Exploitation minière et ses impacts

Exploitation minière industrielle et ses impacts

   La présence d’une mine dans une localité, constitue une opportunité pour les populations locales. En effet, elle est une source de revenus pour les ménages ruraux, aussi bien par les opportunités d’emplois que par l’augmentation de la demande de biens et services locaux. La mine, dans toutes ses phases d’exploitation (recherche, construction, production et fermeture) emploie les ressortissants des zones concernées et contribue à la réduction du chômage à travers les emplois directs permanents et temporaires relativement bien rémunérés mais également grâce aux emplois indirects créés dans la fourniture des biens et services. Toutefois ces emplois concernent principalement la main d’œuvre non qualifiée. L’exploitation minière surtout industrielle a un effet d’entraînement sur l’économie locale à travers sa demande en biens et services fournis par les entreprises locales. Ces entreprises constituées principalement de restaurants, fournisseurs de biens mobiliers et immobiliers, emploient aussi la main d’œuvre locale, amplifiant ainsi les effets positifs de l’exploitation industrielle sur les ménages (augmentation de revenu). MARADAN et al. (2011), estiment que l’exploitation industrielle de l’or génère près de 9000 emplois directs et 27000 emplois indirects et fait ainsi vivre près de 300’000 personnes. Ils évaluent à plus de 90 % des employés, le nombre de Burkinabè travaillant dans ces mines et à environ 33 % les originaires des zones minières. L’essor du secteur minier constitue une source importante de création d’emplois et, par conséquent, d’amélioration des moyens d’existence des populations des zones minières. Outre l’emploi, les populations qui ont été directement impactées par l’installation des mines industrielle, soit par la perte de leurs champs ou de leurs logements, sont indemnisées financièrement en fonction du rendement du milieu et de la superficie qu’ils possédaient pendant un certain nombre d’années (variant de 3 à 6 ans). Ces revenus devraient permettre à ces derniers, d’assurer leurs moyens de subsistance à un moment donné et de diversifier leurs sources de revenus en investissant dans les activités agricoles et non agricoles. THUNE (2011), dans une étude sur la commune rurale de Kalsaka, a montré que, sur un échantillon de 28 agriculteurs indemnisés, 16 se sont reconvertis en d’autres activités génératrices de revenus. Certains avaient aussi investi dans l’achat de bétail afin de constituer des unités de culture attelée, ou de nouveaux outils modernes.

Définition des concepts de base

   Le code minier du Burkina distingue l’exploitation minière industrielle de celle artisanale. En effet, l’exploitation minière industrielle est l’ensemble des opérations qui consistent à extraire et concentrer des substances minérales et à en récupérer les produits marchands pour en disposer en utilisant des méthodes et procédés modernes et fortement mécanisées dans la chaine des opérations. Quant à l’exploitation minière artisanale, elle renvoie à toute opération qui consiste à extraire et à concentrer des substances minérales et à en récupérer des produits marchands pour en disposer, en utilisant des méthodes et procédés traditionnels et manuels. Elle n’utilise pas d’équipements, ni d’énergies mécaniques et n’est pas fondée sur la mise en évidence d’un gîte ou d’un gisement. Dans le cadre de la présente étude, cette définition englobe aussi l’orpaillage. Outre ces deux concepts, la présente étude traite également des moyens de subsistance. Un moyen de subsistance est un moyen de gagner sa vie. Il englobe les capacités, les ressources, les revenus et les activités des agents économiques, nécessaires pour assurer les besoins de la vie (CHAMBER et CONWAY, 1992). LALLOGO (2016), les définit comme l’ensemble des aptitudes, des atouts (naturels, physiques, humains, financiers, sociaux et spirituels) et des activités nécessaires pour pouvoir subsister. Dans le cadre de cette étude, elle représente l’ensemble du capital de production (terre, pâturage, site minier), des activités agricoles (agriculture, élevage, foresterie, etc) et non agricoles (exploitation minière, commerce, artisanat, main d’œuvre salariale, etc).

