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Une évolution des IDE en faveur des PED : L’Asie, première destination des investisseurs étrangers
Le développement des marchés émergents 1 d’Asie et d’Amérique Latine a réduit significativement la part des pays développés dans les flux d’IDE, en dépit des faibles risques institutionnels de ces derniers. Toutefois, les pays en développement recevant plus d’IDE présentent aussi des indicateurs de qualité institutionnelle relativement bons.
De 1970 à 2011 : Le recul de l’Occident2 et l’avancée de l’Asie
Depuis les années 1970 à nos jours, l’évolution des IDE dans le monde a connu une hausse spectaculaire et inégalitaire. Ces flux ont été multipliés par 100 passant d’environ 15 à 1500 milliards de $ en trente ans. Les pays développés, suivis progressivement de quelques pays asiatiques et latino-américains en l’occurrence les pays du BRICS en sont les principaux bénéficiaires3. Ces pays auraient su développer des marchés qui rendaient les investissements directs étrangers attractifs dans leurs territoires.
Les pays développés (particulièrement d’Europe) concentraient l’essentiel des IDE jusqu’avant la crise financière de 20074. Cette dernière [l’Europe] disposait de plus de 40% des investissements directs étrangers dans le monde, soit 507 milliards de $ avant la crise. L’Amérique du nord qui avait une bonne position a plutôt connu une tendance baissière au fil des années par rapport à l’Europe passant de 25,6 dans les années 1970 à 17,9%. Ceci en raison de la montée en puissance des marchés émergents.
Les PED d’Asie qui ne représentaient que 7,7% des IDE du monde en 1970, ont vu leur part augmentée à 18,5%. Cette tendance est commune dans beaucoup de pays asiatiques comme l’Inde, l’Indonésie et les Philippines. Toutefois, les parts gagnées par cette région le sont sous l’impulsion surtout de la Chine, qui à elle seule représente 6,3% des IDE mondiaux entre 2000 et 2007 pour un montant annuel de 60,4 milliards de $. Les pays d’Amérique Latine ont connu la même tendance, passant sur les mêmes périodes de 11,7 à 8,8%.
Si l’Afrique et l’Océanie ont attiré des investisseurs étrangers (respectivement de 1,1 à 24,7 et de 0,1 à 0,4 milliard de $), ces chiffres restaient non significatifs au vue des opérations qui se faisaient ailleurs. Au contraire, ces deux continents ont perdu des parts de marché dans le temps. L’Afrique a chuté de 5,2 à 2,4% restant le continent le moins attractif derrière l’Océanie malgré ses énormes potentialités.
Même la récente crise financière1 n’a pas stoppé les stratégies des firmes multinationales notamment par le biais de fusions-acquisitions internationales, elle a favorisé plutôt la transformation de la structure des IDE dans le monde2. Entre 2008 et 2011, la part des IDE des pays développés est tombée à 52,2% (contre 67,6% avant la crise). Ces contreperformances sont surtout attribuables à l’Europe qui s’est vue arrachée 15 points de pourcentage par les pays en développement. Leurs flux d’IDE qui étaient à 46,6 sont tombés à 31,9 milliards de dollars.
Il existe toutefois de fortes disparités sectorielles. L’IDE dans le secteur des services a représenté la majeure partie de la baisse des flux d’IDE imputable à la crise. Toutes les grandes activités de services (services aux entreprises, services financiers, transports et communications, services publics de distribution) ont été touchées, bien que les baisses aient été plus ou moins rapides selon les cas. C’est dans le secteur financier que la diminution des flux d’IDE a été la plus forte. Au même moment, les PED ont plus que doublé les investissements dans leurs territoires (de 314,1 à 643,6 milliards de dollars). L’Asie (7,1% de part gagnée) et l’Amérique Latine (4,1%) sont les plus grands bénéficiaires de cette situation devant l’Afrique qui s’est contentée de 0,9%.
Une qualité institutionnelle modérée dans les PED
De multiples raisons sous-tendent la ruée des investisseurs aussi bien dans le monde développé que celui en développement. La taille des marchés (Etats-Unis, Chine, Inde, Brésil, etc.), les infrastructures concurrençant avec celles des pays développés, la perception des pays (Ernst & Young, 2012), les matières premières, la main d’œuvre bon marché et l’amélioration substantielle de la qualité des institutions, entre autres. Certes ces éléments favorisent le développement des IDE, mais ils ne sont que complémentaires à la stabilité institutionnelle.
