Evolution de la conception de l’accompagnement dans le processus d’insertion

Limites de l’Insertion

L’insertion peut présenter certaines limites, à la fois au niveau de difficultés présentes dans l’environnement du sujet mais aussi au niveau des sujets et de la complexité de leurs parcours de vie. Il semblerait donc que l’insertion n’amène pas forcément les individus accompagnés vers l’emploi à s’insérer. Le contexte économique actuel est fragile et il est vrai que les perspectives d’emploi restent limitées. En ce sens, Brégeon (2013), alerte sur la transmission de déterminismes sociaux par les structures d’insertion auprès des populations peu ou pas qualifiées. Selon lui, les structures alternent entre deux messages parfois contradictoires, à la fois le libre choix par le sujet de son orientation, mais aussi le rappel de son manque d’expérience et de qualifications face à un environnement social et complexe offrant peu de perspectives, et par conséquent, le peu de choix qui s’offre à lui.
De plus, pour certains, les pratiques des professionnels des dispositifs d’insertion « sont trop centrés sur la personne, pas assez sur les contextes et situations où elle évolue » (Castra, 2003, p. 230). La fonction d’intermédiaire, de médiateur ou de facilitateur (celle de l’accompagnant) entre le marché du travail et l’insertion du sujet peut être par conséquent court-circuitée par cette orientation exclusive. En ce qui concerne les pratiques de l’accompagnement vers l’emploi, Castra (2003) estime que les professionnels d’insertion mettent en place u ne « psychologisation » de leur public. Le problème viendrait donc du demandeur d’emploi qui ne trouve pas de travail, qui ne s’insère pas, et non pas d’un environnement économique fragile, qui offre peu de perspectives d’embauche. Il s’agit donc de travailler sur ce manque provenant du sujet, et non pas sur l’environnement dans lequel il évolue.
De plus, les problématiques rencontrées par les jeunes en difficulté sont parfois nombreuses et ont marqué et contribué à la vulnérabilité du sujet, jusqu’à pouvoi r compromettre son insertion. Les conseillers peuvent être en difficulté face à des problématiques ne relevant pas de leur ressort, tout en étant néanmoins soumis à la nécessité d’insérer. Par ailleurs, face à la difficulté de s’insérer, les sujets peuvent osciller entre d’une part, un idéal de carrière, un épanouissement professionnel à travers un projet professionnel choisi et construit et d’autre part, entre la nécessité d’accéder à l’emploi afin de subvenir à ses besoins et être autonome.
En effet, « dans les années qui suivent la sortie du système scolaire, le processus d’orientation est le plus souvent laborieux. L’absence de qualification et la faiblesse des capitaux familiaux rendent les tentatives d’orientation fragiles, sans étayage fiable : tantôt ils sont dans l’idée de prendre un peu n’importe quoi pour faire face à la précarité, tantôt ils tentent de hiérarchiser des activités, à partir de leurs expériences, dans l’espoir d’exprimer leur personnalité et de s’épanouir » (Brégeon, 2013, p. 151).

