Evolution des cultures maraicheres dans un contexte estuarien modifie

L’estuaire du Fleuve Sénégal (bas delta du Sénégal) est un milieu regorgeant de ressources naturelles, pouvant faire l’objet de plusieurs exploitations par des usagers différents. La mise en valeur de cet estuaire, caractérisée par la permanence de l’eau, a attiré vers ce milieu de nombreuses populations qui vivent aux rythmes des aménagements et du fonctionnement du Fleuve. Ainsi, plusieurs activités génératrices de revenues s’y développent comme la pêche, le tourisme, l’élevage et l’agriculture, presque exclusivement incitées par la présence de l’eau. Mais l’activité maraîchère semble être la plus développée dans ce milieu.

Les cultures maraîchères ont connu leur début avec les jardins d’essais ou jardins d’acclimatation de légumes tempérés, de fruits et plantes d’agréments. Le plus ancien est celui de Richard- Toll (Saint- Louis) fondé en 1816, suivi des jardins de Sor (Saint-Louis). Les cultures étaient orientées vers l’autoconsommation de la population locale et pour l’alimentation des marchés européens par le biais de l’exportation.

Le développement de l’activité maraîchère dans le bas delta était alternativement soumis à l’influence des eaux douces de la crue et des eaux salées marines qui étaient naturelles. Ceci favorisait l’alimentation des nappes aquifères par infiltration latérale d’eau de crue du fleuve. Cependant depuis quelques années, l’activité maraîchère, est soumise à des actions de dégradations dans certains endroits de ce milieu. Elles ont affecté les potentialités économiques et le niveau social des populations qui les exploitent (Seye, 2005).

Les sécheresses répétitives des années (1970-72) et (1983-84) consécutives à la péjoration des conditions naturelles ont affecté ce milieu comme l’ensemble de la zone sahélienne. Il en résulte un bouleversement des activités agricoles lié à un déficit pluviométrique qui ne cesse de croitre d’année en année. A cela s’ajoutent des phénomènes tels que la salinisation des sols, la dégradation progressive du couvert végétal, la baisse des nappes phréatiques et superficielles etc. Devant cette situation, les Etats du CILSS (Comité Permanent Inter-états pour la Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel) lancent de grandes actions de mise en valeur à moyen et long terme pour enrayer ce fléau.

De ce fait, l’option en faveur de l’irrigation a été entreprise dans le cadre de l’OMVS (Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal) visant à superviser la planification et l’exécution des programmes d’aménagement du bassin du fleuve. Elle se voit doter sur le plan infrastructurel de deux barrages sur le fleuve Sénégal, celui de Manantali sur le Bafing au Mali et celui de Diama (barrage anti-sel) entre le Sénégal et la Mauritanie, non loin de l’embouchure du fleuve Sénégal. L’édification de ces ouvrages a réduit un certain nombre de contraintes hydrauliques et offre de meilleures conditions d’irrigation aux producteurs situés en amont du barrage de Diama. Tandis qu’en aval (barrage de Diama), des conséquences plus ou moins néfastes ont été notées. Des crues favorables qui participaient à la recharge latérale des nappes ne se produisent que rarement. Ainsi, les cultures maraîchères ne se sont développées que modestement avec des rendements faibles liés en grande partie par une augmentation de la salinisation des eaux et des terres.

Présentation générale du milieu d’étude

L’estuaire du fleuve Sénégal

L’estuaire peut être défini comme la partie aval d’un fleuve dans laquelle les marées se font sentir et dont l’eau est saumâtre. Avant la mise en service du barrage de Diama en 1986, la remontée de la langue salée était sensible en période d’étiage jusqu’à Podor, environ 300 km de l’embouchure. L’estuaire du fleuve Sénégal était alors beaucoup plus vaste qu’elle ne l’est de nos jours ; le fleuve y alimentait de nombreuses zones d’inondation occupées par des vasières à mangrove. Il semblerait que le barrage de Diama ait engendré un nouvel équilibre dans l’évolution de l’estuaire. La modification des facteurs hydrodynamiques a, en fait, entraîné une reprise de l’évolution morphologique, sédimentologique et écologique.

Ainsi, l’estuaire est actuellement limité en amont par le barrage anti-sel de Diama, tant que ses vannes restent fermées, et en aval par son embouchure, unique exutoire par lequel les eaux marines remontent dans le fleuve. L’estuaire du fleuve Sénégal est circonscrit dans un espace géographique se situant entre le barrage de Diama et le cordon sableux de la Langue de Barbarie. Il peut être schématiquement décrit comme suit selon Cecchi (1992) :
– sa limite amont imposée par le barrage de Diama
– son embouchure, unique exutoire
– un système de tributaires se développant de l’amont vers l’aval
– deux marigots de faible extension en rive droite à l’aval immédiat de Diama
– un affluent, le Djeuss, barré au niveau de Dakar-Bango par un pont barrage
– un bras de l’estuaire, très peu profond qui s’isole en bordure de la Langue de Barbarie, au Nord de Saint-Louis jusqu’à la frontière mauritanienne
– le petit bras du fleuve entre la Langue de Barbarie et l’Ile de Saint Louis
– le complexe lagunaire en rive gauche situé entre Saint Louis et Gandiole et limité vers l’est par un réseau de digues .

