Evolution morphosédimentaire des plages de Joal et de Nianing sur la Petite Côte sud (Sénégal)

Le Sénégal est un pays qui dispose d’une frange littorale de 700km de long et d’un espace maritime de 198000 km². Sur ces côtes sénégalaises se développent plusieurs activités économiques notamment la pêche et le t ourisme qui ont engendré des recettes brutes de l’ordre de 200 milliards de francs CFA en 2003. Aujourd’hui ces côtes sont affectées fortement par l’érosion. Vu l’importance de l’exploitation de ces côtes et de leur intérêt pour l’économie nationale, plusieurs études ont été effectuées sur la Petite Côte portant sur les phénomènes d’érosion. Cette érosion, définie comme le recul à long terme de la ligne de rivage donc l’avancée de la mer sur le continent est liée à des facteurs naturelles et parfois anthropiques. Notre étude est un suivi de l’évolution morphosédimentaire au niveau de la Petite Côte plus précisément au niveau de la plage de Joal et Nianing. Le suivi de l’évolution morphologique a été effectué pour les périodes suivantes : (avril1994, juin 1994, octobre1994, mai1996, et mai1997) pour la plage de Joal et est échelonné de novembre 1993 à juin 1994 pour la plage de Nianing. La comparaison de ces résultats est complétée par celle d’années récentes (août 2007, janvier 2008). Pour l’évolution sédimentologique les périodes concernées sont août 2007, janvier 2008.

L’intérêt de cette étude est de comprendre le fonctionnement de cette partie de la Petite Côte pour déterminer les caractéristiques morphologiques et sédimentologiques durant cette période.

PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE 

Localisation de la zone d’étude

Nianing et Joal sont deux villes situées successivement à 91km, 114km au Sud-est de la capitale Sénégalaise (Dakar), aux alentours de (14°.20 Nord et 16°.55 Ouest), (14°.10 Nord et 16°.51 Ouest). Elles se trouvent dans le département de Mbour, plus précisément dans la région de Thiès. La frange littorale de Nianing et Joal fait partie de la Petite Côte sud du littoral sénégalais, elle est limitée au nord par Mbour, au sud et à l’est par l’estuaire de Saloum et à l’ouest par l’océan atlantique .

Cadre géologique 

La zone d’étude (Joal et Nianing) est située dans la partie occidentale du bassin sénégalomauritanien . Ce bassin occupe une superficie de 340 000 km2 entre la Mauritanie et la Guinée Bissau. Il s’est individualisé à la suite de l’écartement des plaques africaine et américaine à la fin du Trias. Le bassin sénégalo-mauritanien atteint dans sa plus grande largeur 500km et s’étend sur quelques 2000km de long. C’est un bassin de type ouvert, à structure monoclinale de pendage ouest assez faible qui s’enfonce dans l’océan atlantique. Il est couvert par des formations sédimentaires tertiaires et quaternaires (Diouf, 1989).

Les formations tertiaires

Le Paléocène est marqué par des faciès de calcaires, de marnes et de calcaires marneux (Figure 3). La macrofaune du Paléocène de l’ouest sénégalais (Togocyamus seefredi ; Polinices togoensis; Solarium togoens). L’étude de la microfaune (Globorotalia sp ; Anomalinoïdes sp ; Burrtonia sp), montrant la parenté étroite avec celle de la Côte d’Ivoire et des Antilles, renforce cette hypothèse (Sarr, 1982). L’Eocène a subi une forte érosion et n’est représenté dans la région que par ses termes inférieurs. De la fin du Paléocène à l’Eocène moyen s’installe une sédimentation essentiellement biochimique de faciès argilo marneux (Bellion et al, 1991). Deux transgressions vont suivre. La première, à l’Eocène inférieur, est la plus importante, la seconde, à l’Eocène moyen, avec mise en place de séries argileuse, marneuse, et calcaire. Cette période se termine à la fin de l’Eocène moyen par un épisode tectonique majeur (Bellion et Guiraud, 1980). La faune de l’Eocène est riche en lamellibranches (Cardita Sererina) et gastéropodes (Athleta Thebaica) (Sarr, 1982).

Les formations quaternaires
Au Quaternaire les dépôts tertiaires du bassin sénégalo-mauritanien vont être recouverts par des sédiments marins transgressifs visibles sur l’ensemble du bassin de Nouadhibou jusqu’en Casamance (Diouf, 1989). Cette période est représentée par des sables argileux latéritiques superficiels reposant en discordance sur les formations tertiaires précédentes (Sarr, 1982). Elle est caractérisée par des variations climatiques successives accompagnées d’oscillation du niveau marin (Sarr, 1982) .

