Evolution de l’état nutritionnel des enfants âgés de 0 à 5 ans au Sénégal de 1986 à 2016

La malnutrition est un déséquilibre entre les apports en éléments nutritifs et les besoins de l’organisme. Le terme de malnutrition englobe à la fois la dénutrition et la  surnutrition. La dénutrition est due à une ration alimentaire insuffisante par rapport aux besoins de l’organisme. Alors que la surnutrition est la cause d’une consommation excessive d’aliments par rapport aux besoins de l’organisme, et qui engendre le surpoids, l’obésité et les maladies non transmissibles [52,75]. Dans notre travail, nous ne traiterons que la malnutrition par carence. Elle est une conséquence de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire et de l’inégalité sociale. La malnutrition est responsable de la sensibilité aux infections et peut entraver le développement physique, intellectuel, mental et social de l’enfant [73]. Dans le monde une personne sur neuf est sous-alimentée, soit 795 millions de personnes [54]. Elle sévit particulièrement dans les pays en développement où 12,9% de la population souffre de dénutrition. La malnutrition affecte essentiellement les enfants. Elle est la cause de près de la moitié (45%) des décès des enfants âgés de moins de 5ans, soit 3,1 millions d’enfants chaque année [54]. Le souci de la situation nutritionnelle dans le monde a suscité la mobilisation internationale. D’abord elle adopte en 2000 les huit objectifs du millénaire pour le développement dont la lutte contre la pauvreté et la faim fut le premier [55]. La mobilisation mondiale en faveur de la nutrition s’est concrétisée ensuite par l’adoption des dix-sept objectifs du développement durable en 2015 par l’ONU. Parmi ces objectifs figurent la lutte contre la faim et la malnutrition, la promotion de la bonne santé et du bien-être …

GENERALITES SUR LA MALNUTRITION 

Définition
L’OMS définit la malnutrition comme un « état pathologique résultant de la carence ou de l’excès relatif ou absolu, d’un ou plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste cliniquement ou ne soit décelable que par des analyses biochimiques, anthropométriques ou physiologiques » . Latham, dans son ouvrage définit la malnutrition comme un état physique indésirable ou une maladie liée à la nutrition pouvant être causée par une alimentation excessive ou insuffisante ou bien par un régime déséquilibré ne contenant pas tous les nutriments nécessaires à un bon état nutritionnel [30].

Les besoins nutritionnels des enfants 

L’alimentation est un facteur prépondérant de la croissance et du développement de l’enfant. En effet, une bonne alimentation répond à trois objectifs :
– la croissance de l’enfant car l’augmentation et la maturation progressive du corps et des organes nécessitent un apport accru en nutriments et micronutriments
– la compensation des pertes basales et le maintien d’un état physiologique normal
– la prévention des pathologies et de leurs complications telles que les maladies carencielles, infectieuses mais également les surcharges [30].

Les besoins nutritionnels en un nutriment donné ou en énergie sont la quantité de ce nutriment ou l’énergie suffisante pour assurer l’entretien, le fonctionnement métabolique et physiologique d’un individu, comprenant les besoins liés à l’activité physique et à la thermorégulation, et les besoins supplémentaires nécessaires par exemple pour la croissance et le développement [30, 41, 49].

Besoins en énergie
L’apport énergétique recommandé chez les enfants tient compte des besoins liés à la dépense énergétique et à la croissance. Les apports énergétiques proviennent surtout des glucides, des lipides et des protéines. Ces besoins en énergie sont exprimés en calories, plus précisément en kilocalories par jour (kcal/j) [41,49]. Jusqu’à l’âge de 6 mois, le lait maternel est la meilleure nourriture pour le nourrisson. L’allaitement maternel exclusif est fortement recommandé au cours des six premiers mois de vie, suivi d’une combinaison de lait maternel et d’aliments complémentaires tout au long de la petite enfance [4,43].

Besoins en protéines 

Durant les 4 à 6 premiers mois de vie, les apports protéiques proviennent du lait maternel. Le lait maternel, de par sa composition sert de base aux recommandations nutritionnelles tant au plan qualitatif que quantitatif [4, 12, 49]. Selon les recommandations FAO/OMS, entre 6 et 11 mois, les enfants doivent recevoir 20g de protéines par jour. Entre 1 et 3 ans, ces besoins augmentent jusqu’à 23g par jour [12].