Dakar- Bango

Localisé au niveau de la basse vallée, à une dizaine de km de la ville de Saint-Louis, Dakar Bango est compris entre les méridiens 15°40 et 16°35 de longitude Ouest et les parallèles 15°45 et 16°35 de latitude Nord (Ndour. C, 2003). Il subit l’influence de l’alizé maritime au Nord-ouest et de l’alizé continental au Nord-est (Monteillet, 1977). Les alizés sont responsables des tempêtes de sables et de brumes sèches. Il est limité au Nord par le Djeuss (défluent du fleuve Sénégal), au Sud par la route nationale N°2, à l’Est par le village de Sanar et à l’Ouest par le marigot de Tanguey.

C’est un site contrasté avec l’alternance de zones hautes et basses correspondant à des cordons sableux orientés Nord-Sud mis en place par la dérive Nord-sud et à des lagunes inondables. Les cordons sableux, peu étendus, se développent sous forme d’îlots de dunes semi-fixes et constituent les lieux d’installations de l’habitat. La discontinuité du système dunaire interrompu par moment par des dépressions explique le caractère dispersé des concessions (Diallo, 1997). De par son image agricole, il se présente souvent comme un village autonome appartement au monde rural .

La Géologie et la Géomorphologie

L’étude du cadre naturel repose sous deux aspects : la géologique et la géomorphologique. Ils permettent d’avoir un aperçu et une bonne compréhension sur l’hydrogéologie, mais aussi la structure des sols et la végétation. Dakar-Bango est inclus dans la zone du delta et par conséquent, son étude Géologie et Géomorphologie sera abordée dans le cadre général de ce dernier. Il appartient, comme le delta, à la zone centrale du bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien.

La Géologie 

Le bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien est le plus occidental et le plus étendu des bassins méso-cénozoïques de la marge atlantique africaine (Sarr, 1995). Il est ouvert sur l’Océan Atlantique et s’étend sur à peu prés 1400km entre le Cap-Blanc en Mauritanie et le Cap-Roxo au Sud-ouest de la Guinée, à travers le Sénégal. Sa largeur maximale avoisine les 560km et se situe à la latitude de Dakar. Son histoire géologique a cependant donné naissance à différentes unités géomorphologiques.

La sédimentation du bassin a pris naissance à partir de :
– une subsidence qui s’explique par un affaissement du bassin depuis le Jurassique,
– des fractures qui, par le jeu des compartiments délimités, découpent les roches des socles anciens,
– de la couverture sédimentaire qui surmonte les fractures jusqu’à l’éocène.

Les dépôts sédimentaires qui forment ce bassin sont quasiment marqués par des formations superficielles latéritiques et sableuses. Quant à la structure d’ensemble du bassin, elle correspond à celle d’un bassin de marge massive. Elle comporte de ce fait, un remplissage sédimentaires qui s’épaissit en direction du domaine océanique, un prolongement général des couches très faibles et enfin un enfoncement graduel plus ou moins progressif du substratum dans la même direction (Bellion opt-cit).

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Table des matières

Introduction
Problématique
Méthodologie
Discussion des concepts
Première partie : Caractéristiques générales de la zone d’étude
Chapitre I : Cadre et contexte naturel
I- Présentation générale du milieu d’étude
II-La géologie et la géomorphologie
III- Les ressources en eau
Chapitre II : Les éléments du climat
I-Les précipitations
II-Les températures
III-L’évaporation
IV-.L’humidité relative
V-Les vents
VI-L’insolation
Chapitre III: La dynamique humaine
I–Les caractéristiques socio-démographiques
II- Les caractéristiques socio-économiques
Deuxième partie: Les facteurs d’évolution de l’activité maraichère dans la zone de Bango
Chapitre I : Les contraintes naturelles
I- Le problème de l’eau
II-La salinisation des terres
III- La destruction du couvert végétal
IV- L’impact des parasites sur les cultures maraîchères
Chapitre II : Les facteurs organisationnels, les contraintes techniques et l’influence de la SOCAS
I- Les facteurs organisationnels
II- Les contraintes techniques
II- L’influence de la SOCAS
Chapitre III : L’expansion urbaine sur les terres à vocation agricole et les contraintes foncières
I- L’occupation de l’espace entre exploitations agricoles et habitations
II- Les contraintes foncières
Troisième partie : Les mutations intervenues dans les parcelles d’exploitation
Chapitre I : L’évolution des systèmes de production et de la main d’œuvre
I-Les systèmes de production
1- Les exploitations familiales
2- Les exploitations individuelles capitalistes
II- La main d’œuvre
Chapitre II : L’évolution des superficies cultivées et de la production
I- Les superficies cultivées
II- La production
Chapitre III : Les mutations récentes dans les vergers
I- L’évolution des vergers
II- La reconversion des vergers
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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