent un potentiel de rรฉsistance trรจs รฉlevรฉ contre nos extraits. Les extraits hexane se sont montrรฉs inactifs sur toutes les souches de bactรฉries testรฉes. Les extraits mรฉthanol et aqueux ont montrรฉ des activitรฉs faibles par rapport aux extraits acรฉtate dโรฉthyle. Des zones dโinhibition ont รฉtรฉ enregistrรฉes mais de diamรจtre infรฉrieur ร 17 mm avec : Staphylococcus aureus (12 mm), Escherichia coli (11 mm), Vibrio harveyi (14 mm), Vibrio fischeri (16 mm), Bacillus cereus (12 mm) et Bacillus megaterium (10 mm). Lโรฉtude du pouvoir antioxydant de lโextrait mรฉthanol par la mรฉthode de DPPH a permis de montrer ses puissantes propriรฉtรฉs ร piรฉger les radicaux libres avec une EC50 de 8,24 ยตg/ml. Par comparaison, LโEC50 de lโextrait flavonoรฏdique de Lavandula stoechas (LAMIACEAE) est de 5,29 ยตg/ml et celui de Smyrnium olusatrum (APIACEAE) est de 9,68 ยตg/ml, ces extraits รฉtant classรฉs comme bons antioxydants (MOUAMEDI, 2006). En effet, les bons antioxydants mentionnรฉs ont gรฉnรฉralement un EC50 infรฉrieure ร 10 ยตg/ml (CAMARASA et coll., 1982 ; BIARA et coll., 2001 ; AQUINO et coll., 2001 ; AQUINO et coll., 2002 ; CHEN et coll., 2002 ; FLENGLIN et coll., 2003 ; FISH et coll., 2003 ; ODABASOGLU et coll., 2004). Nรฉanmoins, cette activitรฉ est infรฉrieure ร celle de la molรฉcule de rรฉfรฉrence utilisรฉe qui est lโacide ascorbique dont lโEC50 est de 2,39 ยตg/ml. En rรฉsumรฉ, lโextrait hexane ne possรจde pas une activitรฉ biologique apprรฉciable ; lโextrait acรฉtate dโรฉthyle est plus antibactรฉrien que toxique ; lโextrait mรฉthanol, prรฉsente une forte activitรฉ antioxydante ; lโextrait aqueux possรจde une faible activitรฉ antibactรฉrienne. Tous ces extraits montrent une faible toxicitรฉ sur souris.
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Table des matiรจres
DEDICACE
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
GLOSSAIRE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : ETUDE CHIMIQUE
I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Matรฉriels
II.1.1. La plante
II.1.1.1. Position systรฉmatique
II.1.1.2. Description de la famille des STRELITZIACEAE
II.1.1.3. Description botanique de Ravenala madagascariensis
II.1.1.4. Rรฉpartition gรฉographique
II.1.1.5. Utilisations
II.1.1.5.1. En mรฉdecine traditionnelle
II.1.1.5.2. En alimentation
II.1.1.5.3. Autres utilisations
II.1.1.6. Date et lieu de rรฉcolte
II.1.1.7. Prรฉparation et conservation du matรฉriel vรฉgรฉtal
II.1.2. Les produits chimiques
II.2. Mรฉthodes
II.2.1. Mรฉthodes dโextraction
II.2.1.1. Epuisement par le n-hexane
II.2.1.2. Epuisement par lโacรฉtate dโรฉthyle
II.2.1.3. Epuisement par le mรฉthanol
II.2.1.4. Epuisement par lโeau distillรฉe
II.2.2. Chromatographie flash sur colonne sรจche
II.2.2.1. Principe
II.2.2.2. Prรฉparation de la colonne
II.2.3. Mรฉthode de concentration
II.2.4. Mรฉthodes dโanalyse
II.2.4.1. Rรฉactions de dรฉtection des familles chimiques
II.2.4.1.1. Prรฉparation des diffรฉrents extraits
a) Extrait aqueux
b) Extrait hydroรฉthanolique
c) Extrait chloroformique
