Le poids des Investissements Directs Etrangers (IDE) dans l’économie mondiale s’est accru avec la mondialisation. En 2007, les IDE s’élèvent à 1474 Milliards de dollars, soit une hausse de 10% par rapport à 2006. D’une manière générale, les grands bénéficiaires des IDE sont souvent les pays riches notamment les Etats-Unis, les Royaumes Unies. Les pays émergents comme la Chine et Hong Kong sont la deuxième destination de ces investissements étrangers. Et les pays en développement manifestent avoir globalement bénéficié de cette ressource mais dans une moindre proportion.
D’après les études, les Pays Développés bénéficient beaucoup des IDE car ils accumulent plus de capital humain et physique permettant une croissance économique conséquent mais en contrepartie les inégalités de rémunération s’accroissent. Les PED bénéficient peu de ces ressources à cause du niveau d’éducation et des infrastructures insuffisantes. L’attraction des IDE dépend également de l’environnement économique, de la souplesse de l’administration quant à la création des entreprises, de la situation géographique, du coût de la main d’œuvre et de l’ouverture à l’étranger.
Beaucoup d’IDE dans les pays en développement concerne souvent le développement dans le marché local des services, des banques et finances, de la téléphonie et très peu dans l’implantation de l’agri business. Ce qui attire plus les IDE dans les Pays moins avancés est surtout l’exploitation des ressources naturelles dont les mines et le pétrole.
Pour les pays en développement, l’insuffisance de l’aide et les recours limités aux crédits internationaux ne permettent d’atteindre les objectifs de développement notamment ceux des OMD en matière de croissance et de réduction de la pauvreté. En effet, les IDE seraient un moyen pour compenser l’insuffisance des ressources afin de résoudre le problème du financement de la stratégie de développement économique. Par ailleurs, les IDE présentent un certain nombre d’intérêts notamment les transferts de technologie, des effets d’apprentissage et un accès plus facile aux marchés internationaux.
EVOLUTION DE L’ECONOMIE MALAGASY
La situation économique actuelle à Madagascar est le résultat des politiques successives visant à promouvoir la croissance économique et à améliorer les conditions sociales de la population. La politique d’ajustement structurel entamée depuis le début des années 80 ayant comme objectifs la libéralisation des activités et l’ouverture à l’économie mondiale a quand même apporté un progrès à l’économie malgache avec les mesures suivantes :
(i) la libéralisation des activités incluant celle qui se rapporte au système de collecte et de distribution, aux opérations de change avec la mise en place du marché interbancaire de devises en 1994, aux transactions courantes avec l’extérieur suite à l’adhésion de Madagascar à l’article VIII du statut du FMI,
(ii) le début de privatisation des banques et des entreprises publiques non bancaires avec l’effectivité de la loi 96-011 portant désengagement de l’Etat des entreprises du secteur public,
(iii) l’intégration progressive de Madagascar dans les organisations régionales (commission de l’océan Indien, …).
Ce processus a été conforté par la stimulation des investissements suite à l’accès progressif des investisseurs à la propriété foncière (bail emphytéotique de 99 ans avec possibilité de renouvellement).
Pendant la période d’ajustement structurel, la croissance a été positive estimée en moyenne à 4,0% entre 1995-2000, avec un taux d’investissement privé en moyenne de 16,0% pour la même période. Cette croissance est interrompue en 2002 à cause de la crise politique de 2002 qui a provoqué une profonde récession économique se traduisant par une contraction réelle de l’économie de 12,7% et une aggravation de l’incidence de la pauvreté à plus de 70%. Depuis, le Gouvernement a entrepris un programme de relance économique et de réduction de la pauvreté à travers la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) adoptée en 2003.
En 2003 les résultats économiques et financiers se sont nettement améliorés par rapport à 2002. Le taux de croissance économique a atteint 9,8%. Cet effort de croissance a été poursuivi en 2004 avec un taux de 5,3% malgré une tension inflationniste qui a sévi au cours des neufs premiers mois (depuis le début de l’année jusqu’en septembre 2004, l’inflation était de 18,9% due à (i) l’impact des deux violents cyclones sur la production agricole, (ii) l’augmentation des prix pétroliers et du prix du riz au niveau international et (iii) la dépréciation de l’Ariary suite aux mesures de détaxation de quelques biens et produits. Le taux de croissance en 2005 a régressé par rapport en 2004, seulement à 4,6 %, à cause des divers chocs exogènes : (i) démantèlement de l’Accord Multifibre sur le textile, (ii) délestage et hausse du prix de l’électricité et (iii) hausse des prix mondiaux du pétrole. La croissance économique continue en 2006 avec un taux de 5%.
