Usages et intérêts médicinaux de la plante
Harunganamadagascariensisest un arbre très commun jouissant d’une grande réputation médicinale. Les feuilles et l’écorce sont en vente auprès des herboristes au marché.La tisanede la plante corrige et renforce le bon fonctionnement du tube digestif. Les feuilles ont des forts effets pour contrôler l’atonie intestinale, pour calmer les maux d’estomac et les douleurs intestinales, pour traiter la malaria, les diabètes, la diphtérie, pour contrôler le saignement[10]. Elles sont aussi utilisées pour provoquer ou régulariser la menstruation. Elles sont employées pour traiter les gonorrhées, les maux de tête et les fièvres [11]. Les feuilles et les jeunes pousses sont données pour arrêter la dysenterie et la diarrhée[12]. Les baies et les jeunes pousses feuillées, prises fraîches à jeun, sont utilisées comme stomachique et lors de troubles intestinaux (effet laxatif doux) mais prises en excès elles entraînent des vomissements [8,13,14]. L’écorce et les feuilles sont utilisées pour traiter l’hémorroïde et surtout employé pour faire le gargarisme [15]. À Madagascar et en Guinée, l’extrait des feuilles issues de l’infusion et de la décoction de la plante sont administrée pour traiter la tuberculose pulmonaire, l’asthme, l’angine, l’aménorrhée et la blennorragie. Les feuilles pilées, fraîches ou cuites et la gomme de résine sont appliquées en emplâtre pour traiter les maladies de la peau comme la gale, eczéma, dartres, le cuir chevelu et la lèpre [8,13,16,17].Au Ghana, les feuilles sont employées, après avoir été séchées et pulvérisées, dans le traitement de maladies de la peau et comme matériels de pansements pour les plaies [10]. L’huile est utilisée par les herboristes d’Ondo (Nigeria) pour guérir les troubles intestinaux aigus, la gale et la jaunisse [11]. Des études in vitro ont montré que les feuilles de la plante possèdent des activités antimicrobiennes contre Bacillus subtilis, Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Salmonella typhiet Pseudomonas aeruginosa[14]. Les extraits aqueux des feuilles, des écorces et racines guérissent les maladies cardiovasculaires, les cardiopathies et les hématuries [18]. Des analyses et des évaluations phyto-chimiques in vitromontrentles propriétés anti-protozoaire, anti-sarcopte, antioxydant, inhibiteur d’α glucosidase, astringent et anti-anémie de l’extrait d’Harunganamadagascariensis[14,19,20].Nombreuses compositions chimiques trouvées dans la plante protègent et renforcent le bon fonctionnement du tube digestif [7,15].
Motricité du gros intestin
Les contractions du gros intestin sont assez différentes de celles de l’intestin grêle.Le comportement moteur du côlon se particularise par deux mouvements : les haustrations ou divisions coliques et les mouvements de propulsion appelés aussi mouvement en masse. Les haustrations ou division coliques sont révélés par des segments stables ayant la forme de saucisses. Ils résultent des contractions de la musculature circulaire associées à un raccourcissement des bandelettes coliques. Ils ont pour but de faciliter le brassage et la réabsorption hydro-sodée [43].Les mouvements de propulsion ont pour fonction d’assurer le transport d’importantes fractions de la masse fécale, effaçant alors les haustrations[38,43].
