Evaluations expérimentales de la charge spinale

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Activité musculaire – Electromyographie

Le maintien d’une posture statique nécessite une certaine activité musculaire, dite posturale. Cette activité est souvent caractérisée par une contraction statique (isométrique), bien en deçà de l’activité maximale volontaire mais maintenue constante dans le temps, ce qui peut causer une fatigue musculaire et de la douleur.
Différents groupes de muscles, essentiellement du tronc, sont impliqués dans le maintien de la posture assise. La topographie et l’intensité des d’actions musculaire varient en fonction des catégories de postures. Ainsi, le patron d’activité musculaire en posture assise est différent de celui de la posture debout de référence. Au sein de chaque posture, le patron d’activité musculaire varie également en fonction de son type de maintien (relâchée – redressée/érigée) (Figure 16).
Le niveau d’activité musculaire est évalué au moyen de l’électromyographie (EMG), qui consiste à enregistrer l’activité électrique du muscle (à la surface de la peau ou à l’aide d’une aiguille intramusculaire). L’activité obtenue est généralement normalisée par l’activité enregistrée lors d’une contraction volontaire maximale du muscle concerné.

Comparaison entre la posture debout érigée et la posture assise redressée

La posture assise est associée à une activité plus importante des extenseurs de la colonne que la posture debout. Les muscles érecteurs du rachis et le grand dorsal (Kroemer et Robinette, 1969) sont plus actifs en posture assise redressée qu’en posture debout érigée (Floyd et Silver, 1955), où ils ne sont actifs que de façon intermittente pour corriger le balancement (Corlett et Eklund, 1984; Floyd et Silver, 1955).
La raison évoquée par ces auteurs (Corlett et Eklund, 1984; Floyd et Silver, 1955) pour l’activité accrue des érecteurs lombaires est l’augmentation du bras de levier de la force de gravité par rapport aux vertèbres lombaires suite à la délordose.
L’activité musculaire en posture assise dépend de nombreuses variables et grandement des conditions.
Dans de nombreuses études, la posture assise relâchée (‘’slumped sitting’’) est caractérisée par une plus faible activité musculaire paraspinale que la posture assise redressée. Corlett et Eklund (1984) affirment que les efforts subjectifs fournis en posture assise redressée augmentent avec le temps et poussent le sujet à adopter une posture relâchée pour soulager les muscles du dos.
Selon Okada (1972), l’activité des extenseurs de la colonne en posture assise relâchée ne dépasse pas 2-3 % de leur contraction volontaire maximale, ce qui ne présente pas de risque de fatigue à court terme, les autres muscles étant quiescents. Lundervold (1951) a observé une augmentation de l’activité du trapèze, du grand dorsal et des érecteurs spinaux lors de l’adoption d’une posture assise redressée (Figure 17).
La posture assise relâchée est caractérisée plus précisément par une diminution de l’activité des extenseurs lombaires (Floyd et Silver, 1955; Nairn et al., 2013; O’Sullivan et al., 2006) et thoraciques (Edmondston et al., 2011; Nairn et al., 2013), ainsi qu’une augmentation de l’activité des extenseurs cervicaux (Edmondston et al., 2011; Schoberth, 1962) en raison de l’effacement de la cyphose vertébrale (Gaudez et Aptel, 2008) (Figure 18). Schüldt et al. (1986) ont comparé le niveau d’activité musculaire dans le cou et les épaules dans différentes postures assises et également observé qu’il était maximal lorsque la colonne totale était fléchie et minimal lorsque la colonne thoraco-lombaire était légèrement inclinée vers l’arrière.

