Evolution de la violence scolaire

Hypothèses spécifiques

Suite à l’élaboration de notre problématique ainsi que de notre hypothèse générale, nous avons émis des hypothèses spécifiques liées aux résultats possibles de notre recherche.

Hypothèse spécifique 1 : Des réactions vives et soudaines chez la victime, comme la fuite ou l’énervement sont des signes de harcèlement. Nous pensons que le harcèlement scolaire a des conséquences sur le comportement de l’élève qui en est victime. Celles-ci peuvent être ressenties au travers des réactions de l’enfant. Ces dernières apparaissent de manière soudaine et sont généralement fortes.

Hypothèse spécifique 2 : Les élèves, dans le contexte scolaire qui inclut la salle de classe, la cour de récréation, le chemin de l’école, peuvent remarquer des changements sur leurs camarades victimes de harcèlement. Le harcèlement scolaire ayant généralement lieu à l’insu des adultes, les élèves peuvent être les meilleurs témoins de ce qui se passe. Ils se fréquentent plusieurs heures par jour et développent des relations d’amitié avec certains de leurs camarades. Ils les connaissent bien et peuvent potentiellement remarquer des changements de comportement chez leurs amis.

Hypothèse spécifique 3 : Lorsqu’un cas de harcèlement entre élèves est révélé, les enseignants primaires gèrent cela par leurs propres moyens. Face à un cas de harcèlement entre élèves, un enseignant est dans l’obligation de réagir de par son rôle de professeur. Sa réaction doit être rapide et efficace. Il prend les décisions qui lui semblent les meilleures pour sa classe. Ces décisions ne lui ont pas forcément été enseignées. Elles émergent de sa propre réflexion suite à des recherches personnelles.

Hypothèse spécifique 4 : Les enseignants primaires ne sont ni assez armés, ni suffisamment renseignés sur les différentes aides et soutiens externes qui peuvent leur être apportés pour gérer des situations de harcèlement entre élèves. Dans le cadre de la formation initiale, les enseignants n’ont pas eu l’occasion de suivre des cours, ateliers ou séminaires au sujet du harcèlement. Ce thème est encore très peu abordé par les formateurs. Les enseignants ont donc peu, voire pas d’informations sur les structures spécialisées dans le traitement de ces situations. Il en va de même pour les actions pouvant être menées en classe afin de régler de possibles cas de harcèlement.

Contexte historique et évolution de la violence scolaire

Dans cette partie, nous tenterons d’inscrire le harcèlement scolaire dans l’histoire de la violence scolaire. La violence de manière générale est un phénomène qui existe de tout temps et partout dans le monde (Troger, 2006). « L’homme est un primate agressif », déclare Lorenz (1963, cité par Chesnais, 1981, p.18). Il se sert de la violence pour assurer sa place dans la société et se sentir reconnu de tous. Le terme large de violence apparaît déjà dans $la Bible qui évoque le rôle éducatif de manière brutale : « Celui qui épargne les verges à son fils ne l’aime pas. La folie est liée au coeur de l’enfant et c’est la verge de la discipline qui l’en chassera » (proverbes 28,15, cités dans Debarbieux, 1996). Dans ce cadre, on ne parle pas de violence scolaire, mais d’un système de correction et punition de l’enfant par la violence éducative. Sous l’Antiquité, la violence se traduit notamment par des châtiments corporels qui doivent conduire les jeunes gens et adolescents à l’endurance et à l’obéissance. Par L. Orbilius, nous avons appris qu’il existait également une forme de violence scolaire contre les maîtres et entre les élèves.

En effet, les maîtres de cette époque étaient souvent la cible de diverses sortes d’insultes et de menaces physiques et verbales. Dans Le Livre des couronnes, Prudence, poète lyrique du IVème siècle, retrace la violence vengeresse des élèves contre leur maître sévère et dur : (…) Ce sera un plaisir de voir ce professeur sévère servir lui-même de jouet aux élèves qu’il a trop souvent châtiés. On lui ôte ses vêtements et on lui attache les mains derrière le dos. La bande d’enfants est là, avec ses stylets pointus. Toute la haine que chacun avait accumulée dans sa rancune secrète, il l’épanche avec ardeur, maintenant qu’il peut enfin donner libre cours à sa colère. Les uns lui lancent à la figure et lui brisent sur le visage leurs fragiles tablettes à écrire. (…) Puis d’autres dardent contre lui les piqûres de leurs pointes de fer. (…) (1951, v.51-54, cité par Legras, 2008)

Le témoignage de Libanios, rhéteur grec du IVème siècle nous apprend que les violences entre élèves, quant à elles, concernaient les rivalités entre bandes et le bizutage (Legras, 2008). Carra et Faggianelli nous expliquent : Rixes à coups de bâton, de pierres, d’épées entraînant blessures, mises au jugement et condamnations faisaient partie de la condition d’écolier. Ces affrontements de bandes s’accompagnaient d’enlèvements et de passages à tabac. Les sanctions judiciaires qui tombaient sur les auteurs ne semblaient pas beaucoup les freiner tant l’enjeu était important : défendre l’honneur de son école et de ses maîtres. (p.3) De l’Antiquité à nos jours, de nombreuses révoltes d’étudiants ont eu lieu. Ces dernières illustrent l’opposition à une discipline basée sur l’humiliation, la peur et les châtiments corporels (Carra, 2013). Et pourtant, jusqu’au milieu du XXème siècle, la violence scolaire s’exprime principalement par une certaine brutalité des enseignants envers les élèves. Debarbieux (1996) parle de pédagogie du redressement. L’enfant, sauvage et sans raison, doit être éduqué de par le dressage, la punition et la correction afin d’empêcher son côté bestial et anormal de prendre le dessus (Debarbieux et al., 1998). Avec le temps, les mentalités changent, se transforment et la perception de l’enfant évolue petit à petit. Depuis sa naissance, il existe chez l’enfant, une innocence et une bonté qu’il s’agit de privilégier. Dès lors, l’enfant est protégé et materné par ceux qui l’entourent car il « est le meilleur espoir de l’idéologie du progrès » (Debarbieux et al, 1998, p.9).