Diarrhée sécrétoire
La diarrhée sécrétoire est due à l’irritation de la muqueuse intestinale, provoquant ainsi un dysfonctionnement du transport d’eau et des substances dissoutes à travers la membrane des cellules épithéliales de l’intestin. Les mouvements d’eau et d’électrolytes à travers la muqueuse intestinale sont perturbés et aboutit à une augmentation du volume du fluide intestinal [70]. La diarrhée est abondante, hydrique parfois afécale, brutale et persistante même si le patient est à jeun. La diarrhée sécrétoire est une source d’une fuite importante de potassium et de bicarbonate. Elle ne présente pas ou peu des douleurs abdominales, pas de syndrome rectal et pas de fièvre. Par contre les signes de déshydratation sont souvent présents qui peut aller au maximum jusqu’au collapsus. Les germes entérotoxigèniques sont responsables du syndrome cholériforme (diarrhée sécrétoire), ou syndrome dysentérique: l’exemple type en est le choléra chez les humains, et les diarrhées colibacillaires chez les bovins [25]
Concentration minimale inhibitrice et concentration minimale bactéricide
Il a été observé une diminution progressive de l’intensité du trouble induit par la croissance des bactéries au fur et à mesure que la concentration de l’extrait végétal augmentait dans les tubes expérimentaux. Les plus faibles valeurs de la CMI et CMBavec la souche de référenceEscherichia coliCIP 7624 (BLSE) etShigellasonnei n°355 (résistante à la triméthoprime-sulfamethoxazole)sont identique qui sont de 4,68mg/ml. Les plus fortes valeurs sont observées avec la souche de Salmonella sp.n°343 (résistante à la triméthoprime-sulfamethoxazole) qui sont respectivement de 9,37 et 18,75 mg/ml. Ainsi, pour cet extrait, les souches d’Escherichia coli et Shigellasonnei se présentent comme les plus sensibles contrairement aux souches de Salmonella sp.En effet, des études antérieuresont noté une activité antibactérienne des extraits aqueux et éthanoïques de la plante vis-à-vis des souches de E. coli et de Salmonella sp[14,102]. L’analyse des données expérimentales montre que comparativement au témoin de croissance, le trouble provoqué par la croissance des germes dans les tubes expérimentaux diminue au fur et à mesure que la concentration en extrait augmente. L’extrait d’Harunganamadagascariensisa une activité antibactérienne en inhibant la croissance des germes bactériens selon une relation dose-réponse. Les rapports CMB/CMI, pour les trois souches, étaient inférieurs à 4. Il ressort donc de notre analyse que l’extrait d’Harunganamadagascariensis a un pouvoir bactéricide sur Escherichia coli, Salmonella sp. et Shigellasonnei. L’activité d’une substance végétale dépend de plusieurs facteurs dont le mode d’extraction et la concentration en principes actifs[103,104]. Aussi, faut-il rappeler que les feuilles d’Harunganamadagascariensis contient des flavonoïdes, des saponines, des glycosides, des alcaloïdes et des tanins[14,19]. Ces composés ayant des propriétés antibactériennes connues, leur présence explique les propriétés antimicrobiennes observées. Les tanins sont des composants poly phénoliques qui permettent de lutter contre les infections[105].Ces travaux montrent donc que l’utilisation d’Harunganamadagascariensis comme anti-infectieux est justifiée.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS
I. Harungana madagascariensis (HYPERICACEAE)
I.1. Classification botanique
I.2. Description botanique
I.3. Répartition géographique
I.4. Croissance et multiplication
I.5. Usages et intérêts médicinaux de la plante
I.6. Molécule active de la plante
II. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA DIARRHÉE
II.1 Rôle physiologique de l’intestin
II.1.1 Données anatomiques
II.1.2 Données histologiques
II.1.3 Digestion et absorption intestinale
II.1.3.1 Au niveau de l’intestin grêle
II.1.3.2 Au niveau du gros intestin
II.1.4 Motricité de l’intestin
II.1.4.1 Motricité de l’intestin grêle
II.1.4.2 Motricité du gros intestin
II.1.4.3 Contrôle de la motricité intestinale
