Exploitation laitière dans deux grandes fermes

Le premier Objectif du Millénaire pour le Développement est d’éliminer l’extrême pauvreté et la faim. La majorité des paysans malgaches souffrent encore d’une malnutrition malgré la diversification de leurs activités. L’élevage laitier a été pratiqué par les paysans malgaches depuis plusieurs années et constitue une source de revenu permanente pour les producteurs laitiers. Comme le lait est un aliment complet, elle contribue à l’amélioration de la ration alimentaire ; c’est pourquoi l’OMS préconise une consommation de 60 litres de lait par personne par an (PLEURDEAU, 2009). A Madagascar, la politique nationale pour la filière lait vise à augmenter de 50% la consommation moyenne nationale de 5l/Hab/an à 7,5l/Hab/an en 5 ans (MAEP, 2008). Le but est d’atteindre une production nationale estimée à plus de 181 millions de litres en 2012. RABEFENOMANANTSOA (2009), affirmait que la production laitière est évaluée à 50 millions de litres par an correspondant à environ 35% des besoins alimentaires. Parmi les zones productrices de lait, la région Vakinankaratra, possédant des potentialités favorables à la production laitière quant à son environnement physique, social, économique et technique, produit plus de la moitié de la production laitière nationale (RABEMANAMBOLA, 2007). Selon KASPRSYK en 2008, sa production laitière mensuelle est estimée entre 300 000 et 325 000l de lait. Ce qui classe cette zone parmi les plus fortes productrices de la région (RARIVOARIMANANA, 2010). Cette production est assurée par les éleveurs laitiers de la région et les grandes fermes comme TOMBONTSOA et FIFAMANOR. Depuis longtemps, la filière lait à Vakinankaratra est instable à cause de la production saisonnière. A partir de 2009 et suite à la fermeture de l’industrie TIKO qui représentait plus de 50% du marché, la filière lait a été désorganisée.

Les potentialités des grandes fermes 

Typologie des vaches 

La classe 3, qui représente les vaches très performantes, constitue une idéale dans la typologie. Elle est caractérisée par une production laitière maximale avec un maximum du nombre de mois de traite. Concernant l’âge, le rang de lactation et l’intervalle de vêlage, l’idéal est d’avoir des vaches qui ne sont pas très jeunes ni trop âgées, ainsi qu’un rang de lactation et intervalle de vêlage moyens.

Parmi les vaches considérées dans la typologie, Tombontsoa a représenté les 32,5% de l’effectif total des vaches avec les 52 têtes et Fifamanor les 67,5% avec 108 têtes. A cet effet, dans toutes les classes, le pourcentage de représentation de Fifamanor est toujours supérieur à celui de Tombontsoa.

Pour les deux fermes, les classes des vaches peu performantes et moyennement performantes prédominent avec des pourcentages respectifs de 38% et 33%. Dans la classe des vaches peu performantes, le taux de représentation de Tombontsoa (42%) est supérieur au taux de représentation de Tombontsoa dans la typologie (32,5%). Pour Fifamanor, ce taux est de 59% contre 67%. A cet effet, une augmentation de 9,5% est observée dans la participation de Tombontsoa dans la formation de la classe des vaches peu performantes. Par contre pour Fifamanor, une diminution de 8,5% de participation a été observée dans cette classe.

Pour la classe « moyennement performantes », le pourcentage de représentation pour les deux fermes sont respectivement de 40% et 60% pour Tombontsoa et Fifamanor. Une augmentation de 7,5% a été observée pour la première et une diminution de 7% pour la deuxième.

Ces situations expliquent alors que la majorité des vaches des deux fermes est constituée des vaches peu et moyennement performantes. L’augmentation ou la diminution du taux de participation de chaque ferme dans les classes, par rapport à sa participation dans la typologie, a permis d’apprécier les différences entre les deux fermes. Pour Tombontsoa, une augmentation de participation a été toujours observée dans les classes peu performantes et moyennement performantes. Plus la classe s’améliore, plus la participation de Tombontsoa diminue. Par contre pour Fifamanor, une diminution a été constatée.

La classe « très performantes » est la moins représentée de toutes les classes (29%). Tombontsoa a représenté les 13% des vaches de cette classe et Fifamanor les 87%. Dans cette classe et par rapport au taux de participation dans la typologie, une diminution de 19,5% a été observée pour Tombontsoa et une augmentation de participation de 19,5% a été observée pour Fifamanor. Ainsi les vaches de Fifamanor prédominent dans la classe « très performantes » La majorité des vaches des grandes fermes sont constituée des vaches peu et moyennement performantes et la ferme Tombontsoa a participé largement à la formation de ces deux classes. Concernant la production laitière des vaches et selon l’étude de la courbe de lactation menée à Tombontsoa en 2006, l’âge de la mère au moment de vêlage le plus approprié est celle située entre 5 et 6 ans (ANDRIANARISON, 2006). En 2012, pour Tombontsoa et Fifamanor, la plupart des vaches dans la classe « très performantes » ont un rang de lactation entre 2 et 4 .

