Exacerbation aigue d’asthme

Définitions

Asthme

La définition de l’asthme a été établie lors de la conférence de consensus internationale d’Orlando (États-Unis) en 1991. Il s’agit d’une définition physiopathologique et clinique. Il s’agit : « d’une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes dans laquelle de nombreuses cellules jouent un rôle, notamment les mastocytes, les éosinophiles et les lymphocytes T. Chez les sujets prédisposés, cette inflammation entraine des symptômes récidivants de sifflements, d’essoufflements et de toux particulièrement la nuit et/ou au petit matin. Ces symptômes sont généralement associés à une obstruction diffuse mais variable des voies aériennes qui est au moins partiellement réversible soit spontanément, soit sous traitement. L’inflammation entraine également une augmentation de la réactivité des voies aériennes à une multitude de stimuli » [12, 22]. Cette définition est la même aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. Cependant, elle a connu au fil des années quelques modifications. La plus récente a été proposée par la GINA en 2015 qui le définit comme : « une maladie hétérogène, généralement caractérisée par une inflammation chronique des voies aériennes. Elle est définie par l’histoire clinique des symptômes respiratoires (tels que la respiration sifflante, l’essoufflement, l’oppression thoracique et la toux) qui varient au fil du temps et en intensité, et par la limitation variable du débit d’air expiratoire.» [47].

Asthme du nourrisson

A l’inverse de l’enfant, la définition de l’asthme du nourrisson est clinique. Il s’agit de : « tout épisode dyspnéique avec sibilants qui se reproduit au moins 3 fois avant l’âge de 2ans et ceci quel que soient l’âge de début, l’existence ou non de stigmates d’atopie et la cause apparemment déclenchante. » [65].

Crise d’asthme
Elle est définie par un accès paroxystique de durée brève. Les symptômes à type de dyspnée, d’oppression thoracique, de sibilants mais aussi de toux, volontiers nocturnes, cèdent spontanément ou sous l’effet du traitement. La survenue d’épisodes de toux déclenchés par le rire, l’excitation ou l’effort, est un des symptômes d’asthme [7].

Exacerbation aigue d’asthme

Elle est définie par la persistance des symptômes respiratoires au-delà de 24 heures que le mode de début soit progressif ou brutal. L’exacerbation doit être différenciée de l’instabilité. L’exacerbation est une déstabilisation symptomatique d’amplitude suffisante pour justifier une intervention thérapeutique adaptée [46, 57].

Crise d’asthme sévère ou Asthme aigu grave

Anciennement appelé état de mal asthmatique, l’AAG est une crise qui ne répond pas au traitement habituel ou dont l’intensité est inhabituelle dans son évolution ou sa symptomatologie. Elle peut évoluer vers l’insuffisance respiratoire aiguë menaçant le pronostic vital. Il peut s’agir également d’une crise inaugurale [57].

Epidémiologie de l’asthme

Prévalence globale de l’asthme

La prévalence de l’asthme est en augmentation dans le monde ces dernières décennies. L’OMS estime à 300 millions le nombre de personnes affectées par l’asthme dans le monde [21, 45]. En Afrique on estime à plus de 50 millions le nombre d’individus vivants avec la maladie. La prévalence la plus élevée est observée en Afrique du Sud où elle atteint 8,1% des enfants [17]. Au Sénégal, la prévalence globale de l’asthme n’est pas connue mais la maladie semble être en progression. En milieu hospitalier, des prévalences de 2% et 1,45% avaient été retrouvées respectivement au service de pneumologie du centre hospitalier de Fann et à l’hôpital principal de Dakar [10, 48].

Prévalence de l’asthme chez l’enfant

Jusqu’au début des années 1990, la prévalence globale de l’asthme était peu connue. En 1992, une étude multicentrique nommée ISAAC, menée dans 156 centres de 56 pays à travers le monde avait estimé la prévalence de l’asthme entre 1,3 et 36% [9]. Les données de l’ISAAC avaient montré une prévalence élevée de l’asthme pédiatrique dans les zones anglophones et les régions d’Amérique Latine. Les zones industrialisées ont des prévalences plus élevées par rapport aux zones non industrialisées, suggérant une implication des facteurs environnementaux. L’Asie, l’Europe de l’Est et du Sud étaient les régions à faible prévalence de l’asthme, c’est-à-dire moins de 5% [9]. Des différences importantes sont notées à l’intérieur d’une même zone géographique. L’analyse des données recueillies dans certains pays africains (Zimbabwé, Ghana, Ethiopie, Kenya, Afrique du Sud) montre une prévalence plus élevée de l’asthme dans les zones urbaines par rapport aux zones rurales [9]. Certains facteurs comme le niveau socioéconomique, l’habitat, le mode de vie, l’exposition à l’environnement urbain peuvent contribuer à augmenter les prévalences de l’asthme [42]. Des données provenant des zones agricoles européennes semblent également mettre en exergue le rôle protecteur de l’exposition microbienne qui semble contribuer à un maintien de prévalences basses de l’asthme en milieu rural [42]. Le Sénégal n’avait pas participé à l’étude ISAAC. Néanmoins une étude récente menée en milieu rural communautaire (Niakhar) avait montré une prévalence d’un cas sur 10 enfants [34]. La prévalence de l’asthme au CHNEAR était estimée à 20 pour 1000 consultations [11]. L’asthme aigu grave est une situation rare en pédiatrie [24].