Propriétés mécaniques des mousses

Les mousses sont caractérisées par de nombreuses propriétés mécaniques qui affectent le support fourni et ressenti (dureté, rigidité). Les liens entre ces caractéristiques et les contraintes ne sont pas directs.
Ebe et Griffin (2001) ont observé que sur des mousses de polyuréthane HR de même dureté (évaluée par indentation, pour une compression de 25%) mais de compositions (et de densité) différentes, la rigidité pour un chargement de 490 N était associée au confort ressenti, une faible rigidité menant à un confort plus important. Lorsque des coussins de même composition mais de dureté différente étaient testés, la sensation de confort n’était plus corrélée linéairement à la rigidité de l’échantillon, mais une rigidité intermédiaire maximisait le confort. Ces observations ont été associées à deux facteurs différents : la sensation de dureté, lorsque celle-ci est importante, qui mène à un inconfort, et la sensation de ‘’bottoming’’. Cette dernière est liée la sensation que la mousse est compressée à son niveau maximal. Ainsi, une mousse moins dure (de densité plus faible pour la même composition) est jugée moins confortable lorsque cette sensation est présente. La pression au niveau des tubérosités ischiatiques s’est révélée associée au confort, augmentant à la fois pour les mousses les plus dures et les mousses les moins dures, reflétant les 2 aspects liés aux propriétés de la mousse.
La mesure de la pression sous les tubérosités ischiatiques semble donc tenir compte de ces 2 facteurs et être un meilleur indicateur de confort que les caractéristiques de la mousse (Ebe et Griffin, 2001). Ces auteurs ont également suggéré que lorsque les propriétés mécaniques de la mousse sont identiques, l’épaisseur, qui reflète la sensation de ‘’bottoming’’, domine l’évaluation du confort.

LES AJUSTEMENTS POSTURAUX

Le contrôle moteur implique ainsi deux types d’organisations : une liée à la posture et l’autre liée au mouvement. Les segments corporels impliqués dans le mouvement volontaire constituent la chaîne focale, qui reprend le segment mobilisé. Les segments corporels impliqués dans les ajustements posturaux constituent la chaîne posturale. Il s’agit des segments entre les segments mobilisés et la surface d’appui (Bouisset et Zattara, 1981). Les deux aspects du contrôle postural (statique et dynamique) et le contrôle moteur sont symbolisés par 3 personnes dans la conceptualisation d’organisation du mouvement volontaire de Hess (1943) (Hess, 1943) (Figure 31). La réussite du mouvement focal (ici, le saut) dépend du contrôle postural adéquat, plus précisément de ses 2 composantes : le porteur, qui représente la composante posturale statique (maintien de la posture, qui subit la réaction vers l’arrière), et le supporteur, qui représente la composante posturale dynamique, compensant la réaction subie par le porteur vers l’arrière en le poussant vers l’avant. Ce modèle illustre l’importance des 2ème et 3ème composantes du mouvement volontaire mais également celle de leur coordination. Il reprend les actions simultanées des segments focaux et posturaux. Les ajustements posturaux ont été mis en avant par Babinski (1899) lors de l’observation de mouvements d’inclinaison du tronc et de la tête vers l’avant, systématiquement accompagnés de mouvements au niveau des hanches et genoux dans la direction opposée. Les ajustements posturaux ont en réalité lieu avant, pendant et après le mouvement focal.

Les ajustements posturaux anticipateurs (APA)

Les ajustements posturaux anticipateurs (APA) ont été mis en évidence par Belenkii et al. (1967), sous la forme d’une activité musculaire du membre inférieur précédant celle des mobilisateurs primaires pour un mouvement de lever de bras en posture debout. Bouisset et Zattara (1987, 1988) ont observé que l’accélération du CM liée à cette activation précoce était dans le sens opposée aux forces de réaction (au niveau de l’épaule) du mouvement. En effet, les forces musculaires générées au niveau de l’épaule pour l’élévation du bras génèrent une force de réaction interne résultante orientée vers l’arrière et le bas. Ces forces étant transmises jusqu’à la surface d’appui, le corps subit une force externe globale dirigée vers l’arrière et le bas. Les APA associés à ce mouvement sont caractérisés par une accélération du CM vers l’avant et le haut, s’opposant ainsi aux forces de réaction du mouvement volontaire. Ils sont souvent réalisés par l’activation de muscles exerçant une action sur la surface d’appui (Crenna et Frigo, 1991). Ils ont ainsi proposé que ces APA ont pour but de d’atténuer la perturbation de la posture (et de l’équilibre) associée au mouvement à venir avant que celle-ci ne soit présente (contrôle proactif). Il s’agit de la fonction traditionnellement attribuée aux APA, minimiser la perturbation à venir pour garder le CM dans la base de sustentation/support (« minimiser » car elle n’est pas compensée dans sa totalité, les CPA oeuvrant après le mouvement focal en complément). De nombreuses études ont mis en évidence cette finalité des APA lors du paradigme classique d’élévation du bras en position debout (Belen’kiĭ et al., 1967; Bouisset et Zattara, 1981, 1987; Friedli et al., 1984, 1988).
Dans le cas d’un mouvement qui modifie la base de support, comme un mouvement du membre inférieur, les APA visent à déplacer le CM vers la future base de support. Ces mouvements reprennent la tâche d’élévation du membre inférieur (e.g., Do et al., 1991; Mouchnino et al., 1992), d’élévation sur la pointe des pieds ou de balancement sur les talons (Clement et al., 1984; Lipshits et al., 1981; Nardone et Schieppati, 1988). Ce déplacement est une condition nécessaire à la réussite de la tâche et conforte la fonction stabilisatrice des APA, qui minimise les perturbations à l’équilibre postural.
Pour les tâches qui impliquent un mouvement du corps entier les APA ont cependant un rôle déstabilisant : ils créent les conditions dynamiques permettant le déplacement du CM vers l’avant, utile à la tâche (en utilisant la gravité) (saut, toucher d’un objet, initiation de la marche, passage assis-debout, etc.) (Le Pellec et Maton, 1999; Stapley et al., 1998). Ils contribuent ainsi à perturber la posture initiale pour positionner le corps dans une position et des conditions dynamiques favorables à l’exécution de la tâche à venir. Ils assistent ainsi la performance motrice.
Les ajustements posturaux anticipateurs (APA) ont donc à la fois un rôle stabilisant et déstabilisant. Ils sont les plus étudiés dans la littérature, comparativement aux ajustements posturaux consécutifs ou contemporains du mouvement focal, et souvent comme représentatifs des ajustements posturaux (Bouisset et Do, 2008). Ils sont considérés comme préprogrammés, puisque, intervenant avant le mouvement focal, ils ne peuvent résulter d’un phénomène réflexe (Bouisset et Zattara, 1988; Massion, 1992). Ainsi, une certaine expérience est nécessaire pour lier le mouvement à la perturbation qu’il engendre (dans les jambes : dès la prime enfance), la boucle de pro-action impliquant la construction d’une image interne de la perturbation à minimiser et du contrôle nécessaire pour l’annuler. Les APA sont caractérisés le plus souvent par leur durée et leur amplitude.

