Examens complementaires paracliniques
Commémoratifs et anamnèse Commémoratifs
ensemble des informations relatives au patient, son mode de vie, son environnement et ses antécédents médicaux. Anamnèse : ensemble des informations relatives à la maladie dont souffre le patient. En pratique, les deux termes sont souvent utilises l’un pour l’autre. La distinction etant difficile a concevoir pour les propriétaires, elle ne sera pas clairement matérialisée dans la fiche clinique. Motif de consultation : symptôme ou ensemble de symptômes motivant le propriétaire à présenter son animal au praticien. La réussite de la consultation passe par une bonne compréhension de cette problématique. Le recueil des commémoratifs et de l’anamnese est une etape importante. Elle permet d’explorer d’une part les facteurs de risque des potentielles affections a l’origine de la consultation, en etudiant les conditions de vie de l’animal et ses antecedents et d’autre part l’evolution de la dermatose presentee par l’animal.
Elle doit donc s’effectuer de facon systematique et non orientee, afin d’explorer toutes les composantes de l’historique et du mode de vie qui peuvent donner des renseignements utiles. Dans la pratique courante, cette facon de proceder est justifiee, si elle est raisonnee et limitee a une recherche d’informations pertinentes, d’ou l’idee d’une fiche clinique permettant d’aller en ce sens. Dans certains cas, des questions complementaires pourront etre posees aux proprietaires en fonction des hypotheses formulees par la suite. Les questions devront etre claires, synthetiques et non repetitives, afin de ne pas decourager le proprietaire, ni d’orienter ses reponses. La fiabilite des donnees recueillies demande a etre evaluee verifiee autant que possible : les proprietaires peuvent manquer d’impartialite ou omettre des donnees par oubli, gene ou non conscience de l’importance. De plus, il arrive souvent que la personne la plus proche du cheval ou qui lui apporte habituellement les soins ne soit pas presente durant la consultation. C’est un probleme frequent en dermatologie equine, d’ou la proposition d’envoyer une fiche de recueil des commemoratifs et de l’anamnese au proprietaire avant la consultation. Il pourra ainsi prendre le temps de chercher les reponses aux questions posees, ce qui permettra d’obtenir le maximum d’informations fiables.
Logement
Il est important de connaitre avec precision le type de logement du cheval et au minimum s’il vit au pre ou au box. Le fait de vivre a l’exterieur ou pas peut conditionner la survenue d’affections sur l’animal (et, comme vu precedemment, les traitements qui peuvent etre entrepris par la suite) (Tableau 9). Par exemple, certaines maladies sont liees a l’ensoleillement et touchent principalement des peaux endommagees par le soleil, comme le carcinome épidermoïde, seconde tumeur cutanee la plus frequente chez le cheval. Sa prevalence augmente ainsi avec l’exposition au rayonnement solaire, donc avec l’altitude et la localisation geographique (30, 37) Par definition, la photosensibilisation ne peut etre presente que sur des chevaux exposes un minimum aux rayons ultra-violets, ce qui necessite que ces chevaux soient au pre au moins une partie de la journee. De meme, les chevaux vivant au pre sont plus soumis a l’humidite, aux insectes piqueurs ou encore a des objets vulnerants (bois, metal…), pouvant causes de petits traumatismes cutanes ou des plaies plus profondes avec la persistance d’un corps etranger.
Par ailleurs, la barriere cutanee de la partie distale des membres des chevaux exposes a la boue et a l’humidite s’altere et peut favoriser des infections dans cette region. La proprete de l’ecurie est un element important a noter. Si le cheval a acces a un box ou un abri, le praticien demandera le type de litiere utilise et la frequence du curage. Certaines maladies vont pouvoir se developper avec une plus grande facilite dans des ecuries sales ou peu entretenues.
Les points d’eau a proximite des chevaux peuvent etre des reservoirs a certains insectes (Tableau 10). Ces insectes peuvent etre a l’origine d’affections, comme la DERE, l’onchocercose, les reactions aux piqures de dipteres ou les infestations par les larves d’habronemes et de strongles. Il sera donc necessaire de questionner le proprietaire quant a leur presence eventuelle. Si le cheval change d’environnement, pour une competition, une saillie ou encore une exposition, l’amelioration des lesions ou des signes cliniques peut etre en faveur d’une reaction a un antigene ou un irritant dans l’environnement habituel du cheval. Enfin, si le cheval est amene a se deplacer au cours de l’annee, certains parasites ou insectes ne sevissent que dans certaines regions. C’est le cas par exemple des Psychodidés, petits moucherons presents dans la moitie Sud de l’Europe et en particulier sur le pourtour mediterraneen, qui peuvent etre responsables de reaction d’hypersensibilite (47). Un autre exemple est la leishmaniose, maladie a expression clinique rare chez le cheval, dont la zone d’activite principale des vecteurs (phlebotomes) en France se situe dans la moitie Sud.