Besoins en eau
L’eau est le constituant le plus volumineux du corps, et cela d’autant plus que l’enfant est jeune. Les besoins en eau du nourrisson sont donc plus importants que ceux de l’enfant plus grand. Ces besoins hydriques sont couverts par une alimentation lactée exclusive pendant les six premiers mois, puis par l’eau des aliments et des boissons après la diversification alimentaire [4, 30, 41].

Besoins en vitamines et minéraux 

Les vitamines et minéraux jouent un rôle important dans le développement et la croissance de l’enfant. Le lait maternel en présente des teneurs suffisantes pour couvrir les besoins du nourrisson. Parmi les vitamines et minéraux nécessaires à l’organisme de l’enfant, certains sont indispensables et nécessite une surveillance particulière. Il s’agit de :
– la vitamine A qui protège contre les infections, intervient dans la vision surtout nocturne
– la vitamine K chez le nouveau-né
– la vitamine D qui avec le calcium joue un rôle prépondérant dans la croissance osseuse et protège contre le rachitisme.
– le fer qui joue un rôle dans le développement intellectuel et cognitif de l’enfant.

L’administration du colostrum, la pratique de l’allaitement maternel et un bon régime alimentaire de la mère sont les meilleurs moyens pour prévenir les carences en vitamines et minéraux chez les enfants .

Les types de malnutrition

Les malnutritions par carence, également appelées dénutritions ou sous-nutritions, constituent une situation préoccupante pour les pays en développement. Selon l’OMS, la dénutrition comprend l’émaciation, le retard de croissance, le déficit pondéral et les carences en micronutriments [52].

La malnutrition aigue
Son indicateur est le rapport poids/taille. La malnutrition aigüe se reflète par une maigreur ou émaciation de l’enfant. Elle se développe rapidement et est le résultat de causes récentes et aigues qui affecte le régime alimentaire de l’enfant : un manque soudain ou un changement du régime, une alimentation inadéquate due à une maladie récente, une épidémie, un conflit… Dans le monde 20millions d’enfants sont atteints par cette forme de malnutrition. Elle présente une prévalence importante chez les enfants de 0 à 24 mois [30,75]. Il y a deux formes de malnutrition aigüe : la malnutrition aigüe modérée et la malnutrition aigüe sévère.

La malnutrition aiguë modérée
Elle se caractérise par une perte de poids modérée. Les enfants souffrant de malnutrition modérée ou bénigne n’ont pas de signes cliniques évidents de malnutrition ; ils sont souvent plus petits ou plus maigres, ils ont parfois un retard de développement psychologique ou d’autres signes plus difficiles à détecter. Ces formes de malnutrition ne sont décelées que par anthropométrie, c’est-à-dire mesure de la taille, du poids, et souvent du périmètre brachial et de l’épaisseur du pli cutané [30,75]. Lorsqu’elle n’est pas prise en charge, la malnutrition aigüe peut passer de la forme modérée à une forme sévère pouvant engager ainsi le pronostic vital de l’enfant.

La malnutrition aiguë sévère
Elle se caractérise par une perte de poids importante de l’enfant. Elle est définie par un très faible rapport poids/taille (inférieur de – 3 z-scores à la médiane). Chez les enfants âgés de 6 à 59 mois, une circonférence inférieure à 110 mm est le signe d’une malnutrition aiguë sévère qui nécessite un traitement urgent. Les enfants atteints de malnutrition aigüe sévère sont confrontés à un grand risque de maladies et un risque élevé de décès [48,75]. Près de 20 millions d’enfants de moins de 5ans sont atteints de malnutrition aigüe sévère [42]. Les syndromes cliniques de la malnutrition sévère sont le marasme et le kwashiorkor [30].

