Evaluation rapide de la diffusion du systeme semis direct sous couverture vegetale a madagascar

L’histoire du semis direct sous couverture végétale permanente ou SCV à Madagascar comme dans plusieurs pays du monde est très récente. Les premiers essais d’adaptation et de mise au point de ces techniques datent en effet; des années 1991-1992 sur les hautes terres malgaches (sur des surfaces très limitées de quelques milliers de m2 ) et pour certaines zones agro-écologiques comme le Sud-Est et le Lac Alaotra durant la campagne 1998-1999. De plus pendant toute la période 1991-1998; cette mise au point des systèmes s’est faite avec des moyens extrêmement limités (en particulier entre 1994 et 1997, périodes de « sanction » durant lesquelles les appuis des principaux bailleurs à Madagascar étaient très réduits). Afin de juger objectivement des travaux et des progrès effectués en matière de SCV à Madagascar, il convient de connaître l’approche de diffusion de cette technique. Les premières expérimentations sur le système SCV à Madagascar ont commencé au début de l’année 1990. Des dispositifs agronomiques de démonstration ont été installés par l’ONG TAFA avec l’appui technique du Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), dans diverses régions aux contextes pédoclimatiques différents:
• Climat tropical de moyenne altitude: région du lac Alaotra et du Moyen-Orient Ouest,
• Climat tropical d’altitude: région des Hautes Terres,
• Climat tropical humide: région du Sud Est,
• Climat semi-aride: région du Sud-Ouest.

L’approche « terroir », qui permet de montrer que les systèmes s’intégraient non seulement au niveau des parcelles d’une topo séquence ou d’une exploitation mais aussi à l’échelle des terroirs villageois entiers tout en tenant compte des divers aspects (techniques, économique, sociaux, organisationnels, intégration agriculture/élevage/arbre, protection de l’environnement, etc…). Ces territoires sont également des sites privilégiés pour la formation tant pour les paysans que pour les techniciens et les cadres des organismes de vulgarisation, et sont également au cœur de la stratégie et de l’approche des organismes promoteurs membre du Groupement Semis Direct de Madagascar (GSDM) dans le cadre du projet d’appui à la diffusion des techniques agro-écologiques à Madagascar démarré en 2004. Actuellement les systèmes SCV ne couvrent encore qu’un faible partie du territoire national, mais ils sont bien répartis dans l’île (ANNEXE I). Sur les Hautes Terres du Vakinankaratra, il s’agit d’accroître la fertilité des tanety cultivés et dégradés. Globalement, la diffusion des SCV représente un total de 1258 ha 1 en saison pluviale 2004/2005 dont 317ha sont des rizières à Mauvaise Maîtrise d’Eau (RMME), converties en semis direct et 400 ha de plantations d’anacardiers avec plantes de couvertures. L’essentiel de la diffusion s’est fait surtout dans le Lac Alaotra et dans le Sud Est où les opérateurs les plus importants sont BRL, SD Mad et VSF. Cette diffusion a été assurée par plus de 3000 adoptants. Pendant la contre saisons de l’année 2005, 240 ha de surfaces étaient des cultures SCV constitués soit de légumineuses (dolique, niébé, vesce) après le riz, soit de cultures maraîchères.

PHASE PREPARATOIRE 

Participation à l’atelier national de réflexion sur la diffusion du SCV à Madagascar

Cet atelier national s’était déroulé le 12 et le 13 Octobre 2006 au Hilton Madagascar. Le but de la participation à cet atelier était d’échanger des idées à des groupes de travail afin de relever ensemble avec les organismes promoteurs, les bailleurs de fonds et les opérateurs sur les démarches de la diffusion du SCV à Madagascar ainsi que de donner des réponses concrètes à travers les contraintes et obstacles à la diffusion du système SCV à Madagascar. Le 12 Octobre, la discussion est axée sur le thème « Adoption aux disparités régionales et diversités des approches pour la diffusion » et le 13 Octobre « L’accompagnement de la diffusion des SCV ».

L’analyse documentaire

L’analyse documentaire a pour objectif de comprendre l’évolution historique et les résultats du projet par l’exploitation des documents écrits, électronique ou photographique. Du point de vue évaluation, cette méthode fournit des renseignements de base sur l’évolution de la diffusion du SCV ou sur un indicateur donné. Elle peut également présenter une perspective historique des activités et approches mises en œuvres actuellement pour savoir si des changements ont eu lieu ou non et pourquoi.