Létalité de l’asthme

La létalité globale de l’asthme est de 250.000 personnes en moyenne par an dans le monde. Ce nombre pourrait augmenter de 20% dans les 10 prochaines années si rien n’est fait [31]. Aux états unis, l’asthme est la 6eme cause de décès chez les enfants après les accidents, les tumeurs malignes, les homicides, les maladies cardiovasculaires et les suicides. La mortalité chez les enfants âgés de 5 à 14 ans est de 0,3 pour 100.000 enfants [21]. Le taux de décès en cas d’asthme aigu grave s’élève à 0,3% durant le séjour en soins intensifs pédiatriques aux états unis [59].

Impact socio-économique de l’asthme

L’impact de l’asthme sur l’économie mondiale globale n’est pas encore évalué. Cependant aux Etats Unis, l’impact est estimé à 5,8 milliards de dollars par an dont 88 % de coût direct [63]. Selon une étude réalisée dans 11 pays d’Europe, le coût moyen total de l’asthme est de 509 euro par patient par an pour les asthmes contrôlés et 2,281 dollars par patient par an pour les asthmes non contrôlés [1]. En Europe, selon une étude, l’asthme est responsable de 29,5% de limitation des activités sportives et de 42,7% d’absentéisme scolaire chez l’enfant [14]. Aux États-Unis, l’asthme de l’enfance est la cause la plus fréquente de visites aux services d’urgences, d’hospitalisations et de journées scolaires manquées, ce qui représente annuellement 867.000 visites aux urgences, 166.000 hospitalisations et 10,1 millions de jours scolaires perdus [63].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. GENERALITES
1.1. Définitions
1.1.1. Asthme
1.1.2. Asthme du nourrisson
1.1.3. La crise d’asthme
1.1.4. Exacerbation aigue d’asthme
1.1.5. Asthme aigu grave
1.2. Epidémiologie de l’asthme
1.2.1. Prévalence globale de l’asthme
1.2.2. Prévalence de l’asthme chez l’enfant
1.2.3. Létalité de l’asthme
1.2.4. Impact socio-économique
1.2.5. Facteurs de risque de d’hospitalisation chez l’enfant
1.3. Histoire naturelle de l’asthme
1.4. Anatomie
1.4.1. Appareil respiratoire
1.4.2. Innervation de l’appareil respiratoire
1.5. Physiologie de la respiration
1.5.1. Dynamique ventilatoire
1.5.2. Volumes pulmonaires
1.5.3. Débits pulmonaires
1.5.4. Relation débit –volume
1.5.5 Rôle du système nerveux central
1.6. Etiopathogénie de l’asthme
1.7. Physiopathologie de l’asthme
1.7.1 Physiopathologie globale de l’asthme
1.7.2. Mécanisme pathophysiologies de la crise d’asthme aigue grave
II. ETUDE CLINIQUE
2.1. Signes
2.1.1. TDD : Crise d’asthme aiguë sévère de l’enfant d’âge scolaire dans sa forme isolée non compliquée
2.1.2. Formes cliniques
2.2. Diagnostic
2.2.1. Diagnostic Positif
2.2.2. Diagnostic de retentissement
2.2.3. Diagnostic de gravité : classifications
2.2.4. Diagnostic différentiel
2.2.5. Diagnostic étiologique
2.3. Prise en charge
2.3.1. De la crise
2.3.2. Traitement de fond
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. PATIENTS ET METHODES
1.1. Cadre de l’étude
1.1.1. Moyens humains
1.1.2. Fonctionnement pratique
1.2. Méthodologie
1.2.1. Type d’étude
1.2.2. Population de l’étude
1.2.3. Recueil des données
1.2.4. Analyses statistiques
II. RESULTATS
2.1. Données épidémiologiques
2.1.1. Prévalence
2.1.2. Répartition selon l’âge
2.1.3. Répartition selon le sexe
2.1.4. Répartition selon l’origine géographique
2.1.5. Répartition selon l’année d’hospitalisation
2.1.6. Répartition selon le mois d’hospitalisation
2.2. Antécédents
2.2.1. Atopie
2.2.2. Données sur le suivi de l’asthme
2.3. Données cliniques
2.3.1. Délai d’hospitalisation
2.3.2. Facteurs déclenchant la crise d’asthme
2.3.3. Répartition selon les signes fonctionnels à l’admission
2.3.4. Répartition selon les signes physiques
2.3.5. Comorbidités
2.4. Données para cliniques
2.4.1. Biologie
2.4.2. Radiographie du thorax
2.6. Données thérapeutiques
2.6.1. Traitement bronchodilatateur
2.6.2. Autres traitement
2.7. Evolution
III. DISCUSSION
3.1. Données sociodémographiques
3.2. Antécédents et facteurs déclenchants la crise
3.3. Données cliniques
3.4. Données para cliniques
3.5. Traitement et évolution
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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