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L’environnement de l’enfant
Quelques notions usuelles
Description juridique de l’enfant
L’enfant est un citoyen en pleine formation, sa définition varie en fonction des pays.
La convention relative aux Droits de l’enfant, adoptée par l’assemblée générale des Nations Unies le 20 Novembre 1989 définit l’enfant dans son article 1er comme tout être humain âgé de 18 ans, sauf si la loi nationale accorde la majorité plus tôt.
En matière civile, selon l’article 3 de la loi 2007-022 du 20 aout 2007 relative au mariage,: la majorité matrimoniale est fixée à 18 ans révolus, c’est-à-dire que l’individu est émancipé par le mariage et jouit de tous droits de citoyenneté. Toutefois dans certains cas dans le but de la protection de la jeunesse malgache, le législateur étend la majorité civile jusqu’à 21 ans tandis que la majorité pénale est fixée à 18 ans. Exemple : l’impossibilité d’obtention de permis de conduire niveau C et plus avant cet âg e de majorité civile.
Une doctrine traditionnelle de la société Malgachequi persiste jusqu’à maintenant justifie l’importance de l’existence de l’enfant au sein de la famille. Celle-ci est justifiée par le proverbe malgache : « ny taranaka no loharanon-karena » ou « la descendance est la source de richesse. » Que vous soyez riche ou pauvre, l’essentiel c’est d’avoir le meilleur don du ciel qui est la descendance. Mieux vaut être pauvreayant des descendants au lieu d’être riche mais stérile car dans ce cas votre richesse ne vous servira à rien du tout. Cette doctrine est appuyée plus tard par une autre qui est : « ny fianarana no lova tsara indrindra » ou « la scolarisation est le meilleur héritage ».
Définition sociologique de l’enfant
Un enfant est un être humain en phase de développement morpho biologique, encore incapable de raisonner suffisamment et évolue dansun processus de socialisation conforme à son âge qui commence par les parents, la famille, les amis et la société dont cette dernière avec sa culture devient la moule qui sculptera sa personnalité.
Les phases de développement de l’enfant selon Max SIMBELL2
La période infantile
Dès la naissance, l’enfant évolue en fonction de se instincts. Il ne sent que la peur ou le plaisir, l’un de ces deux critères propulse sa réaction qui est de nature purement instinctive.
La première enfance
C’est dans ce stade que l’enfant commence à s’ident ifier par rapport à son entourage. Il sollicite avec émotivité l’attentiondes autres.
La deuxième enfance
C’est le stade de la formation de la personnalité. C’est la période de l’apprentissage de la vie en société, perception du bien et du malIl. fait beaucoup d’imagination et ne discerne pas très bien la frontière entre la réalit et la fiction. A cet âge, il y a l’apparition du complexe d’œdipe.
La troisième enfance
Le processus de socialisation accompagne l’individu tout au long de sa vie et n’est jamais définitivement achevé. Elle a pour but de permettre l’individu de suivre l’évolution du monde auquel il appartient.
A l’âge de 7 à 13 ans l’enfant est capable de mieux raisonner et dominer ses émotions. Il s’adapte un peu plus chaque jour au monde extérieur, matériel et social : ses intérêts et ses activités sont plus centrés sur lui-même mais davantage sur ce qui l’entoure. De plus, il est avide de savoir sur le savoir faire et le savoir être.
En tout, la personnalité de l’enfant se construit à partir de trois éléments qui sont l’hérédité, l’environnement social et l’éducationEt. selon la théorie de Jean Jacques Rousseau : « l’éducation de l’homme commence à la naissance », car elle est l’ensemble des influences des actions exercées et développéesscientifiquement et systématiquement par l’adulte sur l’enfant en vue de le préparer à la vie.
Evolution infantile, M SIMBELL, chap IV, p62
L’acquisition de la personnalité juridique
Le principe qui détermine l’acquisition de la personnalité juridique et qui fait de la personne physique un sujet de droit est que « la personnalité juridique s’acquiert à la naissance, l’enfant naissant vivant et viable. »
Les droits de l’enfant
Comme tout être humain l’enfant à ses propres droits pour le protéger contre tous fléaux sociaux afin de lui permettre un bon dévelopement physique, mental et social.
