HISTORIQUE
En 1910, James Herrick, médecin à Chicago, fait la première description médicale de la drépanocytose : il examine un étudiant noir âgé de 20 ans, hospitalisé pour toux et fièvre. Le sujet est faible, a des vertiges et souffre de maux de tête. Depuis un an, il ressent des palpitations et un essoufflement comme certains membres de sa famille. L’examen du sang montre que le patient est très anémique, le nombre de ses hématies n’atteignant que la moitié de la valeur normale. L’observation d’un frottis sanguin montre des hématies inhabituelles en forme de croissant, de faucille d’acanthe. En 1927, Hahn et Gillepsie, montrent que la déformation en faucilles des hématies est en rapport avec la désoxygénation et l’hémoglobine. En 1933, Diggs décrit deux tableaux cliniques différents : des enfants présentant des signes d’anémie sévère et leurs parents asymptomatiques, et les anomalies globulaires provoquées seulement in vitro. Il parle alors de « trait » drépanocytaire. En 1947, Neel décrit ces deux tableaux cliniques différents comme les formes homozygote et hétérozygote d’une même anomalie transmise selon les lois Mendeliennes. En 1948, Janet Watson, suggère que la présence de l’hémoglobine fœtale chez les nouveau-nées de parents atteints les protège transitoirement de la falciformation. En 1949, Linus Pauling et Havey Itano, utilisant la nouvelle technique électrophorèse des protéines, découvrent la migration électrophorétique de l’hémoglobine S chez les patients ayant la drépanocytose. Harris en 1950, observe la formation d’un gel tactoïde pardésoxygénation de l’hémoglobine S concentrée et Perutz met en évidence une diminution de la solubilité de la désoxyhémoglobine. En 1956, Vermon Ingram montre que l’hémoglobine S ne se diffère de l’hémoglobine A que par un acide aminé en position 6, l’acide glutamique remplacé par la valine. C’est la première maladie génétique dont la structure moléculaire est connue. En 1970, Chien et al, montrent que la viscosité sanguine chez le drépanocytaire est anormalement élevée, même quand la pression en oxygène est normale. Cela pourrait dû à une diminution de la déformabilité érythrocytaire. Toujours en 1970, Messer et Harris étudient les modifications des globules rouges HbSS, ainsi que la diminution de la déformabilité des globules rouges sous désoxygénation progressive. Leurs travaux révèlent que la diminution de la déformabilité apparait avant les modifications morphologiques, ce qui implique une altération de la déformabilité membranaire des érythrocytes HbSS. Ce phénomène a été filmé par Klug et Lessin en 1977, au niveau de la circulation mésentérique chez les rats recevant une perfusion de globules rouges humains HbSS. En 1973, Eaton et al, ont montré que la concentration en calcium dans les globules rouges HbS est 8 fois supérieure à celle des globules rouges HbA. Cette hyperconcentration est due à un flux calcique plus élevé à travers la membrane érythrocytaire, à relier à la diminution de la déformabilité. Pour Chien, en 1977, la stase dans la microcirculation due aux globules rouges HbS apparait avant qu’une désoxygénation significative ne survienne. En 1984, la première transplantation de la moelle chez un enfant a produit la guérison complète. Cette transplantation a été faite pour traiter une leucémie aiguë et la guérison de sa drépanocytose était un événement inattendu[3].
HEMOGLOBINE S
La distorsion de la forme des érythrocytes désoxygénés qui est caractéristique de l’anémie falciforme semble être le résultat de la formation d’un état de type gel ordonné par l’HbS non ligand dans les cellules. La microscopie électronique et la diffraction des rayons X fournissent la preuve que le gel est composé de faisceaux de filaments parallèles, chaque paquet contenant environ neuf filaments dans sa section transversale. La formation de ces structures doit être le résultat de l’association entre les molécules d’hémoglobine. Les mesures viscosimétriques d’Allison montrent que la gélification se produit assez fortement lorsque la concentration augmente, et que le phénomène est réversible. A côté de ces résultats, on sait peu de choses sur la nature des résultats d’association qui conduit à la formation du gel HbS. Cette communication donne un premier bilan des mesures qui se posent sur la question de la stœchiométrie de la réaction de gélification[14].
