EVOLUTION DANS LE TEMPS DES CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DU SOL 

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Rappel de la riziculture à Madagascar

Pour Madagascar, le riz produit 12 % du PIB9 en terme courant et 43 % du PIB agricole (CIRAD, FAO, 2002). La consommation en riz des malgaches est de 119 kg par an par personne (Journal Express de Madagascar du 27 septembre 2004). En moyenne, pour les riziculteurs malgaches, les dépenses en riz représentent plus de10 % des dépenses totales (MEFB, 2004, cité par RAZAFINARIVO, 2005). Pendant la campagne rizicole 2004-2005, un accroissement de production en riz de 14% a été annoncé. Le rendement moyen de paddy est passé de 2,48 tonnes à l’hectare pour l’année précédente à 2,58 tonnes à l’hectare. La production des 1 328 000 hectares de rizières est estimée à 3 420 000 tonnes de paddy (SERVICE DE LA STATISTIQUE AGRICOLE, MAEP, 2006). La disponibilité en riz au cours de ces cinq dernières années est consignée dans le tableau suivant.

Riziculture dans la zone d’étude

La zone d’étude présente deux saisons de cultures de riz :
• la riziculture de première saison ou vary aloha, la principale culture dans la zone.
· le riz de saison ou vary vakiambiaty : la récolte coïncide avec la floraison de l’ « ambiaty » (Vernonia ampendiculata), essentiellement pratiqué sur les rizières surélevées de colluvions de bas de pente (vodivona) où le risque de crue ne subsiste pas.
Les paysans des plaines environnantes adoptent une saison intermédiaire ou vary sia qui n’est pas pratiquée par les riziculteurs de la plaine de Laniera. Les conduites de culture sont pratiquement les mêmes pour les deux saisons. La différence réside essentiellement sur la longueur du cycle du riz notamment pour la pépinière comme el montre le calendrier cultural suivant.

Variétés cultivées :

Au cours de nos visites et enquêtes, nous avons recensé les variétés suivantesrojomena,: vary chine (riz blanc) et mena ravina. La rojomena est la plus appréciée et cultivée.La vary chine est de plus en plus abandonnée si bien que nous avons eu du mal à en trouver pour notre étude. Il est essentiellement destiné à la vente. La facilitéde germination et probablement sa faible période de dormance, rendent difficile son utilisation pour le vary aloha car sa récolte peut coïncider avec la période de la montée des eaux. Les grains peuvent ainsi germer sur pied et le stockage est difficile. Au cours de la récolte devary chine, que nous avons effectuée, nous avons vu des grains qui germent sur pied.

Types de rizicultures pratiquées dans la zone

La zone d’étude pratique la riziculture en submersion. L’eau submerge les rizières durant toute la campagne, dans cette zone. Elle représente même à plusieurs reprises un problème important pour les paysans surtout en période cyclonique de janvier et février. La majorité des paysans, notamment les propriétaires des trois rizières étudiées ici, utilise le système de riziculture améliorée (repiquage en ligne bien que l’eau ne soit pas bien contrôlée).

Techniques culturales

Dans la zone, les techniques culturales pour les deux saisons de culture (vary aloha et vary vakiambiaty) ne se diffèrent pas.
En général, elles peuvent être résumées comme suit:
11Normalement à cette âge (à 5 mois), la variété rojomena, pour le vakiambiaty est déjà en stade de maturation (Fiche technique, FOFIFA, 2004).
⇒ Pré-germination
· incuber les grains afin de les tenir au chaud et à accélérer le développement de l’embryon (VERGARA, 1979).
· avoir des plants homogènes : dans la pépinière, lesemences qui se trouvent en profondeur vont germer tardivement. Elles sont soumises à une température plus basse que celles des semences en surface.
La pré-germination se pratique comme suit :
tremper les paddy dans de l’eau tiède ou l’eau des rivières pendant environ 12 à 24 heures. Les sont préalablement mis dans un sac en paka ou gony perméable.
laisser au soleil et à l’air libre pendant deux heu res le sac contenant le paddy, mettre dans une fosse préalablement chauffée ou dans du fumier de ferme ou encore laisser dans un endroit chaud (dans une maison) pendant deux à trois jours. Généralement.
les paysans de Laniera adoptent la durée de deux jours pour la variétéchine qui germe facilement et trois jours pour la variétérojomena.
Après ces opérations les paddy présentent une pointe blanche ou « mamontsy » : apparition de la pointe de coléoptile. Ils sont alors prêts pour le semis.

