EXAMEN OCULAIRE DU CHEVAL
Paupières
Replis musculo-membraneux qui lubrifient, protègent et nettoient la cornée. Leur structure comporte une charpente fibreuse, une musculature et des glandes tarsales au niveau de la conjonctive palpébrale. La paupière supérieure plus large, plus mobile est pourvue de nombreux cils. Les vibrisses sont placées ventralement à la paupière inférieure. Les deux paupières se rejoignent au niveau du cantus médial et latéral. Leur fermeture est assurée par le muscle orbiculaire. La membrane nictitante ou troisième paupière est un repli de la conjonctive de format semi-lunaire qui repose sur un cartilage en T. Elle est pourvue d’une glande superficielle et d’une glande lacrymale à sa base. Ses mouvements passifs sont liés à la rétraction du bulbe. (5,6)
Segment antérieur
Il est compris entre la cornée et le cristallin. La cornée est circulaire, lisse, brillante et représente 14% de la surface du globe. Elle est formée d’un épithélium antérieur, d’un stroma, d’une lame limitante, la membrane de Descemet et d’un endothélium postérieur.(11) La chambre antérieure a un volume d’environ 3 ml remplie d’humeur aqueuse. L’humeur aqueuse est un liquide incolore, limpide, produit par le corps ciliaire puis drainée par l’angle iridocornéen et par la voie uvéo-sclérale chez le cheval. L’équilibre entre production et évacuation de l’humeur aqueuse donnera le tonus oculaire. Chez le cheval la pression intra oculaire varie de 14 à 22 mmHG. (11) L’iris a une teinte qui varie généralement du doré au marron foncé. Il peut parfois être bleu, blanc ou hétérochrome chez certaines races. La pupille au centre est horizontalement ovale. Elle devient circulaire lors de la dilatation sous l’effet du muscle dilatateur de l’iris innervé par le système orthosympathique. Le muscle sphincter de l’iris, antagoniste du dilatateur assure une diminution du diamètre de la pupille sous l’effet du système parasympathique via le nerf oculomoteur.
Cristallin
Il concentre et dirige les rayons lumineux sur la rétine. Cette lentille biconvexe est épaisse de 10 mm en moyenne et large de 20 mm. Sa courbure antérieure est de 21 mm et la postérieure de 11 mm. Son pouvoir de réfraction maximal est d’environ 14,88 dioptries. (11) Il est formé de 2 capsules antérieures et postérieures, d’un épithélium et d’un tissu propre. Ce tissu est composé de fibres qui s’attachent sur une substance amorphe, les anciennes fibres accumulées formant le noyau du cristallin. Il adhère au corps ciliaire par les fibres de la zonula qui transmettent ainsi les tensions capables de moduler le rayon de courbure du cristallin; il y a ainsi accommodation. L’oeil du cheval aplati selon un axe antéropostérieur donne des distances cristallin-rétine différentes suivant la portion de rétine considérée. Il y a ainsi une deuxième accommodation en fonction de l’origine des rayons lumineux.
Segment postérieur
Il concerne les structures en arrière du cristallin: vitré, rétine et nerf optique. Le vitré représente un volume d’environ 26 ml. Il est formé à 98% d’eau, de muccopolysaccharides et de fibres de type collagène. Il forme à sa périphérie la membrane hyaloïde. Il est totalement translucide. Lors de l’examen du fond d’oeil, on aperçoit dorsalement à la pupille une zone triangulaire de teinte jaune verte voire bleutée : la zone du tapis. A son niveau les vaisseaux de la choroïde forment de petits points: les étoiles de Winslow. La zone sans tapis est de couleur marron foncée. Chez certains chevaux, elle peut être non pigmentée : on aperçoit alors les vaisseaux choroïdiens en rouge. La rétine est vascularisée par de nombreux vaisseaux fins en couronne péripapillaires jusqu’à 6 mm autour du disque optique. La papille, émergence du nerf optique, est de couleur orangée et de forme ovale horizontalement. Elle est généralement située dans la zone sans tapis.
Symétrie de la face
C’est un examen comparatif des 2 côtés de la tête. Le clinicien porte son attention sur le port des paupières, l’axe du regard, l’aspect des fentes palpébrales. On note également la position des oreilles et du bout du nez qui peuvent témoigner d’un éventuel déficit du nerf facial. (20) Il faut rechercher toute anomalie de symétrie des yeux et du regard. L’axe du regard étant donné par l’orientation des globes via les muscles extrinsèques. Une modification de cet axe peut être lié à un défaut d’innervation de ces muscles. Les mouvements des yeux sont conjugués; ils se déplacent dans la même direction avec un certain parallélisme. Il faut également évaluer l’état d’enfoncement des globes ainsi que leur volume.
Détecter les anomalies évolutives
Ces anomalies bien que parfois plus difficiles à diagnostiquer sont particulièrement importantes à déceler dans l’examen car elles peuvent aboutir à une cécité à plus ou moins long terme et dévaloriser le cheval ou le rendre incapable d’assurer l’activité à laquelle il était destiné au moment de la vente. C’est notamment le cas de l’uvéite isolée. Certaines kératites comme les kératites stromales peuvent aboutir à une opacification plus ou moins importante de la cornée et limiter la vision. (30) Dans le cas de ces anomalies évolutives il est particulièrement important d’éclairer l’acheteur sur les risques encourus par le cheval et pour lui même si on aboutit à la perte d’un oeil ou pire des deux. De même il faut informer l’acheteur des difficultés de revente et des contraintes qu’imposerait un traitement efficace : nécessité d’injections répétées, coût parfois élevé, mise au repos. Enfin l’utilisation de certaines molécules peuvent limiter l’activité sportive de compétition par leurs propriétés dopantes.
Néanmoins il ne faut pas pour autant interdire l’achat. Tout dépend de l’activité à laquelle est destiné le cheval. Un cheval de course peut faire une excellente carrière même si sa vision est limitée sur un oeil. Au contraire un cheval de promenade sera déprécié. Si l’acheteur après avoir été informé décide de conclure la vente, il est alors impératif de laisser une trace écrite de l’expertise et des informations, celle-ci étant signée par l’acheteur et le vendeur. (30)
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Table des matières
Introduction
Première partie : Contenu du document multimédia
I.Anatomie
II.Examen oculaire
III. Législation
Deuxième partie : Réalisation du support multimédia
I.Objectifs
II.Matériel
Troisième partie : Utilisation du support multimédia
Conclusion
Bibliographie
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