Morphologie
Le ver mâle mesure 6 à 9 mm de long et possède un canal gynécophore où se loge la femelle qui mesure 8 à 14 mm.
L’homme se contamine au contact de l’eau contenant des furcocercaires qui pénètrent activement à travers sa peau. Ils perdent leur queue et les schistosomules par voie sanguine ou lymphatique, arrivent dans le foie et migrent dans les veines abdominales vers le 20ème jour où elles deviennent adultes, s’accouplent et les femelles gravides, pondent leurs œufs à partir du 60ème jour.
Les œufs franchissent les vaisseaux et parviennent dans l’intestin ou le foie où ils provoquent des réactions anti-inflammatoires. Une partie traverse les tissusintestinaux et hépatiques et sont éliminées dans les selles.
Au contact de l’eau, l’œuf éclose et libère l’embryon cilié (miracidium) qui va nager, attiré par l’hôte intermédiaire spécifique. C’est un mollusque gastéropode d’eau douce du genre Biomphalaria appelé Planorbe. Au Sénégal il s’agit de l’espèce Biomphalaria pfeifferi qui ne résiste pas à la sécheresse. Leur prolifération se fait dans les marigots, les mares, les rivières, aux bords des lacs, les canaux d’irrigation, les rives des fleuves riches en végétation où l’eau est douce, bien oxygénée, riche en calcium, ensoleillée et le pH proche de la neutralité avec une température de 22 à 26° C.
Le miracidium pénètre la planorbe dans les 18 heures, se multiplie et va donner successivement au bout d’un mois des cercaires, des sporocystes primaires, puis secondaires, et des furcocercaires. Ces derniers vont sortir de la planorbe et chercher à pénétrer l’homme l’hôte définitif dans les 48 heures (le rat de Gambie et certains singes sont aussi réceptifs).
Clinique
Après une incubation silencieuse les symptômes qui apparaissent sont:
-prurit ou urticaire lors de la pénétration transcutanée qui disparaît en 2 jours :
– réactions allergiques avec fièvre, sueur, céphalées, arthralgies qui se manifestent lors de la migration et des transformations des schistosomules
– signes digestifs de type dysentérique avec hépatomégalie apparaissent 3 mois après le contact infectieux.
Dans les infections massives et chroniques, on note une cirrhose hépatique.
C’est une complication fréquente d’abord hypertrophique, devient peu à peu atrophique associée à une splénomégalie secondaire à une hypertension portale.
Une atteinte pulmonaire ou cardiaque est possible.
FACTEURS FAVORISANTS
Les parasitoses intestinales sont cosmopolites mais elles se rencontrent surtout en zone tropical où un certain nombre de facteurs favorisent leur extension.
Ces facteurs sont d’ordre général mais également d’ordre individuel.
Les facteurs d’ordre général
Les facteurs climatiques
Le climat tropical avec une température, une humidité et une pluviométrie élevées favorisent le développement des œufs et des larves dans le milieu extérieur.
Les facteurs socio- économiques
Ils sont liés aux conditions défavorables tel que :
– Le sous-développement et les principaux problèmes de santé publique.
– Les conditions de vie (niveau de vie bas, pauvreté, manque d’eau potable, manque d’assainissement et d’évacuation des eaux usées.)
– Le manque d’hygiène qui entraine la contamination du milieu naturel
– Les conditions d’habitation : la promiscuité favorise les affections à la contamination inter –humaine direct
– Les infrastructures sanitaires.
– Le manque de contrôles vétérinaires des viandes
– Le manque d’éducation sanitaire.
– Des réseaux d’irrigation non protégés
– Les carences nutritionnelles : la malnutrition proteino-calorique
– L’ignorance
Facteurs d’ordre individuel
L’Age
Les enfants sont en général plus exposés du fait de leur manque d’hygiène et de propreté.
Le comportement
– La marche pied nu
– Les baignages en piscine ou en eau douce suspecte
– L’utilisation d’engrais d’origine humaine non traité dans l’agriculture
– l’utilisation d’eau non potable
– La contamination des produits maraichers crus ou mal cuits, ou lavés avec de l’eau souillée.
La profession
Les personnes qui sont en contact avec la boue ou le sol, ou qui marchent pieds nus (agriculture jardinier).
-Les personnes travaillant dans une atmosphère chaude.
Technique de flottation
Le liquide de dilution a une densité supérieure à celle des éléments parasitaires qui se concentrent alors dans le surnageant.
Méthode de Willis
On triture deux grammes de selles dans 20 ml de solution de Nacl saturé.