Caractéristiques pédologiques

Le sol dominant appartient à la classe des sols hy dromorphes, moyennement organiques ou semi-tourbeux des hauts plateaux. En effet, à cause du verrou de Farahantsana, la plaine de Laniera est mal drainée. Le drainage par système gravitaireest impossible (BPPAR, 1994). Les matières organiques évoluées sont du type anmoor (humus intermédiaire : M.O<30% et supérieur ou de l’ordre de 10% : RABEZANDRINA, 2000). D’après le BPPAR, il y a également des sols hydromorphes minéraux à gley et à pseudogley.

Industries polluantes de la zone

La source de pollution est constituée par deux usines textiles sous régime de zone franche déversant leurs eaux usées dans la plaine étudiéeDans. la suite de notre étude, la première usine sera appelée « U1 » et la deuxième usine « U2 ».
L’usine U1 effectue du délavage et de la confection de jeans et parfois de gabardine. Aussi, la couleur bleue de l’eau déversée dans la plaine de Laniera provient de la décoloration des jeans. Les étapes de traitement des jeans sont décrites enannexe n°5.
Quant aux traitements des eaux, ils sont basés surune série de décantations et filtrations (cf. photo n°6).
Cette photo montre les infrastructures utilisées par l’usine U1 pour le traitement des eaux. Il s’agit d’une série de bassins de décantation disposés en serpentin suivie de filtration par sable blanc. Le traitement des eaux nécessite de la fleur de chaux ou chaux vive14 et du sulfate d’alumine. La richesse de l’eau en divers éléments susceptibles d’être toxiques peut ainsi correspondre à la nature de ces produits utilisés.
Depuis sa création en 1993, l’usine a toujours traité ses eaux. Seulement, au cours des heures de pointe, le bassin de traitement ne suffit plus à contenir les eaux usées. Certaines eaux non traitées échappent ainsi de l’usine et sont déversées dans la plaine. Les eaux traitées ne sont pas réutilisées.
Quant à l’usine U2, elle confectionne du tricot to ut en faisant des lavages simples : utilisation de savon. Leurs rejets sont ainsi considérés comme rejets domestiques mais en grande quantité.

Manifestation de la pollution

Auparavant, l’odeur de l’eau des canaux de déversement de l’usine U1 vers les rizières était insupportable pour la population riveraine. Cette odeur était probablement due à la fermentation et aux décompositions diverses qui ont lieu au cours du passage des rejets dans les canaux d’irrigation jusqu’aux rizières.
Au début de la présente étude (septembre 2005), eaul’ semblait déjà plus claire et dégage moins de mauvaise odeur. Au mois de février, elle est très claire et l’eau provenant de l’usine n’atteint plus les rizières qu’en une faible quantité. L’évolution de la pollution au cours de l’étude est mise en évidence par les photos suivantes.

Réglementation sur la pollution

L’article 66 du code de l’eau stipule que tout pol lueur doit supporter les coûts de ses activités polluantes. Aussi, le 20 décembre 2000, àl’issue d’une convention entre U1 et U2 d’une part et l’Etat (représenté par le BPPAR, la CommuneRurale d’Ivato Aéroport, le Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Développement du Secteur Privé et le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts) d’autre part : les usines peuvent déverser leurs eaux de rinçage dans les canaux d’irrigation à condition qu e :
les eaux remplissent un certain nombre de qualités(par exemple pH=8) qu’elles soient membres de l’Association des Usager s de l’Eau (AUE dénommée « Antsilelika Mamokatra ». Elles versent une cotisation mensuelle de 500 000 Ar pour U1 et 280 000 Ar pour U2, dans la caisse de l’association (RAKOTONDRANAIVO, 2005).

Méthodologie

La méthodologie repose sur la connaissance des caractéristiques du milieu de culture (sol, eau d’irrigation) et sur un suivi régulier de la culture depuis le repiquage jusqu’à la récolte dans des parcelles paysannes choisies. Elle comporte des travaux de documentation, de prélèvement sur le terrain, des travaux en laboratoire et le traitement des données.

