Le désir tardif de grossesse est un phénomène actuel de la Société comme l’atteste l’augmentation de nombre d’accouchement des femmes de 40 ans et plus. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène : l’amélioration des techniques contraceptives, mais également les mariages tardifs liés à des carrières trop prenantes et surtout les secondes unions avec des partenaires souvent plus jeunes et sans enfants. L’extrême jeunesse accroît sensiblement les risques liés à la grossesse et à l’accouchement, et à l’autre extrémité de la vie génitale, à partir de 35 ans, les risques se précisent d’autant que l’enfant devient précieux.
La grossesse après 40 ans n’est pas un phénomène nouveau de la société actuelle, ainsi :
– D’après la bible, SARAH mit Isaac au monde à l’age de 90 ans. Elisabeth d’age avancé, elle aussi, eut un fils en sa vieillesse… car rien n’est impossible à Dieu.
– En 1882, Kennedy a publié une grossesse à terme chez une mère de 63 ans, 23ème geste et qui a accouché d’un enfant vivant de sexe masculin.
Avoir un enfant à 40 ans, est-ce bien raisonnable?
En 1968 résonnait le slogan : « Un enfant quand je veux » Aujourd’hui, ce serait plutôt, chez les femmes de 40 ans : « Un enfant si je peux » s’exclame le professeur Emile Papiernik. Mais cet âge avancé de la mère pose de nombreux problèmes dans différents domaines :
– La fécondité tardive est un facteur favorisant l’augmentation du taux de morbidité maternelle et infanto-juvénile.
– L’expérience a montré que chez les hommes qui ont des enfants à un âge avancé, les relations père- enfants sont presque toujours difficiles, le père étant davantage perçu comme un grand-père.
Et quel est l’avenir d’un enfant si la grossesse est obtenue à 50 ans? Il n’y a pas de vrai problème, en revanche s’il s’agit d’une grossesse à 60 ans ou plus, les risques d’être orphelin avant l’adolescence sont extrêmement importants et doivent être pris en compte. Enfin, l’âge de 40 ans chez une femme ne doit pas être synonyme de contre indication systématique à la grossesse. IL s’agit tout d’abord d’un problème du couple et en second lieu celui du médecin qui sera appelé à suivre la grossesse.
RAPPELS
QUELQUES DEFINITIONS
Les définitions de la fécondité, de la fertilité, de la stérilité et de l’infécondité sont très variables.
La fécondité
On dit qu’une femme est féconde quand « elle a effectivement donné naissance à un enfant au cours d’une certaine période de temps » .
La fertilité
Elle décrit « la capacité qu’a la femme de concevoir et de l’homme de féconder» .
La stérilité et l’infécondité
« On dit qu’un couple est infécond ou définitivement stérile s’il n’a pas pu obtenir de grossesse après un ou deux ans de relations non protégées » La stérilité est dite primaire quand le couple n’a jamais eu d’enfants. Par contre, elle est dite secondaire quand il y a eu au moins une conception, mais le couple n’est pas actuellement en mesure d’obtenir une grossesse.
La parité
« C’est donner naissance ou mettre au monde un fœtus viable » .
La procréation
« C’est l’action de donner la vie par la fécondation de la femme par l’homme » .
La conception
« C’est l’action de devenir enceinte » .
La contraception
La contraception est définie comme l’infécondité volontaire obtenue par des méthodes anticonceptionnelles.
EVOLUTION DE LA FERTILITE FEMININE SUIVANT L’AGE
La période féconde de la femme est bien définie, elle s’étend de la puberté à la ménopause. La fécondité après 40 ans subit une diminution régulière, et si 7.5% des femmes de cette tranche d’âge expriment un désir de grossesse, seulement 1/3 d’entre elles obtiendront cette satisfaction.
L’évolution de la fécondabilité avec l’âge nous montre que la possibilité de conception selon l’âge part d’un niveau très faible chez les filles de moins de 15 ans, augmente rapidement jusqu’à 19 ans, passe par un maximum dans le groupe d’âge de 25-30 ans pour se maintenir au même chiffre jusqu’à l’âge de 35 ans, et à partir de cet âge là, il y a une diminution lente jusqu’à l’âge de 40 ans, puis rapide pour devenir presque nulle à 50 ans. Le maximum de fertilité se situe donc pour la femme aux environs de 25-35 ans. Il découle de ces constatations que la survenue d’une grossesse est rare après 40 ans et quasi-exceptionnelle après 45 ans, en effet, l’incidence des grossesses après 45 ans oscille entre 0.3 et 0.8% .