PROBLEMATIQUE

L’objectif de notre recherche est de déterminer l’importance de la résilience assistée dans le processus d’insertion sociale des jeunes en difficulté et plus particulièrement suivis en Mission Locale.
Avant de développer notre réflexion, il nous semble nécessaire de définir la notion de « jeunes en difficultés ». Selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (2005), Dresser une typologie des « jeunes en difficulté » constitue un exercice difficile, voire ar tificiel, la jeunesse étant par définition un état transitoire au cours duquel la situation des intéressés est appelée à connaître d’importants changements. Néanmoins, en gardant à l’esprit le caractère transitoire et éphémère du qualificatif de « jeune » et « en difficulté », on peut distinguer trois catégories de jeunes en difficulté. Ces trois catégories présentent les « jeunes en danger » au sens juridique du terme, qui relèvent de la protection de l’enfance, les jeunes précarisés et en danger d’exclusion et les jeunes présentant des troubles du comportement (désignés aussi sous l’appellation « border line »). Ces catégories ne sont évidemment pas fermées et les jeunes en difficulté peuvent passer de l’une à l’autre de ces catégories ou relever de plusieurs d’entre elles à la fois. Le fait d’être « en difficulté » induit l’idée que face à un événement ou une situation difficile, voire traumatique (maltraitance, carence affective, précarité, exclusion, marginalité, troubles, etc.), l’individu est vulnérable et doit mobiliser des ressources afin de faire face à l’adversité. Ces ressources sont à la fois internes, (propres à l’individu) et externes (propres à son environnement).
Dans ce cadre, nous nous demandons dans quelle mesure la pratique de la résilience assistée permet-elle au sujet de favoriser voire de réussir son processus d’insertion et par conséquent de faire preuve de résilience ? Ou bien la pratique de la résilience assistée par l’accompagna nt permet-elle au sujet qui s’est déjà inscrit dans un processus d’insertion, voire de résilience, de concrétiser et d’aboutir à son projet ? Mais encore, peut-il y avoir résilience si le sujet, l’accompagné, n’est pas prêt (de manière consciente ou inconsciente) à s’investir dans son processus d’insertion ? Si le sujet n’est pas prêt, l’accompagnant peut -il, par le biais de la résilience assistée, amener l’accompagné à réussir à s’inscr ire dans son projet d’insertion voire à le réussir ? Finalement, la résilience (assistée), pratiquée dans le cadre de l’insertion est-elle le fruit de l’intervention d’un accompagnant ou est -elle propre aux ressources internes de l’accompagné qui à un moment donné de son existence va être en mesure de mobiliser ces ressources pour faire preuve de résilience et ici, de s’insérer socialement ?
Pour comprendre le concept de résilience, nous nous intéressons dans un premier temps à la notion de traumatisme et aux mécanismes de défenses employés par le sujet lorsqu’il y est exposé. Plus précisément, nous essayons de déterminer dans que lle mesure le traumatisme peut constituer un élément central dans la construction du sujet et dans une moindre mesure complexifier son processus d’insertion. Anna Freud (1976) envisage l’expérience traumatique à partir de la définition freudienne de S. Freud en 1926 : des excitations internes ou externes fragilisent le sujet et mettent le Moi en détresse. Ferenczi (2006), qui a été opposé à S. Freud, à propos de la notion de traumatisme, distingue les notions traumatisme, traumatique et traumas. Selon lui, les traumas perturbent gravement l’organisation de l’économie pulsionnelle, la symbolisation et l’autonomie du Moi et n’ont pas qu’une action désorganisatrice. Le traumatisme n’est pas forcément de nature spectaculaire mais au contraire, il peut voir son or igine dans un événement simple, même banal (Boubozka, 2001).
Face au traumatisme, le sujet va être amené à réagir dans le but de le dépasser. La réaction au traumatisme se découpe en deux phases, tout d’abord une première phase qui s’illustre par une réaction d’urgence qui consiste à intégrer le choc et à chercher à se réparer, ensuite à travers une seconde phase par l’emploi de moyens défensifs plus mûrs, plus souples et plus appropriés sur la durée. (Anaut, 2005). Par ailleurs, un ensemble de mécanismes de défenses relevant à la fois de ressources internes et externes peuvent être mobilisés par le sujet pour dépasser l’événement de rupture (Tychey, 2001, Lafon, 1973, Braconnier, 1998). La symbolisation du traumatisme peut aussi contribuer à son dépasseme nt (Cyrulnik, 1999).
Dans ces perspectives, nous accordons une place importante aux événements de ruptures relatés par les sujets, à leurs manières d’y répondre par le recours à des mécanismes de défenses. En effet, le recours à des mécanismes de défenses et plus précisément, la manière de se reconstruire positivement à la suite d’un traumatisme ou d’un événement de rupture donné, nous amènent à nous intéresser au concept de résilience qui désigne entre autres, la capacité à faire face à l’adversité (Cyrulnik, 1999).
La résilience s’explique par un équilibre entre plusieurs facteurs : d’une part , la confrontation à un environnement stressant, d’autre part, la vulnérabilité et les ressources internes du sujet et enfin, la relation aux facteurs externes favo rable (Werner et Smith, 1992). Cette explication rejoint le modèle de la Triade. Le sujet, confronté à un événement traumatisant, évalue la situation et met en œuvre une stratégie d’adaptation à partir d’une combinaison entre trois facteurs, individuels, familiaux et de soutien (Garmezy, 1991). De plus, la résilience doit être envisagée comme un processus dynamique et évolutif interagissant avec un ensemble de facteurs internes et externes au sujet (Anaut, 2005). Cela signifie qu’un sujet qui a fait preuve de résilience à un moment donné de son existence, ne sera pas forcément résilient à un autre moment, et inversement. De plus, ce qu’un sujet vivra comme événement traumatisant, ne sera pas vécu comme tel pour un autre. (Anaut, 2008). On peut donc admettre que le processus de résilience est incertain car dépendant d’un ensemble de facteurs relatifs au sujet et à son environnement et est, par conséquent, non prévisible (Tisseron, 2007).

