La théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith
Le père de la science économique Adam Smith et l’économiste Britannique David Ricardo prouve l’importance de participer à cet échange international dans ses approches. Selon Adam Smith l’échange international provient des différences absolues de productivité, c’est-à-dire les différences du coût de production entre les pays. Il raisonne dans le cas de deux pays, ne produisant chacun que deux biens, il suppose qu’il existe un seul facteur de production tel que le facteur travail, pleinement employé, mobile entre deux productions mais immobile internationalement. Les coûts de production unitaire des deux biens sont mesurés en nombre de travailleur. Selon lui un pays dispose un avantage absolu d’un bien par rapport à l’autre s’il arrive à produire ce bien à moindre coût c’est-à-dire produire le bien avec moins de travailleurs que son partenaire. En effet, Smith montre alors qu’un pays a intérêt à se spécialiser lorsqu’il a un avantage absolu sur la production d’un bien et donc importer le bien dont le coût est plus coûteux que celui d’un autre. C’est une application de l’analyse des effets de la division internationale du travail. Il est donc possible d’obtenir par la spécialisation internationale une production mondiale supérieure à celle obtenue en situation d’autarcie (SMITH, 1776). Alors, il y a un surplus de la production mondiale qui est partagé par les pays participant au commerce international. D’où chaque pays a mutuellement intérêt à participer aux échanges internationaux car c’est un jeu à somme positive. L’échange international apporte toujours un gain pour les pays participants.
La place du pétrole dans l’économie mondiale
Depuis toujours, le pétrole tient une place prépondérante3 , étant en tête parmi les énergies fossiles, l’éolien, photovoltaïques, hydrauliques et même pour l’énergie nucléaire. Cette dernière peut produire de l’électricité, et peut également réduire la dépendance en pétrole mais à un usage limité. Un exemple montre qu’en substituant le pétrole par le charbon pour le transport, il faut revenir au temps ancien avec les trains et les machines à vapeur. Peu de secteur industriel peut s’échapper alors à la nécessité du pétrole surtout le transport, la pétrochimie, les développements des matières plastiques, la défense nationale (l’armée). Le pétrole est présent dans l’économie comme une matière première. Dans tous les pays, l’utilisation du pétrole dans l’économie contribue au développement. Si des pays sont plus riches que les autres c’est parce que le pétrole permet de bénéficier d’équivalents travailleurs, qu’on n’a pas besoin de payer plus cher que le prix du pétrole dans le processus de production. Il explique le niveau de richesse d’un pays. Cette énergie est un produit stratégique utilisé dans un grand nombre de secteurs. Le pétrole catalyse le développement grâce à son caractère physico-chimique comme énergie c’est pourquoi les différents secteurs d’activités engendrent une forte demande. Il est une source d’énergie fluide, très rentable et notamment offre une importante densité (un kilogramme de pétrole fournit environ 11,6 kWh d’énergie soit environ 10 kWh par litre). En effet le pétrole est une arme économique au centre de la survie mondiale. Cette énergie est aussi la cause d’importants problèmes actuels et futurs tant que sur les quantités de réserves limitées mais aussi une filière polluante catastrophique au profit de l’environnement. Dans ce cas, son extraction libère 23 fois plus de polluants importants que celui du gaz carbonique4 , la fuite en bateau pendant son transport entraîne une marée noire, et ses déchets non recyclables polluent notre sol, air et eau.
Les types de pétrole brut commercialisés
Il existe trois standards de pétrole brut dans le monde, à savoir le West Texas Intermediate (WTI), le Brent (un mélange de différents pétroles brut tiré de la mer Nord) et le Dubai Crude. Ces derniers font respectivement office de référence pour les Etats-Unis, l’Europe et l’Asie. Les pétroles bruts sont utilisés tels quels et sont raffinés. L’essence, le fioul domestique, les kérosènes, le Gaz de pétrole liquéfié (GPL), le bitume mais aussi la paraffine font partie des nombreux produits issus du pétrole. L’industrie pétrolière se caractérise par une pluralité de produits. A chaque produit comme à chaque variété de brut correspond un marché spécifique.