Indice de renouvellement du cheptel 

La détermination du taux de renouvellement est nécessaire pour apprécier l’avenir du cheptel laitier. Pour les grandes fermes, depuis 2010, l’indice de renouvellement du cheptel est toujours supérieur à 100%. Comme ces indices sont supérieurs à 80%, le taux d’accroissement du troupeau est normal et compris entre 3 et 4% (MCDRF, 1991). Il s’agit alors d’un troupeau qui se renouvelle bien. En comparaison avec les autres producteurs laitiers de la Région Vakinankaratra et selon l’étude menée par ANDRIANALISON en 2003, dans les Districts d’Antsirabe I, Antsirabe II et Antanifotsy, pour les producteurs laitiers de ces trois Districts, cet indice est respectivement de 76,9%; 68,8% ; 77,8%. A cet effet, les grandes fermes possèdent encore leur potentialité surtout ceux qui œuvrent particulièrement à la vulgarisation des races améliorées comme Tombontsoa et Fifamanor pour assurer l’avenir de la production laitière de Vakinankaratra.

Il est à noter que le pourcentage de naissance des veaux et des velles pour les grandes fermes est respectivement de 50% durant les trois dernières années.

Production laitière 

La production de Tombontsoa est inférieure à celle de Fifamanor compte tenu du nombre des vaches traites. Mais il est constaté que si l’effectif de Tombontsoa est 2,58 fois moindre que Fifamanor, la production de cette dernière est 3,4 fois plus que la première. Ce qui confirme à la fois que Fifamanor possède beaucoup plus de vaches très performantes.

Pour Fifamanor, les vaches produisent plus de 500l de lait par mois, et il y a des vaches qui produisent jusqu’à 40,8l par jour (maximum en 2012).

Contrairement au cas de la majorité des producteurs laitiers du Vakinankaratra, l’évolution de la production mensuelle des deux fermes montre que la production augmente à partir du mois de juin, mois par lequel les fourrages produits pendant la saison pluvieuse sont épuisées. C’est à partir de ce moment que les paysans, qui ne pratiquent pas la culture fourragère de contresaison, ont du problème à l’affouragement des vaches et leurs productions diminuent alors que le prix du litre commence à être intéressant en cette période. Pour FIFAMANOR, à partir de ce mois, les vaches sont rationnées avec des fourrages de contre saison d’où l’augmentation de la production durant cette saison sèche.

L’existence de plusieurs box de séparation a permis également à Fifamanor de mieux gérer la productivité par tête des vaches. Il y a des box spéciaux pour les vaches très performantes qui sont toujours traitées en premier. De plus, le contrôle journalier de la production de chaque vache a permis de connaître leur état ainsi que leur santé et de prendre à temps les mesures adéquates.

Pour les trois années et par rapport à la saison pluvieuse, la production laitière de la ferme Tombontsoa a augmenté durant la saison sèche. Cette augmentation est surtout due au changement de la ration de base des vaches qui commencent à être rationnées avec de l’ensilage. Contrairement au cas de la Fifamanor, cette augmentation n’est pas maintenue et n’est pas continue à cause de la non pratique de la culture de fourrage de contre saison. Néanmoins, une amélioration de la production a été observée en 2012 par rapport aux deux années précédentes pendant cette période.

Pour Tombontsoa, le contrôle de la production laitière a été effectué toutes les deux semaines et l’insuffisance des box de séparation a surement des impacts sur la performance individuelle des vaches surtout pour celles qui sont en fortes productivité.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MATERIEL
1.1.1. Justification du choix du thème
1.1.2. Justification du choix des institutions dans le Vakinankaratra
1.2. METHODES
1.2.1. Démarches de vérification communes aux hypothèses
1.2.2. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse 1
1.2.3. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse 2
1.2.4. Démarche de vérification spécifique à l’hypothèse 3
1.2.5. Limite de l’étude et chronogramme de réalisation des activités
II. RESULTATS
2.1. LES POTENTIALITES DES GRANDES FERMES
2.1.1. Les reproductrices des grandes fermes
2.1.2. Indice de renouvellement du cheptel
2.1.3. Production laitière
2.1.1. Productivité des vaches
2.1.2. Conduite d’élevage
2.2. COMMERCIALISATION DE LAIT, PRODUITS LAITIERS ET ANIMAUX DES GRANDES FERMES
2.2.1. Commercialisation du lait et des produits laitiers
2.2.2. Commercialisation des animaux
2.3. SIMULATION DE LA SITUATION FUTURE DES GRANDES FERMES
2.3.1. Evolution du cheptel laitier
2.3.2. Investissements
2.3.3. Charges
2.3.4. Production
2.3.5. Stocks d’animaux
2.3.6. Solde intermédiaire de Gestion
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1. DISCUSSIONS
3.1.1. Les potentialités des grandes fermes
3.1.2. Commercialisation de lait, des produits laitiers et animaux
3.1.3. Calcul économique
3.2. RECOMMANDATIONS
3.2.1. Potentialités des grandes fermes
3.2.2. Commercialisation
3.2.3. Economie de la ferme
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ANNEXES

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