Méthodologie de la Recherche

Afin de répondre à cette hypothèse, le choix du public de « jeunes en difficulté » , ayant déjà entamé un processus de résilience en s’impliquant dans un processus d’insertion, s’est fait auprès de jeunes suivis en Mission Locale, et plus précisément au sein du dispositif de la Garantie Jeune.
Afin d’aborder la question de l’importance de l’accompagnement des jeunes dans un processus d’insertion, qui puisse éventuellement favoriser un processus de résilience, nous avons choisi de réaliser une étude qualitative et longitudinale, d’une part en nous appuyant sur l’analyse de la retranscription d’entretiens semi-directifs et d’autre part, en réalisant deux entretiens semi directifs sur deux périodes distinctes (le dernier trimestre de l’année 2015 et le second trimestre de l’année 2016). Cette approche a pour but de repérer une éventuelle évolution des sujets dans la réalisation de leurs projets et leur processus d’insertion.
La dimension longitudinale de cette étude qualitative a pour objectifs de mesurer une éventuelle évolution des sujets au cours de leur accompagnement dans un processus d’insertion et pourra aussi permettre d’effectuer une étude comparative entre les différentes situations observées.
Le sujet de la recherche étant centré sur la résilience du sujet, éventuellement favorisée à travers des pratiques de résilience assistée instaurées par la structure d’insertion, ce type d’entretien nous permettra de mettre en évidence de la spécificité et la singularité de chaque sujet.
Nous pourrons ainsi rendre compte et évaluer l’importance de la résilience assistée dans le processus d’insertion des jeunes en difficulté et déterminer dans quelle mesure l’inscription dans un processus d’insertion peut constituer un facteur de résilience.

Présentation de la structure d’insertion : La Mission Locale

Selon l’article L. 322-4-17-1 du code du travail, « Toute personne de seize à vingt -cinq ans révolus en difficulté et confrontée à un risque d’exclusion professionnelle a droit à un accompagnement, organisé par l’Etat, ayant pour but l’accès à la vie professionnelle. »
L’insertion des jeunes est un enjeu sociétal majeur. En France, créées il y a plus de trente ans, les Missions Locales ont pour mission d’accompagner les jeu nes âgés de 16 à 25 ans, sortis du système scolaire ou universitaire et rencontrant des difficultés d’insertion socia les et professionnelles.