FORCES DE REACTION AU SOL

L’utilisation de plateformes de forces permet de quantifier les forces nécessaires à la tâche de STS via l’étude des forces de réaction au sol. Ces forces seules ne donnent pas d’informations sur les forces exercées au niveau des articulations isolées. Les moments et forces de contact aux articulations peuvent être calculés à l’aide de modèles à partir des forces de réaction, de la position des segments corporels et des données anthropométriques. Ils donnent des indications sur les forces musculaires générées mais également sur la stratégie adoptée pour soulager une articulation, parmi le grand nombre de degrés de liberté du système articulé constitué par le corps humain. En général, les moments à la hanche, au genou et à la cheville atteignent leurs maximas au moment du décollement du siège, ce qui les rend dépendants de la stratégie adoptée, qui définit la configuration des segments au moment du seat-off.
Les forces de réaction au sol correspondent cependant aux forces résultantes externes et donc aux profils d’accélération du centre de masse du corps. Ces forces sont exercées sur l’entièreté de la surface de contact entre le sol et le corps, mais représentées par leur résultante ayant son origine au barycentre, appelé centre de pression (CP). Ces plateformes fournissent généralement les forces dans les 3 directions orthogonales (verticale, antéro-postérieure et médio-latérale) ainsi que les moments selon ces 3 mêmes axes, qui permettent d’obtenir la position du centre des pressions (voir matériel et méthodes). La position du centre de pression est régulée pour compenser le mouvement du centre de masse et ainsi limiter la demande relative à la stabilité (voir Contrôle postural).
Dans le cas du STS, la plateforme est placée soit sous l’ensemble siège et pieds du sujet, soit sous les pieds du sujet uniquement, avec dans ce cas la possibilité d’une seconde plateforme de forces sous le séant du sujet, au niveau de l’assise du siège. Lorsque le nombre de plateformes est doublé, une analyse de l’asymétrie de la tâche est possible.

