GENERALITES
De nos jours, la majorité de la population malgache demeure dans la pauvreté ce qui pose une grande difficulté sur le plan économique du pays. Cette situation a été largement aggravée par la crise politique, provoquée en 2009 par un coup d’État, qui perdure aujourd’hui et dont les répercussions pèsent sur la population : selon le Bureau International du Travail (BIT), Le taux de chômage à plus de 50% à Madagascar ; plus de 200 000 emplois ont été supprimés rien que dans la capitale, Antananarivo. L’économie en dépression due à la crise politique qui perpétue actuellement, constitue la principale raison de l’augmentation de ce taux de chômage. L’État a très nettement réduit les budgets consacrés à l’éducation et à la santé. La plupart des chômeurs à Madagascar sont des jeunes. C’est dans ce contexte que les enfants malgaches et leurs familles doivent vivre ou plutôt survivre. Le pourcentage de la population vivant sous le seuil de pauvreté a explosé, passant de 75,3% en 2010 à 81% en 2012 , pour atteindre actuellement 92%, soit 9 Malgaches sur 10. Sur la base de cet indicateur, Madagascar est aujourd’hui le pays le plus pauvre du monde.
Cette dégradation socio-économique met les enfants en situation de privation critique et viole leurs droits fondamentaux, à travers le manque d’accès à la nourriture, à l’éducation et aux soins ; vu que leurs parents n’ont pas les moyens nécessaires pour subvenir à leurs besoins. C’est ainsi que ces enfants sont obligés de travailler pour aider leurs familles dans le but de diminuer les charges familiales.
Ce contexte délétère de crise se reflète aussi dans le niveau élevé de la violence, au sein de la structure familiale, notamment envers les mineurs, et qui s’accompagne d’une impunité des auteurs d’abus et autres maltraitances sur enfant. Les conditions de vie des Malgaches ne dépendent que du bon vouloir des adultes. Ainsi, le retour à la stabilité politique sera un premier pas vers une possible amélioration de la situation des enfants, mais il faudrait aussi une prise de conscience de la société malgache : ses enfants sont en train d’être sacrifiés, alors qu’ils représentent l’espoir d’un avenir meilleur pour l’île. Cela dit une liaison entre la pauvreté et esclavage moderne à Madagascar, comme ceux qui travaillent dans les mines ou comme domestiques chez des particuliers. Ces enfants sont de plus en plus victimes de la traite .
LA MULTIFORME DE L’EXPLOITATIONS DES ENFANTS
Après sept années de crises à Madagascar, les enfants sont de plus en plus maltraités. Les Malgaches sont en face de difficultés économiques, manque d’instruction, et l’analphabétisme. Par conséquent, nombreuses sont les formes d’exploitations qui apparaissent telles que le service domestique. L’emploi des enfants comme domestique est devenue un phénomène courant, pour ces jeunes travailleurs c’est un moyen rapide d’obtenir de l’argent et de subvenir à leurs besoins personnels ou familiaux.
Présentation de la commune rurale de Mahitsy
Historique
D’après la légende, c’était le roi Andrianampoinimerina qui a donné le nom de Mahitsy car le passage à Mahitsy était le meilleur raccourci « Mahitsy eto » pour relier la colline environnante. La plupart des groupes ethniques résident dans la commune, ainsi que les étrangers comme les chinois, les indiens, les français. Ils émigrent également presque toute l’année. La commune est un lieu stratégique du point de vue communications et relations commerciales.
Localisation et délimitation géographique de la commune rurale Mahitsy
Suivant la délimitation administrative, la commune rurale Mahitsy se situe dans la région Analamanga et le District d’Ambohidratrimo. Les Communes rurales voisines sont :
– Au Nord : Commune rurale Antanetibe Mahazaza et Ambohimanjaka
– Au Sud : commune rurale Antambolo et Ambohimasina
– A l’Est : Commune rurale Anosiala
– A l’Ouest : Commune rurale Mananjara et Ampanotokana.