Les droits de l’enfant sont détaillés dans la convention internationale de 1989 dont voici les plus importants :3
– la non discrimination : les droits énoncés dans laconvention doivent être accordés à tous les enfants du monde, quels que soient leur sexe, leur race, leur couleur ou leur religion ;
– la survie et le bien être : tous les enfants ont droit à l’eau potable, à une alimentation appropriée, à un niveau de vie décent,aux soins médicaux ;
– l’éducation : tous les enfants ont le droit d’accéder à un enseignement gratuit, ils ont également droit aux loisirs et aux jeux ;
– la protection contre la guerre et la privation de liberté : s’ils ont moins de 15 ans, les enfants ne peuvent pas être enrôlés dans une armée ; aucun enfant ne peut être torturé, condamné à mort, emprisonné à vie ;
– la participation à la vie familiale, culturelle et sociale : tout enfant est libre de donner son avis sur toutes les questions qui lui concernent, de s’exprimer, de s’informer (par le biais de journaux, de la radio, de la télévision) ;
– le droit à la vie.
3 Les Droits de l’Enfant selon la Convention de 1989, Collection Microsoft ® Encarta ® 2005. © 1993-2004 Microsoft Corporation. Tous droit s réservés
Fragilité et droit
La protection de l’enfant
L’individualisation de l’enfant
La première chose à faire devra être l’octroi d’une identité civile à l’enfant afin d’éviter tous problèmes liés à son individualisatio tels que l’impossibilité de fréquenter des établissements scolaires, la privation de carte d’identité nationale, l’incapacité d’exercer des droits et devoirs de citoyenneté.
Les articles 7 et 8 de la Convention Internationale stipulent que l’enfant a droit à une identité et à la préservation de cette identité.Ainsi, la loi n°61 025 du 09 Octobre 1961 prescrit l’obligation d’enregistrement de l’enfant à l’état civil dans les douze jours à compter de la date de naissance. De même, toutes personnes qui trouvent un enfant nouveau né doit en faire la déclaration à l’officier de l’état civil du lieu de découverte dans les douze jours selon l’article 28 de la même loi.
Importance et devoir de la famille
Culturellement depuis toujours, les malgaches sont intimement liés à la famille pour la vie, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte même s’ils retrouvent leurs indépendance, l’attachement familial est un caractère inévitable pour la descendance et valable pour toutes générations.
La famille joue un rôle moteur sur l’épanouissement et l’évolution de l’enfant tant physiquement que spirituellement et socialement. Elle est donc l’engrenage central de l’éducation, c’est pourquoi la Convention de New-York fait de la famille « l’unité fondamentale de la société pour la croissance et lebien être de tous ces membres, et en particulier les enfants ».
Le Droit Positif Malgache, en particulier la loi 2007-022 relative au mariage, stipule diverses dispositions régissant les devoirs spécifiques des parents suivants :
De la direction morale et matérielle de la famille devoir de surveillance ; devoir de garde qui met à la c harge des parents une responsabilité civile en cas de dommages causés par les enfants ;
devoir de protéger la vie del’enfant ;
De l’entretien, de l’éducation et de l’instruction de l’enfant. de l’entretien (logement, habillement, soins médicaux, nourriture suffisante) ;
de l’éducation et instruction comportant l’instruction générale de base, la formation secondaire et supérieure ou professionnelle, les loisirs et l’accès aux activités artistiques, l’éducation morale assurant l’épanouissement de la personnalité.
La protection des enfants en situation difficile.
Tout le monde connait que les enfants particulièrement en situation difficile vivent dans des multiples conditions indigne de l’humanisme, de la moralité et de la sociabilité. Ils sont menacés de toutes sortes de dangers qui peuvent nuire à la vie (d’eux même et des autres).
Ils méritent alors des mesures de sécurisation particulière afin de les protéger et de préserver leurs avenirs. Le tableau suivant nous récapitule ce passage.
Les facteurs pouvant entrainer le non respect des droits des enfants
Les droits et la protection qu’on doit attribuer à l’enfant prouvent indiscutablement sa vulnérabilité et sa fragilité face aux différents phénomènes.
La pauvreté est le premier facteur car le fait de ne pas avoir de revenu suffisant face à ce monde de survie pousse l’homme à rechercher son dû hors de l’intégrité morale dont chaque individu sera auteur de son acte, plus particulièrement les enfants qui vont être souvent des victimes involontaires. Elle sera toujours impliquée car c’est l’argent qui permettra la réalisation du respect de certains droits comme le droit à la scolarisation, le droit à l’alimentation suffisante et équilibrée, le droit d’être vêtu et autres. La situation bouleversante pousse l’homme à adopter un mode de v ie qui ne plaît pas à la société mais peut être rentable à l’auteur de l’acte tel que le vol, la prostitution qui touche pas mal des jeunes et des enfants. L’adoption des caractères déviants restera pour eux la seule issue pour être acceptée dans la condition de survie.
