Les phases et les voies de la politique industrielle
L’héritage colonial avait légué un modèle de croissance de type agro-minier où prédominaient un secteur primaire de production, une faible diversification du système productif et surtout une hégémonie du marché extérieur sur les transactions commerciales, les flux de revenus et la structure de la demande. En marge de ce modèle et à la faveur de circonstances particulières (autarcie de la guerre, pénurie dans les approvisionnements puis afflux de capitaux dans l’immédiat de l’après-guerre) quelques activités industrielles s’étaient créées, dominées par l’initiative des groupes privés français. Elles sont demeurées cantonnées dans la transformation des produits de pêche, de l’élevage ou du sol. Au lendemain de l’indépendance, une rupture s’imposait dans ces relations nouées avec l’exmétropole. Le développement économique était identifié à la mise en place d’une industrie nationale endogène et auto-entretenue. Il ne s’agissait pas seulement d’accroître la capacité productive locale ; l’industrie, comme force motrice, devait induire une modification de la spécialisation de l’économie marocaine par un processus de croissance cumulative et de transformations structurelles. La cohérence de l’appareil productif devait être assurée par la mise en place de secteurs de base, approvisionnés par les matières premières locales et autour desquels devaient se greffer des unités de transformation. Ces choix exigeaient un effort d’investissement important financé essentiellement par l’épargne nationale. L’État devait jouer un rôle direct déterminant dans la création des industries lourdes tout en aménageant des espaces d’intervention pour l’initiative privée et en recourant à des formules d’association avec le capital étranger. Globalement, ces ambitions industrialistes ont été vite remises en cause avec les rectifications du premier plan quinquennal (1960-1964) sous la pression des tensions politiques et économiques.
Aperçu sur le secteur industriel
Première activité économique et première pourvoyeuse d’emploi, l’industrie est le levier de l’économie nationale et le moteur de la croissance, tant à l’échelle sociale ou économique que sur le plan du développement régional. En 1996, ce secteur représentait près de 28% du PIB. Les industries alimentaires dominent, avec la transformation des céréales (farine, biscuiterie, pate alimentaire) et les conserveries (légumes, fruits, poissons). Les industries du textile, du cuir et du bâtiment (matériaux de construction) sont en pleine expansion. Longtemps dominé par les industries évoquées précédemment, ce secteur s’est diversifié rapidement grâce à l’essor des secteurs de la chimie et parachimie, du papier et des cartons. Des usines de montage de camions et d’automobiles ont également vu le jour. En plus de l’artisanat qui joue un rôle de premier plan. Le secteur industriel marocain connaît de profondes mutations engendrées d’une part, par l’évolution des marchés internationaux (récession dans les pays clients du Maroc, rehaussement des exigences en qualité et en respect des normes environnementales, raréfaction et/ou flambée des prix des matières premières, émergence des pays de production à faibles coûts…) et d’autre part, par les accords de libre-échange signés par le Maroc au cours de cette dernière décennie. Ces mutations impactent l’ensemble du tissu industriel : PME et les Groupes nationaux et internationaux.
Caractéristiques de l’industrie marocaine
L’industrie marocaine présente les caractéristiques structurelles de celles d’une économie en développement. Son tissu industriel est composé essentiellement de PME comportant moins de 200 employés. Selon l’ANPME le nombre des PME au Maroc est de 4000 à 7000 unités, ce qui représente 95% du tissu productif national ; elles participent de manière positive à la création d’emplois et au développement régional et local (60% des emplois dans le secteur privé sont engendrés par des PME) et aussi à la croissance économique (leur parts dans les exportations marocaines avoisine les 31%). Néanmoins, leur contribution reste largement en dessous des potentialités que cette catégorie d’entreprises peut faire valoir puisque l’ensemble des unités de production, ne procure que 10% de la valeur ajoutée et ne distribuent que 16% de la masse salariale, alors que les grandes entreprises qui ne présentent que 8%, créent 90% de valeur ajoutée et distribuent 84% de la masse salariale. L’industrie marocaine présente plusieurs traits de faiblesse. Le taux de croissance industrielle qui est d’environ 3.5% a été en dessous du taux de croissance du PIB pendant les 10 dernières années (4,1% en 2005). Cette faiblesse du secteur industriel se traduit par un apport moyen annuel de 16% du PIB durant les 10 dernières années soit 123 Milliards de dirhams en 2003. Sur la même période, il n’intervient que pour 13% dans la création d’emploi. En 2003, l’industrie marocaine a pu attirer un peu moins de 11 milliards de dirhams, ce qui prouve le déclin du secteur secondaire au profit du tertiaire. Les branches qui intéressent le Maroc en général, sont des secteurs peu porteurs dont la valeur ajoutée est epsilon par rapport au secteur tertiaire ; parmi ces branches on cite : textile, agroalimentaire, imprimerie, et industrie métallurgique de base. Tous ces critères, démontrent, que l’industrie marocaine souffre d’une faiblesse structurelle. Pour mieux comprendre, et pour pouvoir analyser la situation de l’industrie marocaine, on a pensé à l’élaboration d’une matrice SWOT. L’analyse SWOT, en effet, permet d’analyser l’environnement externe et interne d’un projet. Dans l’environnement externe, on distingue les opportunités et les menaces. Dans l’environnement interne, on distingue les forces et les faiblesses que l’entreprise transmet au projet.
Les faiblesses de l’IAA
L’industrie alimentaire nationale demeure dans son ensemble un système productif fragile et structurellement faible. Les faibles taux d’investissement et le retard technologique, la sous qualification du capital humain et la prédominance du travail précaire, la faiblesse de l’innovation et de la qualité ainsi que les carences de l’organisation managériale des entreprises, caractérisent l’évolution structurelle de cette industrie. Ainsi, les faibles taux de croissance de la productivité et des taux de valeur ajoutée sur une longue période témoignent des difficultés auxquelles sont confrontées les industries agroalimentaires pour réaliser une mutation devant induire des changements importants au niveau de la fonction de production et un approfondissement de l’industrialisation du secteur avec leurs effets sur l’industrialisation de l’agriculture. Si le tissu productif est constitué fondamentalement de PME, le secteur connaît un développement rapide du phénomène de concentration qui prend deux formes : d’une part, l’élargissement du poids des grandes entreprises dans la production globale de l’industrie en question et d’autre part, la constitution et l’extension des « groupes agro-alimentaires ». De même, une grande partie des produits exportés sont de faible valeur ajoutée.
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Table des matières
Introduction
I. Evolution Généralités sur l’industrie Marocain
1. Historique de l’industrie Marocaine
2. Caractéristiques de l’industrie Marocaine
3. Force
4. Faiblesses
II. Evolution des secteurs industriels
1. Secteur agro-alimentaire
2. Secteur pharmaceutique
3. Secteur d’automobile
4. Secteur Aéronautique
5. Secteur de textile et de cuir
6. Secteur industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques
Conclusion Générale
Bibliographie
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