Evolution de la production sous régionale du riz

ENJEUX DU RIZ ET FILIERE RIZ 

Evolution de la production sous régionale du riz

La crise de 2008 a donné de nouvelles perspectives aux filières rizicoles Ouest-Africaines. Des mesures ont été prises par les états afin de porter les productions nationales au niveau de l’autosuffisance en riz. De nouveaux rapports entre l’État et le secteur privé ont été créés. Aussi des investissements publics plus conséquents ont été fournis dans l’agriculture en général, et dans la riziculture en particulier. Ces mesures ont eu sans nul doute un impact positif sur la production rizicole Ouest Africaine. Ainsi, la superficie emblavée en riz en Afrique de l’Ouest est passé de 3 millions dans les années 1980 à plus de 6 millions en 2013 (Boutsen et Aertsen, 2013). La production de riz a connu également une augmentation de 3,23% par an entre 2013 et 2017, tandis que le taux de croissance annuel de la population est 3% (Fall, 2018). Cependant, même, si ces évolutions semblent être des avancées notables, elles n’auront pas pour le moment réussi à faire sortir l’Afrique de l’Ouest de la dépendance au riz importé, ni de la vulnérabilité du marché régional aux fluctuations internationales des cours. En effet, l’on note un accroissement de 4,52% de la consommation durant cette période, taux qui reste plus rapide que partout ailleurs dans le monde (Fall, 2018), En d’autres termes, les efforts consentis par les gouvernements pour atteindre l’autosuffisance n’ont eu que peu d’impact quant à la couverture de la demande.

Production de riz paddy Le riz est traditionnellement cultivé en Côte d’Ivoire

Mais l’essor de cette culture date réellement de la fin des années 1960, suite à la décision du gouvernement ivoirien d’encourager activement la production de riz afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire du pays en riz. La culture du riz qui représente 57% des superficies emblavées en céréale, fournit 26% de la production vivrière totale du pays et contribue à environ 17% du total des emplois agricoles (ONDR, 2016). En Côte d’Ivoire, la production nationale du riz blanchi est estimée à 1.3 million de tonnes en 2016. Cette production permet de couvrir environ 50 % des besoins de consommation nationale estimée à environ 2,6 million de tonnes de riz blanchi (ONDR, 2017). Pour combler le déficit, le pays a recours à des importations massives avec un pic en 2012 à plus de 1 200 000 tonnes de riz blanchi pour un coût de plus de 200 milliards de FCFA (Depieu et al 2017)

Depieu et al., (2017) estiment que l’autosuffisance en riz ne peut se faire qu’à travers l’amélioration du niveau de production domestique via le développement de la riziculture de bas-fond (aménagé et non aménagé). En effet, celle-ci représente environ 36 % de la superficie totale en riziculture en Côte d’Ivoire et contribue à plus de 20 % de la production du paddy (ONDR, 2012). Par ailleurs, la riziculture pluviale largement dominante en termes de surface (plus de 60 %) et de production de paddy (80 %) est de plus en plus abandonnée compte tenu de certains problèmes liés aux changements climatiques (Kokola-Assienan et al., 2014 ; Diagne et al., 2013). Cette amélioration du niveau de production domestique passe vraisemblablement par l’amélioration des techniques culturales. Les techniques culturales améliorées les plus utilisées en Côte d’Ivoire et plus particulièrement dans la zone de Gagnoa en Côte d’Ivoire sont le désherbage chimique et à un degré moindre les engrais minéraux (NPK et Urée). Le pulvérisateur est le plus utilisé parmi les équipements modernes (Depieu et al., 2017). Aussi, le niveau d’utilisation des techniques culturales améliorées et des équipements modernes sont fonction de plusieurs facteurs, notamment les principales contraintes biotiques (mauvaises herbes) et socioéconomiques (manque de moyens financiers, insuffisance de main-d’oeuvre familiale) et en partie le niveau de formation des riziculteurs (Rodenburg et Demont, 2009).

Commercialisation du riz

Dans le processus de commercialisation, deux types de circuits de commercialisation sont en marche à savoir la commercialisation du paddy et la consommation du riz blanchi (Lago, 2017). Le paddy est soit collecté par les commerçants grossisses ou les collecteurs, soit transporté par les producteurs depuis leurs exploitations. La vente se fait soit bord champ soit au niveau du marché local. Le commerce du riz blanchi se fait par deux circuits qui aboutissent au consommateur. Le premier circuit concerne le riz produit localement. Le deuxième circuit celui du riz importé. Le riz blanchi produit localement passe par deux branches. Une branche formelle qui abouti à la vente du riz local dans les grandes surfaces et dans les entreprises de commercialisation du riz et la voie informelle qui fait aboutir le riz sur les marchés locaux. La vente sous la forme paddy est le type de vente le plus pratiqué (Aloko et Kotchi, 2015). La commercialisation du riz pluvial est très limitée à cause de l’utilisation de variétés traditionnelles et du faible rendement des exploitations (0,5 à 1t à l’hectare). Cette production est généralement destinée à l’autoconsommation. Néanmoins, une infime partie est décortiquée et commercialisée par les femmes autochtones sur les marchés ruraux (Aloko et Kotchi, 2015). Les femmes décortiquent et vendent le riz directement aux consommateurs dans des récipients et bols.

