Exploitation et régénération naturelle des espèces les plus utilisées par la population riveraine du corridor ANDRINGITRA-IVOHIBE

Madagascar présente une richesse exceptionnelle en espèces végétales et animales ainsi qu’une diversité des écosystèmes. Le taux d’endémisme spécifique des plantes malagasy peut être cinq fois plus élevé que celui d’Afrique de l’Est, ce pourcentage porte également sur les genres et les familles. Ainsi huit (8) familles et 310 genres sont endémiques de Madagascar (Mittermeier et al, 1994). En 1974, Guillaumet classe de ce fait Madagascar comme un « sanctuaire de la nature », à cause de ce taux d’endémisme élevé (plus de 90%).

Cependant, le pays subit une véritable spirale de dégradation de ses ressources naturelles. Cette dégradation de l’environnement, dont le centre de gravité tourne autour de l’être humain à la recherche incessante d’un développement sur tous les plans, résulte d’un mode de gestion défavorable et irrationnelle des ressources naturelles. Les traits dominants de cette situation se caractérisent par un déséquilibre écologique alarmant et une réduction du potentiel de production.

Conscient de cette dégradation, au Sommet de la Terre à Durban en 2003, Madagascar s’est engagé à augmenter la surface des aires protégées jusqu’à 6.000.000 ha. Ceci nécessite l’intégration des autres reliques forestières dans la liste des Aires protégées. Par ailleurs, la mise en œuvre de la Vision Durban sera concrétisée à travers la mise en place du Système d’Aires Protégées de Madagascar (SAPM) selon l’article 8 alinéa a et f de la Convention sur la Diversité Biologique et selon la définition de l’aire protégée de l’UICN (Commission SAPM, 2006). Le corridor forestier Andringitra-Ivohibe dont la formation climacique est plutôt dominée par la forêt Dense Humide Sempervirente de Moyenne Altitude (Humbert, 1955, Faramalala et al., 1999) fait partie alors de ce projet, d’où son intégration dans le système des aires protégées de Madagascar ou SAPM est un objectif à atteindre.

LES ESPECES SELECTIONNEES POUR UNE ETUDE ECOLOGIQUE

RESULTATS DE LA SELECTION

Sept espèces floristiques endémiques, exceptée de Weinmannia bojeriana qui est native de Madagacar sont très utilisées par les paysans avec un indice d’utilisation supérieur à 1. En confrontant les différentes informations concernant chacune de ces espèces et en appliquant les critères de sélection (indice d’utilisation, nombre et types d’usage cités par les paysans), ces espèces ont été sélectionnées pour une étude écologique. Elles nécessitent un suivi écologique et une stratégie de gestion urgente.

CARACTERISTIQUES ACTUELLES DES VEGETATIONS

Six types d’habitat ont été identifiés en tenant compte de la dynamique de la végétation (formation primaire et secondaire), du degré d’anthropisation (intact, faible, moyen ou fort) et de caractéristique floristique (espèces dominantes) :
✔ Forêt primaire relativement intacte sur sol ferralitique (A),
✔ Forêt primaire moins anthropisée sur sol ferralitique (B),
✔ Forêt primaire moyennement anthropisée sur sol périodiquement inondé (C),
✔ Forêt primaire fortement anthropisée (D),
✔ Savoka arborée à dominance de Weinmannia bojeriana (E).
✔ Savoka arborée à Harungana madagascariensis (F).

Caractéristiques floristiques

Composition et richesse floristique
La majorité des espèces cibles se trouvent le plus fréquemment dans les formations primaires dont le dégré d’anthropisation est encore faible ou relativement nul qui sont respectivement la forêt primaire peu anthropisée et la forêt primaire relativement intacte. Les espèces Weinmannia bojeriana et Harungana madagascariensis se rencontrent le plus fréquemmment dans les formations secondaires tandis que les autres espèces cibles dans les formations primaires . Dans les formations primaires, Lauraceae, Rubiaceae, Euphorbiaceae, Myrtaceae, Bignoniaceae sont les familles les plus fréquentes. Les espèces fréquentes sont généralement Chrysophyllum boivinimum, Cryptocarya acuminata, Ocotea cymosa, Phyllarthron madagascariensis. La majorité des espèces et familles sus citées sont caractéristiques de forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude. En effet, Euphorbiaceae, Rubiaceae, Myrtaceae, Chrysophyllum sont les taxa caractéristiques de la forêt dense humide (Koechlin et al., 1974). Mais la présence ou l’abondance des individus des plantes herbacées comme les Gingibéraceae (Aframomum angustifolium) confirme la fragmentation et l’ouverture de la canopée dans les forêts primaires moyennement et fortement anthropisées. Dans les formations secondaires, la prédominance d’un seul taxon est très remarquable. Au sein du savoka à Weinmannia bojeriana, c’est la famille de Cunnoniaceae représentée par Weinmannia bojeriana qui est la plus fréquente. Dans le savoka à Harungana madagascariensis, la fréquence des individus de Harungana madagascarienesis est évidemment très élevée. L’abondance est individus appartenant aux familles des Asteraceae et Gingiberaceae témoignent qu’elle est une formation ouverte.

POLLINISATION ET DISPERSION DES DIASPORES 

Durant le séjour sur terrain d’Août en Septembre la plupart des espèces étaient à l’état végétatif à l’exception de Bridelia tulasneana qui était en floraison et fructification. Des abeilles (Apis mellifera) ont été observées sur les fleurs de cette espèce et permet de prédire que la pollinisation de Bridelia tulasneana est du type entomophile.

