Evaluation sur terrain de la qualite du vaccin bichar®

Les maladies charbonneuses englobent le terme de charbon bactéridien et le charbon symptomatique. Le charbon bactéridien est une maladie infectieuse et zoonose d’origine tellurique affectant les mammifères, principalement les herbivores, due à une bactérie: Bacillus anthracis (1). Tandis que le charbon symptomatique est une toxiinfection, inoculable, cosmopolite atteignant surtout les bovins et les ovins, parfois les porcs et les chevaux aussi. Il est dû à l’ingestion de spores de Clostridium chauvoei (bacille de Chauveau). Les cadavres d’animaux morts du charbon bactéridien sont aussi dangereux pour les animaux que pour l’homme. Le sang qui s’en écoule est en effet très infectieux. Lorsque les microbes du charbon contenus dans le sang sont exposés à l’air, ils forment une enveloppe protectrice épaisse et se transforment en spores. Ces dernières peuvent se conserver dans le sol pendant plusieurs années. L’incidence économique engendrée par le charbon symptomatique est loin d’être négligeable pour les éleveurs. Selon le rapport du DSV en 2011, la prévalence nationale de la maladie est de l’ordre de 0,02% (soit 140 000 bovins) sur la base des rapports disponibles à la Direction de Services Vétérinaires. Le manque à gagner direct aux éleveurs est estimé alors à 100 000 000 Ar par an (2). Ces deux pathologies peuvent être prévenues par vaccination et les vaccins existent à Madagascar. En effet, l’Institut Malgache de Vaccins Vétérinaire (IMVAVET), ex division vaccin du département de recherches zootechnique et vétérinaire (FOFIFA), a mis sur le marché depuis 1970 le vaccin bactérien BICHAR® formé par deux valences. Depuis ce temps, l’Etat Malagasy a rendu obligatoire la vaccination contre les maladies charbonneuses des bovins.

Charbon bactéridien

Historique

La maladie du Charbon, ou anthrax, « murrain », « woolsorter’s disease », ou encore « sang de rate » est une maladie bien plus ancienne qu’on ne le pense (3). La première mention faite à propos d’une infection apparentée à celle provoquée par Bacillus anthracis date de l’Antiquité, lorsque Moïse menaça les Egyptiens d’une 5ème plaie envoyée par Dieu et qui devait décimer les troupeaux et les humains dans d’atroces mais rapides souffrances (4). Du Moyen-Age au dix-huitième siècle, divers auteurs décrivent un étrange syndrome de mort subite ou de septicémie associée à des saignements divers, à une rate noire « comme du charbon », à une incoagulabilité marquée, et surtout parlent d’une étrange persistance de ces cas, en certains endroits bien précis, appelés très vite « champs maudits » (3, 4). Les travailleurs de la laine « woolsorter » semblent être une cible privilégiée et, cette également, dans certaines fabriques bien précise (5). Pasteur et Koch (1876) furent les premiers à identifier et isoler l’agent causal de la maladie, Bacillus anthracis, appelé aussi bactéridie parce que « très proche d’une bactérie » (d’où le terme actuel de charbon bactérIDIEN, à ne pas confondre avec charbon bactérIEN, provoqué par Clostridium chauvoei), et réalisèrent la première vaccination contre le charbon bactéridien lors d’une démonstration publique à Pouillyle-Fort en 1881 (5, 6). Davaine a approfondi les recherches sur Bacillus anthracis, nommé depuis le bacille de Davaine (7). Une distinction importante de vocabulaire est à faire : Anthrax (de « anthracos » qui signifie « charbon » en grec) représente dans le contexte anglo-saxon toute la forme de la fièvre charbonneuse, tandis qu’en français, ce terme désigne avant tout la lésion cutanée (8). En 1938, drillés par la crainte d’une guerre bactériologique déjà envisagée à l’approche de la 2ème guerre mondiale, de nombreux chercheurs firent avancer la science de l’anthrax à grands pas, mettant en évidence ses facteurs de virulence et certaines de ses caractéristiques immunogènes (9). Depuis cette date, l’effort ne se relâche pas, et Bacillus anthracis est une des bactéries les plus étudiées dans le monde (4). La guerre du Golfe de 1990 a réanimé le concept de guerre bactériologique, et les tout derniers événements rendent cette idée plus réelle que jamais (3, 4). Chez nous, la vaccination contre l’anthrax date de 1901 (1).

Définition

Le charbon bactéridien est une maladie infectieuse aiguë, une maladie zoonotique majeure de répartition mondiale et à qui est dû à Bacillus anthracis. C’est un bacille Gram positif, sporulant, thermorésistant et survivent dans le sol pendant des décennies (10 – 12).Chez les animaux, elle se présente généralement sous la forme d’une maladie aiguë, septicémique, évoluant rapidement vers la mort avec des symptômes généraux, circulatoires, digestifs et urinaires. Les lésions principales sont celles d’une septicémie hémorragique associée, en particulier, à une hypertrophie et un ramollissement de la rate et une modification de l’aspect du sang devenu noir et incoagulable .