Chute physiologique de la fertilité
La baisse de la fécondité entraînée par des troubles d’ovulation est fréquente à l’âge de 40 ans. On note aussi une diminution des réserves ovulaires qui deviennent sensiblement nulles auprès la cinquantaine. Le vieillissement de l’ovaire se constate par la diminution du nombre des follicules et par leur altération qualitative : le nombre des follicules primordiaux diminue, et les follicules récrutables se développent plus rapidement. Le taux de FSH s’élève parallèlement à la réduction folliculaire. Le mythe, selon lequel l’utérus serait seul responsable de l’hypofertilité de la quarantaine repose sur l’observation des courbes menothermiques biphasiques et de cycle ovulatoire. Il n’existe pas de réel vieillissement utérin, comme le prouvent les succès des dons d’ovocytes de femmes plus jeunes en présence d’un soutien progestatif. L ’endomètre seul, ne peut être à l’origine d’altérations hormonales qui induisent des modifications endometriales susceptibles de nuire à l’implantation d’un œuf (8). Le vieillissement de l’ovaire est également clairement démontré par les travaux de NAVOT (9) Au delà de ces causes physiologiques de la chute de la fertilité contre lesquelles on ne peut lutter devant une femme de 40 ans qui consulte pour infertilité, toutes les causes classiques d’infertilité doivent être recherchées.
Les causes classiques d’infertilité
Les stérilités hormonales
Les aménorrhées hypergonadotrophiques
Elles sonnent le début d’une ménopause chez les femmes de 40 ans. On ne peut pas porter un pronostic pessimiste définitif sur une seule élévation des gonadotrophines, néanmoins, les chances des grossesses sont réduites, car chez la femme de 40 ans, des périodes d’anovulation, avec taux élevé des gonadotrophines et un taux abaissé ou normal d’œstradiol peuvent être suivies de la survenue des cycles normaux et des grossesses peuvent survenir pendant cette période de transition.
Les troubles de l’ovulation
Après 40 ans, la réserve ovulaire s’épuise. La période de pre-ménopause étant caractérisée par une inadaptation fréquente des mécanismes qui régissent les rétrocontrôles hypophyso-ovarien.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITE
I- Définitions
II- Evolution de la Fertilité féminine suivant l’âges
1- Chute physiologique de la fertilité
2- Causes classique de l’infertilité
III- Les femmes âgées de 40 ans et plus
1- Ses particularités physiologiques
2- Ses pathologies générales
3- Les risques liés à la Maternité
3.1- Suivant l’âge et la parité
Pathologie de la grossesse
Les modalités d’accouchement
Mortalité maternelle
L’état des enfants à la naissance
DEUXIEME PARTIE : ETUDES PROPREMENT DITES
I- Objectifs de l’étude
II- Cadre d’études
III- Méthodologie
IV- Résultats
4.1- Grossesse
4.2- Déroulement de l’accouchement
4.3- Pronostic Maternel
4.4- Caractéristique fœtale
IV- Observations
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS COMMENTAIRES
I- Fréquence
II- Caractéristiques maternelles
2.1-L’âge
2.2- Situation matrimoniale
2.3- Conditions socio-économiques et niveau d’étude
2.4- Gestité et parité
2.5- Provenance
2.6- Psychologie
III- Suivi de la grossesse
IV- Complications rencontrées au cours de la grossesse
4.1- Fausses couches
4.2- Prématurité
4.3- Retard de croissances intra-utéro
4.4-Grossesse multiple
4.5- Mort fœtale utero
V- Déroulement de l ‘accouchement
5.1-Répartition
5.2- Déroulement du travail
5.3- Modalité de l’accouchement
5.4- Les traumatismes obstétricaux
5.5-Le pronostic maternel
VI- Caractéristiques fœtales
6.1- Morbidité
6.2-Mortalité
SUGGESTIONS
Mesures préventives
Mesures Curatives
CONCLUSION
ANNEXES
BIBILIOGRAPHIES