Localisation administrative
Délimitée entre 45°7’et 47°7’ longitude Est et 19°8’ et 21°0’ latitude Sud, la Région Amoron’i Mania est limitée au Nord par la Région de Vakinankaratra, à l’Est par la Région Vatovavy Fitovinany et la Région Atsinanana, au Sud par la Région Haute Matsiatra et à l’Ouest la région Menabe. Couvrant une superficie totale de 16.497 km², elle est divisée administrativement en 55 Communes regroupées en quatre Districts, à savoir Ambatofinandrahana, Ambositra, Fandriana et Manandriana [5]. (cf. Annexe1)
Exploitations agricoles et sécurité alimentaire des ménages
Le nombre total d’exploitations en 2010 est estimé à environ 124.706 (cf.annexe5) dans la région dont 82% sont ruraux et agricoles. Les chefs de ménages sont essentiellement des agriculteurs (88,8%) et ouvriers qualifiés de l’agriculture. Sinon, ils sont des artisans et ouvriers des métiers de type artisanal (3,58%), du personnel des professions intellectuelles et scientifiques (3,06%) ; des ouvriers et employés non qualifiés d’entreprises (2,63% : Ambositra) ; ou des agents de services et vendeurs de magasins (1,85% : Ambositra) [5]. Il faut préciser que pour les ménages agricoles, les petites exploitations agricoles constituent la plupart d’entre elles (91,5%) [6]. En ce qui concerne la sécurité alimentaire, malgré le fait que la riziculture occupe la première place en terme de surface cultivée et que la majorité de la production est autoconsommée, cette région est encore déficitaire en riz de consommation. En effet, la population totale en 2010 est de 909.971 habitants nécessitant environ 230.000t1 de paddy alors que la production n’est que 192.058t de paddy soit un déficit de 37.942t. Néanmoins, une amélioration de la situation s’est produite au cours de ces dernières années puisqu’en2001, le manque à gagner a été estimé à 43.800 tonnes de paddy [5]. Par rapport à cette situation, la majorité des exploitations essaie dans la mesure du possible de diversifier leurs activités pour renforcer leur source de revenu. Ainsi, à part la diversification des cultures (cultures de rente, maraîchage,…), l’élevage constitue également une activité majeure et porteuse pour les exploitants. Dans la région, les paysans se focalisent sur l’élevage bovin extensif et semi extensif, l’élevage porcin, l’élevage aviaire, l’élevage d’ovins et de caprins, l’apiculture, la sériciculture et la pisciculture.
EAF dont la période de soudure est de trois à six mois (22%)
Cette sous classe est constituée par des:
a- Exploitations ayant une surface rizicole moyennement restreinte :
a1- Consacrant la majorité de sa surface aux techniques améliorée et avec un nombre de personne par ménage élevé (TSR3, TK1, NPM1)
a2- Consacrant la majorité de sa superficie au SRT et avec un nombre de personne par ménage moyen (TSR3, TK2, NPM2).
b- Exploitations ayant une surface rizicole très restreinte :
b1- Consacrent la majorité de sa surface aux techniques améliorées avec un nombre de personne par ménage moyen (TSR4, TK1, NPM2)
b2-Consacrant la majorité de sa surface au SRT au détriment des techniques améliorées avec un nombre de personne par ménage faible (TSR4, TK2, NPM3)
b3- Pratiquant le SRT sur la totalité de sa surface et à nombre de personne par ménage faible (TSR4, TK3, NPM3).
Ces ménages possèdent au maximum deux têtes de zébu (BV3) et la main d’œuvre familiale associée à l’entraide constituent leur principale force de travail (MO3). Le niveau de mécanisation est moyen ou faible (MAT2 et MAT3). Ayant une période de soudure beaucoup plus longue que la précédente, ces ménages diversifient également leurs activités : élevage semi-intensif de porc et de volailles ; cultures de rente et maraîchages à moyenne échelle destinés à la vente et des plantes à tubercules (manioc et patate douce) sur une superficie suffisamment grande pour que les productions puissent compléter la ration pendant les périodes de soudures.