Phénomènes biomécaniques

Cette méthode permet également une comparaison plus aisée entre les travaux que les paramètres cinématiques en mettant en avant des événements survenant de façon plus invariable, caractéristique de choix dans la quête de standardisation du mouvement de transition assis-debout (Kerr et al., 1994). En effet, son allure reste semblable dans la quasi-totalité des études investiguées dans le cadre de ce travail.
Les événements-clés qui ponctuent les profils des forces sous les pieds sont les suivants :
1) La force de réaction verticale :
a. une réduction menant à un minimum, liée au chargement des fesses ;
b. puis une augmentation rapide correspondant au chargement des pieds durant la décharge du siège, jusqu’à un maximum à la perte de contact avec le siège ;
c. suivie d’un rebond (valeur la plus basse après le pic) correspondant à la décélération ;
d. avant une remontée et stabilisation autour du poids du corps.
2) La force de réaction horizontale / antéro-postérieure : un maximum et un minimum (en théorie : les 2 aires se compensent puisqu’elles correspondent aux impulsions), correspondant aux forces propulsives et frénatrices.
3) La force de réaction latérale : un maximum et un minimum, reflétant les pics à gauche et à droite.
L’interprétation et l’extraction des événements-clés (principalement le début et la fin du mouvement, et le moment où l’assise est déchargée) à partir de cette allure varient selon les groupes recherches.

Indicateurs temporels

Selon les auteurs, l’événement considéré comme initiant le mouvement diffère.
Kralj et al. (1990), dans une des premières études séparant le mouvement en phases en utilisant des événements liés aux forces de réaction au sol (en association aux angles aux articulations), associent le début du mouvement à la variation de la force antéro-postérieure sous le siège. La diminution de la force verticale est un critère courant, avec des seuils absolus (Carr et Gentile, 1994; McGibbon et al., 2004) ou relatifs concernant l’intensité de la force (Fleming et al., 1991) et sa vitesse de réduction (Kralj et al., 1990) selon les auteurs. L’utilisation du déplacement d’une partie du corps ou de la flexion du tronc conduit à une variabilité importante en raison de la variabilité des stratégies adoptées (Etnyre et Thomas, 2007; Millington et al., 1992; Nuzik et al., 1986).
La plupart des modèles à 2 phases évoqués plus haut considèrent donc le seat-off comme l’événement séparant la phase préparatoire de la phase ascendante (Houck et al., 2011). Cet événement se retrouve en conséquence bien plus tard que dans les études cinématiques et est précédé par les pics d’accélération (Hirschfeld et al., 1999). Il est souvent détecté via l’instrumentation de l’assise du siège (seat switch ou plateforme de force sous les fesses, ce qui induit déjà une différence entre ceux qui le définissent par les fesses et ceux par les cuisses) (Etnyre et Thomas, 2007; Hirschfeld et al., 1999; McGibbon et al., 2004). Cependant, des variations dans sa définition et donc dans sa détection existent.
Les événements couramment associés à l’instant du lift-off sont le minimum de la force de réaction antéro-postérieure (maximale vers l’arrière) (Doorenbosch et al., 1994; Kralj et al., 1990; Roebroeck et al., 1994; Bahrami et al., 2000), le maximum de la force de réaction verticale (Kaya et al., 1998; Diakhaté et al., 2013) et le moment où celle-ci atteint 100% du poids du corps (McGibbon et al., 2001). Schenkman et al. (1990) considèrent l’instant où la force sous les pieds augmente sans plus de précision. On retrouve également des critères cinématiques (Millington et al., 1992) : la phase de transition est définie comme allant du début de l’extension du genou au passage de flexion à extension du tronc.
Kralj et al. (1990) ont défini 2 événements liés à la décharge du siège, le début de celle-ci, lorsque la force de réaction verticale commence à augmenter, et la perte du contact, lorsque la force AP vers l’arrière est maximale.
La phase de stabilisation est parfois négligée car sa fin est difficile à détecter en raison des oscillations dans les deux directions du plan horizontal toujours présentes en posture debout. Pour Kralj et al. (1990), cette phase commence lorsque la flexion du genou passe sous un seuil défini, et se termine lorsque la composante verticale de la force de réaction reste confinée autour du poids du corps (+- 1%). La plupart des auteurs associent de la même façon la fin de la transition à une force de réaction verticale autour du poids du corps (Fleming et al., 1991; Houck et al., 2011), la détermination visuelle se révélant plus fiable pour Etnyre et Thomas (2007). Les critères concernant la cinématique d’une partie du corps sont également fréquents, mais les différences individuelles les rendent peu exploitables.