A l’école, la violence des enseignants s’estompe progressivement. Cependant, la discipline reste toujours stricte. En témoigne Mme M., institutrice dans les années 1950 en école privée: « Lorsqu’il y avait de l’indiscipline, j’avais recours aux retenues, à un travail supplémentaire et quelquefois à une gifle. Mais, il n’y avait pas beaucoup de punitions physiques dans ma classe. La plupart du temps c’étaient des remarques verbales, je me mettais en colère en disant qu’ils étaient bons à rien, qu’ils étaient bêtes » (Debarbieux, 1996, p.22). Ce changement de vision de l’enfant accompagné d’une émergence de l’affection et de l’attention l’entourant engendrera une remise en question de la violence éducative. En parallèle, l’école a vu évoluer et progresser la violence entre les élèves. Comme développé plus haut dans le texte, ce phénomène de violence entre élèves existe depuis l’Antiquité déjà. Olweus (1999, p.17) nous le confirme au sein de son ouvrage Violence entre élèves, harcèlements et brutalités : les faits, les solutions : Les violences entre élèves, harcèlements ou la brutalité, sont sans nul doute un phénomène très ancien. On trouve dans la littérature des descriptions de ces enfants fréquemment et systématiquement harcelés par d’autres – « les agresseurs » – et les adultes sont nombreux à avoir rencontré ce phénomène au cours de leur scolarité. Même si le « problème agresseur/ victime » est assez bien connu, ce n’est que récemment, au début des années 70, qu’il a commencé à faire l’objet d’études systématiques.

Contexte scolaire

Notre recherche étant menée dans les classes et auprès d’enseignants, nous devons clarifier ce que nous entendons par contexte scolaire. Une première notion importante est : « Si l’école, dans une certaine mesure est le reflet de son environnement extérieur, elle peut contribuer à la fabrication de la violence ou au contraire participer de la protection et de la sécurité des personnes qu’elle accueille, tant les jeunes que les adultes. » (Blaya, 2006, p.72). Le contexte scolaire est le cadre dans lequel se déroule le harcèlement scolaire. Nous vivons actuellement dans une société aux multiples cultures et origines. Cette mixité provient en partie de l’immigration vers les pays développés, mais aussi des déménagements dus au contexte économique et aux délocalisations d’entreprises. Dans les classes, la société se reflète. On trouve de nombreuses nationalités et cultures différentes. Cette hétérogénéité est souvent bénéfique et permet l’ouverture des élèves aux autres, au monde. Cependant, cette dernière peut aussi entraîner une stigmatisation d’une partie des élèves et ceux-ci se retrouvent persécutés par leurs camarades. Les stigmatiseurs agissent ainsi par imitation des personnes de leur entourage en dehors de l‘école. Il est rare que les idées qu’ils appliquent aient été construites par les enfants eux-mêmes (Gremion et Hofstetter, 2015).

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Table des matières

1. Introduction
1.1 Motivations
1.2 Recension des écrits
1.3 Problématique
1.3.1 Hypothèse générale
1.3.2 Hypothèses spécifiques
2. Cadre conceptuel
2.1 Etat des lieux
2.1.1 Contexte historique et évolution de la violence scolaire
2.1.2 Définitions du harcèlement scolaire et particularités
2.2 Contexte scolaire
2.3 L’ampleur du problème et les différentes études menées à ce sujet
2.4 Les facteurs influençant le harcèlement scolaire
2.5 Caractéristiques propres au harcèlement scolaire
2.5.1 Les différentes formes de harcèlement scolaire
2.5.2 Les acteurs
2.5.3 Les lieux
2.6 Les conséquences du harcèlement scolaire
2.6.1 Pour la victime
2.6.2 Pour l’agresseur
2.7 Moyens de prévention et de remédiation
2.7.1 Moyens de prévention
2.7.2 Moyens de remédiation
2.7.3 Moyens de prévention ou de remédiation
3. Plan d’enquête
3.1 Méthodologie
3.1.1 Type de recherche
3.1.2 Méthode
3.1.3 Déroulement
3.1.4 Population sélectionnée
3.1.5 Lieux et moments
3.1.6 Outils utilisés
3.1.7 Limites et variables
3.1.8 Traitement et analyse des données
3.2 Protocole d’enquête
4. Présentation et analyse des résultats
4.1 Hypothèse spécifique 1
4.2 Hypothèse spécifique 2
4.3 Hypothèse spécifique 3
4.4 Hypothèse spécifique 4
5. Interprétation des résultats
5.1 Hypothèse spécifique 1
5.2 Hypothèse spécifique 2
5.3 Hypothèse spécifique 3
5.4 Hypothèse spécifique 4
6. Conclusion
6.1 Validité des hypothèses de départ et de la question de recherche
6.2 Limites et prolongements
6.3 Apports
7. Bibliographie
8. Annexes
8.1 Documents liés au questionnaire
8.1.1 Protocole de déroulement du questionnaire
8.1.2 Histoire retravaillée et images
8.1.3 Questionnaire vierge
8.1.4 Exemples de questionnaires complétés
8.1.5 Données des questionnaires
8.2 Documents liés à l’entretien
8.2.1 Protocole de déroulement de l’entretien
8.2.2 Transcription des entretiens
8.2.3 Enregistrement des entretiens

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