Cadre conceptuel de la diffusion du SCV

Les points marquant de la diffusion du SCV

L’histoire de la diffusion du semis direct sous la couverture végétale permanente (SCV) à Madagascar; comme beaucoup de pays du monde est très récente. Les premiers essais d’adaptation et de mise au point de ces techniques datent des années 1991-1992 pour les hautes terres centrales sur des surfaces très limitées de quelques milliers de m2 , et pour certaines zone agro-écologiques comme le Sud-Est et le Lac Alaotra pour durant la campagne de 1998-1999. De plus, pendant la période 1991-1998, cette mise au point des systèmes a été réalisée avec des moyens extrêmement limités et plus particulièrement entre 1994 et 1997, c’est la période de sanction durant laquelle les appuis des grands bailleurs à Madagascar étaient très réduits. Les premières opérations de diffusions ont été entreprises depuis1998 par différents organismes (ANAE, BRLm, AVSF, FAFIALA, FIFAMANOR, Inter Aide…) et accélérées avec le soutien financier de l’Agence Française pour le développement (AFD) et du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) depuis 2002. La création en 2000 du Groupement Semis Direct de Madagascar (GSDM) qui regroupe différents organismes permet par ailleurs d’assurer la coordination technique des différentes actions entreprises en matière de diffusion du système SCV.

Les principes de base du SCV

L’agriculture basée sur le labour est remise en question, alors qu’elle apparaît incapable de répondre aux principaux défis en matière de conservation de l’eau et des sols, de protection de l’environnement, de sécurité alimentaire et de réduction des coûts, etc… Les systèmes de cultures basés sur les principes du Semis Direct sous Couverture Végétale Permanente (SDCV) proposent une agriculture attractive, rentable, protectrice de l’environnement et durable. Ces systèmes s’inspirent du mode de fonctionnement d’un écosystème forestier, tout en augmentant la production des plantes. Dans ces systèmes, le sol n’est jamais travaillé et une couverture morte ou vivante est maintenue en permanence. La biomasse utilisée pour le paillage provient des résidus des cultures, de cultures intercalaires ou de cultures dérobées légumineuses ou graminées utilisées comme « pompes biologiques » et qui valorise les ressources hydriques disponibles. Ces plantes ont des systèmes racinaires puissants et profonds et peuvent recycler les éléments nutritifs des horizons profonds vers la surface, où ils peuvent être utilisés par les cultures principales. Elles produisent également une importante biomasse et peuvent se développer avec des conditions difficiles ou marginales comme durant les saisons sèches ou froides, sur de sols compactés, et sous une forte pression des adventices. La couverture peut être desséchée, coupée, roulée ou par pulvérisation d’herbicide en fonction des espèces et des moyens disponibles, ou gardée vivante mais contrôlée par une application à faible dose d’herbicides spécifiques. La biomasse n’est pas enfouie dans le sol mais conservée en surface. Cela évite sa dilution, protège le sol et lui permet d’agir comme un réacteur biologique. Les semis sont réalisés directement dans la paille, après ouverture d’un simple trou ou d’un sillon. Toute une gamme de semoirs développés au Brésil est testée à Madagascar; allant de semoirs motorisés pour les grandes exploitations aux semoirs à traction animale, aux roues semeuses et aux cannes planteuses. Les agriculteurs les plus modestes peuvent également utiliser un simple bâton ou une angady.

Les avantages socio-économiques du système SCV

Outre les aspects positifs sur le plan technique et environnemental, un intérêt majeur de ces systèmes est qu’ils sont particulièrement attractifs sur le plan économique du fait de la réduction des temps de travaux et de leur pénibilité, de l’optimisation de l’organisation du travail avec un succès de facilité aux champs mais aussi la réduction de la consommation en carburant pour les grandes exploitations, des intrants (engrais, pesticides) et des investissements (tracteur, charrue, etc.).

En conséquence, ces systèmes procurent une meilleure rentabilité de la terre, du capital et du travail que les systèmes conventionnels tout en préservant l’environnement. Sur le plan social, la protection du sol est fondamentale; perdre sa terre condamne le paysan. La large capacité d’adaptation de ces systèmes aux diverses conditions agro-écologiques, moyens de production et niveaux d’intensification les rend aussi accessibles aux différentes catégories d’agriculteurs, y compris les plus pauvres. De plus, le semis direct sous couverture végétale permanente est le premier moyen crédible et vulgarisable d’aboutir pour les moins favorisés à une agriculture biologique qui leur permettrait d’augmenter la valeur ajoutée de leurs produits en leur ouvrant le marché mondial parce que ces derniers répondent aux besoins des consommateurs.