Les contraintes d’ordre techniques
Le problème de maîtrise d’eau (1) : Pour ceux ayant des rizières sur bas-fonds, ils se plaignent surtout de l’inexistence de barrage qui leur empêche de gérer l’eau suivant leur besoin ou l’existence de certaines rizières très submergées d’eau (« mandrevo »). Ceux possédant des rizières en terrasse sur les pentes se plaignent à leur tour du manque d’eau ou l’obligation pour d’autres d’attendre la pluie. Ces situations les exposent soit à l’inondation soit à la sécheresse à un certain moment du cycle et ce qui n’est pas du tout favorable au SRI. La difficulté pour la maîtrise de la technique (2) : en SRI, il y a beaucoup d’exigence (repiquage de jeune plant de 8jours, gestion d’eau, surveillance fréquente, …) et les paysans hésitent de le faire par peur de ne pas pouvoir bien accomplir toutes ces exigences et d’échouer.
Les critères de classification
La totalité de la surface rizicole cultivée, le nombre de personne par ménage et les techniques d’exploitation utilisées ont été retenus comme étant les principaux critères permettant de caractériser les exploitations agricoles du fait qu’ils influent directement sur la sécurité alimentaire en riz des ménages. En effet la plupart des analyses sur la sécurité alimentaire se base sur l’appropriation des terrains à cultiver qui est le premier capital des paysans [9]. Et en dehors de la production rizicole qui est étroitement liée à la surface cultivée et aux techniques utilisées, la taille des ménages a également une influence directe sur leur situation alimentaire [14]. Les autres ne sont que des critères secondaires liés à ces critères primaires mais qui ne sont pas du tout négligeable. En effet, l’affectation des mains d’œuvre est liée à la superficie et au nombre de personne par ménage et la possession des bovidés et des matériels liés à la capacité de production qui elle-même dépend de la surface et de la technique.
Comparaison économique des pratiques paysannes
Après avoir comparé la performance économique des trois systèmes de riziculture, on en déduit que c’est le SRA qui est le plus prometteuse puisque non seulement le travail et les investissements sont mieux valorisés mais la production est moyennement élevée. Par rapport au SRI, cette situation s’explique par le fait que même s’il est très productif, il est vorace non seulement en intrant mais aussi en mains d’œuvres. En effet, même si les semences sont très réduites, les dépenses en fertilisant sont considérables puisque c’est l’une des conditions de réussite de ce nouveau système. De plus, la préparation du sol et le repiquage doivent être très soignées et le sarclage est beaucoup plus fréquent, tous cela nécessite beaucoup plus de mains d’œuvres d’où un coût de production élevé minimisant le bénéfice [23]. Par rapport au SRT qui ne demande ni beaucoup d’intrants ni beaucoup de mains d’œuvre, la situation est plutôt expliquée par la faible productivité de ce système par rapport au SRA. En effet, un faible investissement ne peut générer que de faible production [23]. Cette étude comparative permet donc d’affirmer que du point de vue rentabilité économique, le SRA et le SRT représente les pratiques rizicoles les plus convenables aux paysans [16]. Et si on suivait cette logique, il ne vaut pas la peine pour les paysans d’adopter la technique SRI que si la valeur d’1HJ est hautement supérieure aux deux systèmes et le prix de revient est nettement inférieur. Mais le problème c’est que même à profit élevé, le SRA et le SRT ne résolvent pas le problème de sécurité alimentaire des ménages à surface exiguë qui est le cas de la majorité des exploitants dans la zone d’étude. Les paysans n’ont donc pas le choix, ils devront opter pour le SRI pour atteindre le défi de sécurité alimentaire en riz des ménages et cela quelques soit le coût. En effet, le SRI s’accorde au problème des petits agriculteurs qui souffrent de l’exiguïté de leur surface agricole car l’intensification leur est impérative s’il n’y a pas de possibilité d’extension de la surface pour augmenter la production [11]. Par contre, les gros propriétaires terriens pourront choisir le SRA puisqu’ils ont suffisamment de terre et ne sont pas confrontés aux problèmes de soudure.