d) Extrait acide
II.2.4.1.2. Rรฉactions caractรฉristiques
a) Criblage des alcaloรฏdes
b) Dรฉtection des flavonoรฏdes
c) Dรฉtection des tanins
d) Dรฉtection des triterpรจnes et stรฉroรฏdes
e) Dรฉtection des dรฉsoxyoses
f) Dรฉtection des saponosides
g) Dรฉtection des irridoรฏdes
h) Dรฉtection des anthraquinones
II.2.4.2. Chromatographie sur couche mince
II.2.4.2.1. Principe
II.2.4.2.2. Mode opรฉratoire
a) Prรฉparation de la cuve
b) Prรฉparation de la plaque et dรฉpรดt des รฉchantillons
c) Dรฉveloppement
d) Rรฉvรฉlation
III. RESULTATS
III.1. Extraction
III.2. Fractionnement de lโextrait acรฉtate dโรฉthyle
III.3. Criblage phytochimique
III.4. Analyse des extraits
III.4.1. Analyse des diffรฉrents extraits issus de lโextraction ร partir des deux sortes de graines
III.4.2. Analyse des diffรฉrentes fractions obtenues par chromatographie flash sur colonne sรจche de lโextrait acรฉtate dโรฉthyle des graines de lโEst
IV. DISCUSSION ET CONCLUSION
DEUXIEME PARTIE : ETUDE BIOLOGIQUE
I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Matรฉriels
II.1.1. Les animaux dโexpรฉrimentation
II.1.2. Les souches bactรฉriennes utilisรฉes
II.1.3. Les milieux de culture
II.1.3.1. Milieux liquides
II.1.3.1.1. Bouillon nutritif
II.1.3.1.2. Milieu ZOBELL
II.1.3.2. Milieux solides
II.1.3.2.1. Milieu MARINE AGAR
II.1.3.2.2. Milieu de MUELLER-HINTON
II.1.4. Les disques pour antibiogramme
II.1.5. Les antibiotiques de rรฉfรฉrence
II.2. Mรฉthodes
II.2.1. Mรฉthode dโestimation de la toxicitรฉ aiguรซ sur souris
II.2.1.1. Principe
II.2.1.2. Mode opรฉratoire
II.2.1.2.1. Prรฉparation des diffรฉrents extraits
II.2.1.2.2. Administration des extraits
II.2.2. Mรฉthodes microbiologiques
II.2.2.1. Entretien, isolement et conservation des souches
II.2.2.2. Etude de la sensibilitรฉ des souches vis-ร -vis des diffรฉrents extraits
II.2.2.2.1. Principe
II.2.2.2.2. Mode opรฉratoire
a) Prรฉparation de lโinoculum
b) Ensemencement
c) Dรฉpรดt des extraits
d) Incubation
d) Lecture des rรฉsultats
II.2.2.3. Concentration minimale inhibitrice
II.2.2.3.1. Technique de diffusion en milieu solide
II.2.2.3.2. Technique de dilution en milieu liquide
a) Mรฉthode macroscopique
b) Mรฉthode spectroscopique
II.2.3. Mรฉthode dโรฉtude de lโactivitรฉ antioxydante
II.2.3.1. Principe
II.2.3.2. Prรฉparation de la solution de DPPH
II.2.3.3. Prรฉparation de lโextrait ร tester
II.2.3.4. Mode opรฉratoire
II.2.3.5. Expression des rรฉsultats
III. Rรฉsultats
III.1. Effets des extraits sur souris
III.2. Effets des extraits sur les microorganismes
III.2.1. Evaluation de lโactivitรฉ antibactรฉrienne des diffรฉrents extraits
III.2.2. Evaluation de lโactivitรฉ antibactรฉrienne des diffรฉrentes fractions issues de la chromatographie flash sur colonne sรจche
III.2.3. CMI sur milieu solide
III.2.4. CMI en milieu liquide
III.3. Activitรฉ antioxydante
IV. DISCUSSION ET CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES DโAVENIR
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
RESUME
ABSTRACT
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