En effet, les scores des variables de démocratie et de tension religieuse ont été à leur valeur maximale dans plusieurs pays développés sur la période de l’échantillon. Par exemple, la démocratie serait à son niveau maximal (6 points) dans la plupart de ces pays au vue des données. Au Royaume-Uni et au Canada (6 points), et dans une moindre mesure aux Etats-Unis et en Allemagne, il n’y a pas eu de tension religieuse. L’indice de respect de l’ordre et de la loi oscille autour de 5 points pour l’ensemble des pays.
De toutes les variables, c’est la corruption qui a été la plus éloignée de la borne maximale, mais elle reste toute de même constante au fil du temps sauf aux Etats-Unis où elle a empiré en passant de 5,07 entre 1984 et 1989 à 3,71 points en 2013. Cependant, l’Allemagne et le Canada ont été les meilleurs élèves. Mieux, ces deux pays ont été ceux ayant les meilleures institutions au regard de l’indice global de la qualité des institutions largement au-dessus des 80 points depuis 1984.
Dans les PED, les institutions sont relativement moins performantes par rapport aux PD bien qu’il y ait des grandes différences entre les pays en fonction des variables considérées. Pour la démocratie, seuls l’Inde et le Mexique ont obtenu les valeurs maximales depuis 2000. Des grands efforts sont consentis par le Brésil, le Chili et l’Indonésie (5 points). A l’opposé, la Chine enregistre les pires scores, largement en dessous de la moyenne africaine (1,5 point).
En prenant comme indice de qualité des institutions les risques de tensions religieuses, les pays de l’Amérique Latine semblent épargner au moment où l’Asie en souffre terriblement (exception faite pour la Chine). Par exemple, cet indice est d’un point pour l’Indonésie, de 2,5 points pour l’Inde et 3 points pour les Philippines.
Les variables de corruption et de respect de la loi semblent corrélées au Brésil, au Mexique et aux Philippines, et leurs valeurs sont alarmantes. En 2012 et en 2013, le Mexique n’a pas pu atteindre 2 points pour la variable loi et ordre. De même, le Brésil a tablé exactement sur 2 points. Quant à la corruption, elle est généralisée et à des niveaux inquiétants dans presque tous les PED.
De façon générale, lorsque nous considérons l’indice global de la qualité des institutions, l’on constate que dans plusieurs destinations asiatiques et latino-américaines, les risques politiques sont faibles. Pour preuve, le Chili, la Malaisie, la Costa Rica et même la Chine présentent de bons résultats au-dessus des 65 points. Sur la période 1984-2013, cet indice était compris entre 60 et 65 points, preuve de sa stabilité politique et institutionnelle malgré les multiples critiques des occidentaux à l’égard de son régime politique1.
Effets des institutions sur les investissements directs étrangers dans les pays de l’UEMOA : Une approche par le modèle de panel ARDL
Ainsi, au vue des performances institutionnelles obtenues dans ces régions par rapport à celles enregistrées par l’Afrique, et plus particulièrement par les pays de la zone UEMOA, serait-on tenté de prédire les différentiels d’évolution des IDE ? Effectivement, il pourrait exister une corrélation positive entre la qualité des institutions et l’augmentation des IDE.
Evolutions des IDE, des institutions et de la croissance économique en Afrique
L’évolution des IDE semble aller de pair avec celle des institutions et de la croissance économique en Afrique. Ainsi, une description séquentielle de chacune de ces grandeurs permet de fournir des éléments de confirmation.
Une inégale répartition des IDE en Afrique : la marginalisation des pays de l’UEMOA
L’attraction des IDE est un défi important pour les pays africains. En effet, des progrès importants ont été réalisés notamment dans les IDE de création même s’ils restent confinés, pour l’essentiel, dans un petit groupe de pays.
• Répartition régionale des flux d’IDE en Afrique
Bien que moins attractive par rapport aux autres régions du monde, l’Afrique a vu ses IDE augmentés dans le temps surtout à partir des années 2000 avec une hausse moyenne de 24,7 milliards de $, et depuis la crise la barre des 50 milliards a été franchie du fait notamment des investissements internationaux et régionaux visant à tirer parti des nouveaux débouchés ou à investir dans les infrastructures1. Les sociétés transnationales du Sud sont de plus en plus présentes dans le continent noir. La Malaisie, l’Afrique du Sud, la Chine et l’Inde (respectivement) sont devenues les principaux pays en développement investisseurs en Afrique, surtout en termes de stock d’IDE.