Concernant la situation démographique de la commune, nous pouvons constater à partir de ce tableau que le nombre d’habitants entre 2011et 2015 a augmenté, mais le taux de natalité a diminué. Par ailleurs, le taux de croissance de la population a augmenté en l’espace d’un an. Pour la répartition de la population de la commune de Mahitsy , on peut constater que la commune rurale de Mahitsy est composée d’un grand nombre de Fokontany c’est-à-dire de trente et un (31) Fokontany. En général, la population reste active malgré leur inégale répartition dans la commune. Car, la majorité demeure groupée dans le Fokontany centre c’est-à-dire a Mahitsy ou il reste plus favorable de vivre étant donne l’éloignement qui existe entre chaque Fokontany.
Associations au niveau de la commune
Dans la commune rurale de Mahitsy, il existe différentes associations ou organisations œuvrant pour l’amélioration de la qualité de vie de la population, à travers l’écoute et l’aide en tout genre.
Nous pouvons constater des « associations paysannes » :
-VEHIVAVY FIRAISANA, FIVOMA, FITEMA 19, Association F2M 15, FIFIA 16, AVOTRA15, VONONVA, TAMAFI 14, EZAKA 22, MIANDRARIVO MIEZAKA, Association TAMBATRA.
– «ITAFA » ou « Ivotoerana Tantsoroka ho amin’ny Fampivoarana » .
« ITAFA » est une organisation œuvrant dans le secteur économique au sein des milieux ruraux dans le but d’améliorer les techniques et les systèmes utilisés par la population pour un désir de développement durable. L’ITAFA collabore à la fois avec les institutions aussi bien publiques que privées c’est-à-dire : l’Etat Malagasy, le PNUD ou Programme des Nations Unies pour le Développement, et l’ONG CITE. l’objectif est d’aider la population des localités (exemple celle de la commune rurale de Mahitsy) à améliorer les techniques de rendements et à guider les personnes ayant un projet à élaborer ou à finaliser. Les associations travaillent directement avec la masse populaire mais surtout avec les jeunes à la recherche de travail, les femmes veuves, les personnes ayant des problèmes d’handicap et enfin les personnes au chômage. Ces personnes ont principalement des idées dans les certains de projet mais aussi des personnes ayant un désir de développement au niveau financier.
Méthode d’approche se référant à l’étude de l’exploitation des enfants
Holisme selon Emile Durkheim
La complexité du phénomène « jeunes enfants travailleurs » nous a orienté à choisir l’approche holistique, qui s’intéresse aux motivations et aux pratiques sociales des individus pris d’une manière collective au sein de la société. Emile Durkheim considère que : « les faits sociaux doivent être expliqués en relation avec le groupe ou la société ». Aussi «la cause déterminante d’un fait social doit être recherchée par rapport aux faits sociaux antérieurs et non parmi l’état de conscience individuelle ». Ces principes nous amènent à choisir « le Holisme » d’Emile Durkheim qui consiste à expliquer des faits sociaux à partir du général vers le particulier. C’est-à-dire que nous ne pouvons pas analyser un comportement individuel sans considérer l’ensemble des facteurs et des éléments constitutifs du contexte social. D’où notre choix concerne sur les manifestations du travail des enfants chez les mineurs.
Le holisme est un courant pensée qui part du tout social pour expliquer les comportements, les choix, les décisions des individus d’une manière collective au sein de la société. Il considère que les faits sociaux doivent être expliqués en relation avec le groupe ou la société : « La cause déterminante d’un fait social doit être recherchée par rapport aux faits sociaux antérieurs et non parmi les états de conscience individuelle » C’est-à-dire que nous ne pouvons analyser un comportement individuel sans considérer l’ensemble des facteurs et éléments constitutifs du contexte social. Selon Durkheim toujours : « la société exerce des contraintes sur les individus au cours du processus de socialisation pour les amener à s’intégrer, à s’insérer dans le tout social et leur permettre de s’y épanouir » .