Documentation

Aussitôt le thème défini et le site d’étude déterminé, nous avons entamé les recherches bibliographiques. Elle consiste à chercher tous les documents et ouvrages disponibles et ayant trait directement ou indirectement au sujet et au terrain d’étude : centre de documentations, institutions publiques ou privées, internet.
Elle a été réalisée afin de faire le point sur lesconnaissances du terrain et du contexte de l’étude (riz, riziculture, pollution). La consultation de divers ouvrages bibliographiques s’est effectuée avant et au cours de l’étude.

Observations et enquêtes sur terrain

Pendant la période de préparation du sol et de repiquage, nous avons effectué des visites sur terrain afin d’assister aux divers travaux de préparation de rizières et de repiquage. Puis, au cours du cycle cultural (octobre à février), le rythme de visite a été d’une fois par semaine.
A partir des observations de terrain, nous avons établi les durées des différents stades phénologiques du riz des trois rizières. Nous relèverons les éventuelles anomalies : symptômes de toxicité ou de déficience chez les plantes.

Enquêtes

Les enquêtes, sur la pratique des paysans, ne sesont pas limitées aux propriétaires des rizières étudiées mais aussi aux autres exploitantset riverains.
Une visite informelle a été faite au sein de l’usine U1 au cours de laquelle des entretiens avec les responsables ont été effectués afin de mieux connaître les activités de l’usine et les mesures prises pour les traitement des eaux.
Après chaque visite sur le terrain, les informations sont systématiquement recoupées et réactualisées.
Des fiches d’enquêtes (cf. annexe n°3) ont été préalablement préparées avant les visitesur s terrain. Elles ont servi de guide au cours des enquêtes proprement dites.

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Table des matières

0. GENERALITES 
0. 1. CADRE DE L’ETUDE
0. 2. HYPOTHESES DE TRAVAIL
0.3. OBJECTIFS GENERAUX
0.4. OBJECTIFS SPECIFIQUES
0.5. VARIABLES MESUREES
1. PRESENTATION DU RIZ ET DU MILIEU
1.1. RIZ
1.1.1. Historique et origine
1.1.2. Description botanique du riz cultivé
1.1.3. Phases de développement
1.1.4. Ecologie
1.1.5. Ennemis
1.2. RIZICULTURE
1.2.1. Rappel de la riziculture à Madagascar
1.2.2. Classification de la riziculture
1.2.3. Riziculture dans la zone d’étude
1.3. SITUATION ET CARACTERISATION DU MILIEU
1.3.1. Localisation et délimitation
1.3.2. Caractéristiques pédologiques
1.3.3. Climat
2. TRAVAUX REALISES
2.1. PROBLEMATIQUE
2.1.1. Industries polluantes de la zone
2.1.2. Manifestation de la pollution
2.1.3. Mode de dispersion
2.1.4. Réglementation sur la pollution
2.2.METHODOLOGIE
2.2.1. Documentation
2.2.2. Observations et enquêtes sur terrain
2.2.3. Travaux sur terrain
2.3. ACTIVITES DE RECHERCHE
2.3.1. Détermination du site d’étude
2.3.2. Dispositif d’étude
2.3.3. Prélèvements et travaux de laboratoire
2.3.4. Travaux de laboratoire
2.3.5. Limites du travail
3. ANALYSES ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3.1. CARACTERISTIQUES DU MILIEU DE CULTURE
3.1.1. Caractéristiques chimiques du sol
3.2.2. Qualité des eaux
3.2. INDICATEURS DE LA REACTION DE LA PLANTE VIS-A-VIS DU MILIEU
3.2.1. Cycle de développement du riz
3.2.2. Symptômes observés sur les plantes
3.2.3. Indicateurs de croissance
3.2.4. Teneur en éléments chimiques de la plante
3.2.5. Composantes de rendement et rendement final
3.2.6. Teneur en éléments minéraux des grains de riz
3.3. EVOLUTION DANS LE TEMPS DES CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DU SOL
3.4. RECOMMANDATIONS
3.4.1. Recommandations d’ordre organisationnel
3.4.2. Recommandations d’ordre technique
CONCLUSION

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