Depuis la crise politique de 2002, l’économie malgache a réalisé une performance satisfaisante. Le taux de croissance réel a presque atteint 6 % en moyenne. Toutefois, la croissance économique de Madagascar parait volatile durant trente ans.
La volatilité de la performance économique malgache s’explique généralement par deux phénomènes : premièrement l’impact négatif associé aux crises politiques survenues presque tous les dix ans qui se traduit par une chute du PIB, mais également du revenu par habitant, deuxièmement la fréquence des chocs climatiques dans la région influençant sur la production du secteur primaire). Au delà de ces facteurs exogènes, la volatilité de la croissance économique à Madagascar est restée fortement dépendante de la politique budgétaire et de l’expansion d’un nombre restreint de secteurs économiques. Ces développements ont surtout été financés par l’afflux de capitaux étrangers qui sont notoirement volatiles pour un pays comme Madagascar .
EVOLUTION DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
La disponibilité des flux de capitaux est perçue comme indispensable pour pallier au manque de capacité actuel d’épargne et d’investissement de la part de l’économie locale et pour transférer un savoir-faire tant au niveau technologique que de gestion aux entreprises locales. Ces effets devraient permettre le passage de l’économie malgache vers un sentier de croissance accélérée.
Les investissements étrangers à Madagascar comprennent l’Investissement Direct Etranger (IDE), les Investissements de Porte Feuille (IPF) et les autres investissements. Mais les investissements étrangers représentent une part très importante dans les investissements étrangers, près de 94% en 2006 et 97% en 2007.
En termes de Flux
Le volume des investissements directs étrangers à destination de Madagascar s’est considérablement accru depuis l’année 2006. Le montant des IDE parvenu à Madagascar est passé de 35 Millions de DTS en 2004, à 150 Millions de DTS en 2006 et à plus de 600 Millions de DTS en 2007. Cette hausse des flux d’IDE résulte de la mise en œuvre de deux grands projets miniers (pour l’exploitation d’ilménite à Taolagnaro et de nickel à Ambatovy). Le montant de ces investissements est estimé à près de 4 milliards USD (54 pour cent du PIB) pour la période de 2006-2010. Par rapport au PIB aux prix courants, les flux d’IDE sont évalués à 4% en 2006 et atteindront 13% en 2007. En terme nominal, le niveau des flux d’IDE est évalué à 473,4 milliards d’Ariary en 2006 et à 1 868,1 milliards d’Ariary en 2007.
En 2006 et 2007, Canada est le premier investisseur étranger avec une part plus de 40% des flux d’IDE. Ses investissements se sont orientés essentiellement vers les activités extractives. Ce pays est suivi par les Etats-Unis mais en 2007 ce sont le Japon et la Corée qui occupent la deuxième place après le Canada en terme de flux d’IDE. Ces deux pays possèdent 19% chacun du total des flux d’IDE en 2007.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHE HISTORIQUE : EVOLUTION DE L’ECONOMIE DE MADAGASCAR
I.1. Evolution de la croissance économique et des investissements
I.2. Evolution des investissements directs étrangers
I.3. Evolution du taux de change
a. Taux de change nominal
b. Taux de change effectif nominal et taux de change réel
PARTIE II : APPROCHE THEORIQUE : IMPACTS MACROECONOMIQUE D’UN ACCROISSEMENT DES IDES
II.1. TCR et syndrome hollandais
a. Définitions
b. Implications macroéconomiques des flux IDE
c. Gestion macroéconomique des IDE
II.2. Exportations et Croissance
II.3. Inflation
PARTIE III : APPROCHE EMPIRIQUE : APPLICATION DU MODELE 123
III.1. Justification de l’utilisation du modèle
III.2. Présentation et description du modèle 123
a. Les variables
b. Les équations
III.3. Matrice de comptabilité sociale et simulation
a. Matrice de comptabilité sociale
b. Simulation et interprétations des résultats
CONCLUSION
ANNEXE
Tableau a : Evolution des flux et stocks des IDE de 2000 à 2007
Tableau b : Evolution du taux de change de janvier 2003 à Décembre 2007
Tableau c : Variation annuelle des agrégats monétaires (en %)
Tableau d : Indicateurs macroéconomiques de Madagascar 1995-2007
BIBLIOGRAPHIE