L’Agence International de l’Energie, comme contre-pouvoir
L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) s’agit d’une organisation intergouvernementale, rattachée à l’OCDE. Elle a été créée en 1974 à l’initiative de Henry Kissinger à la suite du choc pétrolier de 1974. Sa mission est de coordonner les politiques énergétiques des pays membres et de s’assurer de leur non approvisionnement et de l’indépendance énergétique. De ce fait, les pays membres de l’AIE possèdent en permanence l’équivalent d’au moins 90 jours d’importations nettes de pétrole brut. L’AIE10 renferme 25 membres (l’année d’adhésion entre parenthèse): l’Australie(1979), l’Autriche(1974), la Belgique(1974), le Canada(1974), la R2publique Tchèque(2001), le Danemark(1974), la Finlande(1992), la France(11992), l’Allemagne(1974), la Grèce(1977), la Hongrie(1997), l’Irlande(1974), l’Italie(1978), le Japon(1974), la République du Corée(2001), le Luxembourg(1974), les Pays Bas(1974), la Nouvelle Zélande(1977), la Norvège(1974), le Portugal(1981), l’Espagne(1974), la Suède(1974), la Suisse(1974), la Turquie(1981), le Royaume Unis(1974) et les EtatsUnis(1974).
La Volatilité des prix: une prévision difficile
La prévision économique est difficile, en particulier lorsque l’on s’intéresse à des variables aussi volatiles que les prix du pétrole et le taux de change. Au cours de la période récente, la plupart des institutions internationales n’avaient pas prévu que les cours du pétrole dépasseraient 90 dollars et pensaient que la hausse des prix du pétrole ne serait que temporaire. Néanmoins, nous nous sommes soumis à un exercice de projection en présentant plusieurs scénarios, ce qui permet de donner une fourchette de prévision. Pour élaborer une prévision concernant les prix du pétrole en 2008, il convient de s’intéresser à l’évolution probable de leurs déterminants:
– le Département américain de l’énergie prévoit que la consommation mondiale en volume augmentera de 1,7 %, soit autant qu’en 2007. Cette hausse est rendue probable par le maintien de la croissance mondiale à des niveaux élevés en 2008 malgré le ralentissement attendu aux Etats-Unis et en Europe;
– les stocks commerciaux des pays de l’OCDE diminuent après avoir atteint un niveau record en 2006;
– la production des pays non membres de l’OPEP devrait augmenter significativement, mais insuffisamment pour couvrir à elle seule la croissance de la demande;
– l’OPEP a annoncé une augmentation de sa production qui, ajoutée à la production hors OPEP, devrait être suffisante pour couvrir l’augmentation de la consommation mondiale;
– à moyen terme, les capacités d’augmentation de la production restent limitées;
– et les marchés restent très sensibles aux facteurs géopolitiques susceptibles d’influer négativement sur la production (notamment en Iran ou au Nigeria).
Ces éléments rendent probable une augmentation du prix moyen du baril de pétrole en 2008 par rapport au prix moyen en 2007. La prévision du Département américain de l’énergie est de 85 dollars le baril en moyenne sur 2008 (soit une augmentation de 20% mais un niveau inférieur à celui atteint fin 2007), tandis que la Commission européenne privilégie, dans ses dernières prévisions, un scénario où le baril de pétrole se maintiendrait autour de 90 dollars (ce qui représenterait une augmentation de 27% par rapport au cours moyen en 2007). Cependant, le franchissement du seuil de 100 dollars le baril en Janvier 2008 oblige à considérer un scénario plus extrême. Nous utilisons donc la prévision du Département américain de l’énergie comme hypothèse basse et un baril se maintenant a 100 dollars en moyenne sur 2008 comme hypothèse haute.