Contexte historique de la création des Missions Locales

En 1981, Pierre Mauroy, premier ministre durant cette période, confie à Bertrand Schwartz une mission d’étude relative à l’insertion professionnelle et sociale des jeunes.
Le contexte économique et social en 1981 est difficile, en particulier pour les jeunes. En effet, on observe un décrochage scolaire important des jeunes (soit de nombreuses sorties du système scolaire sans qualification professionnelle) et un chômage élevé chez ces derniers.
D’autre part, il apparaît que les jeunes avec peu de qualifications occupent des emplois précaires et que certains d’entre eux rencontrent des difficultés spécifiques. (Public issu de l’immigration, travailleurs en situation de handicap, etc.) Schwartz, à l’origine des Mission Locale, dans son rapport de 1981, préconisait une approche globale du sujet et l’ordonnance du 26 mars 1982, prononcée à la suite de ce rapport, stipulait que les Missions Locales seraient mises en place « (…) pour apporter aux jeunes une aideplus étendue, dépassant l’orientation professionnelle, leur permettant d’élaborer un projet d’insertion sociale et professionnelle, et de le mettre en œuvre dans tous ses aspects de vie quotidienne. » Dans ce rapport, il développe la théorie d’une approche globale qui prend en compte tous les besoins des jeunes, relatifs à leur insertion. L’approche globale signifie de prendre en compte à la fois des besoins relatifs à l’insertion professionnelle, mais aussi au logement, à la santé, à la culture, etc. Selon Schwartz, po ur répondre au besoin d’insertion des jeunes, il faut leur permettre d’accéder à une qualification professionnelle, chercher à réduire les inégalités des chances et lutter contre les discriminations, rétablir le d ialogue entre les générations et avoir recours aux ressources internes et propres aux jeunes pour les préparer à une véritable insertion sociale et professionnelle.

Modalités d’accompagnement à la Mission Locale de Toulouse

La Mission Locale se veut garante du droit à l’accompagnement des jeunes âgés de 16 à 25 ans, stipulé par le code du travail (article L. 322-4-17-1) Plusieurs dispositifs propres au réseau des Missions Locales et services spécifiques à la Miss ion Locale de Toulouse, consistent à proposer un accompagnement adapté aux différentes situations rencontrées par son public. Nous allons présenter de façon plus approfondie ces différentes modalités d’accompagnement lors des points suivants.
On peut relever trois pratiques au sein de la Mission locale de Toulouse afin de répondre de façon adaptée aux besoins et aux difficultés d’insertion des jeunes en difficulté.
Premièrement il s’agit de chercher à atteindre cet objectif à travers une « expertise diagnostique des situations individuelles et plus généralement la fonction « observatoire des jeunes en difficulté d’insertion » mais aussi en de définir la « construction des étapes de parcours d’insertion sur la base d’objectifs concertés et contractualisés entre le jeune, son référent et les partenaires locaux de l’insertion » et enfin de réaliser « le rapprochement entre l’offre des entreprises et les jeunes de mandeurs d’emploi » (Perez et Guillebaud, 2007, p. 76-77).

Dispositifs d’accompagnement de la Mission Locale de Toulouse

Le Premier Accueil Diagnostic (PAD) consiste à réaliser un premier accueil diagnostic auprès des jeunes se présentant sans rendez-vous à la Mission Locale. Il permet, au vu du parcours, du projet et des difficultés rencontrées par le jeune de proposer une première orientation vers les dispositifs et services spécifiques de la Mission Locale ou vers d’autres structures.
De façon hebdomadaire, les conseillers du PAD reçoivent les jeunes de moins de 26 ans demandeurs d’emploi et inscrits à Pôle Emploi, dans le cadre du PPAE (Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi. Le PPAE mis en place à la Mission Locale concerne des jeunes âgés de 16 à 25 ans, inscrits à Pôle Emploi et orienté vers la Mission Locale. Pendant le suivi du jeune, la Mission Locale fait le lien avec Pôle emploi sur sa situation. Le jeune, lui, reste inscrit à Pôle emploi et continue à s’actualiser. Des entretiens avec le conseiller référent de la Mission Locale sont prévus régulièrement jusqu’au retour à l’emploi ou l’entrée en formation du jeune et permettent l’élaboration conjointe du PPAE. Le PPAE cherche à faciliter et à accélérer l’entrée du jeune dans la vie active, à travers un accompagnement personnalisé et adapté pour permettre la construction de son projet professionnel.
Le Programme d’Accompagnement Renforcé (PAR) est destiné aux jeunes les plus éloignés de l’emploi. Au cours du suivi au sein du PAR, les jeunes bénéficient d’un accompagnement global dans le but d’atténuer et résoudre des difficultés complexi fiant l’accès à l’emploi.
L’accompagnement proposé au sein du PAR est souvent contractualisé par la signature du CIVIS, le Contrat d’Insertion dans la Vie Sociale (CIVIS).
Le Contrat d’Insertion dans la Vie Sociale (CIVIS) s’adresse à des jeunes de 16 à 25 ans révolus qui rencontrent des difficultés particulières d’insertion professionnelle. Ce contrat a pour objectif d’organiser les actions nécessaires à la réalisation du projet d’insertion des jeunes concernés et à leur inscription dans un emploi durable . Les titulaires d’un CIVIS sont accompagnés par un référent. La durée du contrat est d’un an renouvelable(s) par période(s) d’une année dans le cas où la réalisation du projet d’insertion professionnelle serait encore en cours. Les titulaires d’un CIVIS âgés d’au moins 18 ans peuvent bénéficier d’un soutien de l’Etat sous la forme d’une allocation versée pendant les périodes durant lesquelles ils ne perçoivent ni une rémunération au titre d’un emploi ou d’un stage, ni une autre allocation.