A part la pauvreté, la maltraitance familiale occupe une place importante dans le non respect des droits de l’enfant. Celle-ci est basée sur le civisme car la plupart des ménages ne se rendent pas compte ou ignorent même’existencel de ces droits.
Notons que la maltraitance (physique ou verbale) peut entrainer des altérations physiques et/ou psychiques chez l’enfant, peut être l’originedes autres caractères déviants tels que la fugue, l’attitude d’insoumission ou d’agression rem arquable…
L’abandon sur toutes les formes expose l’enfant dan s une situation de sensibilité à tous dangers. Seul, sans conseil et sans défense, l’enfant sera vite touché par tous les maux qui sont présents dans la société : la manipulation psychologique des mauvais adultes sur toutes formes d’exploitation (sexuelle, atteinte à la pudeur, le travail…), la complicité familiale appliquée dans le domaine du professionnalisme notamment le fait d’envoyer l’enfant mendier dans la rue dans le but de participer au revenu familial.
Pour la zone urbaine de la région Analamanga, le tableau ci-dessous nous montre l’état récapitulatif des affaires traitées à la DPMPM sur la violence envers les enfants et concernant certains facteurs sociaux durant les années 2006-2007 et 2008, l’évolution est assez considérable.
Notion sur la délinquance
Généralité sur la délinquance
Définition et structure
D’après le dictionnaire Larousse/VUEF 2001, la délinquance est l’ensemble des infractions commises considérées sur le plan social.
D’après cette définition, le terme de délit a étéemplacér par l’infraction car la notion de la délinquance devrait être toujours en rapport avec al juridiction sur la condamnation, l’inculpation ou l’accusation de l’auteur de l’acte . C’est le délit commis passible de peine correctionnelle qui caractérise donc la délinquance.Pour la tranche d’âge mineur, il s’agit de la délinquance juvénile. Un délinquant est caractérisé par sa personnalitée dne pas partager la même valeur commune, exemple : si tout le monde est en ordre, il se trouve en désordre alors que si la société est en désordre, il sent l’ordre. C’est unepersonne qui a un refus considéré de la frustration de contrainte, il a besoin de satisfaction immédiate. C’est quelqu’un qui a une qualité de refus d’autorité et manque de repère avec un problème d’intériorisation des règles.
La délinquance, sentiment ou réalité ?
Nous ne devons pas définir la délinquance à partirdu type de délit ou la loi que le délit transgresse, ni de la forme que prend l’action criminelle car ce n’est que l’expression de la conscience criminelle comme réalité structurée, système spécifique des relations vécues avec le réel et avec l’environnement familial, social et humain.
La délinquance est aussi le résultat d’une attitudeintérieure que le sujet a en lui, que son vécu personnel aura forgé petit à petit et plus tard sera refoulée par des conduites agressives ou même criminelles. Comme le cas d’un petit garçon soumis à notre entretien ;
qui avait toujours été battu par son père pendant’enfancel. Celui-ci a gardé une haine profonde envers lui. Il disait que plus tard, il se révoltera contre toute figure semblable à celle de son père et pourra même l’agresser.
Ce processus est compréhensible car effectivement, l’homme interprète les sensations, il les donne du sens et absorbe les événements en fonction d’expériences antérieures accumulées depuis le plus jeune âge. Ces accumulations d’expériences en effet, conduisent l’homme à cristalliser des sentiments autour de sa situation.
La différence entre la bêtise et la déviance
Pour une bonne compréhension et afin d’éviter le risque de confusion, il est nécessaire de distinguer ce qui diffère la délinquance de la bêtise et de la déviance.
D’une manière générale, la bêtise est souvent uneéactionr attribuée à l’enfant en phase d’épanouissement morpho biologique qui n’a pas encore atteint l’âge de puberté, c’ est à dire encore incapable de raisonner et d’assim iler les normes et oriente ses réactions dans une initiative exercée de manière exprès afinde tirer de l’expérience ou de la correction (venu de soi même ou d’autrui) à être abandonner ou intérioriser selon la sensation au moment de l’acte.
La racine du mot « bête » indique une réaction instinctive animique qui fait souvent preuve d’un agissement exprès ou involontaire sans réflexion préalable. Par contre, la déviance est un écartement vis-à-vis de la norme sociale, juridique, culturelle adoptée au sein de la communauté. Une personne à caractère déviant est celui qui nie les normes et les règles sans être condamnée. Albert OGENE affirme que : « l’orientation interactionniste propose de concevoir la déviance comme un produit de la réaction sociale, elle émet dans un processus de désignation qui transforme un agissement en une infraction et fixe l’individu dans un état de contrevenant. »
D’après le passage sus mentionné, on peut en déduire en quelques sortes que la délinquance est une expression normale de la frustration alors que la déviance est ce qu’on sent normal mais qu’en fait ne l’est pas. Par contr e on ne peut pas classer une personne d’être un délinquant sans être condamnée par la, loidans ce cas il restera déviant.