Les comportements individuels sont socialement déterminés : la société exerce une contrainte (pouvoir de coercition) sur l’individu qui intériorise (ou « naturalise ») les principales règles au sein de la société ; c’est pourquoi cette façon de prendre est appelée : « déterminisme social ». Dans notre étude concernant la protection des enfants victimes de traite, le holisme nous aide à comprendre et à analyser le phénomène social. Car pour comprendre nous nous devons étudier les influences extérieures pouvant être facteurs de ces choix. « Les actes individuels sont expliqués par la société et les normes sociales qu’elle impose à ses membres».
Le fonctionnalisme
Nous avons adopté l’approche fonctionnaliste qui suppose que « à tout élément de toute culture correspond un fonction et à toute fonction correspond un élément ». Nous allons utiliser le fonctionnalisme pour comprendre et analyser que toute pratique a pour fonction de répondre aux besoins des individus. Mais en même temps, c’est toujours la totalité de la société, et non ses éléments séparés, qui répondent aux besoins individuels. Il s’agit ici de considérer les différents facteurs qui poussent les enfants vers le milieu de travail. Cela nous permettra d’éclaircir les réalités de cet accroissement. Par ailleurs, l’environnement familial peut jouer un rôle majeur car il représente ici la société qui exerce une pression sociale sur l’individu afin d’impulser leur engagement malgré leur propre désir. Ces deux approches ont été appliquées pour mieux comprendre notre étude et les raisons qui peuvent expliquer notre problématique. Toutefois, « l’éducation et société » selon Emile Durkheim a été fortement utile pour notre étude afin d’avoir une vision de référence concernant le rôle de l’éducation ainsi que son importance dans la vie de l’homme.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1 : Présentation de la commune rurale de Mahitsy
1. : Historique
2. : Localisation et délimitation géographique de la commune rurale Mahitsy
3. : Situation démographique
4. : Activité de la population
5. : Scolarisation au niveau de la commune
6. : Associations au niveau de la commune
Chapitre 2 : Méthode d’approche se référant à l’étude de l’exploitation des enfants
1. : Holisme selon Emile Durkheim
2. : Le fonctionnalisme
Chapitre 3 : Cadre théorique de l’étude
1. : Technique documentaire
2. : Technique vivante
3. : Technique d’enquête
4. : Technique d’échantillonnage
5. : L’éducation et société selon Emile DURKHEIM
6. : Rôle de l’éducation
7. : Approche globale de l’exploitation des enfants
7.1 : Définitions
7.2 : Caractéristiques de l’exploitation des enfants
8. : Approche juridique des abus et la violence des enfants
8.1 : Définitions
8.2 : Le protocole relatif à la traite des personnes
Chapitre 4 : La manifestation de l’exploitation des enfants dans la commune
1. : L’influence parentale
2. : Impact du niveau scolaire des parents sur la scolarisation des enfants
3. : Répartition du nombre d’enfants à charge
4. : Principale activité des parents
5. : L’étendue de l’exploitation des enfants
6. : Le niveau scolaire des enfants
Chapitre 5 : Les spécificités du travail des enfants
1. : Le travail des enfants
1.1 La question de l’égalité entre homme et femme
1.2 Les différentes formes et conditions du travail des enfants
1.3 La rémunération
2. : Nouvelle forme de l’exploitation des enfants
2.1 : Le travail des enfants comme un travail à risque
2.2 : Traitement et abus
2.3 : Le travail des enfants et esclavage moderne
2.4 : En cas de maladie
2.5 : Risque physique et psychologique
3. : Lieu de résidence d’origine des enfants enquêtés
4. : Délocalisation de l’exploitation des enfants
Chapitre 6 : Application des hypothèses
1. : Les difficultés socio-économiques
2. : Le manque d’éducation
Chapitre 7 : Le recours au travail des enfants
1. : Le travail des enfants dans le temps
2. : Evolution des formes de travail des enfants
Chapitre 8 : Les suggestions
1. : Apport de la recherche et rôles des travailleurs sociaux
2. : La marche vers le travail décent
2.1 : Au niveau de la société
2.2 : Pour les acteurs sociaux
2.3 : Au niveau de la commune
2.4 : Au niveau de l’Etat
2.5 : Au niveau des enfants
3. : La mise en œuvre du travail décent en action
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Annexes