Lorsque la dilution est homogène on la verse dans un tube de Borrel.On ajoute du liquide de dilution jusqu’à du tube. Ensuite on dépose une lame porte objet et on laisse au contact. Les œufs vont monter et vont adhérer au verre. C’est une technique utilisée pour la mise en évidence des œufs d’Hymenolepis nana.Méthode de Janeckso-Urbanyi
Le liquide de dilution est une solution iodomercurique.
Cette technique convient bien à la recherche des œufs d’Ankylostome, de Schistosoma mansoni, de Fasciola hepatica, de larves d’Anguillules. Elle est aussi utilisée avec cependant une moindre fiabilité pour retrouver les œufs detrichocéphale, d’ascaris et deDicrocoeliumet les kystes de Giardia mais avec un résultat très moyen pour les kystes d’amibes.
Méthodes physico-chimiques ou méthodes diphasiques
Il s’agit de mettre en présence deux phases liquides non miscibles : l’une aqueuse constituée par la dilution fécale et l’autre constituée par un solvant de graisse qui est l’éther le plus souvent. On centrifuge et on récupère le culot.
Les différentes techniques sont :
Technique de Teleman-Rivas
Le liquide de dilution est de l’acide acétique à 5%.Elle est peu onéreuse. Elle concentre surtout les larves d’anguillules, les œufs ankylostome et les œufs de trichocéphale. Elle est moins valable pour les kystes d’E.histolytica.
– Technique de Bailanger :
Le liquide de dilution est un tampon acéto acétique de PH 5. C’est une technique bonne de routine, elle concentre bien les œufs et les larves d’helminthes et les kystes de protozoaires.
– Technique de MIF OU MIF concentration:
Elle concentre bien les œufs. Elle offre l’avantage de concentrer les kystes de protozoaires et de colorer leurs noyaux.
– Méthode de Ritchie simplifiée :
Le liquide de dilution est du formol à 10%.Elle est peu onéreuse et peut être pratiquée sur des selles conservées dans du formol à 10%.
Techniques spéciales
Méthode d’extraction des larves d’anguillules ou méthode de Baermann-lee
C’est la méthode de choix pour rechercher les larves d’anguillules. Elle repose sur les propriétés d’hydrothermotropisme positif des larves.
En effet celle-ci très mobiles sont attirées par l’eau tiède.
Les selles sont mises dans une passoire pointue tapissée de 2 couches de gaze.
La passoire est posée sur un entonnoir fermé par un robinet et contenant de l’eau à 40°c en immergeant le fond de la passoire. En 2 heures les larves d’anguillules (ayant un hygrotropisme et un thermo tropisme positifs) quittent la selle pour venir dans l’eau. On ouvre le robinet pour recueillir le liquide, puis on centrifuge à 1500 t/mn pendant 5mn.
Le culot où sont concentrées larves d’anguillules est examiné au microscope.
test de Graham à la cellophane adhésive ou Scotch Test
C’est une technique de choix pour le diagnostic des œufs d’oxyure. En effet les oxyures femelles pondent les œufs la nuit au niveau de la marge anale. Le scotch test est pratiqué au réveil avant toute défécation et toute toilette.
Il est également utilisé pour la recherche d’œuf de tænia.
Biopsie de la muqueuse rectale
C’est un examen de très haute qualité effectué pour le diagnostic des bilharzioses en particulier la Schistosomiase intestinale. Les prélèvements muqueux et sous muqueux sont effectués soit sur la paroi intérieure du rectum soit sur le bord libre d’une valvule de Houston. Le fragment sera déposé sur une lame (éventuellement dans une goutte de chloral de lactophénol qui éclaircit la biopsie) et écrasé à l’aide d’une lame.
Tubage duodénal
Le liquide d’aspiration duodénale est obtenu grâce à une sonde lestée. Son examen permet de retrouver des éléments parasitaires comme les formes végétatives de Giardia intestinalisoocystes de coccidies.
Technique de concentration et numérotation des œufs d’helminthes par la méthode de Kato
Le principe de cette méthode consiste en l’utilisation du pouvoir éclaircissant du papier de cellophane imbibé de solution de vert de malachite à la glycérine sur un étalement épais de selles
Technique de Ziehl Heelsen modifiée par Henriksen
Elle est utilisée pour la recherche des oocystes de Crytosporidium .On fait d’abord un étalement mince de selles formolées (frottis) que l’on fixe avec du méthanol (5 minutes). On colore avec de la fuscine phéniquée (1 heure) puis on rince avec l’acide sulfurique à 2% (pendant 20 secondes).En suite on colore avec de la verte malachite à 5% (5 minutes) suivi de rinçage à l’eau du robinet et de séchage à l’air libre. A cette coloration de Ziehl Neelsen oocystes de Crytosporidium apparaissent sous forme d’éléments arrondis de couleur rouge mesurant 4 à 6 m de diamètres. Le cytoplasme granuleux renferme 4 sporozoides en forme de croissant situé en périphérie, une vacuole centrale et un corps résiduel noir.