CONCLUSION
Cette étude au sein du CAP Malagasy FERT Amoron’i Mania nous a permis de connaître les particularités des EAF accompagnées du point de vue production rizicole. Les résultats obtenus confirment les trois hypothèses émises. En effet ; trois classes d’exploitation ont été identifiées : les EAF type1 qui sont en situation de surproduction, les EAF type2 autosuffisant en riz et les EAF type3 déficitaires en riz. En ce qui concerne les communes d’interventions ; Miarinavaratra et Sandrandahy sont beaucoup plus en avance du point de vue innovations techniques et Marosoa et Ambatomarina sont moyen alors qu’Ambatofitorahana est encore loin. Cette situation est liée non seulement à la motivation des paysans mais aussi à l’importance des contraintes qui sont surtout d’ordre techniques, climatiques et économiques. Et à propos de la rentabilité économique ; la majorité des paysans choisissent les systèmes qu’ils vont adopter en fonction de la marge brute par capital investi et de la valorisation de la journée de travail. D’après les résultats ; malgré les efforts menés par les équipes CAP Malagasy dans ces communes d’interventions; le défi de sécurité alimentaire en riz des ménages accompagnés est encore loin d’être atteint puisque 79% des exploitants sont encore type3. Cette situation est surtout expliquée par la non proportionnalité de la surface cultivée avec le nombre de bouche à nourrir. Mais cela ne veut pas dire que le partenariat entre CAP-FERT et ces EAF n’a pas eu d’impact positif sur leur situation, au contraire, des améliorations ont été constatées puisque non seulement les paysans commencent à améliorer leur système d’exploitation (adoption SRA et SRI) mais aussi qu’ils essayent dans la mesure du possible de diversifier leur activité pour pouvoir affronter les périodes de soudures et tous cela grâce aux appuis et encadrement des conseillers agricoles. Seulement ; cette amélioration se fait de manière progressive et des nombreuses efforts restent à entreprendre pour que jusqu’à la fin du partenariat CAP-EAF, le taux de prévalence de l’insécurité alimentaire soit réduit au minimum et que la production rizicole et les diversifications arriveront à satisfaire les besoins de chaque ménage. Il appartient donc à l’équipe CAP Malagasy FERT Amoron’i Mania de renforcer l’appuis-conseils en SRI puisque jusqu’à maintenant, c’est le seul alternative pour doubler voire tripler la production, pour cela, il faut réagir face aux contraintes des paysans. La vulgarisation du riz pluvial et de la double riziculture là où les conditions du milieu le permettent peuvent aussi contribuer à atteindre le défi. Et l’intensification de la diversification ne doit pas être négligée surtout pour les exploitations type3 puisqu’ils contribuent de manière significative à la constitution des revenus.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. CADRE GENERAL DE L’ETUDE
I.1. La région Amoron’i Mania
I.1.1. Localisation administrative
I.1.2. L’Agriculture dans la région Amoron’i Mania
I-1-3- Exploitations agricoles et sécurité alimentaire des ménages
I.2. CAP MALAGASY/FERT
II. METHODOLOGIE DE TRAVAIL
II.1. Phase préparatoire
II.2. Phase de collecte de données
II.2.1. Echantillonnage
II.2.2. Réalisation
II.3. Phase de traitement et analyse des données
III. RESULTATS
III.1. LA TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS
III.1.1. Les EAF de type 1 ou EAF ayant une surproduction de riz
III.1.2. Les EAF de type 2 ou EAF en situation d’autosuffisance
III.1.3. Les EAF de type 3 ou EAF conjoncturellement ou chroniquement déficitaires en riz
III.1.4. Conclusion partielle
III.2. ETUDE COMPARATIVE DES COMMUNES D’INTERVENTION ET IDENTIFICATION DES CONTRAINTES
III.2.1. Comparaison des cinq communes d’interventions
III.2.2. Contraintes au niveau de chaque commune d’intervention
III.2.3. Conclusion partielle
III.3. ETUDE ECONOMIQUE DES TROIS TECHNIQUES ADOPTES PAR LES PAYSANS
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1. DISCUSSIONS
IV.1.1.Typologie des exploitants
IV.1.2. Comparaison des communes d’intervention
IV.1.3. Comparaison économique des pratiques paysannes
IV.2. RECOMMANDATIONS
IV.2.1. Par rapport à l’étude
IV.2.2. Par rapport à chaque type d’exploitation
IV.2.3. Par rapport à l’équipe CAP Malagasy
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
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