Sur terrain, sur pied de Bridelia tulasneana en frutification, des oiseaux frugivores (Hypsipetes madagascariensis) qui consomment les fruits de cette plante ont été observés, des individus de régénération se trouvent éloignés de la plante mature. Le mode dissémination de diaspore, chez cette espèce, est donc supposé zoochore. D’après les observations des riverains, la barochorie est également possible mais la germination a bien seulement des conditions particulières.

Chez Ocotea cymosa, plusieurs individus de régénération de petite taille (0<h<1cm) ont peuplé autour d’un pied adulte (Dhp=10 cm) d’un rayon de 10 à 20 m. Le mode de dispersion de graines de cette espèce est peut être donc barochore. D’après les riverains et les pépiniéristes locaux, les lémuriens (Varecia variegata variegata) consomment le fruit de Ocotea cymosa, il y a dans ce cas la possibilité de zoochorie.

Concernant la dissémination de Dalbergia monticola, le fait de trouver les régénérations autour d’un pied mère d’un rayon de 20 m environ indique que le mode de dissémination des diaspores de cette espèce de bois précieux est barochorie. La zoochorie est aussi possible.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
1- PROBLEMATIQUE
1.1- CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1.2- PROBLEMES
1.3- HYPOTHESES
1.4- OBJECTIFS DE L’ETUDE
1.4.1. Objectif global
1.4.2. Objectifs spécifiques
2- METHODOLOGIE
2.1- ENQUETE ETHNOBOTANIQUE
2.1.1. Définition de population d’enquête
2.1.2. Elaboration projet de questionnaire
2.1.2.1. Choix du type d’enquête
2.1.2.2. Types de questions
2.1.2.3. Différentes parties du questionnaire préliminaire
2.1.2.4. Pré-enquête
2.1.2.5. Modifications apportées sur le questionnaire préliminaire
2.1.3. Enquête proprement dite
2.1.4. Analyse des données de l’enquête éthnobotanique
2.1.4.1. Analyse descriptive des données
2.1.4.2. Calcul de l’indice d’utilisation
2.1.4.3. Définition des espèces pour une étude écologique
2.1.5. Discussions des enquêtes éthnobotaniques
2.2. ETUDES STRUCTURALES DES VEGETATIONS
2.2.1. Type et unité d’échantillonnage
2.2.2. Techniques de relevés et analyses des données
2.2.2.1. Etude de la structure floristique
2.2.2.2. Analyse de la structure floristique
2.2.2.3. Etude de la structure verticale
2.2.2.4. Analyse structurale verticale
2.2.2.5. Etude de la structure horizontale
2.2.2.6. Analyse de la structure horizontale
2.2.3. Analyse de la flore associée
2.2.4. Discussions de l’étude des habitats
2.3. ETUDE DE LA REGENERATION NATURELLE ESPECES CIBLES
2.3.1. Phénologie
2.3.2. Dissemination naturelles
2.3.3. Potentiel de régénération
2.3.4. Analyse des données de la régénération naturelle
2.3.4.1. Taux de régénération
2.3.4.2. Structure démographique
2.3.4.3. Variation de la répartition des stades de développement suivant les paramètres pédologiques et floristiques
2.3.5. Discussion de l’étude de régénération naturelle
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS
1- INFORMATIONS SOCIO-ECONOMIQUES DES MENAGES
2- UTILISATIONS DES ESPECES ET DES FORETS
2.1. UTILISATIONS DES ESPECES
2.1.1. Bois de chauffe
2.1.2. Construction des maisons et des cases
2.1.3. Bois d’œuvre
2.1.4. Confection de manche d’outils
2.1.5. Délimitation ou clôture
2.1.6. Usage médicinal
2.1.7. Usages alimentaires
2.1.8. Usages artisanaux
2.2. UTILISATIONS DES FORETS
2.2.1. Tavy
2.2.2. Elevage extensif
3. LES ESPECES SELECTIONNEES POUR UNE ETUDE ECOLOGIQUE
3.1. RESULTATS DE LA SELECTION
3.2. CARACTERISTIQUES ACTUELLES DES VEGETATIONS
3.2.1. Caractéristiques floristiques
3.2.1.1. Composition et richesse floristique
3.2.1.2. Diversité floristique
3.2.2. Structure verticale
3.2.3. Structure horizontale
3.2.3.1. Distribution des arbres par classe de diamètre
3.2.3.2. Caractéristiques dendrométriques
3.3. ESPECES ASSOCIEES AUX ESPECES CIBLES
4- SYSTEME DE REPRODUCTION DES ESPECES CIBLES
4.1. PHENOLOGIE
4.2. POLLINISATION ET DISPERSION DES DIASPORES
4.3. REGENERATION NATURELLE DES ESPECES CIBLES
4.3.1. Taux de régénération
4.3.2. Structure démographique
4.3.3. Test d’indépendance entre le stade de développement et les facteurs écologiques
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET STRATEGIE DE CONSERVATION
1- DISCUSSIONS
1.1. DONNEES DE L’ENQUETE ETHNOBOTANIQUE
1.1.1. Utilisations des produits forestiers
1.1.2 Consommation de produits ligneux
1.2. DONNEES STRUCTURALES
12.1. Données structurales floristiques
1.2.2. Données structurales spatiales
1.3. DONNEES DE REGENERATION NATURELLE
1.4. DISCUSSIONS DES HYPOTHESES
2- STRATEGIES DE CONSERVATION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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