Action des radicaux libres sur les lipides
Les lipides, surtout les acides gras poly-insaturés sont la cible principale du radical hydroxyle ( OH-.). L’attaque lipidique concerne aussi bien les phospholipides membranaires que les lipoprotéines circulantes (Favier, 2003). Sur les phospholipides membranaires, l’action des radicaux libres se déroule comme suit :
– La phase d’initiation au cours de laquelle le radical hydroxyle arrache un hydrogène sur les carbones situés entre deux doubles liaisons. Cette étape aboutit à la formation d’un radical peroxyle.
– La phase de propagation au cours de laquelle le radical peroxyle attaque un acide gras voisin qui devient à son tour un radical peroxyle. La réaction se propage ainsi d’un acide gras à l’autre : c’est la chaine de peroxydation lipidique. L’action des radicaux libres sur les lipoprotéines entraine la production de LDL-oxydés impliqués dans la formation de la plaque d’athérome.
Origine du stress oxydatif
La découverte d’espèces chimiques radicalaires présente normalement dans l’organisme a bouleversé notre compréhension des mécanismes physiologiques. Les radicaux libres sont utiles pour l’organisme à dose raisonnable, mais leur production peut devenir excessive ou résulter de phénomènes toxiques exogènes. L’organisme se protège de ces excès par différents systèmes antioxydants. Dans les circonstances quotidiennes normales, des radicaux libres sont produits en permanence et en faible quantité comme des médiateurs tissulaires ou des résidus de réactions énergétiques ou de défense. Comme le montre la figure 6, la rupture de cet équilibre peut avoir plusieurs causes. Elle peut provenir d’une défaillance nutritionnelle ou de la carence en un ouplusieurs antioxydants apportés par la nutrition comme les vitamines ou les oligo-éléments. Enfin la mauvaise adaptation peut être issue d’anomalies génétiques responsables d’un mauvais codage soit d’une protéine enzymatique antioxydante ; soit d’une protéine synthétisant un antioxydant (commegamma glutéal synthase produisant le glutathion) ou soit d’une protéine régénérant un antioxydant (Favier 2003).
La bilirubine
C’est un composé non hydrosoluble issu de la dégradation de l’hémoglobine. Elle se lie à l’albumine et est capable de piéger les radicaux peroxyles ROO. et l’oxygène singulet (Haleng et al.,2007).
● Le Coenzyme Q10 : Encore appelé ubiquinone, c’est un dérivé benzoquinolique avec une longue chaine latérale isoprénique. Cette chaine latérale confère à la molécule un caractère lipophile qui lui permet de s’insérer dans les membranes et les lipoprotéines. Il joue un rôle essentiel dans la chaine mitochondriale de transfert d’électrons et est un puissant inhibiteur de la peroxydation lipidique en synergie avec la vitamine E (Haleng et al., 2007).
Obtention de l’extrait hydro-éthanolique (EHE)
L’extraction a été effectuée au Soxhlet avec le mélange éthanol/eau (80/20). Ainsi, 20 g de poudre d’écorces de Vachellia seyal ont été extraits pendant 24 heures. L’extrait hydro-éthanolique ainsi obtenu a été évaporé à l’aide d’un évaporateur rotatif pour donner un résidu pâteux dont le séchage a été effectué dans un dessiccateur. L’extrait sec ainsi obtenu a été utilisé pour le fractionnement et pour la détermination de l’activité antioxydante.
DISCUSSION
Afin d’évaluer l’activité antioxydante des écorces de racines de Vachellia seyal, un mélange éthanol/eau (80/20 ; v/v) a été utilisé pour l’extraction. En effet, ces deux solvants polaires ont la capacité d’extraire les composés polaires tels que les polyphénols qui font partie des principaux composants à activité antioxydante des plantes (Fall et al., 2019). En plus, l’éthanol possède aussi la particularité de bien extraire des composés non hétérosidiques. La méthode au Soxhlet a été utilisée car elle utilise moins de solvant, mais également permet de préserver les propriétés biologiques de ces composés phénoliques (Mahmoudi, 2013). Le rendement de cette extraction était de 37%. Par la suite le fractionnement au Soxhlet de l’extrait hydro-éthanolique par des solvants de polarité croissante (dichlorométhane, acétate d’éthyle et méthanol) nous a permis d’obtenir successivement trois fractions :
– une fraction dichlorométanique contenant des composés apolaires,
– une fraction d’acétate d’éthyle avec des composés de polarité intermédiaire,
– et enfin une fraction méthanolique contenant les composés les plus polaires.