S’il est admis que l’Afrique reçoit de plus en plus d’IDE au fil des années, la répartition de ces flux reste malheureusement très hétérogène. En effet, l’Afrique Australe notamment à travers la SADC s’est toujours montrée leader en dépit du recul de l’Angola depuis 2010. Cette organisation sous régionale récolte 30,2% des IDE de l’Afrique, soit un volume de 18,4 milliards en 2013 devançant désormais l’espace CEDEAO (22,8%) qui était la destination privilégiée dans les années 1970 avec 43,9%. Toutefois, la SADC doit sa position surtout à l’Afrique du Sud qui s’est toujours classée première dans cette région grâce à sa stabilité politique, son poids démographique et à ses infrastructures largement en avance sur la moyenne africaine. Mais aussi au Mozambique qui, en 2013, a reçu beaucoup d’investissements dans le secteur gazier et celui des infrastructures.
L’Afrique de l’Est à travers la CEA (Communauté d’Afrique de l’Est) continue de se dynamiser depuis des décennies avec à sa tête la Tanzanie et la Zambie. Récemment, le Rwanda, l’Ouganda, le Kenya et même l’Ethiopie se sont montrés aussi très dynamiques faisant alors de cette région, derrière l’Afrique Australe, les plus dynamiques ces dernières années en termes d’investissement privé. Il convient de noter qu’outre le secteur des ressources naturelles dont jouit cette région, les IDE en direction du Kenya sont diversifiés et orientés non seulement vers la prospection pétrolière et gazière, mais aussi vers les infrastructures, les biens de consommation et l’agriculture. En 2012, les IDE dans cette partie du mode se sont accrus de 15%, pour s’élever à 6,2 milliards de dollars. Plusieurs raisons expliquent l’intérêt pour ce pays comme l’existence de véritable contre-pouvoir, une presse puissante et un secteur bancaire fort.
L’Afrique du nord s’est toujours distinguée du reste du continent eu égard à ses différences culturelles et historiques. Elle a été très active par le passé dans la réception des IDE ; mais les récentes tensions politiques sont venues contredire légèrement cette position. Entre 2010 et 2011, le flux d’IDE dans la région est en effet passé de 13,6 à 5,8 milliards de dollars sous l’effet « des printemps arabes »1. L’Égypte et la Libye ont été particulièrement les plus touchées. Quant au Maghreb, il a toujours occupé une bonne place en dépit de la crise décrite précédemment. En pleine révolution, la Tunisie a résisté en maintenant son flux d’IDE à 1,1 milliard de dollars en 2011. Un chiffre qui s’établit au final à un niveau proche de celui enregistré au cours des années précédentes : 1,5 milliards de dollars en 2010 ; et entre 1,7 et 1,8 milliards entre 2007 et 2009. L’Algérie (2,6 milliards de dollars) et le Maroc (2,5 milliards) affichent les mêmes flux d’IDE qu’avant la crise internationale de 2008. Ses cinq pays se sont partagés huit milliards de $ en 2013 après avoir connu un pic de plus de 10 milliards en 2007. Ils détiennent désormais 14% des IDE venant en Afrique.
L’Afrique de l’Ouest se maintient grâce au Nigeria (Première puissance économique du contient) et au Ghana. Durant les vingt dernières années, le Ghana a pris une place de plus en plus importante dans la région. En 1990, il représentait moins de 1% du stock d’IDE (319 millions de $) ; en 2000, il en était à 1,4% (1,55 milliards de $). La découverte de gisements pétroliers en 2007 puis leur exploitation à partir de 2010 a eu un effet d’augmenter l’attractivité du pays. C’est ainsi que le Ghana reste, selon la CNUCED (2013), dans le peloton de tête des destinations d’IDE en Afrique subsaharienne. Le Nigeria, classée troisième devant l’Afrique du Sud et la Mozambique en 2013, est historiquement un pays très attractif en raison principalement de sa très forte démographie et de ses énormes réserves pétrolières et énergétiques. Même si ses indicateurs de gouvernance sont loin d’être réconfortants, cette économie a toujours su attirer les investisseurs étrangers avec un pic de 8915 milliards de dollars générés en 2011.