Indicateurs de performance

Pour de la marche, la phase d’initiation correspond à la période transitoire entre la modification de la posture debout érigée et le processus stationnaire de la marche, au premier impact du talon (Breniere et Do, 1986). Durant cette phase, le centre de pression recule et se déplace vers le pied qui va être soulevé (‘’swinging foot’’). Le pic de vitesse atteint à la fin du premier pas (‘’progression velocity’’) ainsi que le temps pour l’atteindre et la fréquence du premier pas caractérisent la performance focale, alors que le recul du CP et la durée des APA (jusqu’au décollement du talon) caractérisent la phase posturale.
Dans le cas du STS, les indicateurs de performance dépendent des études et il existe peu de standardisation sur ce mouvement non-cyclique. On retrouve l’amplitude du recul du centre de pression pour caractériser les APA (Diakhaté et al., 2013), les durées du mouvement et les pics de force/accélération et vitesse/quantité de mouvement, ainsi que d’énergie cinétique. La quantité de mouvement nécessaire au seat-off pour réaliser le mouvement est parfois considérée (Mathiyakom et al., 2005).
Les profils et les délais temporels entre ceux-ci permettent de caractériser la stratégie. La position du centre de masse par rapport au centre de pression ou à la base de support au moment du seat-off est également un paramètre d’intérêt (Bahrami et al., 2000; Riley et al., 1991; Schenkman et al., 1990).

PATRON D’ACTIONS MUSCULAIRES

La transition assis-debout requiert l’activation de nombreux muscles du membre inférieur mais également du tronc, afin de générer les forces motrices et assurer la stabilité du corps. Selon Munton et al., (1984), auteurs d’une des premières études s’intéressant au recrutement musculaire, les principaux muscles impliqués dans le mouvement sont les quadriceps, les ischio-jambiers et les fessiers (Figure 42). Plus généralement, on retrouve également les muscles jambier antérieur, soléaire, et gastrocnémiens, ainsi que les abdominaux, mais également les muscles du cou, liés à l’initiation du mouvement. La transition assis-debout est caractérisée par un enchevêtrement entre l’activité posturale et l’activité liée à l’exécution du mouvement. Pour distinguer les deux groupes muscles liés à ces deux activités, Rodrigues-de-Paula-Goulart et Valls-Solé (1999) se sont basés sur les variabilités de la latence de l’activation (par rapport au moment de décollement du siège) et l’amplitude de l’activité électromyographique (Friedli et al., 1984) dans les différentes conditions de lever, les ajustements posturaux dépendant des conditions initiales et de la stratégie de mouvement.
Les extenseurs du membre inférieur, qui sont souvent les seuls considérés dans les études électromyographiques, sont les muscles activés avec la plus grande amplitude du STS (Gross et al., 1998; Roebroeck et al., 1994), avec parfois des pics d’activités qui dépassent ceux en contraction isométrique standard pour le tibial antérieur, le vaste latéral et le droit fémoral (Gross et al., 1998).

Chronologie des activations musculaires

Pour la réussite du STS, l’activation musculaire coordonnée est cruciale pour le contrôle efficace du mouvement. Si certaines différences existent entre les nombreuses études (origines diverses : contrôle de la position de départ, variations individuelles, âges, etc.), un pattern commun d’activation des muscles impliqués peut être décrit pour le STS standard (Figure 43 et Figure 44). Durant la phase préparatoire, avant le seat-off, le muscle tibial antérieur est le premier muscle actif (Dehail et al., 2007; Doorenbosch et al., 1994; Rodrigues-de-Paula-Goulart et Valls-Solé, 1999; Khemlani et al., 1999; Roebroeck et al., 1994; Vander Linden et al., 1994a). Son activité stabilise le pied (puis contribue à l’avancement du CM avant l’extension) (Anan et al., 2012; Khemlani et al., 1999; Vander Linden et al., 1994a). Ce muscle est sans doute le plus représentatif des ajustements « préparatoires » (destinées à mettre les segments corporels dans la position la plus adéquate pour minimiser la perte d’énergie ou d’équilibre) selon Rodrigues-de-Paula-Goulart et Valls-Solé (1999). Crenna et Frigo (1991) ont mis en avant l’importance du couple soléaire – tibial antérieur dans les programmes moteurs liés à la préparation de mouvements orientés vers l’avant. Il est également envisagé que le TA pourrait contribuer à l’accélération angulaire à la hanche (transmission de la force d’inertie d’un segment à l’autre) (Khemlani et al., 1999; Zajac, 1993).
Les muscles abdominaux sont ensuite activés et permettent la flexion du tronc (An et al., 2013; Eom et al., 2016; Rodrigues-de-Paula-Goulart et Valls-Solé, 1999; Lee et al., 2015).
Peu avant la décharge du siège, les extenseurs spinaux, du genou puis de la hanche (muscles fessiers et ischio-jambiers) sont activés et atteignent leurs maximas au seat-off, avant de diminuer à la fin du mouvement (Millington et al., 1992). Le quadriceps, bi-articulaire, n’intervient pas toujours dès le début de la flexion du tronc. Plus particulièrement le muscle ilio-psoas initie la flexion de la hanche, qui est ensuite continuée par le quadriceps, qui stabilise le genou et permet son extension selon (Millington et al., 1992). Les extenseurs du genou (vastes et droit fémoral) sont considérablement actifs au seat-off (jusqu’à 50-80% de la contraction maximale standard). Après le décollement du siège, les muscles ischio-jambiers décélèrent la flexion de la hanche, encourageant ainsi son extension. La co-contraction des muscles ischio-jambiers et du muscle droit fémoral renforce leur action (les IJ ne sont donc pas fléchisseurs du genou pour cette tâche). Le délai entre les moments d’activations des muscles ischio-jambiers et quadriceps (et les paraspinaux) et le seat-off reste approximativement constant pour toute condition et stratégie (Rodrigues-de-Paula-Goulart et Valls-Solé, 1999). Ils sont donc considérés comme les générateurs des forces motrices de la transition assis-debout, activés une fois le CM avancé par la flexion du tronc (Vander Linden et al., 1994).
Afin de freiner le mouvement vers l’avant, le muscle tibial antérieur fournit des couples de dorsiflexion à la cheville, qui permettent de garder le centre de pression en position postérieure sous les pieds. En phase de stabilisation, les muscles du triceps sural (soléaire et gastrocnémien) se contractent pour le contrôle la transition vers l’avant du corps (Boukadida et al., 2015; Rodrigues-de-Paula-Goulart et Valls-Solé, 1999; Khemlani et al., 1999; Roebroeck et al., 1994). L’activité tonique du muscle soléaire permet de garder le centre de masse dans la base de support en station debout (voir contrôle postural), mais il est aussi actif pendant le mouvement pour la posture, surtout en conditions pieds en avant et flexion maximale du tronc avant le seat-off (Rodrigues-de-Paula-Goulart et Valls-Solé, 1999). Son activité est retardée dans la condition où l’extension du genou initie le mouvement. Dans ces 3 conditions, son pattern d’activation est le réciproque de celui du tibial antérieur (Crenna et Frigo, 1991).
Les résultats de Rodrigues-de-Paula-Goulart et Valls-Solé (1999) séparant les muscles posturaux des muscles moteurs lors de la transition assis-debout soutiennent l’idée que la séquence est centralement programmée, et exécutée seulement une fois que les muscles posturaux préparatoires ont bien placé le centre de gravité du corps. Selon leurs travaux, pour la tâche de STS, le tibial antérieur, le soléaire, le SCOM, le trapèze et les abdominaux sont des muscles posturaux, alors que les érecteurs spinaux, les ischio-jambiers et les quadriceps sont les moteurs du mouvement.
La facilitation de la transition assis-debout dépend des caractéristiques du siège (hauteur, accoudoirs, position des pieds), mais leur effet sur l’activité musculaire n’a pas pu être démontré par Munton et al. (1984).

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Table des matières

Cadre théorique
I. Rappels biomécaniques
1. Référentiel
2. Représentation simplifiée du corps
3. Lois de la mécanique newtonienne
4. Contrôle postural
II. La posture assise
1. Généralités
2. Posture assise et courbure vertébrale : la délordose lombaire
3. Evaluations expérimentales de la charge spinale
4. Conditions spécifiques au transport aérien
III. Le Mouvement volontaire
1. Le mouvement volontaire, perturbation
2. Les ajustements posturaux
IV. Le transfert assis-debout
1. Complexité
2. Description
3. Stratégie
4. Forces de réaction au sol
5. Patron d’actions musculaires
6. Aides mécaniques – influence du siège
Problématique
Expérimentations
I. Matériel et méthodes
1. Siège
2. Electromyographie
3. Capteur de pression
4. Plateforme de forces
5. Centre de pression
6. Protocole
7. Analyse des données
I. Etude 1
1. Introduction
2. Matériel et Méthodes
3. Résultats
4. Discussion
5. Limitations
II. Etude 2
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
3. Résultats
4. Discussion
5. Limitations
III. Etude 3
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
3. Résultats
4. Discussion
5. Limitations
IV. Etude 4
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
3. Résultats
4. Discussion
5. Limitations
Discussion générale
I. Connaissance du STS
II. Adaptation des APA
III. Ergonomie du siège
Bibliographie

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