Le rendement le plus faible par rapport à l’extrait hydro-éthanolique était celui de la fraction dichlorométanique (7,56%). Les fractions d’acétate d’éthyle et méthanolique représentaient respectivement 10,09% et 77,84% de l’extrait hydro-éthanolique. Ces résultats suggèrent que les principes actifs représentés dans les écorces de racines de Vachellia seyal sont majoritairement des composés polaires. L’objectif principal de notre étude était de rechercher l’activité antiradicalaire de l’extrait hydro-éthanolique des écorces de Vachellia seyal et de ses fractions par la méthode du DPPH. Le radical DPPH. Il permet une évaluation rapide et directe de l’activité antiradicalaire en raison de sa stabilité et la simplicité de l’analyse. En solution, il a une coloration violette. Par cette méthode on considère que l’activité antiradicalaire n’est autre que la capacité des antioxydants d’agir comme des piégeurs de radicaux libres. Ils agissent en transférant un atome d’hydrogène. Ce qui conduit à la transformation du DPPH. en DPPH, H+ au cours de la réaction et à un changement de coloration de la solution initiale (Majhenic et al.,2007 ; Maisuthisakul et al., 2007 ; Da silva Pinto et al.,2008 ). A toutes les concentrations testées, l’extrait hydro-éthanolique et ses fractions ont inhibé significativement le DDPH. de manière concentration-dépendante (p <0,05 versus témoin négatif). La fraction d’acétate d’éthyle (CI50 =1,67±0,01µg/ml) était plus active que l’extrait et les autres fractions. Elle a été même plus active que l’acide ascorbique utilisé comme référence (CI50=1,73±0,022µg/ml). Cependant l’acide ascorbique a montré une meilleure activité inhibitrice du radical DPPH que l’extrait et ses fractions dichlorométhanique et méthanolique. La fraction méthanolique et l’extrait ont présenté une activité similaire avec des valeurs de CI50 respectives de 1,89±0,024 et 1,88±0,04 µg/ml. La fraction dichlorométhanique a présenté une moindre activité comparativement à l’extrait et ses autres fractions (CI50 =4,55±0,008µg/ml). Les composés polaires tels que les polyphénols contenus dans ses fractions polaires, pourraient être responsables de l’activité antiradicalaire. En effet les composés polyphénoliques sont réputés être de bons antioxydants (Remesy et al., 1996). Par ailleurs, il a été établi, que l’efficacité antioxydante d’un radical (A) lié à un proton (AH) augmente si la force de liaison A-H est faible et le radical (A) résultant est le plus stable possible. Ce qui est le cas pour les composés phénoliques comme les flavonoïdes qui sont parmi les meilleurs donneurs d’électrons ou d’hydrogène (Shahidi et Naczk, 2004). La plus faible activité notée au niveau de la fraction apolaire dichlorométhanique pourrait s’exliquer par sa plus faible teneur en polyhenols. En effet les polyphenols, du fait de leur polarité ont une plus grande affinité avec l’acétate d’éthyle et le méthanol qu’avec le dichlorométhane L’activité antioxydante de l’extrait hydro-éthanolique des écorces de Vachellia seyal (CI50 de 1,88 ± 0,038 µg/ml) a été comparée à celle de la pulpe de fruits de Parkia biglobosa (Fabaceae). Ahodegnon et al. (2019) ont trouvé une CI50 de 18 µg/ml pour un extrait hydro-éthanolique de pulpe de fruits de Parkia biglobosa. Cette CI50 est supérieure à celle de l’extrait hydro éthanolique des écorces de Vachellia seyal. Ainsi les écorces de Vachellia seyal ont une meilleure activité antiradicalaire que la pulpe de Parkia biglobosa.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. PRESENTATION DE VACHELLIA SEYAL DEL (FABACEAE)
I.1 Taxonomie et nomenclature
I.1.1 Taxonomie
I.1.2 Nomenclature
I.2 Description botanique
I.3 Distribution géographique et habitat
I.4 Composition chimique
I.5 Pharmacologie
I.6 Toxicité
I.7 Usages
II. GENERALITES SUR LE STRESS OXYDATIF ET LES ANTIOXYDANTS
II.1 Les radicaux libres
II.1.1 Définition
II.1.2 Origine des radicaux libres
II.1.3 Cibles biologiques des radicaux libres
II.2 Le stress oxydatif
II.2.1. Définition
II.2.2 Origine du stress oxydatif
II.2.3 Impact du stress oxydant sur la santé humaine
II.3 Moyens de défense de l’organisme contre le stress oxydant
II.3.1 Antioxydants endogènes
II.3.2 Les antioxydants exogènes
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
I. MATERIEL ET METHODES
I.1 Matériel et réactifs
I.1.1 Matériel végétal
I.1.2 Matériel de laboratoire
I.1.3 Réactifs et solvants
I.2 Méthodes d’étude
I.2.1 Extraction et fractionnement
I.2.2 Test au DPPH
II. RESULTATS
II.1 Extraction et fractionnement
II.2 Activité antioxydante
II.2.1 Pourcentages d’inhibition
II.2.2 Concentrations inhibitrices à 50% (CI50)
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
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