CONCEPT DE CHAINE DE VALEUR

La chaine de valeur est un concept provenant de la gestion d’entreprise et a été décrite pour la première fois par Porter (1985) lorsqu’il l’applique au secteur industriel. Selon Borch (2013), une chaîne de valeur peut se définir comme une alliance verticale d’entreprises qui collaborent à divers degrés impliquant toutes (ou plusieurs) étapes, définie par ses matières premières et par les segments du marché. Neven (2015) adopte une définition plus stratégique et définit la chaine de valeur comme « l’ensemble des exploitations agricoles et des entreprises, et leurs activités successives et coordonnées d’ajout de valeur, qui produisent des matières premières d’origine agricole et les transforment en produits alimentaires, lesquels sont vendus à des consommateurs finaux et éliminés après utilisation, d’une façon qui soit rentable d’un bout à l’autre, qui ait de larges effets positifs pour la société et qui n’épuise pas de façon permanente les ressources naturelles « . Pour les parties prenantes de la chaîne de valeur, on peut définir ici la valeur ajoutée plus formellement comme la différence entre le prix de vente d’un produit alimentaire et les couts intermédiaires ayants permis sa production. Selon la conception de Neven (2015), la valeur créée dans les chaînes de valeur alimentaires est captée sous cinq formes (figure 4): (i) les salaires pour les salariés; (i) les bénéfices nets pour les propriétaires des actifs; (i) les recettes fiscales, (i) la rente du consommateur, c’est-à-dire la différence entre le prix que le consommateur est prêt à payer pour le produit et le prix du marché réellement payé ; (i) les externalités. La figure 4 rend plus explicite ces différentes formes en nous montrant la structure de la valeur créée au sein de la chaine de valeur selon Neven (2015).

Acteurs de la chaine de valeur Riz en Côte d’Ivoire

La chaine de valeur riz en Côte d’ivoire est constituée de différents maillons que sont la production, la collecte, l’usinage et étuvage et la distribution. A chaque maillon de la chaine est associé un acteur. Ainsi, les acteurs la chaine de valeur en Côte d‘Ivoire est composée de plusieurs acteurs. Les acteurs qui interviennent au niveau de la collecte et de la commercialisation du paddy sont les producteurs et leurs coopératives d’une part, et d’autre part les commerçants collecteurs de paddy et les structures de transformation (SNDR, 2012). De façon générale, le producteur de riz envoie sa production à la petite unité de décorticage mixte ou réservé au paddy, installée dans le village, où il peut vendre directement sa récolte ou faire un dépôt vente. Aussi, un autre type d’acteurs, constitué de femmes intervenant dans la commercialisation des produits vivriers établies pour la majorité à Abidjan, intervient dans la collecte et la transformation du paddy. Au niveau de la transformation, les acteurs impliqués sont les unités de transformation. Ces unités de transformation sont de plusieurs types. Ce sont les unités artisanales ou encore monoblocs, les mini-rizeries et les unités industrielles. Par ailleurs, le recensement de 2002 effectue par l’ONDR (devenu ADERIZ) a permis d’identifier 6600 unités artisanales et semi–industrielles de décorticage de riz. La SNDR a permis la mise en place d’unité de transformation moderne de 5T/h. Ces usines de transformations sont sensé assurer une meilleure qualité du riz transformé localement et donc d’améliorer la compétitivité de la chaine de valeur riz.