II.2 Étiologies de la diarrhée
II.2.1 Causes infectieuses
II.2.1.1 Étiologies bactériennes
II.2.1.1 Étiologies virales
II.2.1.2 Étiologies parasitaires
II.2.2 Causes nutritionnelles
II.2.3 Causes physiologiques
II.3 Types de diarrhée
II.3.1 Diarrhée motrice par trouble de la motricité intestinale
II.3.1.1 Ralentissement du transit intestinal
II.3.1.2 Accélération du transit intestinal
II.3.2 Diarrhée osmotique
II.3.3 Diarrhée sécrétoire
II.4 Formes de la diarrhée
II.4.1 Diarrhée aiguë
II.4.2 Diarrhée chronique
II.5 Traitement de la diarrhée
II.5.1 Les antisécrétoires et antispasmodiques
II.5.2 Les antibiotiques
II.5.3 Les antiparasitaires
II.5.4 Phytothérapie
DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODES ET RÉSULTATS
I. MÉTHODES
I.1 Préparation de la plante et de l’extrait
I.1.1 Préparation de la plante
I.1.2 Préparation de l’extrait
I.1.2.1 Infusion
I.1.2.2 Calcul du rendement de l’extraction
I.2 Évaluation de l’activité antibactérienne de l’extrait in vitro
I.2.1 Souches bactériennes
I.2.2 Protocole opératoire
I.2.2.1 Test de sensibilité de l’extrait
I.2.2.2 Concentration minimale inhibitrice (CMI)
I.2.2.3 Concentration minimale bactéricide (CMB)
I.3 Mise en évidence de la vertu anti-diarrhéique de l’extrait d’Harungana madagascariensis in vivo
I.3.1 Activité anti-diarrhéique de l’extrait d’Harungana madagascariensis sur la diarrhée osmotique
I.3.1.1 Modèle animal
I.3.1.2 Protocole opératoire
I.3.2 Activité anti-diarrhéique de l’extrait d’Harungana madagascariensis sur la diarrhée sécrétoire
I.3.2.1 Modèle animal
I.3.2.2 Protocole opératoire
I.3.3 Activité antispasmodique de l’extrait d’Harungana madagascariensis sur le transit intestinal
I.3.3.1 Modèle animal
I.3.3.2 Protocole opératoire
I.3.4 Test de toxicité aiguë
I.3.4.1 Modèle animal
I.3.4.2 Protocole opératoire
I.3.5 Activité anti-diarrhéique de l’extrait d ’Harunganamadagascariensis sur la diarrhée sécrétoire bovine
I.3.5.1 Type d’étude, période et durée de l’étude
I.3.5.2 Modèle animal
I.3.5.3 Critère d’inclusion
I.3.5.4 Critère d’exclusion
I.3.5.5 Limite de l’étude
I.3.5.6 Considération éthique
I.3.5.7 Protocole opératoire
I.3.6 Analyses statistiques
I.2.4.1 Variables étudiées
I.2.4.2 Hypothèses
I.2.4.3 Test « t » de Student
I.2.4.4 Interprétation
II. RÉSULTATS
II.1 Rendement de l’extraction
II.2 Activité antibactérienne de l’extrait
II.2.1 Diamètres des zones d’inhibition de la croissance bactérienne
II.2.2 Concentration minimale inhibitrice (CMI) et concentration minimale bactéricide (CMB)
II.3 Activité anti-diarrhéique de l’extrait d’Harungana madagascariensis
II.3.1 Fréquence d’émission des selles et pourcentage d’inhibition de la diarrhée osmotique
II.3.2 Fréquence d’émission des selles et pourcentage d’inhibition de la diarrhée sécrétoire
II.3.3 Distance parcourue par le charbon actif et pourcentage d’inhibition du transit intestinal
II.3.4 Toxicité aiguë de l’extrait chez la souris
II.3.5 Taux hydrique et réduction du taux hydrique des fèces de la diarrhée sécrétoire chez les bovins
II.3.6 Durée de la diarrhée sécrétoire chez les bovins
II.3.7 Fréquence d’excrétion des fèces et pourcentage d’inhibition de la diarrhée sécrétoire des bovins
TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION ET SUGGESTION
I. DISCUSSION
I.1. RENDEMENT DE L’ÉXTRACTION
I.2. ACTIVITÉ ANTIBACTÉRIENNE DE L’EXTRAIT
I.2.1 Diamètres des zones d’inhibition de la croissance bactérienne
I.2.2 Concentration minimale inhibitrice et concentration minimale bactéricide
I.3. ACTIVITÉ ANTI-DIARRHÉIQUE
I.3.1 Fréquence d’émission des selles et pourcentages d’inhibition de la diarrhée osmotique
I.3.2 Fréquence d’émission des selles et pourcentage d’inhibition de la diarrhée sécrétoire
I.3.3 Distance parcourue par le charbon actif et pourcentage d’inhibition du transit intestinal
I.3.4 Toxicité aiguë de l’extrait
I.3.5 Taux hydrique et réductions hydrique des fèces de la diarrhée sécrétoire chez les bovins
II. SUGGESTION
PERSPECTIVES
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Télécharger le rapport complet