Dispositifs d’accompagnements Européens de la Mission Locale de Toulouse

La Garantie Jeune (GJ), est un dispositif à destination des jeunes âgé de 18 à 26 ans, déscolarisés, sans emploi et en situation de grande précarité. L’accompagnement proposé parce dispositif est contractualisé. Il permet aux jeunes de bénéficier d’une aide financière d’un montant équivalent à 461,72 € dans le cadre d’un parcours intensif d’accès à l’emploi et à la formation. Le contrat est prévu sur une durée d’un an, renouvelable une fois sur la même durée lorsque l’objectif professionnel n’est pas atteint.
L’Initiative Européenne pour la Jeunesse (IEJ) est un outil financier de l’Union Européenne pour la mise en place de la garantie jeunesse. L’IEJ concerne tous les jeunes âgés de moins de 26 ans, repérés comme correspondants à la catégorie des NEET (Not in Education, Employment or Training, soit les jeunes qui ne sont ni étudiants, ni employé, ni stagiaire), résidant dans les 16 régions éligibles où le chômage des jeunes est supérieur à 25 %. L’Initiative Européenne pour la Jeunesse a pour but de favoriser l’accompagnement renforcé des jeunes par les Missions Locales (ou autres structures d’accompagnement vers l’emploi), de développer le parrainage des jeunes, l’accompagnement des initiatives relatives par exemple à la création d’activité où dans l’engagement en mission de service civique.