Les pays de la CEMAC et de l’UEMOA ayant en commun l’usage du franc CFA ont toujours eu du mal à s’imposer, à l’exception de la Guinée équatoriale et de la République du Congo qui sont des producteurs de pétrole. Ce qui a conduit ces derniers à rehausser le niveau des investissements dans la zone CEMAC qui, dans l’ensemble gagne du terrain avec une part de 10,3% pour se situer à près de 6 milliards de $. Dans l’UEMOA, la Côte d’ivoire s’était longtemps hissée en tête avant de se voir retirer cette place par le Niger avec les investissements amorcés dans l’exploitation de l’uranium au début des années 2000 et qui se sont intensifiés à la fin de la même période. Globalement, la très faible attractivité de la zone se constate par sa part constante dans les flux d’IDE entrants africains qui sont respectivement de 3,1 ; 4,7 ; 4,6 et 4,4 % dans les périodes 2000-2007, 2008-2011, 2012 et 2013.
Les effets des IDE sur la croissance économique
Trois perspectives théoriques principales ont alimenté l’effet des IDE sur le développement économique, et en particulier sur la croissance économique des économies en développement. On distingue d’abord des analyses pessimistes issues principalement de la théorie de la dépendance ; ensuite, une vision optimiste logée dans la théorie de la modernisation ; et enfin, un ensemble hétérogène de théories basé sur le disfonctionnement des marchés intérieurs causé par les IDE.
• L’IDE comme outil de dépendance des PED
L’IDE est perçu par la plupart des économistes du développement des années 1960 et 1970 comme un outil de dépendance des pays en développement vis-à-vis de ceux développés. Contrairement aux théories de la modernisation, les théories de la dépendance montrent que la dépendance aux investissements étrangers est préjudiciable à la croissance économique et augmente l’inégalité des revenus dans le long terme. Ces effets négatifs passent par la détérioration des termes de l’échange [échange inégal dans le langage marxiste] et du commerce international, l’exportation des profits des sociétés multinationales vers les pays riches, l’exploitation de la main-d’œuvre bon marché de la périphérie car les investisseurs étrangers investissent généralement dans des activités à très forte main-d’œuvre non qualifiée donc où les salaires sont très faibles, et enfin l’exploitation des matières premières au plus faible coût possible. Au vue de ces considérations, cette théorie conclut en affirmant qu’une économie contrôlée par des étrangers ne se développera pas normalement, mais de façon disproportionnée (Tsai, 1994 et Adams, 2009). Cette théorie n’est pas restée sans critique notamment des théoriciens de la modernisation qui la juge trop superficielle. Elle ne s’intéresse pas au cercle vicieux dans lequel l’élite de certains PED maintient leurs économies en plus des structures productives et des cadres institutionnels médiocres. Les exemples de la réussite des quatre Dragons1 de l’Asie du sud-est dans les années 1960, et plus récemment des Tiges2 asiatiques et de la Chine sont parlants.
• Les IDE constituent un vecteur de transfert de technologie : La théorie de la modernisation
L’IDE est un amplificateur de la croissance, tel est le point de vue de la théorie de la modernisation. En effet, il permet d’augmenter la productivité dans les pays d’accueil par le biais de transferts de technologie à l’industrie locale, qui à son tour peut booster la croissance économique. Dans ce sens, Graham & Krugman (1991) font valoir que puisque les entreprises nationales ont une meilleure connaissance et un meilleur accès aux marchés nationaux; il est fort probable qu’une entreprise étrangère qui décide d’investir dans un autre pays bénéficie de faibles coûts et d’une efficacité productive supérieure à ses concurrents nationaux. Dans le cas des pays en développement en particulier, il est probable que la plus grande efficacité de l’IDE soit le résultat d’une combinaison de compétences, de gestion avancées et de technologie moderne. A cet effet, il semble être alors le moyen le plus direct et le plus efficace pour acquérir les technologies créées dans les économies les plus avancées, et donc un important mécanisme de convergence économique.
Cet argument a été aussi soutenu par la théorie de la croissance endogène, qui souligne que les entrées d’IDE sont susceptibles d’augmenter la croissance à long terme en raison de leur contribution à l’amélioration du niveau des connaissances existantes par la formation de la main-d’œuvre, l’acquisition des compétences, l’introduction de pratiques de gestion alternatives et les entrées des technologies (Blomström & Kokko, 1998). Ces retombées positives, en principe, se réalisent à travers la sous-traitance et par l’interaction de la société multinationale avec les fournisseurs et les clients locaux, et par effet d’imitation de la technologie et du savoir-faire des producteurs locaux concurrents. Car une multinationale en cherchant à protéger son avantage concurrentiel sur les entreprises évoluant dans son secteur, doit veiller à l’amélioration de l’efficacité et de la qualité des produits de ses fournisseurs.
