EXPULSION DE L’INCISIVE CENTRALE MAXILLAIRE

Fracture de l’émail

       La perte de l’émail se situe le plus de souvent au niveau de l’angle mésial ou distal de la dent traumatisée. Bien que la perte de la structure soit peu étendue, ces traumatismes ne doivent pas être minimisés, car ils peuvent être associés à un traumatisme des tissus de soutien. Le test de sensibilité pulpaire est positif et le test à la percussion légèrement douloureux. Lorsque la perte de l’émail est minime, la thérapeutique consiste en un polissage ou une coronoplastie des bords d’émail avec une fraise diamantée à grain fin. La surveillance de la vitalité pulpaire se fera un mois plus tard, puis à 3 mois, puis tous les 6 mois. Le pronostic est excellent. Les risques de nécrose pulpaire se limitent à moins de 1% des cas.

Traumatismes des tissus parodontaux et osseux

        Les luxations dentaires sont fréquentes et représentent entre 15 et 60% de tous les traumatismes dentaires [70]. Six types de luxation peuvent être différenciés : la concussion, la subluxation, l’intrusion, l’extrusion, la luxation latérale et l’avulsion. La luxation peut toucher plusieurs dents et s’accompagner de fracture coronaire et/ou radiculaire. Nous nous focaliserons sur l’expulsion dentaire traumatique.
Concussion Il s’agit d’une lésion du tissu de soutien sans augmentation de la mobilité et sans déplacement de la dent. La concussion s’accompagne de saignement et d’œdème du ligament parodontal. Cliniquement, le patient consulte pour une dent douloureuse. Il a la sensation que la dent s’est allongée. Le traitement consiste à placer la dent en sous occlusion.
Subluxation Il s’agit d’une lésion des tissus de soutien, entraînant une mobilité anormale de la dent, mais sans déplacement clinique ou radiologique. Dans ce cas, l’impact du choc sur le ligament est plus grand qu’en cas de concussion. Le ligament est touché et il se produit un saignement et un œdème local. Le risque de nécrose varie de 6 à 47% [70]. L’attache épithéliale lésée produit un saignement dans le sulcus. A l’examen, une mobilité horizontale accrue peut être observée, mais la dent conserve sa position normale sur l’arcade dentaire. La radiographie ne montre aucune anomalie. Le traitement consiste à mettre la dent en sous occlusion. Il convient de placer une contention souple pendant 10 jours. De plus, il est conseillé d’assurer un suivi régulier de la vitalité et un contrôle radiographique pour dépister toute dégénérescence ou oblitération pulpaire pendant une année.
Extrusion Cliniquement, la dent subit un déplacement partiel hors de l’alvéole. La dent est partiellement sortie de l’alvéole et souvent déplacée lingualement. La mobilité est fortement accrue. Le plexus vasculo-nerveux peut subir une élongation ou être déchiré, ainsi que le ligament parodontal. Seules les fibres sur le versant palatin maintiennent encore la dent dans l’alvéole. Le contrôle radiographique montre un élargissement de l’espace desmodontal. Le traitement est variable selon le délai qui sépare le traumatisme et la consultation. Si le patient consulte rapidement, il est possible de repositionner la dent dans l’alvéole, après anesthésie locale, par une pression digitale sur le bord incisif. A ce stade, la dent est très mobile, et aura tendance à ressortir après le repositionnement. Il est donc important de la fixer à l’aide d’une contention pendant 2 à 3 semaines. Certains auteurs conseillent une attelle flexible pendant une période de 1 à 2 semaines [70]. Si le patient consulte tardivement et si le déplacement est important, il faudra tenter de repositionner la dent par traction orthodontique.
Luxation latérale Cliniquement, la dent subit un déplacement dans une direction avant ou arrière. L’alvéole est donc fortement déformée, subissant une compression voire une fracture. Sous l’influence des forces horizontales, la couronne se déplace en direction Le plexus vasculo-nerveux apical est distendu et le ligament parodontal est déchiré et comprimé dans la partie palatine de l’alvéole. A l’examen, la dent est déplacée lingualement et à semble allongée. La table osseuse vestibulaire est généralement soit déformée, soit fracturée. Le traitement consiste après repositionnement de la dent, de la maintenir avec une attelle pendant 15 jours, sauf en cas de fracture osseuse où elle sera maintenue pendant 3 mois. La guérison du parodonte ne peut commencer qu’après la résorption de l’os traumatisé. En cas de luxation latérale d’une dent à apex fermé le risque de nécrose étant grand (77%) il est conseillé de procéder à un traitement endodontique. Si l’apex i est ouvert le risque de nécrose est de 10%, celui d’oblitération pulpaire est de 65%. Ces dents doivent être surveillées attentivement pendant un an. En cas de doute, il sera procédé à l’apexification.
Intrusion Cliniquement, la dent est déplacée apicalement selon l’axe de la dent. Elle est enfoncée plus profondément dans l’os. Ce type de traumatisme s’accompagne d’une compression ou d’une fracture de l’os alvéolaire. Le plexus vasculo-nerveux apical et le ligament parodontal sont lésés. Il existe un risque important d’ankylose accompagné de résorption osseuse en raison de la lésion prononcée du ligament parodontal. Ces complications débutent 3 semaines après le traumatisme. L’examen révèle une réduction de la mobilité, les dents sont généralement peu sensibles à la percussion et ce dernier produit un son métallique typique, et la vitalité pulpaire est généralement négative. La radiographie montre un espace d esmodontal qui a partiellement ou totalement disparu. Les principales complications sont:
– L’ankylose avec résorption, dans laquelle la dent se bloque dans la position du traumatisme.
– Nécrose du plexus vasculo-nerveux favorisant l’ankylose avec résorption.
Traitement : Il faut repositionner la dent manuellement ou à l’aide d’un davier, puis procéder à une contention flexible pendant 3 semaines en fil collé, ou effectuer une traction orthodontique. Un traitement endodontique est indispensable car la nécrose est systématique. Il est recommandé de suivre ces dents pendant 5 ans pour dépister d’éventuelles complications.