Les pieds
L’environnement, des traumatismes, une négligence ou encore un manque d’entretien des pieds peuvent etre a l’origine de changements de la muraille, de la sole, de la fourchette ou de la couronne. Ces modifications peuvent aussi etre causees par des facteurs physiques, infectieux, neoplasiques ou genetiques. Il est souvent difficile de caracteriser la cause de l’atteinte podale, car il n’est pas rare que ces differentes affections coexistent sur le meme cheval et que pourtant une meme etiologie soit en cause. La muraille et le tissu solaire peuvent refleter des modifications metaboliques ou nutritionnelles generales, des alterations qui se sont produites dans le pied lui-meme ou bien des modifications metaboliques limitees au pied. Le pied est examine de maniere methodique apres nettoyage et preparation, en particulier la sensibilite de la sole, de la fourchette et de la muraille. Les ecchymoses ou tout tissu anormal sont notes et la ligne blanche est examinee de maniere attentive. Il est aussi important d’examiner les ergots et les chataignes lors d’affections du pied. En effet, ces structures peuvent etre egalement atteintes lors de pemphigus foliace ou de granulome eosinophilique. Enfin pour les prelevements a visee diagnostique, ils peuvent etre pratiques aisement et sans sequelles sur les ergots et chataignes, contrairement a la couronne ou une biopsie peut provoquer un manque de corne permanent et a la muraille tres difficile a prelever(22).
Les lesions cutanees
Les lesions sont l’alphabet du dermatologue puisqu’elles permettent de decrire ce qui est visible sur la peau de l’animal qui presente des troubles dermatologiques. Le vocabulaire aidant a structurer sa pensee, il est important d’utiliser la terminologie adaptee (41). Lors d’anomalies, la morphologie et la repartition des differentes lesions doivent etre decrites : ensemble, elles peuvent representer l’evolution de la dermatose. En effet, les lesions evoluent et changent d’apparence : par exemple, les papules deviennent des vesicules et pustules qui peuvent rompre, donner des erosions et des ulceres, puis finalement des croutes (47). Les lesions primaires caracterisent des lesions debutantes et representatives de la dermatose ; elles sont fugaces et rapidement remaniees, mais elles suggerent un diagnostic differentiel restreint (47).
Les lesions secondaires resultent de l’evolution spontanee des lesions primaires, des consequences du grattage, des surinfections et des traitements locaux (16). Une lesion ne permet pas de determiner une dermatose, car une meme lesion peut etre la manifestation de dermatoses tres diverses. De plus, une dermatose peut prendre des aspects tres varies. Certaines lesions peuvent etre primaires ou secondaires : c’est le cas de l’alopecie, par exemple, qui peut etre primaire dans le cas de maladie hereditaire ou secondaire suite a du prurit. Si les lesions secondaires sont moins informatives, elles n’en restent pas moins importantes et doivent egalement etre etudiees : des croutes jaunatres sont le plus souvent issues de pustules. Les lesions les plus pertinentes a observer sont souvent noyees parmi les debris des lesions secondaires. Trouver une lesion caracteristique est une etape importante pour parvenir au diagnostic (16, 31, 47).
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Table des matières
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ILLUSTRATIONS
INTRODUCTION
I.Commemoratifs et anamnese
Presentation des principales dermatoses
Commemoratifs
Identification de l’animal et du proprietaire
Coordonnes du proprietaire
Animal
Sexe
Race
Age
Robe
Motif de consultation
Mode de vie
Niveau d’activite
Vermifugation
Logement
Autres animaux
Comportement
Produits appliques sur les poils et materiel
Anamnese
Anamnese generale
Anamnese dermatologique
Date d’apparition
Apparence et localisation initiales
Evolution
Prurit
Influence saisonnière
Contagiosité
Ectoparasites
Examens realises
Traitements anterieurs
II.Eléments cliniques
Examen general
Attitude
Poids
Muqueuses
Température
Appareil cardiovasculaire
Appareil respiratoire
Nœuds lymphatiques
Appareil digestif
Examen ophtalmologique
Appareil locomoteur
Système nerveux
Appareil urinaire et reproducteur
Examen dermatologique
Observations generales
Examen rapproche
Les lesions cutanees
Les lesions primaires
Les lesions pouvant etre primaires ou secondaires
Les lesions secondaires
Le pleomorphisme lesionnel
La distribution des lesions
III. Elaboration du diagnostic
La demarche diagnostique
La reconnaissance immediate (≪ pastern recognition »)
La demarche probabiliste
Les scores cliniques
L’arbre de decision
La methode inductive
Processus hypothetico-deductif
Processus mixte
Le bilan clinique et le diagnostic differentiel
Apports des examens complementaires
Examens complementaires paracliniques
Recherche d’ectoparasites
Examen cytologique
Recherche de dermatophytes
Autres
Prelevements
Peignage et brossage
Raclage
Autres examens complementaires disponibles
Examen bacteriologique
Examen mycologique
Analyse histo-pathologique sur biopsie cutanee
Numeration Formule Sanguine et Biochimie
Test endocrinien
PCR
Intradermoreactions (IDR)
Analyses serologiques
Regime d’eviction
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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