Cette technique permet aussi de voir les oocystes d’Isospora belli.
Entérotest
Il est utilisé pour la recherche de Giardia intestinalis.
On fait avaler au patient une gélule contenant un mètre de fil de nylon en retenant l’extrémité libre du fil. Il se déroule jusque dans le duodénum et est laissé en place pendant 3 heures, puis on le retire et on récupère entre deux lames le mucus agglutiné sur les derniers centimètres pour l’examiner au microscope.
LE CADRE BOIGEOGRAPHIQUE DE L’ETUDE
Présentation de la région de Dakar
La région de Dakar (ancienne région du Cap-Vert) est située à l’extrême ouest du pays. Elle abrite la capitale du Sénégal (Dakar) qui est découpée du point de vue administratif en trois départements: Dakar, Pikine et Rufisque.
Elle est limitée au nord, à l’ouest et au sud par l’océan Atlantique et à l’est par la région de Thiès. Sa superficie est de 550 Km2 (0,3 % du territoire national).
La région de Dakar présente une structure géologique complexe et un relief varié.
A l’Ouest on retrouve des édifices volcaniques dont les Mamelles constituent l’appareil éruptif le plus visible.
Le littoral nord comprend des formations dunaires et des dépressions inter dunaires (les Niayes) qui sont des dépressions sableuses propices à la culture.
Ces sols sont inondés par la nappe phréatique.
Le littoral sud présente une plaine sableuse ondulée formée de dunes rouges. Il se termine dans la zone de Rufisque – Bargny par des bras plateaux portant des formations de marne et de calcaire.
Le climat est caractérisé par deux saisons
– Une saison sèche et fraiche de novembre à juin pendant laquelle soufflent des alizés maritime (frais et humide) et continental (chaud et sec)
– Une saison pluvieuse et chaude de juillet à octobre
La population de Dakar est très cosmopolite. Elle est estimée à 1 030 594 d’habitants au recensement général de la population et de l’habitant de 2005 de la population totale.
Sa densité est de 12 417 habitants /km2 ce fait d’elle la région la plus peuplée au km2.
Cadre de l’étude
L’étude s’est déroulée dans la commune de Dalifort située dans le département de Dakar. Nous nous intéressés à 3 zones de Dalifort : la SOGAS, le quartier de Touba SERAS et le foirail des petit ruminant communément appelé « daral ».
Présentation de la SOGAS
C’est une société anonyme dont le but est d’exploiter les ressources animales du pays. Elle gère huit abattoirs au niveau du Sénégal : à Dakar, Diourbel, Louga, Saint-Louis, Tambacounda, Kaolack, Thiès et Ziguinchor.
Dans chaque abattoir l’effectif des agents est composé :
– de cadres dont un vétérinaire ;
– d’agents de maîtrises ;
– d’employés et ouvriers.
Son organigramme est composé :
– de la Direction Générale ;
– du Président du directeur Général ;
– du Service d’administration de direction ;
– du Service de la production : constitué du responsable de la production et d’agents qui gravitent autour ;
– du Service de l’Entretien et de la Maintenance : constitué du chef de service et d’agents ;
– le Service d’administration et du personnel ;
– le Service financier et comptable ;
– la salle d’abattage des bovins ;
– la salle d’abattage des ovins et caprins ;
– la salle d’abattage des porcins des chevaux et des ânes ;
– la salle de vente (viande) ;
– la salle d’atelier (plombiers menuisiers).
– une infirmerie (située à l’intérieur de l’abattoir de Dakar).
Le forail (ou « daral »)
Le forail est constitué d’éleveurs et de vendeurs de petits ruminants. Ce sont majoritairement des Peuls et de maures venant des zones d’élevage du pays.
Touba SERAS
C’est un quartier périphérique situé prés de la SOGAS. Le premier chef de ce quartier était un grand talibé mouride d’où l’ appellation de Touba SERAS ; les habitants sont des wolofs, des sérères, et des toucouleurs. La plupart des sont des ex-travailleurs de la SOGAS et leurs familles. Il s’agit de commerçants des de gargotiers, de restauratrices et d’enfants fréquentant l’école publique ou l’école coranique. Ces derniers vont souvent en consultation à l’infirmerie de la SOGAS.