La malnutrition chronique

La malnutrition chronique atteint 55 millions d’enfants dans le monde. Elle se détecte lorsque l’on évalue le rapport Taille / Âge [75]. La prévalence est importante entre 24 et 36 mois. Le retard de croissance ou malnutrition chronique est la conséquence d’un apport insuffisant ou inadéquat prolongé de certains nutriments ou des maladies répétées. L’alimentation à un effet non immédiat sur la taille de l’individu. Le retard de croissance est lié à la pauvreté mais surtout à des facteurs structurels et il a des conséquences sur le développement physique, mental et la performance des individus touchés. La réduction de la capacité physique et de la productivité accroit la vulnérabilité et perpétue la pauvreté [30, 60,75].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETAT DES CONNAISSANCES
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA MALNUTRITION
I. Définition
II. Les besoins nutritionnels des enfants
II.1. Besoins en énergie
II.2. Besoins en protéines
II.3. Besoins en eau
II.4. Besoins en vitamines et minéraux
III. Les types de malnutrition
III.1. La malnutrition aigue
III.1.1. La malnutrition aiguë modérée
III.1.2. La malnutrition aiguë sévère
III.2. La malnutrition chronique
III.3. L’insuffisance pondérale
III.4. Les carences en micronutriments
III.4.1. Carence en iode
III.4.2. Carence en fer
III.4.3. Carence en zinc
III.4.4. Carence en vitamine A
IV. Les conséquences de la malnutrition
CHAPITRE 2 : EPIDEMIOLOGIE DE LA MALNUTRITION AU SENEGAL
I. Epidémiologie descriptive : Les indicateurs de la malnutrition
I.1. Les indices anthropométriques
I.1.1. Principe
I.1.2. Classification des différents types de malnutrition
I.1.3. Interprétation des indices anthropométriques et classification des prévalences de la malnutrition
I.2. Prévalence de la malnutrition au Sénégal
I.2.1. Prévalence de la malnutrition aigue
I.2.2. Prévalence de la malnutrition chronique
I.2.3. Prévalence de l’insuffisance pondérale
I.2.4. Prevalence des carences nutritionnelles
II. Epidémiologie analytique : les déterminants de la malnutrition
II.1. Les facteurs environnementaux
II.2. Les facteurs biologiques
II.3. Les facteurs liés au système de sante
II.4. Les facteurs liés aux habitudes de vie
CHAPITRE 3 : PREVENTION DE LA MALNUTRITION
I. Prévention primaire
II. Prévention secondaire
III. Prévention tertiaire
CHAPITRE 4 : CADRE INSTITUTIONNEL DE LUTTE CONTRE LA MALNUTRITION
I. Le ministère de sante et de l’action sociale
II. La Cellule de Lutte contre la Malnutrition (CLM)
III. Les organismes internationaux
III.1. L’organisation mondiale de la santé (OMS)
III.2. Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
III.3. Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF)
III.4. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM)
III.5. La banque mondiale (BM)
IV. Les ONG
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE 1 : BUT ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
I. But
II. Objectifs
CHAPITRE 2 : CADRE D’ETUDE
I. Contexte géographique
II. Contexte démographique
III. Contexte économique
IV. Situation sanitaire
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
I. Type et population d’étude
II. Période d’étude
III. Echantillonnage
IV. Taille de l’échantillon
V. Collectes des données
VI. Analyse des données
VII. Définition opérationnelle des variables
VII.7.1. Variables indépendantes
VII.7.2. Variables dépendantes
CHAPITRE 4 : RESULTATS
I. Description des variables sociodémographiques
I.1. Distribution des enfants enquêtés suivant le sexe
I.2. Distribution des enfants enquêtés suivant l’âge
I.3. Distribution des enfants enquêtés suivant les tranches d’âge
I.4. Distribution des enfants suivant le lieu de résidence
I.5. Distribution des enfants suivant l’intervalle inter génésique
I.6. Distribution des enfants suivant le niveau d’instruction de la mère
I.7. Distribution des enfants suivant le niveau socio-économique du ménage
II. Etat nutritionnel des enfants selon les variables démographiques
II.1. Malnutrition et sexe de l’enfant
II.2. Malnutrition et tranche d’âge de l’enfant
II.3. Malnutrition et intervalle intergénésique
II.4. Malnutrition et lieu de résidence
II.5. Malnutrition et niveau d’instruction de la mère
II.6. Malnutrition et niveau socioéconomique
III. Evolution des différentes formes de malnutrition de 1986 à 2016 (norme OMS 2006)
CHAPITRE 5 : DISCUSSION
I. Les caractéristiques sociodémographiques
II. Les déterminants de la malnutrition
III. Tendances de la malnutrition au Sénégal de 1986 à 2016
CONCLUSION

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