Services spécifiques de la Mission Locale de l’Antenne Centre Ville de Toulouse

Les services spécifiques proposés par la Mission Locale de Toulouse sont le Relais Accompagnement Jeunes, le Dispositif Accueil Accompagnement, et le Dispositif d’Accompagnement aux Technologies de l’Information et de la Communication. Ces services ont pour objectif de répondre aux besoins de certaines catégories des jeunes particulièrement fragiles inscrits à la Mission Locale, o u un complément d’accompagnement (notamment avec le Dispositif d’Accompagnement aux Technologies de l’Information et de la Communication.)
Le Relais Accompagnement Jeunes (RAJ) est un service spécifique de la ville de Toulouse.
Ce service s’appuie sur un partenariat entre le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de la ville et la Mission Locale. Ce service est composé de deux travailleurs sociaux du CCAS et d’un conseiller en insertion de la Mission Locale. Le RAJ est destiné à des jeunes âgés de 18 à 24 ans révolus, en situation d’errance ou sans résidence stable, célibataires ou en couple, sans enfants à charge et sans référent social identifié. Ces différents critères doivent être cumulés pour que le jeune puisse intégrer ce service spécifique. Le RAJ permet de faire un point dans le parcours de vie du jeune et de définir des objectifs de travail à travers un accompagnement social et professionnel, afin de favoriser l’accès au droit commun, au niveau administratif, de la santé et des soins, de la format ion ou de l’emploi mais aussi au niveau de l’hébergement du logement.
Le Dispositif Accueil Accompagnement (DAA) est un dispositif destiné aux jeunes âgés de 16 à 25 ans placés sous main de justice (jugés et condamnés, suivis en milieu ouvert, en attente de jugement ou jeunes détenus (condamnés ou prévenus)). Ce service s’appuie sur un partenariat entre la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et la Mission Locale de Toulouse. L’objectif du DAA est d’accueillir et d’accompagner de manière spécifique les jeunes dans leurs démarches d’insertion professionnelle et sociale.
Enfin, le Dispositif d’Accompagnement aux Technologies de l’Information et de la Communication (DATIC) a pour objectif de limiter les freins à l’emploi et à l’insertion en œuvrant contre la fracture numérique et l’illettrisme de s jeunes, en proposant des sessions collectives et individuelles.
On observe que pour répondre à des besoins spécifiques, la Mission Locale a développé des dispositifs selon les problématiques rencontrés par son public sur un bassin donné : en effet, les services spécifiques ne sont pas forcément les mêmes d’une ville à l’autre. A Toulouse, on observe qu’il existe des services tels que le DAA ou le RAJ qui consistent à proposer un accompagnement ajusté aux difficultés des jeunes. Par ailleurs, l’offre de service permet aussi de développer un accompagnement adapté en ayant recours à des ressources internes mais aussi partenariales.

Population à l’étude

La recherche porte sur des jeunes suivis par la Mission Locale de Toulouse, et concerne plus précisément le public positionné sur le dispositif de la Garantie Jeune. Il a été décidé de suivre six jeunes en difficulté, à travers deux entretiens semi directif réalisés à intervalles différés.
Dans un premier temps, notre recherche a concerné quatre filles et deux garçons, âgés de 18 à 24 ans dont le parcours est particulièrement singulier. Cependant, lors du second entretien, nous n’avons pu joindre que cinq des six sujets initialement rencontrés. Notre démarche s’illustrant dans une étude qualitative et longitudinale.

DISCUSSION

Nous constatons, au vu de notre recherche, des résultats ambivalents.
Notre recherche confirme l’hypothèse que l’insertion peut constituer en elle-même un facteur de résilience. Cette hypothèse est confirmée sans pour autant que nous puissions affirmer que l’insertion de tous l es sujets que nous avons rencontrés au cours de notre recherche, constituait d’ores et déjà un facteur de résilience, bien au contraire.
En même temps, notre recherche infirme l’hypothèse que l’implication dans un processus d’insertion, (notamment à travers l’accompagnement proposé au sein de la structure d’insertion), puisse const ituer un facteur de résilience. En effet, on constate dans certains cas que l’insertion peut constituer un facteur de vulnérabilité.

Des parcours de vie marqués par un événement de rupture

Le parcours des sujets rencontrés a été marqué par un ou des événements de ruptures (principalement d’ordre social, familial et scolaire) ceux-ci ont pu influencer l’ensemble de leur parcours de vie de façon significative. Sofiane, afin de parler des événements de rupture qu’il a rencontré, les désigne par le terme de « chocs » (L. 19, L. 20). Or, « le « choc » est équivalent à l’anéantissement du sentiment de soi, de la capacité de résister, d’agir et de penser en vue de défendre le soi propre » (Ferenczi, 2006, p. 33). Par ailleurs, si l’événement de rupture peut influencer de façon significat ive le sujet dans sa construction et dans ses « capacités de résister, d’agir et de penser », on constate que chez certains jeunes c’est aussi leur projet professionnel qui s’en retrouve marqué.
Par ailleurs, on peut admettre que la situation de recherche d’emploi, la transition que représente l’insertion, constitue une période difficile pour le sujet et qu’elle puisse être source de souffrance pour ce dernier. En effet, « l’inactivité devient rapidement difficile à subir pour les jeunes sans emploi. Ils se sentent exclus du cours normal des choses et leurs besoins d’autonomie financière notamment suscite, chez eux, appréhension et pessimisme. Ilsremettent notamment en question leurs compétences et leurs valeurs personnelles »(Charreire-Petit., Cusin 2014).

