Depuis la découverte des rayons X en 1895, l’examen radiologique est devenu une partie intégrante de la gestion des patients dans le domaine de la dentisterie. Bien que complémentaires, les radiographies jouent un rôle indispensable dans le diagnostic, la planification du traitement, le suivi et la surveillance des pathologies orofaciales. Cependant, les effets néfastes des rayons X sur les tissus vivants sont aussi bien connus que les effets bénéfiques [3]. Bien que les doses de rayonnement rencontrées en dentisterie soient minimes, elles peuvent entraîner des effets stochastiques, c’est-à-dire un phénomène tout ou rien [42]. L’approche prédominante consiste à limiter le plus possible l’exposition aux rayonnements ionisants [34]. Diverses directives en dentisterie protègent les patients, les professionnels de la santé dentaire et l’environnement contre les effets nocifs des rayonnements ionisants [21]. Afin de combattre les dangers liés aux rayonnements, les praticiens dentaires doivent se conformer à ces directives de radioprotection. Svenson et al [38] ont fait état des connaissances, des attitudes et des pratiques des praticiens suédois en matière de radioprotection amenant à une proposition de formation continue obligatoire. Sheikh et al. [35] ont signalé des pratiques inadéquates de radioprotection des chirurgiensdentistes indiens. Afin d’optimiser la mise en œuvre des mesures de radioprotection en odontologie, il est essentiel d’identifier les facteurs susceptibles d’influer sur les pratiques efficaces de radioprotection. Pour y parvenir, il faut étudier simultanément différentes interactions entre différentes questions liées à la radioprotection au sein d’une même population. Cependant, il y a une rareté d’enquêtes exhaustives sur les diverses questions liées à la radioprotection en odontologie, à la fois dans le monde et plus spécifiquement dans le contexte sénégalais.
EVOLUTION ET TECHNIQUE D’IMAGERIES
Evolution des examens radiologiques en Odontologie
Les rayons X ont été découverts le 8 novembre 1895 par Wilhelm Conrad Roentgen. Il effectue, le 22 décembre 1895, la première radiographie médicale à partir de la main de son épouse Bertha. Grâce à cette découverte, il obtient, en 1901, le premier Prix Nobel de physique et marque la naissance d’une méthode d’évaluation anatomique in vivo non invasive. A compter de cette découverte, la radiologie argentique a révolutionné la pratique quotidienne de l’art dentaire et pendant des décennies. La radiographie en odontologie verra ainsi ces jours avec Otto Walkhoff, un dentiste allemand, en janvier 1896, 14 jours seulement après la découverte de Roentgen. Le cliché dentaire obtenu après une exposition de 25 minutes. Il a fallu attendre l’année 1982 pour qu’apparaisse une nouvelle technologie : la radiologie numérique, la Radio-Visio-Graphie (R.V.G®) [8]. Pendant toutes ces années la radiologie est restée cantonnée au domaine du 2D. La mutation vers la troisième dimension (3D) s’est effectuée dans les années 1970 avec l’apparition de la technologie tomodensitométrique MDCT (medical computerized tomography) qui combine l’acquisition et le traitement informatique de données numériques obtenues à partir de capteurs balayant un volume anatomique.
L’imagerie sectionnelle s’est récemment enrichie d’une nouvelle technologie connue dans le monde de l’imagerie médicale sous le nom «d’imagerie cone beam », de CBCT (cone beam computerized tomography) ou « d’imagerie à faisceau conique » [7]. Cette technologie est rapidement devenue très populaire dans le monde odontologique car dédiée à la sphère maxillo-faciale [40].
Les différentes techniques radiographiques peuvent être classées en 2 groupes :
❖ les radiographies conventionnelles constituées par les techniques intraorales et les techniques extra-orales.
❖ l’imagerie en coupe constituée par le Scanner et le ConeBeam.
Les techniques de radiographies conventionnelles
Les radiographies intraorales
Il existe trois techniques d’examens de la radiographie intra-orale que sont : la radiographie rétro-alvéolaire, la radiographie rétro-coronaire, la radiographie occlusale. Chacune de ces techniques a un but, nécessite des radiogrammes particuliers et dispose un ou des procédés spécifiques [5].
La rétroalvéolaire
➤ Définition
Le cliché rétro-alvéolaire est une projection radiologique sur un film de taille réduite permettant une étude détaillée d’une dent et de son environnement anatomique.
➤ Moyens
✔ Appareil radiographie intraorale
C’est nécessaire, aujourd’hui ces tubes développent une énergie allant jusqu’à 90 kV et un ampérage de 10 ou 15 mA. Ce tube est muni à son extrémité d’un cône [5].
✔ Un détecteur
Le film argentique : il existe de nombreuses tailles différentes, qui s’adaptent donc aux sites radiographiques, mais aussi à la personne (enfants, adultes). Ce film mince (0.2mm) ayant à chacun de ces deux côtés du bromure d’argent en cristaux, sensible au rayons X et à la lumière. IL est contenu dans une pochette étanche à la salive, et protégée de la lumière; on observera la présence d’un point en relief sur la face exposée. Il permet d’orienter le film et devra toujours se situer en position occlusale. Le film est positionné en situation intra-orale en regard de la zone explorée.
Le capteur numérique, type RVG : La seule différence avec la méthode classique est l’utilisation à la place du film d’un capteur de petite taille contenant un scintillateur, une plaque de fibre optique et une caméra miniaturisée CCD. L’image mémorisée apparaît immédiatement sur l’écran du PC auquel le capteur est relié [6].