❖ L’Inchirien (supérieur à 30 000 ans B.P)
Il a formé un golfe principal ouvert sur la mer à l’emplacement de la sebkha Ndramcha, golfe qui a gagné 130km sur les terres de l’intérieur (Diouf, 1989). Selon Sarr 1982, l’inchirien est un épisode humide transgressif caractérisé en bord de mer par des dépôts de grés calcaires fossilifères ou « beach-rock », cimentant le plus souvent des graviers ferrugineux, des coquilles et des galets de nature diverse. Un niveau analogue a été observé par Sarr en 1982 dans des puits situés à quelques kilomètres à l’est de Joal (Ndiarone, Bagana, et Léona) entre 7 et 12m de profondeur. Le « beach-rock » renferme un grand nombre de coquilles parmi lesquelles celles de Lopha Stentina PAYRAUDEAN qui sont les plus fréquentes (Sarr, 1982).
❖ L’Ogolien (20 000 à 10 000 ans B.P)
Egalement appelé Trarzien, il correspond à un épisode aride régressif qui a vu l’intensification des actions éoliennes et la formation de massifs dunaires composés de sables quartzeux fins orientés NE-SW dans le nord du Sénégal depuis la région du fleuve Sénégal jusqu’à la Gambie (Diouf, 1989). Lors d’une période humide ultérieure, ces dunes ont été ferruginisées d’où leur nom de « dunes rouges » (Elouard, 1967). Ces dunes ogoliennes occupent toute la partie NE de Joal.
❖ Le Tchadien (11 000 à 7 000 ans B.P)
Cette période est dénommée ainsi car c’est l’époque où les grands lacs sahariens en particulier le Tchad ont été réalimentés (Sarr, 1982). Le Tchadien est un épisode humide, formé lors de la transgression marine ayant débutée à –50 m (Sarr, 1982). Les réseaux hydrographiques du Sine et du Saloum et leurs affluents semblent s’être constitués lors de cette nouvelle phase humide (Diop, 1980). L’humidification du climat favorise la formation de lacs et de marécages dans les dépressions interdunaires (niayes) (Diouf, 1989).
❖ Le Nouakchottien (entre 7 000 et 4 000 ans B.P)
C’est un épisode humide correspondant au maximum de la transgression marine, vers 5 500 ans BP. Il est caractérisé par la présence de niveau de terrasses fossilifères où l’on retrouve toujours Anadara senilis (Sarr, 1982). La mer du Nouakchottien recouvrait une bonne partie du littoral actuel de Joal, et son avancement a permis la formation de nombreuses lagunes côtières et de golfes marins (Sarr, 1982). Hébrard (1966) a décrit une terrasse de sable argileux fin jaunâtre à l’entrée de Nianing sur la route de Joal (terrasse de Nianing). Il estime que cette terrasse s’est déposée au cours de la transgression. La terrasse nouakchottienne de Joal – Fadiouth est enfouie sous les cordons littoraux, formations postérieures. Elle est sub-affleurante plus au nord dans la zone lagunaire de Mbodiène (Debenay et Bellion 1983).
❖ Le Tafolien (vers 4000 ans BP)
C’est un épisode régressif. Le niveau marin serait descendu à –2 m avant de remonter à +2m vers 3000 ans B.P (Diouf, 1989). Des courants de dérive littorale régularisent la côte et permettent la mise en place de longues plages rectilignes (Elouard et al, 1977). Ces courants de dérive littorale édifient des cordons littoraux riches en minéraux lourds (Hébrard, 1978).
❖ Le sub-actuel
De petites fluctuations interviennent autour de 2000 ans B.P. et contribuent à stabiliser le niveau marin de + 1m à + 1,50m au-dessus du niveau actuel .

Tectonique

L’ouest sénégalais est caractérisé par une tectonique cassante (Figure 5) très nette au niveau du massif maastrichtien de Ndiass qui constitue un horst, soulevé à la fin du Secondaire avec des rejeux tectoniques au Tertiaire. Joal se situe sur le flanc oriental du horst de Ndiass et n’est ainsi pas épargné par les contrecoups de l’instabilité de ce horst. Deux grands ensembles de failles affectent le secteur de Joal: des accidents NO-SE et des accidents NESO à NNE-SSO (Bellion et Guiraud, 1979).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
1 – Localisation de la zone d’étude
2 – Cadre géologique
2.1 – Les formations tertiaires
2.2 – Les formations quaternaires
2.3 – Tectonique
3 – Les caractéristiques morphologiques du cordon littoral
4 – Les principaux facteurs d’évolution des côtes sableuses
4.1 – Les facteurs climatiques
4.1.1- Le vent
4.1.2 – Les précipitations
4.1.3 – La température
4. 2 – Les facteurs hydrodynamiques
4.2.1 – Les vents
4.2.2 – Les houles
4.2.3 – Les courants de houles
4.2.4 – La marée
4. 3 – Actions anthropiques
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODOLOGIE D’ETUDE
1-Méthode topographique
1. 1 – Acquisition des données
1. 2 – Traitement des données
2 – Méthode sédimentologique
2. 1 – Acquisition des données
2. 2 -Traitement des données
CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS OBTENUS
1-Analyse des résultats morphologiques
1.1- La plage de Joal
1.1.1- Caractéristiques morphologiques
1.1.2- Evolution saisonnière
1.1.3-Evolution interannuelle
1.1.4-Evolution à plus long terme
1.2-La plage de Nianing
1.2.1- Caractéristiques morphologiques
1.2.2- Evolution saisonnière
1.2.3- Evolution à plus long terme
2- Analyse des résultats sédmentologiques
2.1- Analyse sédimentologique des échantillons de Joal
2.1.1- Evolution spatiale
2.1.1.1- Evolution des indices granulométriques le long du profil en août 2007
2.1.1.2- Evolution des indices granulométriques le long du profil en janv-2008
2.1.2- Evolution saisonnière
Conclusion
2.2- Analyse sédimentologique des échantillons de Nianing
2.2.1- Evolution spatiale
2.2.1.1-Evolution des indices granulométriques le long du profil en août 2007
2.2.1.2-Evolution des indices granulométriques le long du profil en janv-2008
2.2.2 Evolution saisonnière
Conclusion
3-Synthèse et discussion des résultats
3.1- Les résultats morphologiques
3.2- Les résultats sédimentologiques
CONCLUSION GENERALE

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