Traitement d’urgence

           La réimplantation sur le lieu de l’accident est recommandée. Lors de l’appel téléphonique, le praticien peut conseiller au patient de nettoyer la dent et de la réimplanter sur le site. En cas d’impossibilité (lieu souillé) ou de refus, il préconise de l’immerger dans un milieu adéquat (lait ou sérum physiologique). A l’arrivée du patient au cabinet et pendant l’anamnèse et l’examen clinique, la dent est placée dans un milieu adéquat. En cas de souillures, la dent est nettoyée avec une compresse stérile imbibée de cette même solution. Il est impératif de la tenir par la couronne et non pas par la racine afin de ne pas endommager les cellules du ligament parodontal et ne pas dessécher la racine avec de l’air. L’examen de l’alvéole, effectué par la palpation vestibulaire et palatine, permet de mettre en évidence ou non une fracture alvéolaire. Si tel est le cas, pour une réimplantation atraumatique, il est nécessaire de repositionner au préalable la paroi osseuse alvéolaire. L’alvéole est délicatement rincée avec du sérum physiologique, afin d’éliminer le caillot qui induit des ankyloses [13]. Ne pas cureter l’alvéole, afin de préserver les fibres ligamentaires accrochées sur les parois osseuses alvéolaires. L’anesthésie locale est souvent inutile sauf en cas de sutures des lacérations gingivales, et de patient jeune, choqué par le traumatisme. La racine est préparée en fonction du temps extra-alvéolaire et du stade de maturation radiculaire :
 temps extra-oral inférieur à 60 minutes: la dent est replacée doucement dans l’alvéole avec une légère pression digitale. Le contrôle du bon repositionnement est fait par un cliché radiographique ;
 temps extra-oral supérieur à 60 minutes: les cellules du ligament parodontal sont endommagées, il n’y a plus d’urgence à réimplanter. Le traitement endodontique peut se faire extra-oralement.
La thérapeutique vise à augmenter la résistance radiculaire aux phénomènes de résorption. La racine est délicatement débarrassée des cellules nécrosées, puis immergée pendant 20 minutes dans une solution de fluorure de sodium à 2,4% (pH 5,5). La dent est rincée pendant 2 minutes avec du sérum physiologiques et réimplantée. Une contention est placée pendant 1 à 2 semaines, de 6 à 8 semaines lors de fracture alvéolaire. Les contentions rigides augmentent les risques d’ankylose et doivent être proscrites. Les lacérations des tissus mous sont soigneusement suturées pour assurer une herméticité. Les prescriptions nécessaires sont:
– une hygiène bucco-dentaire avec une brosse à dents chirurgicale accompagnée de l’utilisation de bains de bouche à la chlorhexidine pendant 7 à 10 jours ;
– une couverture antibiotique (ex. : pénicilline 1g immédiatement, et 500 mg 4 fois par jour pendant 4 jours) ;
– une prescription d’antalgiques ;
– une recommandation éventuelle pour une prophylaxie antitétanique ;
– une alimentation ferme afin de stimuler la fonction du ligament parodontal.
Des études récentes montre l’intérêt, après nettoyage de la racine, d’injecter dans l’alvéole et d’étaler sur la racine de l’Emdogain®, qui aurait un double avantage : rendre la racine plus résistante aux résorptions et induire la formation d’un nouveau ligament [39, 49, 97]. Toutefois une étude récente sur 16 dents expulsées montre que l’Emdogain® ne semble pas prévenir la résorption de remplacement. Peut-être la ralentirait- t-il ? [84] Une autre étude sur 25 incisives expulsées [18] montre que l’Emdogain®, s’il n’induit pas la régénération du ligament parodontal et n’empêche pas la résorption de replacement, entraîne moins de résorptions radiculaires inflammatoires. Néanmoins, d’autres études s’avèrent nécessaires pour évaluer l’ intérêt d’un tel matériau dans le traitement des dents présentant un temps extra-oral supérieur à 1 heure.