Taxonomie
Le charbon bactéridien connaît encore sous l’appellation de fièvre charbonneuse ou anthrax est dû au Bacillus anthracis (bactéridie charbonneuse ou bacille de Davaine). C’est une bactérie qui appartient :
• A l’Embranchement des Schizomycètes ;
• Au Sous-embranchement des Eubacteries (Eubacteria);
• A la Classe des Sporulales ;
• A l’Ordre des Bacillales ;
• A la Famille des Bacillacées ;
• Au Genre Bacillus ;
• AI’ espèce Bacillus anthracis.
Bacillus anthracis est apparenté à Bacillus cereus, Bacillus mycoides, Bacillus pseudomycoides, Bacillus thuringiensis et à Bacillus weihenstephanensis. Ces six espèces présentent de fortes similitudes génétiques (homologies ADN-ADN, homologies des séquences des ARNr 16S et 23S, homologies des séquences de l’espace intergénique ADNr 16S-ADNr 23S) et sont souvent réunies au sein d’un unique groupe appelé le « groupe Bacillus cereus ». Quelques auteurs ont proposé de rassembler tous ces taxons au sein d’une unique espèce (Bacillus cereus) et de leur attribuer un statut de sous-espèce. Si de telles propositions étaient validées, il en résulterait des risques de confusion et des conséquences pratiques importantes car certaines espèces, comme Bacillus anthracis et Bacillus cereus, ont un intérêt médical et d’autres, comme Bacillus thuringiensis, ont une grande importance économique .

Caractère bactériologique 

Morphologie 

Bacillus anthracis est un bacille à Gram positif, aux extrémités carrées, de 1 à 1,2 µm de diamètre sur 3 à 5 µm de longueur, immobile, sporulé et capsulé. Dans les produits pathologiques, Bacillus anthracis se présente sous forme isolée ou en courtes chaînes. En culture, il forme fréquemment des chaînes plus longues qui leur confèrent un aspect en « tiges de bambou » .

Culture

Il est aéro-anaérobie. Incubé sous atmosphère normale, il pousse en 24 heures sur les milieux ordinaires, en donnant des colonies de 3 à 5 mm de diamètre qui ont un aspect R (rugueux), « en tête de méduse ». Sur gélose au sang, le germe apparaît non hémolytique en 24 heures mais, en prolongeant l’incubation, il se développe une légère zone d’hémolyse incomplète. Après culture sur des géloses enrichies en sérum et/ou en bicarbonate et incubées à 37 °C sous une atmosphère contenant 5 p. cent de C02, le bacille synthétise sa capsule et donne des colonies qui ont un aspect lisse et brillant.

Spore
La spore, ovoïde et non déformante, occupe une position centrale. Elle survit dans le sol durant de longues périodes (la survie des spores est de l’ordre d’une centaine d’années mais, des spores dont l’âge a été estimé à 200 ans ont permis l’obtention de la forme végétative). La persistance dans le sol est favorisée par un pH neutre ou
légèrement alcalin (pH compris entre 6 et 8,5). Cette résistance explique la persistance de la maladie dans certaines régions (« champs maudits ») ou sa résurgence lorsque des spores enfouies remontent à la surface à la faveur de grands travaux (drainage, construction de routes, …). La possibilité d’une germination suivie d’une multiplication de la forme végétative dans le sol ne peut être totalement exclue (théorie de Van Ness). La sporulation nécessite une température comprise entre 15 et 42 °C, une atmosphère humide et la présence d’oxygène. Ce dernier impératif conduit à interdire l’autopsie des animaux morts de charbon (sauf dans des locaux spécialement équipés) et à obturer les orifices naturels des cadavres afin d’éviter l’exposition des bacilles à l’oxygène de l’air, la sporulation et la dissémination des spores. Par contre, en l’absence d’ouverture du cadavre, les germes de putréfaction provoquent une anaérobiose inhibant toute sporulation et conduisant à la mort des bactéries. Ainsi, expérimentalement, il n’est plus possible d’isoler Bacillus anthracis d’un cadavre 5 jours après la mort. La résistance des spores à divers agents physiques ou chimiques est variable selon les souches, selon les circonstances de la sporulation et selon le milieu où les spores sont présentes. Globalement, on préconise pour la destruction des spores .

Pouvoir pathogène

Le pouvoir pathogène de Bacillus anthracis repose principalement sur la virulence, liée à la présence d’une capsule et sur la synthèse de toxine .

Virulence liée à la capsule 

La capsule, formée d’un polymère d’acide D-glutamique, caractérise les souches virulentes car elle s’oppose à la phagocytose. Elle est produite in vivo ou in vitro. La synthèse de la capsule est commandée par un plasmide de 60 méga-daltons (plasmide pX02) et les enzymes de synthèse sont codées par les gènes cap (capB, capC, capA).