➤ Techniques radiographiques de la retro alvéolaire
✔ Technique de la bissectrice
L’angle formé par le plan moyen de la dent ou des dents à radiographier et le plan moyen du radiogramme est bissecté. Le rayon central du faisceau des rayons X se dirige vers l’apex des dents et croise perpendiculairement le bissecteur. Cela crée deux triangles dans lesquels la longueur de l’image qui apparaît sur le radiogramme est égale à la longueur de la dent. Pour cette technique on emploie généralement une distance foyer-radiogramme (DFF) courte c’est pourquoi on l’appelle parfois la technique du cône court. Le patient tient le radiogramme à l’aide de son pouce pour le maxillaire et avec son index pour la mandibule. Du côté droit, le pouce ou l’index de la main gauche. Du côté gauche, le pouce ou l’index de la main droite [5].
✔ Technique du parallélisme
Le radiogramme est placé parallèlement avec l’axe longitudinal des dents. Le rayon central du faisceau des rayons X est dirigé perpendiculairement à l’axe longitudinal des dents et du radiogramme. On appelle aussi cette technique, la technique orthocentrée. Pour que le radiogramme soit parallèle à l’axe longitudinal des dents, il est nécessaire de le placer éloigné des dents à radiographier ce qui augmente la distance objet-film. Une longueur de cône plus considérable est essentielle à la technique du parallélisme. Puisque le radiogramme ne touche pas aux dents la technique du parallélisme exige l’emploi d’un support (angulateurs, pince crocodile, pince hemostat…) pour le capteur pour maintenir les rapports de parallélisme entre l’axe longitudinal des dents et le radiogramme [6].
Tomographie Volumique à Faisceau Conique ou CONE BEAM CT (CBTC)
Définition
Le CBCT est une technique radiologique encore récente, fondée comme le scanner sur l’utilisation des rayons X. il est économe en radiation, fiable en résultat et reconnue comme un mode d’imagerie substitutif au scanner.
Principe
Le ConeBeam fait appel au principe de la tomographie volumique, la technique consiste à utiliser un faisceau de rayons X conique qui sera capté par un détecteur plan (intensificateur couplé à une caméra CCD). Ainsi le faisceau ouvert de rayons X effectue une seule rotation de 360° autour des structures dento maxillaires et est recueilli sur le détecteur plan à l’issue de chaque tour. Les données brutes sont stockées et transformées en volume exploitable par reconstruction. Les reconstructions multiplanaires (Multiplanar Reformation ou MPR) sont des reconstructions directes, bidimensionnelles (axiales, coronale et sagittales avec leurs composantes obliques) et 3D. Les reconstructions Curvilignes (ou dentascanner) sont de types parallèles à la crête alvéolaire (Panoscan), ou de types orthogonales à la crête.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LA RADIOLOGIE ET LA RADIOPROTECTION EN ODONTOLOGIE
I. EVOLUTION ET TECHNIQUE D’IMAGERIES
I.1. Evolution des examens radiologiques en Odontologie
I.2. Les techniques de radiographies conventionnelles
I.2.1. Les radiographies intraorales
I.2.1.1. La retro alvéolaire
I.2.1.2. La retro coronaire
I.2.1.3. Le bilan long cône
I.2.1.4. Le mordu occlusal
I.2.2. La radiographie extraorale
I.2.2.1. L’orthopantomogramme
I.2.2.2. Incidence de profil et de face
I.2.2.3. Intérêts
I.2.2.4. Incidence de Hirtz
I.2.2.5. Incidence Blondeau
I.3. Imagerie en coupe
I.3.1. Scanner
I.3.2. Tomographie Volumique à Faisceau Conique ou CONE BEAM CT (CBTC)
I.3.2.1. Définition
I.3.2.2. Principe
II. LA RADIOBIOLOGIE ET RADIOPROTECTION
II.1. La Radiobiologie
II.1.1. Définition
II.1.2. Interactions des rayonnements ionisants avec la matière
II.1.2.1. Effets physiques
II.1.2.2. Effets chimiques
II.1.2.3. Effets cellulaires
II.1.2.3.1.Réparation
II.1.2.3.2.Mort cellulaire
II.1.2.4. Effets tissulaires
II.1.2.4.1.Facteurs liés à l’irradiation
II.1.2.4.2.Radiosensibilité des tissus
II.2. La radioprotection
II.2.1. Définition
II.2.2. Principes
II.2.3. Cadre institutionnel
II.2.4. Dosimétrie en odontostomatologie
II.2.4.1. Grandeurs et unités dosimétriques en radiodiagnostic
II.2.5. Les moyens de radioprotection au cabinet dentaire
DEUXIEME PARTIE : ATTITUDES ET CONNAISSANCES DES CHIRURGIENS DENTISTES SENEGALAIS SUR LA RADIOPROTECTION
I. JUSTIFICATIF
I.1. Problématique et Justification
I.2. Objectifs
II. METHODOLOGIE
II.1. Type d’étude
II.2. Cadre et population d’étude
II.3. Critères de sélection
II.4. Taille de l’échantillon
II.5. Echantillonnage
II.6. Collecte de données et variables étudiées
II.7. Considérations éthiques
II.8. Analyse des données
III. RESULTATS
III.1. Données sociodémographiques
III.2. Place de la radiographie dans la pratique des chirurgiens-dentistes
III.2.1. Importance de la radiographie
III.2.2. Niveau d’équipement
III.2.3. Fréquence de prescription des examens radiologiques
III.3. Niveau de Connaissances sur la radioprotection
III.4. Moyens de radioprotection
IV. DISCUSSION
IV.1. Données sociodémographiques
IV.2. Importance de radiologie
IV.3. Niveau de connaissance de la radioprotection
IV.4. Moyens de radioprotection
V. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES
WEBOGRAPHIE
ANNEXE