Sérum physiologique

       C’est également un excellent milieu de conservation, mais il est plus difficile à se procurer rapidement sur le lieu de l’accident [9]. Autre inconvénient, le sérum physiologique ne contient pas d’ion calcium et d’ion magnésium et il ne fournit pas de glucose, élément nécessaire pour sauvegarder la vitalité cellulaire du ligament alvéolo-dentaire [36].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE ET ORGANISATION DU COMITE NATIONAL DE GESTION DE LA LUTTE
I. GENERALITES
1. Organisation générale
2. Licence
II. REGLEMENT DISCIPLINAIRE DE LA LUTTE
1. Champ d’application
2. Organes
DEUXIEME PARTIE: GENERALITES SUR LES TRAUMATISMES ALVEOLO- DENTAIRES
I. RAPPELS ANATOMIQUES
II. ETIOLOGIES DES TRAUMATISMES DENTAIRES
III. CLASSIFICATION DES TRAUMATISMES
3.1. Traumatismes des tissus durs de la dent
3.2. Traumatismes des tissus parodontaux et osseux
3.3. Traumatismes de la gencive ou de la muqueuse buccale
IV. ETUDE DES DIFFERENTS TRAUMATISMES 
4.1. Fractures coronaires
4.1.1. Fêlure
4.1.2. Fracture de l’émail
4.1.3. Fractures coronaires amélo-dentinaires
4.2. Fractures coronaires avec exposition pulpaire
4.3. Fractures corono-radiculaires
4.3.1. Traitement
4.3.2. Suivi
4.4. Fractures radiculaires
4.5. Traumatismes des tissus parodontaux et osseux
4.5.1. Concussion
4.5.2. Subluxation
4.5.3. Extrusion
4.5.4. Luxation latérale
4.5.5. Intrusion
4.6. Expulsion dentaire
4.6.1. Diagnostic
4.6.2. Traitement
4.6.2.1. Traitement d’urgence
4.6.2.2. Deuxième séance
4.6.3. Pronostic
4.6.4. Complications
TROISIEME PARTIE : EVALUATION DES CONNAISSANCES ET DES ATTITUDES DES LUTTEURS SUR LA PRISE EN CHARGE DE L’EXPULSION DE L’INCISIVE CENTRALE MAXILLAIRE
I. JUSTIFICATION ET OBJECTIFS 
II.MATERIEL ET METHODES
2.1. Type et cadre d’étude
2.2. Population d’étude
2.3. Les critères de sélections
2.3.1. Critères d’exclusion
2.3.2. Critères d’inclusion
2.4. Echantillonnage
2.5. Les variables étudiées
2.6. Procédures de collectes des données
2.7. Analyse Statistique
III.RESULTATS
3.1. Données sociodémographiques
3.1.1. Répartition de l’échantillon selon les tranches d’âge
3.1.2.Répartition selon le niveau d’étude
3.1.3. Répartition de l’échantillon selon l’ancienneté
3.2. Niveau de connaissances sur la prise en charge de l’expulsion dentaire
3.2.1. Expérience des lutteurs par rapport à l’expulsion de l’incisive centrale maxillaire au décours de leur pratique de lutte
3.2.2. Approche des lutteurs par rapport à l’urgence odontologique
3.3. Attitudes devant un cas de luxation
3.3.1. Conduite à tenir devant un cas de luxation chez les lutteurs
3.3.2.Rinçage de la dent expulsée
3.3.3.Solutions de rinçage
3.3.4.Tentative de réimplantation de la dent
3.3.5. Conservation de la dent
3.3.6. Milieux de conservation
3.3.7.Milieux liquides de conservation
3.4. Utilisation de protège-dent
3.5. Non usage du protège-dent
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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