Sources de moyens de subsistance

   Les résultats révèlent que dans l’ensemble de la population étudiée, très peu tirent leurs moyens d’existence, d’une seule activité. L’agriculture et l’élevage constituent les principales sources des moyens d’existence dans la Province de l’Oudalan, tandis que pour celle du Yatenga, ce sont l’agriculture, l’élevage et l’exploitation artisanale de l’or. Avec les variations climatiques (notamment la sécheresse), ces dernières années, les moyens d’existence des populations rurales se sont fortement réduits. Selon THUNE (2011) et THIOMBIANO et al., (2012), cette réalité fait que les ménages ruraux connaissent fréquemment des périodes de soudure et la pratique de l’agriculture à elle seule ne pouvait plus subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. La recherche de nouvelles sources de revenus devient alors nécessaire à leur survie. Ce qui explique le fait que les communautés de l’Oudalan (Peulh, Bellah, Sonraï, etc) qui vivaient principalement de l’élevage, sont devenues des agropasteurs et les communautés du Yatenga (mossé) tendent à combiner l’agriculture, l’élevage et l’exploitation traditionnelle de l’or, comme moyens de subsistance. Cette diversification des sources de moyens de subsistance, serait une stratégie pour une résilience à la sécheresse. DOWING et al. (1997) ont montré que l’adaptation des agriculteurs et éleveurs aux changements climatiques a impliqué la diversification et l’intensification de l’utilisation des ressources naturelles. Les résultats mettent surtout en exergue, l’importance de l’orpaillage comme moyens de subsistance, surtout dans la Province du Yatenga. L’exploitation artisanale de l’or a permis la diversification des activés rurales. MARADAN et al. (2011) estime qu’elle est une activité au même titre que l’agriculture et l’élevage et contribue énormément aux revenus des populations rurales.

Perception de l’évolution des collaborations sociales

   En ce qui concerne l’évolution des collaborations sociales dans les deux provinces, la majorité des enquêtés a soutenu qu’au cours des dix dernières années leurs types de collaboration demeurent inchangés. Toutefois, dans les départements de Gorom-Gorom et de Oursi (dans la province de l’Oudalan) environ 25 % des enquêtés ont trouvé que leurs types de collaboration ont changé au cours de ces dernières années. Ces derniers affirment aussi que leurs conditions de vie se sont dégradées avec l’implantation de la mine, ce qui a entrainé l’individualisme et chacun ne cherche que pour soi-même. « Si tu n’as pas pour soi-même, comment pourras-tu aider les autres ? Avant il y avait l’entraide mais sans travail on ne peut plus le faire » (I. A 65 ans, Habitant du village Essakane site, 2/12/2016). En effet, le projet minier de Essakane a entraîné le déplacement de plus de 2558 ménages (11545 personnes) (OREZONE et ESSAKANE SA, 2008) et cela expliquerait cette perception des changements des réseaux sociaux. Les ménages déplacés n’ont plus le même voisinage, les mêmes habitudes et collaborations d’antan. Cependant, dans la zone de Kalsaka (province du Yatenga) où il y a eu l’exploitation industrielle, très peu de personnes ont indiqué un changement de leur collaboration sociale. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que l’installation de la mine n’a pas engendré trop de déplacement et de relogement de population. Selon AMARA MINING (2015), le projet minier de Kalsaka a engendré le déplacement et le relogement de seulement trois (03) ménages.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : REVUE DE LITTERATURE
I.1. Aperçu sur le cadre juridique et institutionnel, et l’importance de l’exploitation minière au Burkina Faso
I.2. Exploitation minière artisanale et ses impacts
I.3. Exploitation minière industrielle et ses impacts
I.4. Définition des concepts de base
CHAPITRE II : SITES ET METHODE DE RECHERCHE
II.1. CHOIX DU THEME ET DES SITES D’ETUDE
II.2. PRESENTATION DES SITES D’ETUDE
II.2.1. Province de l’Oudalan
II.2.1.1. Milieu physique
II.2.1.2. Milieu humain
II.2.2.Province du Yatenga
II.2.2.1. Milieu physique
II.2.2.2. Milieu humain
II.3. METHODE DE RECHERCHE
II.3.1 Recherche documentaire
II.3.2 Echantillonnage
II.3.3 Conception des outils
II.3.4 Collecte des données
II.3.5.Traitement et analyse des données
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 RESULTATS
III.1.1. Caractéristiques socio-économiques de l’échantillon d’étude
III.1.2 Description des activités principales et secondaires des deux provinces
III.1.3 Sources des moyens de subsistance des enquêtes
III.1.4 Principale source de revenus des enquêtes
III.1.5 Perception de l’influence de l’exploitation minière sur les conditions de vie des ménages enquêtés
III.1.6 Perception de l’évolution future des conditions d’existence
III.1.7 Perception de la dynamique des collaborations sociales
III.2 DISCUSSION
III.2.1. Sources de moyens de subsistance
III.2.2 Sources de revenus
III.2.3. Perception de l’influence de l’exploitation minière sur les conditions de vie des ménages enquêtés
III.2.4. Perception de l’évolution des collaborations sociales
CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS

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