Toxicité liée à la toxine protéine 

La toxine protéique, codée par un plasmide de 110 méga-daltons (plasmide pXO1), est formée de trois protéines: le facteur l ou oedématogène ou EF (Edema Factor) codé par le gène le/, le facteur II ou antigène protecteur ou PA (Protective Antigen) codé par le gène pag et le facteur III ou létal ou LF (Lethal Factor) codé par le gène cya. Chacun de ces facteurs, injectés séparément à un animal, est dépourvu d’activité (Fig. 6). Une activité toxique nécessite l’injection combinée des facteurs l et II ou l’injection simultanée des facteurs III et II .

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Table des matières

INTRODUCTION
RAPPEL BIBLIOGRAPHIQUE
1. Charbon bactéridien
1.1.Historique
1.2.Définition
1.2.1.Taxonomie
1.2.2.Caractère bactériologique
1.2.3.Culture
1.2.4.Spore
1.3.Pouvoir pathogène
1.3.1.Virulence liée à la capsule
1.3.2.Toxicité liée à la toxine protéine
1.4.Les antigènes et l’immunité
1.4.1Antigène capsulaire
1.4.2Antigène somatique
1.4.3Antigène protéique
1.5.Induction d’immunité
1.6.Diagnostic bactériologique
1.7.Prophylaxie
2. Charbon symptomatique
2.1.Définition
2.2.Taxonomie
2.3. Caractère bactériologique
2.4Complexité étiologique
2.5Epidémiologie
2.5.1Epidémiologie descriptive
2.5.2Epidémiologie analytique
2.6Mode d’infection
2.6.1Voie endogène
2.6.2Voie exogènes
2.7Pathogénie
2.7.1La toxine
2.7.2Les corps bactériens
2.7.3La maladie naturelle
2.7.4Importance de la toxine dans le développement de la maladie
2.8Etude anatomo-clinique
2.8.1Symptômes
2.9Lésions anatomiques
2.10Diagnostic
2.10.1Epidémiologique
2.10.2Clinique
2.10.3Différentiel
2.10.4Biologique
2.11Traitement
2.12Prophylaxie
2.12.1Prophylaxie sanitaire
2.12.2Prophylaxie médicale
Chapitre I : Matériels et méthodes
1. Les caractéristiques du site d’étude
1.1Situation géographique
1.2Milieu physique : cadre physique et écologique
1.3Météorologie
1.4Milieu humain et social
1.5Situation socio-économique
1.5.1Infrastructure
1.6Marchés
1.7Elevage
2 Le laboratoire d’accueil
2.1.Généralités et historique de la recherche à l’ IMVAVET
2.2.Monographie du vaccin BICHAR®
3. Type d’étude
4. Période et durée de l’étude
5. Population d’étude
8. Les paramètres à étudier
8.1.Mesure de la température de conditionnement
8.1.1.Matériels
8.1.2.Méthodologie
8.2.Titrage des spores de Bacillus anthracis souche 34F2
8.2.1.Matériels
8.2.2.Méthode
8.3.Mesure du pH
8.4.Test de stérilité et pureté du reste de vaccin
8.4.1.Matériels
8.4.2.Méthodes
8.5.Test dՎpreuve (Clostridium chauvϕ)
8.5.1.Matériels
8.5.2.Méthodologie
8.6. Mode de collecte, de saisie et analyse des données
8.6.1. Documentation
8.6.2. Collecte des données
8.7. Enquête
8.8. Traitement des données
Chapitre II : RESULTATS
1. Parcours du vaccin depuis le centre de contrôle qualité jusqu’à l’inoculation aux bovins
1.1. Parcours des vaccins pendant la campagne de vaccination
1.2. Les valeurs de températures mesurées au cours du trajet des échantillons des vaccins
1.3. Titrage des spores de Bacillus anthracis souche 34F2
1.3.1.Mesure du pH
1.3.3.Test de stérilité et de pureté du vaccin non utilisé
1.3.4.Résultat d’épreuve
1.3.5.Etude des variables
1.3.6.Maladies prédominantes
DISCUSSION
1. Explication ou commentaire des résultats obtenus sur terrain
1.1Le parcours du vaccin depuis le centre de contrôle qualité jusqu’à l’inoculation aux bovins
1.2Les valeurs de températures mesurées au cours des trajets des échantillons des vaccins
1.3Titrage des spores de Bacillus anthracis souche 34F2
1.4Les variables pouvant influencer l’efficacité du vaccin
1.4.1Traitement antiparasitaire
1.4.2Méthode de castration
1.4.3Les maladies prédominantes
2. Comparaison entre divers résultats bibliographiques et résultats sur terrain
3. Validation statistique des principaux résultats
4. Identification des problèmes
II.Proposition de solution aux problèmes
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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