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Table des matières

SIGLES ET ABREVIATIONS 
INTRODUCTION 
PARTIE THEORIQUE 
CHAPITRE I : Du traumatisme à la résilience 
1.1 Traumatismes et mécanismes de défense
1.1.1 Entre traumatisme et rupture
1.1.2 Mécanismes de défenses
1.2 La résilience
1.2.1 Facteurs de résilience
1.2.2 Limites de la résilience
CHAPITRE II : Le concept de Résilience assistée
2.1 De la prévention à la résilience assistée
2.2 Pratique de la résilience assistée
CHAPITRE III : La notion d’Insertion 
3.1 L’insertion
3.1.1 De la psychologie de l’orientation au concept d’insertion
3.1.2 Définition : Insertion Professionnelle ou Insertion Sociale ?
3.2 Pratiques d’insertion
3.2.1 L’accompagnement dans l’approche globale du sujet
3.2.2 La notion de projet
3. 3 Limites de l’Insertion
PROBLEMATIQUE 
PARTIE EMPIRIQUE 
CHAPITRE IV : Méthodologie de la recherche
4. 1 Présentation de la structure d’insertion : La Mission Locale
4. 1. 1 Contexte historique de la création des Missions Locales
4. 1. 2 Modalités d’accompagnement de la Mission Locale de Toulouse
4. 1. 2. 1 Dispositifs d’accompagnements de la Mission Locale de Toulouse
4. 1. 2. 2 Dispositifs d’accompagnement européens de la Mission Locale de Toulouse
4. 1. 2. 3 Services spécifiques de la Mission Locale de Toulouse
4. 2 Population à l’étude
4. 3 Instruments de recherche
Chapitre V : Résultats
5. 1 Parcours de vie, projets professionnels et processus d’insertion
5. 1. 1 Présentation individuelle des situations rencontrées
5. 1. 2 Présentation croisée des situations rencontrées
5. 1. 3 Synthèse de la présentation des situations rencontrées
5. 2 Analyse des situations rencontrées
5. 2. 1 Conséquences de l’événement de rupture dans la construction du sujet
5. 2. 1. 1 Rupture d’ordre scolaire
5. 2. 1. 2 Rupture d’ordre social en mileu scolaire
5. 2. 1. 3 Rupture d’ordre familial et social
5. 2. 1. 4 Autre événement de rupture
5. 3 Enjeux et importance de l’accompagnement dans le processus d’insertion
5. 3. 1 Enjeux économiques
5. 3. 2 Enjeux sociaux
5. 3. 3 Enjeux personnels
5. 3. 4 Importance de l’accompagnement dans le processus d’insertion
5. 4 Du projet professionnel à sa mise en œuvre
5. 4. 1 Du projet à la réalité
5. 4. 2 Evolution de la conception de l’accompagnement dans le processus d’insertion
5. 4. 3 Importance de l’insertion
5. 5 Synthèse de l’analyse
5. 6 Discussion
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
ANNEXES 
Annexe n°1 : Grille d’entretien n°1
Annexe n°2 : Grille d’entretien n°2
Annexe n° 3 : Retranscription de l’entretien n° 1, Sofiane
Annexe n° 4 : Retranscription de l’entretien n°2, Sofiane
Annexe n° 5 : Retranscription de l’entretien n°1, Yasmina
Annexe n° 6 : Retranscription de l’entretien n°2, Yasmina
Annexe n° 7 : Retranscription de l’entretien n°1, Cécile
Annexe n° 8 : Retranscription de l’entretien n° 2, Cécile
Annexe n° 9 : Retranscription de l’entretien n°1, Barbara
Annexe n° 10 : Retranscription de l’entretien n°2, Barbara
Annexe n°11 : Retranscription de l’entretien n°1, Patricia
Annexe n°12 : Retranscription de l’entretien n°2, Patricia

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