LES CRISES VASO-OCCLISIVES
La crise douloureuse constitue la manifestation clinique la plus fréquemment rencontrée chez l’adulte drépanocytaire. C’est la première cause d’hospitalisation des patients adultes drépanocytaires [18]. Les crises vaso-occlusives (CVO) sont la traduction clinique de la polymèrisation de l’hémoglobine S, de la déformation des globules rouges, de leur adhésion à l’endothélium et de l’augmentation de la viscosité sanguine, entrainant l’ischémie et nécrose tissulaire dans le territoire concerné. A ce cercle vicieux de la falciformation, impliquant microthrombistase veineuse, vasoconstriction avec acidose et hypoxie locale, s’ajoute une dysfonction endothéliale avec un haut niveau de stress oxydatif entretenu par la répétition des phénomènes d’ischémie/reperfusion [19]. Les douleurs de la CVO peuvent toucher potentiellement tous les os du corps. Elles sont le plus souvent situées au niveau des os longs (humérus, fémurs, tibias) et du rachis. Une fièvre liée à la crise est possible mais ne dépasse pas en général les 38 ̊C. Les facteurs déclenchants les CVO peuvent être :
Froid
Altitude, voyages en avion
Stress, examens scolaires ou universitaires
Déshydratation [20].
ELECTROPHORESE DE L’HEMOGLOBINE
L’électrophorèse est une séparation des différentes variétés d’une substance par un champ électrique en utilisant leurs variations de propriétés migratoires dans ce champ. Cet examen de laboratoire biologique permet d’isoler les différentes formes d’hémoglobines. Une des techniques d’électrophorèse utilisée pour le diagnostic des hémoglobinopathies est l’électrophorèse sur acétate de cellulose à pH alcalin. A pH alcalin (classiquement pH 8,6), les hémoglobines A2, C, E et O migrent dans la même zone, de même que les hémoglobines S, D et G migrent selon la même vitesse. Dans le cas de suspicions de telles anomalies de l’hémoglobine, une technique complémentaire doit donc être envisagée [33].
Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques
C’est actuellement le seul traitement potentiellement curatif : il s’agit d’une greffe allogénique géno-identique (greffe intrafamiliale HLA identique) provenant uniquement d’un donneur apparenté, c’est-à-dire d’un frère ou d’une sœur issu(e) des deux mêmes parents, non malade, un hétérozygote AS peut être donneur. La chance d’être HLA identique est d’un quart entre chaque frère et sœur [41].
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre 1 : GENERALITES SUR LA DREPANOCYTOSE
I. Définition
II. Historique
III. Epidémiologie
IV. Mode de transmission
V. Physiopathologie
V.1 Notion générale sur l’hémoglobine
V.2 Hémoglobine S
V.3 Polymérisation
V.4 Déshydratation
V.5 Falciformation
VI. Symptomatologie
VI.1 Syndrome Drépanocytaire Majeur
VI.1.1 Drépanocytose homozygote SS
1. Manifestations cliniques
1.1. La phase stationnaire
1.2. Les crises vaso-occlisives
1.3. Complications aigues
a. Anémie aigue
b. Infections graves
c. Accidents vaso-occlusifs graves
1.4 Les complications chroniques
2. Manifestations biologiques
VI.1.2 Hétérozygote SC
VI.1.3. Hétérozygote Sβ thalassémique.
VI.2. Syndrome drépanocytaire mineur ou hétérozygote AS
VII. Cas particuliers : chez la femme enceinte et chez l’enfant
VII.1. Chez la femme enceinte
VII.2 Chez l’enfant
VIII. Diagnostic de la drépanocytose
VIII.1 Tests de dépistage
VIII.1.1 Test d’Emmel ou test de falciformation
VIII.1.2 Test d’Itano ou test de solubilité
VIII.2 Examens de confirmation
VIII.2.1 Electrophorèse de l’hémoglobine
VIII.2.2 Isoélectrofocalisation
VIII.2.3 Chromatographie liquide haute performance
VIII.2.4 Biologie moléculaire
IX. Prise en charge de la drépanocytose
IX.1 Prise en charge préventive
IX.1.1 Prévention de l’aggravation de l’anémie
IX.1.2 Prévention des infections
IX.1.3 Prévention des crises vaso-occlusives
Chapitre 2 : MONOGRAPHIE DE MITRACAPUS HIRTUS
I. Généralités sur Mitracapus hirtus
I.1. Classification systématique
I.3. Description botanique
I.3. Répartition géographique
I.4. Composition chimique
II. Pharmacologie
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
Chapitre 1 : Méthodologie
II. Cadre d’étude
III. Matériel et réactifs
III.1. Matériel végétal
II.2. Matériel de laboratoire
II.3. Matériel chimique
III. Méthodes
III.1. Broyage
III.2. Extraction
III.2.1. Mode opératoire
III.2.2. Fractionnement
III.3. Préparation de la solution tampon
III.4. Préparation des solutions d’extrait de tiges de Mitracarpus hirtus
III.5. Etude de l’activité antioxydante
III.6. Etude de l’activité antihémolytique
III.7. Etude de l’activité antifalcémiante
Chapitre 2: Résultats et discussion
I. Résultats
I.1. Rendement
I.2. Activité antioxydante
I.4. Activité antihémolytique
I.2. Activité antifalcémiante
II. Discussion
Conclusion
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexes
Télécharger le rapport complet