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Table des matières

Remerciements
Liste des illustrations
Liste des sigles et abréviations
Résumé
Abstract
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE
1.1. ENJEUX DU RIZ ET FILIERE RIZ EN COTE D’IVOIRE
1.1.1. Enjeux à l’échelle mondiale
1.1.1.1. Aliment de base
1.1.1.2. Production mondiale
1.1.1.3. Echanges internationaux
1.1.2. Enjeux à l’échelle sous régional (Afrique de l’ouest)
1.1.2.1. Afrique subsaharienne : Un importateur majeur
1.1.2.2. Crise alimentaire mondiale de 2008
1.1.2.3. Evolution de la production sous régionale du riz
1.1.3. Filière riz en Côte d’Ivoire
1.1.3.1. Production de riz paddy
1.1.3.2. Transformation
1.1.3.3. Commercialisation du riz
1.2. CONCEPT DE CHAINE DE VALEUR
1.2.1. Définition du concept
1.2.2. Chaîne d’approvisionnement traditionnelle vs chaîne de valeur
1.2.3. Acteurs de la chaine de valeur Riz en Côte d’Ivoire.
1.3. COÛTS DE TRANSACTION
1.3.1. Définition et intérêts
1.3.2. Attributs des transactions
1.3.3. Modes de Gouvernance dans les transactions
1.4. AGRICULTURE CONTRACTUELLE
1.4.1. Le concept d’agriculture contractuelle
1.4.1.1. Définition du concept
1.4.1.2. Opportunités de l’agriculture contractuelle
1.4.1.3. Risques liés à la contractualisation agricole
1.4.2. Diversités des formes de contrat dans la littérature
1.4.3. Évolution et expériences de contractualisation dans le sous-secteur rizicole de Côte d’Ivoire
1.4.3.1. Les phases de l’évolution du sous-secteur rizicole en Côte d’Ivoire
1.4.3.2. Importation de riz blanchi vers la Côte d’Ivoire
1.4.3.3. De l’autosuffisance en riz vers l’importation en riz blanchi
Conclusion partielle
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE
2.1. ZONES D’ETUDE ET POPULATION MERE
2.1.1. Critères de choix de la zone d’étude
2.1.2. Localisation de la zone d’étude
2.2. ECHANTILLONNAGE ET COLLECTE DE DONNEES
2.2.1. Détermination de la taille de l’échantillon
2.1.1. Sondage de la population mère par enquête censitaire
2.1.2. Méthode d’échantillonnage
2.1.3. Collecte de données primaires
2.1.3.1. Supports de collecte et pré-enquête
2.1.3.2. Technique de collecte des données primaires
2.1.4. Collecte des données secondaires
2.3. TRAITEMENT DES DONNÉES
2.3.1. Dépouillement, saisie et apurement de la base
2.3.2. Codification des variables
2.3.2.1. Variables potentielles influençant la commercialisation du paddy
2.3.2.2. Variables potentielle influençant la participation aux contrats de production
2.3.2.3. Variables potentielles liées aux stratégies d’exploitation.
2.3.2.4. Variables potentielles des attributs des contrats
2.3.3. Calcul des indicateurs de rentabilité des exploitations
2.3.4. Outils d’analyse
2.4. ANALYSE DES DONNÉES
2.4.1. Analyse descriptive
2.4.2. Typologie des exploitations
2.4.2.1. Choix d’un protocole
2.4.2.1.1. Analyse des Correspondances Multiples (ACM)
2.4.2.1.2. Classification ascendante hiérarchique (CAH)
2.4.2.1.3. Graphique en coordonnées parallèles
2.4.3. Analyse économétrique des déterminants de participation
2.4.3.1. Choix et justification du modèle
2.4.3.2. Spécification du modèle
2.4.4. Evaluation d’impact
2.4.4.1. Conception du problème d’évaluation
2.4.4.2. Etudes d’impact utilisant le matching dans la littérature appliquée
Conclusion partielle
CHAPITRE 3 : RÉSULTATS ET DISCUSSION
3.1. STRATEGIES DE PRODUCTION ET DE COMMERCIALISATION DU RIZ
3.1.1. Caractéristiques des producteurs et de leur exploitation
3.1.1.1. Niveau de spécialisation des exploitations
3.1.1.2. Distance des exploitations par rapport aux grandes rizeries les plus proches
3.1.2. Mécanismes de commercialisation
3.1.2.1. Types de produits commercialisés
3.1.2.2. Type d’acheteurs
3.1.3. La contractualisation dans deux zones rizicoles : Gôh et Poro
3.1.3.1. Description des types de contrats
3.1.3.2. Taux de participation aux contrats
3.1.3.3. Produits de la commercialisation sous contrat
3.1.3.4. Satisfaction par le contrat
3.2. TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS RIZICOLES
3.2.1. Inertie apportée par les axes factoriels
3.2.1.1. Contribution relative des modalités des variables
3.2.1.2. Coordonnées des modalités des variables
3.2.2. Typologie des exploitations en fonction de la spécialisation
3.2.3. Préférences des contrats selon les types d’exploitation
3.3. IMPACT DES CONTRATS DE PRODUCTION
3.3.1. Étude des déterminants de participation
3.3.1.1. Choix de la commercialisation du riz paddy par rapport au riz blanchi
3.3.1.2. Participation aux contrats de production
3.3.2. Impact de la contractualisation sur le bien être des riziculteurs
3.3.2.1. Score de propension
3.3.2.2. Résultats du test d’appariement
3.3.2.3. Impact des contrats sur le revenu
3.3.2.4. Impact des contrats sur les coûts de production du paddy
3.4. IMPLICATIONS POLITIQUES
3.4.1. Au niveau des décideurs publics
3.4.2. Au niveau de l’ADERIZ
3.4.3. Au niveau des rizeries
3.4.4. Au niveau des riziculteurs
Conclusion partielle
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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