• L’IDE : Une source de perturbations des marchés intérieurs
En s’intéressant aux fonctionnements des marchés [de capitaux, des biens et du travail], les IDE ont des effets mitigés sur la croissance économique. Sur le marché des capitaux, ils créent un besoin de financement supplémentaire dans les marchés de capitaux nationaux. Donc les entrées d’IDE permettent de dynamiser le marché des capitaux du pays d’accueil. Cependant des effets pervers subsistent car ils peuvent également exercer un « crowding out » (effets d’éviction) financier sur les investissements nationaux lorsque les ressources financières nationales est faibles. Son impact sur le marché des biens et services est positif. En effet, en introduisant un nouveau produit dans le pays d’accueil, l’IDE peut créer une demande pour les biens intermédiaires produits localement qui n’existaient pas auparavant. Il en découle ainsi une augmentation du stock national des biens. Par ce canal, l’IDE facilite l’incorporation de nouveaux inputs et de nouvelles variétés de biens intermédiaires dans la production (Feestra & Markussen, 1994). Dans le marché du travail, son effet est différencié. D’une part il permet de résorber la demande, et d’autre part, en cas de pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le pays hôte, l’IDE peut également attirer la main-d’œuvre qualifiée loin des industries domestiques, qui ensuite conduira à un impact négatif sur les activités économiques de propriété nationale.
Au terme de ces analyses séduisantes, il faut noter que la littérature sur les effets des IDE sur la croissance économique a profondément changé ces deux dernières décennies. Une unanimité semble se dégager au courant de ces deux décennies passées, sur le fait que l’efficacité des IDE soit conditionnée par un certain nombre de conditions dans les pays d’accueil favorisant des « effets spillovers ». Ces conditions peuvent être un niveau d’éducation satisfaisant (Boreinsztein, De Gregorio & Lee, 1998), un revenu par tête élevé (Blomström, Lipsey & Zejan, 1994), un marché financier développé (Alfaro & al, 2003), une ouverture commerciale suffisante (Balasubramanyam, Salisu & Sprasford, 1996) et des institutions de qualité (Alguacil & al, 2011). Ce dernier facteur revêt d’un intérêt tout particulier, en ce sens qu’il influencerait tous les autres facteurs (Wilhelms & Witter, 1998).
Ainsi le rôle des institutions est apparu de plus en plus primordial dans toute analyse des phénomènes économiques notamment les IDE. Le fameux « Getting the price right » est devenu
« Getting the institutions right » (Rodrik, 2004). Cependant, il existe une littérature riche, vaste, mais non uniforme sur la théorie des institutions. C’est pourquoi, il convient dans les pages qui suivent, d’expliciter le concept d’institution en rapport avec l’évolution de l’institutionnalisme aux sens de Veblen, Coase, North, Williamson et très récemment Acemoglu et Robinson. Ces deux derniers se sont distingués de leurs prédécesseurs en donnant plus de fondements empiriques issus des faits historiques.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 DIAGNOSTIC DES IDE ET DES INSTITUTIONS DANS LES PAYS DE L’UEMOA
1.1. Les tendances des IDE dans le monde
1.2. L’évolution des IDE dans l’espace UEMOA : Un diagnostic du rôle de la qualité des institutions
1.3. Conclusion du Chapitre 1
CHAPITRE 2 EVOLUTIONS DE LA THEORIE DES IDE ET DE LA THEORIE DES INSTITUTIONS
2.1. Généralités sur le concept d’IDE
2.2. Les institutions : Une ambiguïté conceptuelle
2.3. Conclusion du chapitre 2
CHAPITRE 3 FONDEMENTS THEORIQUES DE LA RELATION INSTITUTION-IDE
3.1. Les institutions : Condition d’attractivité des IDE
3.2. Incidence des institutions sur l’efficacité des IDE
3.3. Conclusion du chapitre 3
CHAPITRE 4 EVALUATION EMPIRIQUE DE LA RELATION IDE-INSTITUTION DANS L’ESPACE UEMOA : UNE APPLICATION DU MODELE ARDL SUR PANEL
4.1. Cadre méthodologique : L’économétrie des panels ARDL
4.2. Analyse de l’attractivité et de l’efficacité des IDE dans l’UEMOA : Le rôle de la qualité des
institutions
4.3. Conclusion du chapitre 4
CONCLUSION GENERALE
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