Une petite notion sur le groupe : les groupes dits délinquants ont une culture spécifique comprenant des normes, des valeurs et autres adaptés au milieu où ils vivent, exemple : si pour survivre il faut voler, le vol deviendra légitime. Ceci est aussi valable pour les groupes de déviants dans certaines conditions d’adaptation à la fréquence du groupe. C’est cette fréquence qui motive l’identitéculturelle et la fierté d’appartenance des membres, ceci peut atteindre même une génération tièreen.
L’APPROCHE THEMATIQUE
Culture et civilisation dans la rue
Paramètre de vie
Habitat
La rue est une voie publique aménagée pour l’agglomération. C’est une voie de fréquentation pour les personnages de tous genres.
Dans le centre ville, elle est un lieu de commercialisation où règne l’offre, la demande et l’échange et est devenue un horizon équitable d’attraction où réside les couches défavorisées de la population.
La résidence des couches défavorisées se subdivisen deux. Dans la rue, les maisons sont en sachets ou cartons, pliable le jour et extensible la nuit. Il y en a même ceux qui dorment sur un matelas en carton quelques fois même sans couverture mais s’échauffe par la chaleur humaine jusqu’au levé du jour. A l’intérieu du quartier, des cabanes en bois de petite surface et dans des taudis servent d’habitation pour les plus pauvres.
Les cabanes, les taudis et les maisons en sachets pliables ont été classés dans la même dimension sociale car il caractérise la couche la plus défavorisée, population titulaire de la vie dans la rue, vivant dans une habitation indigne pour un logement d’être humain. Un logement hors norme sur la superficie, la capacité d’accueil, l’hygiène et le minimum de confort.
La rue comme une grande école
« La vie est une grande école, elle vous apprend tout ». La vie dans la rue en fait partie de cette expression. Notamment les enfants qui font l’objet de cette analyse ont tiré de la rue une mentalité de débrouillardise dans ledomaine du petit commerce non formel, les petits boulots et les techniques de mendicité. Personne ne les aide, et ils sont sans qualification ni motivation pour l’exécution de leur métier. L’essentiel pour eux c’est de trouver la petite ration journalière, quelques pièces pour se distraire et participer au revenu familial.
Comme tout salarié qui a besoin de moment de détente, pour eux ceci fait partie du programme journalier. Après l’activité professionnelle, on se relaxe dans la salle de vidéo, se distraire dans le jeu de billard ou le baby-foot. Malgré la violence projetée dans les films, les danses sexy dans les clips … sont appris es, assimilées, intériorisées et deviennent une personnalité de nature pour les enfants de rues.
Les caractéristiques de la vie quotidienne
La criminalité
La rue est un monde de survie où réside la population sans emploi fixe. La source de revenu est instable. De ce fait, lors de la saison des difficultés, on tombe dans la tentation et quelques fois obligé par la situation de survie à opérer le vol, d’après certains membres de la population à part ceux qui le font po ur activité professionnelle.
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Table des matières
MERCIEMENTS
INTRODUCTION
PARTIE I : CADRE TECHNIQUE ET CONCEPTUEL DE L’EDUCATION
CHAPITRE 1 : EXPLICATION DU TECHNIQUE ET CONCEPT DE L’EDUCATION
CHAPITRE 2 : L’ENVIRONNEMENT DE L’ENFANT
CHAPITRE 3 : NOTION SUR LA DELINQUANCE JUVENILE
PARTIE II : L’APPROCHE THEMATIQUE
CHAPITRE 4 : CULTURE ET CIVILISATION DANS LA RUE.
CHAPITRE 5 : TYPE DE POPULATION ET CARACTERISTIQUES
CHAPITRE 6 : PRESENTATION DU FOKONTANY AMBALAVAO ISOTRY ET DES CENTRES D’INTERVENTION EN FAVEUR DES ENFANTS DES RUES
PARTIE III : RESULTATS DES ENQUETES, ANALYSES, PROBLEMATIQUES ET SUGGESTIONS
CHAPITRE 7 : LES RESULTATS OBTENUS
CHAPITRE 8 : ANALYSES DES RESULTATS ET LES PROBLEMATIQUES
CHAPITRE 9 : LES DIFFERENTES SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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