L’Environnement Concurrentiel de la Scène Pétrolière
La concurrence constatée au sein de la scène pétrolière se présente sous diverses formes mettant en compétition plusieurs acteurs. En amont, la quête et la production du pétrole brut comme le WTI, le Brent et le Dubaï light par exemple représente une véritable course à l’or. Malgré les coûts d’exploration et d’exploitation très élevés qui atteindrait environ les dix millions de dollars pour reconnaitre l’existence d’un gisement (BOUCAU H, 1936), la compétition reste sans fin. Entre grandes compagnies pétrolières mais aussi entre pays développés ou non, seule la pénurie de l’or noir est la limite. En aval, la raffinerie mais surtout la distribution des divers dérivés tels que les gaz liquéfiés, l’essence, le kérosène, le gazole ou les lubrifiants engendrent aussi une grande rivalité entre ces acteurs pétroliers notamment entres les compagnies nationales et internationales ou encore indépendants. Par conséquent, l’étude concurrentielle du commerce pétrolier se spécialisera sur l’analyse de l’évolution de la scène pétrolière (en amont et en aval) mondiale depuis les années 2000 afin de comprendre ce que certains pays ou compagnies ont fait pour apprendre de leurs expériences. Pour s’y faire, la collectes de données issue des sources fiables telles que British Petroleum (BP), le recueil statistique considéré comme l’une des meilleures sources qui retracent sur une longue période l’évolution des réserves, de la production et de la consommation mondiale servirait comme indicateurs à l’analyse (MAKHOUF, 2011).
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Table des matières
Remerciements
Liste des abréviations
Liste des tableaux
Introduction
Partie I. Généralité du marché pétrolier
Chapitre 1 Analyse du marché pétrolier
1.1. Les approches théoriques sur le commerce international
1.1.1. La théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith
1.1.2. La théorie de l’avantage comparatif de David Ricardo
1.2. L’analyse du marché pétrolier
1.2.1. La place du pétrole dans l’économie mondiale
1.2.2. Le fonctionnement du marché et les principaux acteurs
1.2.2.1. Les caractéristiques du marché pétrolier
a. La physionomie du marché: le marché concurrentiel en partie contrôlé
b. Les types de pétrole brut commercialisés
1.2.2.2. Les trois types de marchés
1.2.2. Les acteurs du marché pétrolier
.1.2.2.1. Les Etats producteurs
a. L’organisation des pays exportateurs de pétrole
b. Les sociétés d’Etats
1.2.2.2. Les compagnies pétrolières privées
1.2.2.3. Les Etats consommateurs
a. L’organisation de coopération et de développement économique comme Première consommatrice
b. L’agence internationale de l’énergie, comme contre-pouvoir
Chapitre 2. Les enjeux du pétrole
2.1. Les enjeux politique et géopolitique
2.1.1. Pour le pays exportateurs
2.1.2. Pour les pays importateurs
2.2. Les enjeux économiques et financiers
2.2.1. Les opérateurs financiers
2.2.2. Le pétrole et le taux de change : le « syndrome hollandais »
2.2.3. Le retard dans l’accumulation des compétences et progression des inégalités
Partie II. Analyse du prix du pétrole
Chapitre 3. Prix et environnement concurrentiel
3.1. Évolutions du prix de pétrole
3.1.1. L’évolution récente des prix du brut
3.1.2. Quelle politique?
3.1.3. La volatilité des prix: une prévision difficile
3.1.4. Détermination du prix de pétrole
3.2. L’environnement concurrentiel de la scène pétrolière
3.2.1. La concurrence en amont
3.2.1.1. La concurrence à travers l’évolution des parts de réserve pétrolière mondiale
a. La compétition entre les grands acteurs
b. Les autres pays remarquables
3.2.1.2. La concurrence à travers l’évolution de la production pétrolière mondiale
a. La compétition entre grands acteurs
b. Les stratégies adoptées par ces grands acteurs
3.2.2. La concurrence en aval
3.2.2.1. La compétition entre les distributeurs
3.2.2.2. La répartition des stations-services au monde
3.2.2.3. Le marché bouleversé par les nouvelles compagnies
Chapitre 4. Impact de la variation du prix du pétrole
4.1. Du point de vue des importateurs
4.2. Du point de vue des exportateurs
Conclusion
Bibliographie
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