Présentation du laboratoire de Parasitologie
Localisation
Le laboratoire de parasitologie et de mycologie se localise au sein de l’hôpital Aristide Le Dantec. Ce dernier est situé sur l’avenue Pasteur.
Les locaux
Le laboratoire de parasitologie-mycologie est constitué de cinq grandes salles :
La première grande salle est divisée en deux compartiments. Dans le premier compartiment se trouve le bureau du major. En face de celle ci, se trouve le second compartiment qui est réservé aux prélèvements et examens parasitologiques.
La deuxième grande salle est également divisée en deux, le bureau du chef de service et une cabine pour le secrétaire ;
Le bureau de l’assistant et la salle de conférence.
– Le personnel
Le personnel du laboratoire est répartit comme suit :
un professeur en parasitologie, qui est un pharmacien biologiste et qui en assure la direction ;
un maître de conférences agrégé en parasitologie ;
3 assistants ;
un technicien supérieur, qui est le major ;
deux aides techniques ;
une fille de salle ;
2 internes.
Mode opératoire
2 à 5 g environ de selles prélevés en plusieurs points sont délayés progressivement avec un agitateur en verre dans la solution de formol à 10%.
Ensuite on laisse reposer quelques minutes puis on tamise à travers L’une bande de gaze. On verse 9 ml du liquide obtenu dans un tube en verre gradué à fond conique. On ajoute 3 ml d’éther .On agite énergiquement pour que le liquide devienne homogéne.On centrifuge à 1500tr/mm pendant 3 minutes .Le tube montre alors 4 couches. Les 3 couches supérieures sont jetées par retournement du tube. Les bords du tube sont nettoyés avec du papier filtre.
Une goutte de sérum physiologique est ajoutée au culot. Le tout est récupéré avec une pipette Pasteur puis examiné entre lame et lamelle directement puis après coloration au lugol d’abord à l’objectif 10 puis à l’objectif 40.
Cette méthode de Ritchie donne de bons résultats avec un matériel souple. Elle peut être pratiquée sur des selles recueillies sur formol. En effet en raison de l’impossibilité d’effectuer les concentrations juste après l’examen direct les selles ont été formolées.
Selon l’activité
A la SOGAS, les sujets examinés étaient des bouchers (11,42%), des chevillards (10,28%), des tueurs et des dépouilleurs ((8%) des tripiers et des collecteurs de cuir.
A Touba SERAS, on trouvait des commerçants (5,71%), des ménagères (8,14%), des élèves et des gargotiers.
Au foirail, nous avons examiné des vendeurs de petits ruminants (8%) et des éleveurs (3%).
Divers autres activités ont été notées : mécanicien, comptable, personnes chargées de l’entretien…
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Table des matières
INTRODUCTION
1ère PARTIE : GENERALITES SUR LES PARASITOSES INTESTINALES
CHAPITRE I : Rappel sur les parasitoses intestinales
I-1 Protozooses intestinales
I -2 Helminthiases intestinales
CHAPITRE II : Facteurs favorisants
CHAPITRE III : Méthodes générales de diagnostic biologique des parasitoses intestinales
III-1-Prélevement
III-2-Examen macroscopique
III-3-Examen microscopique
III-3-1 Examen Indirect
III-3-2-Méthodes de concentration
III-3-3-Techniques spéciales
DEUXIEME PARTIE : LE TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE I : Cadre biogéographique de l’étude
I- Présentation de la région de Dakar
II- Le cadre de l’étude
II.1 Présentation de la SOGAS
II-2-Le forail (ou « daral »)
II-3-Touba SERAS
II-4- Présentation du laboratoire de Parasitologie
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODES
III-1 –Activités préparatoires de l’enquête
III -2-Population cible
III-3- Echantillon
III-4-Collecte des données et recueil des échantillons
III-5-Examen parasitologique des selles
III-5-1-L’examen macroscopique
III-5-2-Examen microscopique
III-5-2-1-Examen direct : à l’état frais puis après coloration
III-5-2-2-Examen après concentration selon la technique de Ritchie
III -6- Analyse des données
CHAPITRE III : RESULTATS
III-1-CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON
III-1-1-Selon l’âge
III-1-2-Selon le sexe
III-1-3-Selon la localité
III-1-4-Selon l’activité
III-2-DONNEES PARASITOLOGIQUES
III-2-1 Prévalence globale
III-2-2 Variation de la prévalence globale
a) Selon l’âge
b) Selon le sexe
c) Selon la localité
d) Selon l’activité
e) Prévalence des espèces parasitaires
f) Prévalence selon la localité
CHAPITRE IV : DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES