EVALUATIONS ECOLOGIQUES DES ESPECES VEGETALES ET ANIMALES CIBLES

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MILIEU BIOTIQUE

Végétation et flore

Selon HUMBERT (1965), la zone d’étude appartient au domaine de l’Est, avec quelques traits du domaine central : forêt humide de moyenne altitude. Elle appartient à la zone écofloristique orientale (FARAMALALA et RAJERIARISON, 1999), zone intermédiaire entre la zone écofloristique de basse altitude (0 à 800 m) appartenant à la série à Anthostema et à MYRISTICACEAE et la zone écofloristique de moyenne altitude (800 à 1800m) de la série à Weinmannia et à Tambourissa. MOAT et SMITH (2007) ont proposé récemment que la région Ambatovy Analamay fait partie de la forêt humide de Madagascar.
Les études déjà entreprises par Dynatec montrent qu’il y a plusieurs types de végétation dans la zone d’étude à savoir les forêts denses humides zonales, les forêts humides de transition et la végétation azonale. Ces grands types de végétation peuvent être subdivisés en plusieurs sous types de végétation selon la composition floristique, la physionomie, la structure, la topographie, le substrat et le niveau de degradation.
 Forêt zonale : C’est une forêt dense humide d’altitude moyenne s’implantant sur un substrat d’argiles rouges et jaunes. Cette formation est typique des forêts denses humides d’altitude moyenne à canopée relativement élevée (de 12 à 23m et 16 m en moyenne quand elle n’est pas exploitée).
L’habitat forestier appartient au domaine oriental de Madagascar, mais présente quelques caractéristiques biogéographiques du domaine central. Les espèces caractéristiques de cette formation sont : Ocotea laevis, Eugenia emirnensis, Thecacoris perrieri, Chrysophyllum boivinianum, Rhodolaena bakeriana et Tannodia perrieri. La forêt zonale constitue la végétation dominante de la région, couvrant 12 527 ha, soit 55 % du secteur local d’étude de la mine (DYNATEC CORPORATION, 2006).
 Fourré azonal (peuplement ligneux sclérophylles) : Se compose de fourrés d’arbres sclérophylles azonaux d’altitude moyenne sur une cuirasse ferralitique consolidée. Il est défini par une végétation dense faite de fourrés d’arbres de petite taille (canopée d’environ 9 m de hauteur) sur un substrat peu profond. Les espèces dominantes de ce type de végétation sont généralement Uapaca densifolia, Leptolaena multiflora (une espèce en danger), Asteropeia macphersonii (une espèce vulnérable), Weinmannia rutenbergii, Uapaca thouarsii et Sarcolaena multiflora. Le fourré azonal couvre 133 ha, soit moins de 1 % du secteur local d’étude de la mine (DYNATEC CORPORATION, 2006).
 Forêt azonale (peuplement ligneux sclérophylles) : C’est une forêt azonale sclérophylle d’altitude moyenne, s’implantant sur une cuirasse ferralitique fragmentée et des concrétions pisolitiques. Elle se caractérise par une végétation arborescente dense à canopée relativement basse (environ 13m), reposant sur un substrat de profondeur irrégulière et formant un ensemble avec le fourré azonal et la forêt de transition. La forêt azonale est riche en orchidées épiphytes et renferme des éléments floristiques présents dans le domaine central de Madagascar. Uapaca densifolia, Asteropeia macphersonii (une espèce vulnérable), Sarcolaena multiflora, Abrahamia (Protorhus) ditimena, Eugenia emirnensis, et Leptolaena multiflora (une espèce en danger), telles sont les espèces les plus rencontrées dans ce type de formation. La forêt azonale couvre 826 ha, soit 4 % du secteur local d’étude de la mine (DYNATEC CORPORATION, 2006).
 Habitat azonal perturbé : Cet habitat se compose ainsi de secteurs qui sont pratiquement démunis de végétation tels que la zone du campement d’exploration, les zones de végétation clairsemée en raison de l’activité humaine ou de feux récents, ou des secteurs broussailleux. Avec les végétaux spécifiques aux terrains brûlés (pyrophytes), Erica spp. (ex Philippia spp.) dominent la végétation de la sous-classe de succession. L’habitat azonal perturbé couvre 421 ha, soit 2 % du secteur local d’étude de la mine (DYNATEC CORPORATION, 2006).
 Mares temporaires : Les mares temporaires peu profondes s’installent dans des cuvettes de cuirasse ferralitique et entourées par des fourrés et des forêts sclérophylles. Elles couvrent une surface de 5ha, soit 0,02% du secteur local d’étude de la mine (DYNATEC CORPORATION, 2006).
 Forêt de transition de type azonal : Cette forêt se développe sur une altitude moyenne caractérisée par un substratum d’argile ou d’argile pisolitique. Sa canopée est de hauteur variable (environ 10 m). Elle comporte un ensemble d’espèces très semblable à celui de la forêt azonale mais s’implante sur un substrat semblable à celui de la végétation de transition. De ce fait, la forêt de transition de type azonal est unique dans la région (et apparemment dans tout Madagascar). Les espèces dominantes comprennent: Uapaca densifolia, Schefflera longipedicellata, Vernonia garnieriana, Uapaca mangorensis, Uapaca densifolia et Asteropeia mcphersonii (une espèce vulnérable). Ce type de végétation couvre 438 ha, soit 2 % du secteur local d’étude de la mine (DYNATEC CORPORATION, 2006).
 Forêt de transition : Cette classe de végétation comprend des forêts de transition zonales-azonales d’altitude moyenne s’implantant sur des affleurements ferralitiques. Cet habitat est caractérisé par une végétation intermédiaire à hauteur de canopée variable (environ 15 m).Cet habitat est mal représenté ou pas bien connue ailleurs à Madagascar, raison de son confinement au substrat résultant de roche ultrabasique.
Les espèces dominantes de la forêt de transition sont: Eugenia emirnensis, Blotia oblongifolia, Pittosporum verticillatum, Thecacoris perrieri, Xylopia buxifolia et Chrysophyllum boivinianum. Elle couvre 1 051 ha, soit 5 % du secteur local d’étude de la mine (DYNATEC CORPORATION, 2006).
 Eucalyptus et autres terres boisées : Il est prédominé essentiellement par des plantations d’eucalyptus (espèces monostratifiées). Parce que l’objectif de l’étude de référence sur la flore se concentre sur les habitats naturels, aucune placette n’a été établie en vue de l’analyse de la structure forestière de cette classe de végétation exotique. Cette classe occupe un total de 831 ha, soit 4 % du secteur local d’étude de la mine (DYNATEC CORPORATION, 2006).
 Bordure de marais boisée et non boisée : Ce type d’habitat se développe dans des milieux hydromorphes et s’étend le long des multiples bras du système de marais de Torotorofotsy-Mokaranana. La forêt de bordure de marais se caractérise par de vastes étendues de Pandanus (P. tectorius) formant des écotones marais-forêt avec les forêts zonales environnantes. Les autres espèces remarquables comprennent Cyathea dregei (une espèce CITES) et Dalbergia baroni (une espèce vulnérable). La forêt de bordure de marais occupe une superficie réduite du secteur local d’étude (36 ha soit 0,15%) et le type de végétation de bordure de marais non boisée a une plus grande étendue, couvrant une superficie de 195ha soit 1% du secteur d’étude (DYNATEC CORPORATION, 2006).
 Brûlis non forestier, couverture herbacée et pâturages : Ce type englobe une végétation résiduelle non forestière de la culture itinérante sur brûlis (tavy) et de pâturages herbacés. Les superficies occupées par cette classe sont de 2 260ha et 2 709ha, soit 10% et 12% respectivement (DYNATEC CORPORATION, 2006).
 Végétation herbacée de marais, végétation herbacée de marais/rizières, rizières :
Ces habitats de zones humides se développent dans les basses terres et se différencient par la composition en espèces et le degré d’anthropisme. La végétation la plus naturelle est celle herbacée de marais et se caractérise par une végétation herbacée hydromorphe typique des systèmes de marais de la région (espèces de la famille des Cyperaceae). Il couvre 102 ha soit 0,5% (DYNATEC CORPORATION, 2006).
Les rizières représentent une autre classe. Elles couvrent 305ha du secteur d’étude (1%). Il y a aussi une classe qui contient un mélange des deux végétations : marais naturels et rizières, mais de petite surface ou indistinct il est difficile de les différencier de la carte de base. Cela recouvre une superficie de1,012ha (4%) du secteur.

Faune

La zone occupée par le projet Ambatovy est riche en espèces animales parmi cela, il y a les:
 Lémuriens
Lors de l’inventaire des Lémuriens en 2006, neuf (09) espèces de Lémuriens ont été évalué : dont trois espèces sont diurnes, deux espèces sont crépusculaires et quatre espèces sont nocturnes. Toutes ces espèces sont inscrites dans la liste UICN. (Projet Ambatovy, 2013).
 Micromammifères non volants
Il y a au total 29 espèces de petits mammifères connus dans le secteur occupant différents types d’habitats. 22 espèces sont forestières, 5 fréquentant la forêt et d’autres types d’habitat, 1 espèce aquatique et 1 occupant d’autres types d’habitat (DBA, 2013).
 Oiseaux
En ce qui concerne les oiseaux, 118 espèces ont été inventoriées dans la zone d’Ambatovy. Ces espèces fréquentent différents types d’habitats dont 85 espèces sylvicoles, 33 espèces aquatiques (Projet Ambatovy, 2013).
 Amphibiens et reptiles
Durant les inventaires herpétologiques effectués dans la zone d’étude, 88 espèces d’amphibiens et 67 espèces de reptiles ont été dénombrées. Parmi les amphibiens, 47 espèces sont strictement arboricoles, 11 espèces terrestres, 10 espèces fouisseuses, 8 espèces arboricoles-terrestres, 12 espèces semi-aquatiques soit 14%. Pour les reptiles, 25 espèces sont arboricoles, 18 espèces terrestres, 15 espèces fouisseuses, 7 espèces arboricoles-terrestres, 2 espèces semi-aquatiques (Projet Ambatovy ,2013).

La population et ses activités

La population

La population qui domine la zone d’étude appartient au groupe ethnique Bezanozano avec une forte proportion de Betsimisaraka à Menalamba (36%) et de Merina sur la RN44 (HANITRINIALA, 2010).

Activités économiques de la population

 Activités principales
L’agriculture est l’activité principale de la population. Cela concerne la culture vivrière : le riz (la riziculture ou riz irrigué et la culture sur brûlis ou riz sur tavy) et le manioc (HANITRINIALA, 2010).
 Activités secondaires
L’élevage joue un rôle important dans la vie sociale et économique de la population de la zone d’étude. L’élevage bovin tient la première place, vient ensuite l’aviculture (autoconsommation et commerce).
La vannerie est l’activité principale pour l’artisanat. C’est une activité pratiquée par les femmes. Elle constitue une source importante de revenu pour la famille. Soixante quinze75% des ménages ont recours à la vannerie (DYNATEC CORPORATION, 2006).
La chasse et la cueillette fait également partie de leurs activités.
Les activités secondaires sont des sources de revenus opportunes pendant les périodes de soudure (observation personnelle).

RECHERCHES DOCUMENTAIRES

Pour obtenir le maximum d’informations sur la réalisation de travaux sur terrain et pour la rédaction de la présente étude, des études bibliographiques ont été menées au Département de Biologie et Ecologie Végétales. Des recherches webographiques ont été aussi effectuées. Il s’agit de consulter les documents relatifs à la forêt environnante du projet Ambatovy et au sujet d’étude.

METHODE DE COLLECTE DE DONNEES

Directive d’Ambatovy

Le projet Ambatovy s’est engagé dans le maintien des zones de conservation dont l’une des caractéristiques principales de ses communautés riveraines est leur dépendance aux ressources naturelles. La gestion des zones de conservation doit prendre en considération plusieurs facteurs sur la conservation. Les objectifs doivent se focaliser non seulement sur la conservation de la biodiversité, mais aussi sur la gestion durable des ressources naturelles. Dans cette dernière optique, la patrimonialisation de la conservation est un des facteurs de réussite des activités de gestion. Il est ainsi nécessaire de mieux connaitre les espèces ayant des valeurs au niveau des communautés locales, et qui pourraient leur apporter un plus dans la motivation pour la conservation.
Les activités attendues sont la :
Définition des espèces animales et végétales par la population locale en vue de leur conservation. Identification des espèces animales et végétales ayant des valeurs de conservation pour la population locale.
Identification des répartitions de ces espèces dans l’aire de la mine, les zones de conservation et les transferts de gestion.
Mise en place des mesures d’accompagnement nécessaires pour avoir une patrimonialisation de la conservation par la population locale des zones integrant ces espèces .

Prospection et choix des sites d’étude

Enquêtes ethnobiologiques

Les villages à proximité de la zone d’intervention du projet Ambatovy autour de la mine ont été prioritairement enquêtés (dans l’aire de la mine, les zones de conservation et les transferts de gestion). Il s’agit de vingt six (26) villages répartis dans 05 fokontany qui ont bénéficié de Transfert de Gestion, proches ou non de la forêt.

Site de relevés écologiques

Les sites d’étude écologique sont obtenus après traitement statistique des resultats recueillis lors des enquêtes ethnobiologiques. A part ce traitement, la descente sur terrain a été précédée d’une étude cartographique pour regrouper les villages voisins qui utilisent la même zone forestière. Cette étude permet aussi de déceler l’emplacement des sites pour les relevés écologiques.

Relevés floristiques

La prospection a pour but de visualiser les caractéristiques écologiques de la zone d’étude et de l’état général de la forêt. Elle permet également de choisir l’emplacement des relevés. Ces emplacements doivent répondre aux critères phytosociologiques suivants :
l’homogénéité physionomique
l’homogénéité floristique
l’uniformité des conditions écologiques apparentes
L’emplacement des relevés est ensuite orienté selon la présence des espèces cibles déjà définies lors des enquêtes dans les sites obtenues pour un inventaire orienté.

Relevés faunistiques

L’emplacement des transects a été obtenu après étude cartographique des sites d’inventaire. Cette étude a été suivie d’une prospection pour une vérité sur terrain avant la mise en place des transects pour les inventaires.

Collecte de données ethnobiologiques

L’enquête ethnobiologique a été appliquée pour la collecte des informations sur les plantes et les animaux utilisées par la population locale. Notons que les pratiques et usages locaux sont reliés aux connaissances locales de l’environnement (RAFIDISON, 2013).

Objectif de l’enquête

Notre objectif est donc de collecter les informations sur l’utilisation ou non des ressources naturelles (flore, faune et formations végétales) par la population locale.
Plus précisément, nous voudrions connaître quelles sont les espèces animales et végétales les plus utilisées, la fréquence d’utilisation, le lieu de prélèvement et la disponibilité en ressources forestières utilisées.

Préparation de l’enquête

Tenant compte de l’objectif de l’enquête, une fiche d’enquête a été établie en avance après un échange avec les responsables du projet Ambatovy.
Avant l’enquête, des visites de courtoisie ont été effectuées auprès des autorités locales (maire, chefs de fokontany) afin de les informer des objectifs et de l’importance des activités de recherches qui sont menées dans leur zone. Ces autorités préviendront les villageois pour éviter leur méfiance envers les enquêteurs, et pour obtenir le maximum d’informations.

Réalisation de l’enquête

Des enquêtes individuelles auprès de chaque ménage ont été menées dans plusieurs villages autour de la zone d’intervention de l’exploitation minière. Cette approche a été faite afin de connaitre les noms vernaculaires des espèces utilisées, leur perception sur la valeur culturelle de ces espèces.
 Enquête par questionnaire type semi-ouvert
Pour maximiser les informations, l’enquête par questionnaire et semi structurée a été choisie (BLANCHET et al., 1987 et ALEXIADES, 1996). Les réponses sont retenues dans une fiche déjà élaborée (annexe 1). Des questions clés sont posées à l’aide d’interview semi-structuré. Les entrevues sont décontractées et sous forme de conversation, mais soigneusement dirigées (GRENIER, 1998). Notons que :
une question portant sur un sujet clé, est posée à divers répondants, puis les réponses sont comparées (GRENIER, 1998).
une interview semi-structurée est une technique de l’entrevue et de l’écoute semi-structurées qui a recours à des questions et sujets déterminés à l’avance, mais elle laisse aussi place à la discussion de nouveaux sujets en cours d’entrevue (ALEXIADES, 1996).
L’utilisation des différentes espèces (animale ou végétale) recensées a été notée selon les informations recueillies auprès de la communauté locale. Elle peut être médicinale, alimentaire, utile en construction et/ou artisanale, source d’énergie et à valeur culturelle (croyance par rapport à l’espèce).

Caractérisation de la flore

Lors des travaux sur terrain, les plantes sélectionnées après traitement des résultats des enquêtes ethnobotaniques sont récoltées. Les échantillons collectés sont remis aux Herbiers pour la détermination.

Etude quantitative de la végétation

L’étude quantitative de la végétation considérée comme étant homogène a été effectué à l’aide du placeau de BRAUN BLANQUET pour un inventaire floristique globale et caractérisation des espèces cibles. Une surface de végétation homogène est dite alors étant une surface où il n’y a pas d’écart de composition floristique appréciable entre ses différentes parties (GOUNOT, 1969). Elle consiste à délimiter un placeau de 20 m x 50 m qui est ensuite subdivisé en placettes de 10 m x 10 m (figure 2) où ont été effectués les relevés floristiques. Trois (03) placeaux par site ont été mise en place.
Pour cette étude, les paramètres suivants sont considérés :
 Paramètres physiques :
Coordonnées géographiques : l’altitude, la latitude et la longitude sont pris à l’aide d’un GPS (Global System Position)
Orientation : indiquée par la boussole
 Paramètres floristiques pour les espèces cibles : noms vernaculaires : noms de la plante utilisée par les villageois et les guides locaux le diamètre à hauteur de poitrine (DHp) : c’est le diamètre mesuré à 1,30 m du sol la hauteur maximale (Hmax): c’est la hauteur maximale (en mètre) atteinte par l’individu de chaque espèce dans le relevé.
La densité (d) spécifique: c’est le nombre d’individus présents d’une espèce considérée par unité de surface (DAJOZ, 1975).
l’abondance numérique : nombre d’individus de l’espèce considérée présente sur la surface de relevé telle qu’elle a été délimitée sur le terrain (EMBERGER et al., 1983).

Etude de la flore associée

L’étude de la flore associée constitue une source d’informations concernant l’habitat des espèces cibles. Elle montre les espèces qui cohabitent avec l’espèce cible dans la formation végétale.
La méthode de Q.C.P. (Quadrat Centré en un Point) admis par BROWER a été appliquée pour étudier la flore associée.
Un pied mature de l’espèce cible est pris comme centre à partir duquel 4 cordes ont été tirées vers les 04 points cardinaux. Deux lignes perpendiculaires de direction Nord-Sud et Est-Ouest passant par le centre ont divisé la zone d’étude en 4 quadrats (figure 3). Dans chaque quadrat, un individu adulte (diamètre supérieur ou égal à 10 cm et/ou hauteur maximale supérieure à 4m) le plus proche de l’espèce cible a été pris comme l’espèce associée. Les espèces recensées sont ensuite classées par genre, par famille et par fréquence. La distance entre chaque arbre associé et le pied de la cible, la hauteur et le diamètre à hauteur de poitrine sont mesurés. Ces paramètres sont aussi prise en compte pour l’espèce cible. La méthode de Q.C.P. est appliquée dans la zone contenant les espèces cibles.

Etude de régénération naturelle

La régénération naturelle est l’ensemble des processus par lesquels les espèces se reproduisent naturellement sans intervention sylvicole (ROLLET, 1979).
L’étude de la regénération naturelle a pour but de connaître la renaissance des espèces cibles. La régénération est donc considérée comme un des critères déterminants dans l’évaluation du risque d’extinction.
Les paramètres suivants ont été notés pour étudier la régénération naturelle spécifique:
– Hauteur maximale : c’est la hauteur totale estimée en mètre atteinte par chaque individu ;
– Diamètre à hauteur de poitrine (Dhp) ou Diameter Breast Height (DBH) : ce diamètre est pris à 1,30 m au-dessus du sol avec un mètre ruban.

Caractérisation de la faune

Pour cette étude, les paramètres physiques suivants sont considérés:
Coordonnées géographiques : l’altitude, la latitude et la longitude sont pris à l’aide d’un GPS (Global System Position)

Mise en place de transect

Des transects de longueur variable ont été établis. Un (01) transect par site d’étude a été mise en place. Ils sont nommés avec l’initial T pour transect et un chiffre pour le numéro de site. Par exemple T1 : transect dans le site numéro 1. Deux visites par site ont été effectuées : visite diurne entre 5h00 à 7h30 et visite nocturne entre 18h00 à 20h30.

Observation directe

Il s’agit d’une observation à vue des animaux le long de la ligne de transect avec une vitesse relative de 1 km/h. Le nom, le nombre et la distance par rapport au transect de toutes les espèces (mammifères primates, mammifères non primates, oiseaux, reptiles, batraciens) rencontrées dans un rayon de 10 m sont notés. Les traces d’activités laissées par les primates ou d’autres taxa sont répertoriées. Les noms des espèces d’oiseaux reconnus à partir de leur vocalisation sont également enregistrés.
Les animaux sont bien reconnaissables à cette distance (10 m). Par contre, les primates (lémuriens) et les grands oiseaux sont toujours notés même à une distance de 30 m ou un peu plus.

Évaluation des pressions et menaces sur les espèces animales et végétales et leurs habitats

Cette étude est réalisée suivant la méthode d’évaluation d’impact environnemental. Elle vise à soulever surtout l’effet néfaste des impacts des activités de la population riveraine (RAVELOMANANTSOA ,1999). Des observations sur terrain de toutes les activités destructives des espèces et de leur habitats ont été réalisées pour compléter les informations obtenues au cours des enquêtes ethnobiologiques et pour évaluer les pressions d’origine naturelle. Lors de l’observation, les éléments suivants ont été notés : le nombre de pieds de bois forestier coupés, le nombre de pieds de bois forestier déracinés, la présence de piège à animaux. Ces paramètres peuvent indiquer les perturbations de l’habitat et de la composition faunistique et floristique.

METHODES DE TRAITREMENT DE DONNEES

Enquête ethnobiologique

Les données obtenues lors de l’enquête sont traitées pour choisir les espèces cibles et obtenir les sites d’étude pour les inventaires écologiques.

Choix des espèces cibles

Dans le cadre de cette étude, les espèces considérées cibles sont soumises à un traitement.
Les espèces cibles sont les espèces les plus utilisées par la population locale ayant ou non de statut de conservation et ou de gestion (UICN et/ou CITES). Pour définir le degré d’utilisation de ces espèces, la formule de Lance et al. (1994) a été utilisée. I (%) = n / N x 100
Avec n : nombre de personnes citant l’espèce
N : nombre de personnes enquêtées
D’autres critères ont été aussi pris en considération. Pour la flore, les espèces SOCs sont prioritaires et aussi les espèces de la liste rouge de l’UICN. Notons que les espèces SOCs ou « Species of Concern » sont définies comme étant les espèces endémiques à Madagascar qui sont rencontrées sur le territoire de la mine sans être connues dans plus de trois autres sites sur l’ensemble du pays (PHILLIPSON et al., 2010).
Pour la faune, soit l’espèce appartient à la liste rouge de l’UICN, soit l’espèce est endémique de Madagascar.
L’identification des noms scientifiques des espèces cibles a été réalisée aux laboratoires après la collecte des données sur terrain. Pour les plantes, l’identification se fait au Département de Biologie et Ecologie Végétales, et aussi à l’herbier du PBZT, à partir des spécimens d’herbiers collectés. Pour les espèces animales, des prises de photographie des enregistrements de noms vernaculaires sur terrain suivi de déterminations par des spécialistes au Département de Biologie Animale ont été effectués pour une identification.

Traitement statistique

Avant la descente sur terrain, les données obtenues lors des enquêtes ethnobiologiques sont traitées statistiquement en utilisant la Classification Hiérarchique Ascendante (CHA) menées sur le programme biodiversity pro (libre sur internet).
La CHA est une méthode de classification automatique utilisée en analyse des données ; à partir d’un ensemble de n individus, son but est de répartir ces individus dans un certain nombre de classes (wikipedia.org), cette classification donne un dendrogramme.
Les variables considérés sont les taux d’utilisation par espèce animale et végétale par village et les individus à regrouper sont les vingt six (26) villages. Dans le cadre de cette étude, nous avons pris un degré de similitude de 45% pour obtenir les groupes qui se rassemblent et/ou qui se distinguent. Notons que l’information analytique standard est déjà valable à partir de 30%.

Caractérisation de la flore

Différents paramètres ont été utilisées et observées pour caractériser les espèces cibles.

Densité des espèces cibles

Cette densité est donnée par la formule de GREIG SMITH (1964)
Avec d : densité des individus de l’espèce étudiée
N : nombre d’ individus matures de l’espèce
P : surface du plot en hectare

Abondance des espèces cibles

Abondance numérique fait partie des critères les plus importants pour évaluer les risques d’extinction d’une espèce (KEITH, 1997).
Elle est donnée par la formule de SCHATZ (2000) :
Avec A : abondance numérique de l’espèce
S (ha) : surface où la sous population a été étudiée ; d : densité

Flore associée

La détermination de la flore associée requiert la connaissance de la fréquence. Elle est calculée à partir de la formule de GREIG SMITH (1964) ci-après : F (%)= (Ni / Nt) x 100
Où : Ni est le nombre d’individus d’un taxon dans tous les quadrats.
Nt est le nombre total d’individus recensés dans les quadrats.

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Table des matières

Glossaire
Première partie : INTRODUCTION
I. SITUATION GEOGRAPHIQUE
II. MILIEU ABIOTIQUE
II.1 Climat
II.2 Pédologie
II.3 Géologie
II.4 Hydrographie
III. MILIEU BIOTIQUE
III.1 Végétation et flore
III.2 Faune
III.3 La population et ses activités
III.3.1 La population
III.3.2 Activités économiques de la population
Deuxième partie METHODES D’ETUDE
I. RECHERCHES DOCUMENTAIRES
II. METHODE DE COLLECTE DE DONNEES
II.1 Directive d’Ambatovy
II.2 Prospection et choix des sites d’étude
II.2.1 Enquêtes ethnobiologiques
II.2.2 Site de relevés écologiques
II.2.3 Relevés floristiques
II.2.4 Relevés faunistiques
II.3 Collecte de données ethnobiologiques
II.3.1 Objectif de l’enquête
II.3.3 Réalisation de l’enquête
II.4 Caractérisation de la flore
II.4.1 Etude quantitative de la végétation
II.4.2 Etude de la flore associée
II.4.3 Etude de régénération naturelle
II.5 Caractérisation de la faune
II.5.1 Mise en place de transect
II.5.2 Observation directe
II.6 Évaluation des pressions et menaces sur les espèces animales et végétales et leurs habitats
III. METHODES DE TRAITREMENT DE DONNEES
III.1 Enquête ethnobiologique
III.1.1 Choix des espèces cibles
III.1.2 Traitement statistique
III.2 Caractérisation de la flore
III.2.1 Densité des espèces cibles
III.2.2 Abondance des espèces cibles
III.2.3 Flore associée
III.2.4 Taux de régénération naturelle
III.3 Évaluation des pressions et menaces sur les espèces animales et végétales et leurs habitats
IV. METHODES D’ANALYSE ET D’INTERPRETATION DES RESULTATS
IV.1 Enquête ethnobiologique
IV.1.1 Interprétation des résultats suivant la formule de Lance
IV.2.2 Traitement statistique
IV.2 Inventaires floristiques
IV.2.1 Abondance des espèces cibles
IV.2.2 Flore associée
IV.2.3 Régénération naturelle
IV.3 Inventaires faunistiques
IV.4 Évaluation des pressions et menaces sur les espèces animales et végétales et leurs habitats
Troisième partie RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. RECHERCHES DOCUMENTAIRES
II. MODES D’UTILISATION DES RESSOURCES
II.1 Catégorisation des informateurs
II.2 Espèces végétales les plus utilisées
II.3 Espèces animales les plus utilisées
II.4 Valeurs économiques des espèces végétales
II.5 Valeurs économiques des espèces animales
II.6 Valeurs culturelles des espèces animales
III. EVALUATIONS ECOLOGIQUES DES ESPECES VEGETALES ET ANIMALES CIBLES
III.1 Sites pour l’inventaire écologique
III.2 Caractères floristiques
III.2.1 Densité et abondance numérique des espèces végétales cibles
III.2.2 Flore associée aux espèces végétales cibles
III.2.3 Taux de régénération naturelle des espèces végétales cibles
III.3 Caractères faunistiques
III.4 Niveau de pressions et menaces sur les espèces animales et végétales et leurs habitats
Quatrième partie DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
I. DISCUSSION
I.1 Enquêtes ethnobiologiques
I.2 Relevés ecologiques
I.2.1 Évaluation de l’abondance des espèces cibles
I.2.2 Taux de régénération naturelle des espèces végétales cibles
I.2.3 Flore associée
I.3 Inventaire des animaux
I.4 Pressions et menaces sur les espèces animales et végétales
II. RECOMMANDATIONS
Quatrième partie CONCLUSION
Références bibliographiques 

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