La stratégie de diffusion: l’approche terroir

L’approche terroir est un outil intégrateur pour la recherche, la formation et la diffusion du système SCV. Comme préconisé dans le document : « Stratégie nationale de diffusion des techniques agro-écologiques à Madagascar » et afin de diffuser à grande échelle les systèmes à base de semis direct sur couverture végétale permanente du sol (SCV) mis au point au niveau de parcelles d’essais; TAFA et le CIRAD ont développé une approche aux niveaux des terroirs villageois. Cette approche est beaucoup plus qu’un simple moyen d’extrapolation des résultats: elle fait partie intégrale du processus de mise au point et de diffusion d’une gamme de systèmes adaptés et/ou adaptables aux contraintes et demandes des paysans. Ces terroirs sont un lieu privilégié d’échanges et jouent un rôle clef dans la formation par la pratique, aux techniques agro-écologiques et à une approche participative de la diffusion. Ainsi, le GSDM propose non seulement une large gamme de techniques mais aussi une approche spécifique pour la diffusion basée sur un conseil rapproché au niveau de l’exploitation et des relations de confiance entre paysans et agents de vulgarisation qui sont indispensable au dialogue réel. L’approche est donc fortement conseillée par le GSDM aux opérateurs de diffusion car elle augmente les chances de succès de la diffusion de ces techniques. En conséquence, les formations dispensées visent à donner un double compétence, en techniques agro-écologiques et en approche de la diffusion.

Cette approche « terroir » se base sur un certain nombre de principes et appuie sur une progression dans le temps des actions engagées, qui permet de gagner progressivement la confiance des agriculteurs. Cela sous-entend une bonne maîtrise technique d’une large gamme de systèmes et la compréhension simple du mode de fonctionnement des exploitations qui permettront d’adapter au mieux les propositions qui seront faites aux exploitants, de répondre en temps réel à leurs besoins et donc de proposer un véritable conseil à l’exploitation ou de remise en question de ces systèmes ou ceux d’autres intervenants dans la zone. Les objectifs principaux en sont:
➤ Confronter la maîtrise des SCV à l’épreuve du milieu réel et plus précisément, dans chaque grande écorégion: intégrer la gestion individuelle et communautaire des ressources: terres, eau, biomasse, animaux, arbres, gérer plus efficacement, par les SCV, les activités agricoles au niveau des unités du paysage dans leur ensemble «Tanety-rizières » (flux de main-d’œuvre, de biomasse, animaux,..).
➤ Former des agriculteurs pour la maîtrise des divers scénarios du SCV sur leur terroir avec les cultures de leurs choix; les SCV étant construits sur les rotations de cultures (retour à la biodiversité). Cette formation doit permettre à l’agriculteur de comprendre et de s’approprier les mécanismes de fonctionnement agronomique des SCV (durée minimum: 2 à 3ans).
➤ Former les divers acteurs de la recherche-développement (partenaires de la diffusion, chercheurs).
➤ Apprendre aux agriculteurs à multiplier sur leurs propres terroirs les semences nécessaires aux besoins de la communauté et leurs enseigner comment maintenir la pureté variétale.
➤ Organiser et former les agriculteurs pour le traitement des semences (insecticides en particulier).
➤ Contribuer à l’organisation des communautés villageoises (accès au crédit, commercialisation des produits, achat des intrants, matériel agricole, production de semences, boutures, pépinières d’espèces arbustives pour embocagement, etc.).
➤ Identifier et promouvoir les agriculteurs « Formateurs d’opinion », vers la fonction « d’agriculteurs consultants » auprès des autres communautés villageoises qui les rémunéreraient (levier de diffusion efficace entre « agriculteur qui veut savoir et agriculteur qui maîtrise »).
➤ Construire une référentielle à l’échelle des grandes régions agricoles de l’île pour une gestion intégrée des terroirs villageois en semis direct. Ce dispositif doit permettre de disposer des informations nécessaires pour un pilotage en temps réel de l’agriculture pour les années suivantes. Pour cela, les parcelles de démonstration à mettre obligatoirement en place au niveau d’un terroir seront choisies afin de couvrir les situations du sol l’unité de paysage. Aussi, il doit montrer les évolutions ou intensifications possibles, par situation sans oublier les jachères qui peuvent être utilisées.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I-METHODOLOGIE
1- PHASE PREPARATOIRE
1-1 Participation à l’atelier national de réflexion
1-2 L’analyse documentaire
1-3 Cadre conceptuel de la diffusion du système SCV
2- PHASE OPERATIONNELLE
2-1 La conception des questionnaires
2-2 L’échantillonnage
2-3 L’enquête : Entretien semi-structure
2-4 Démarche suivi pour l’évaluation
3- PHASE TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
4- PROBLEMES RENCONTRES SUR LES TERRAINS
II-RESULTATS
1- ENVIRONNEMENT DU MILIEU DE DIFFUSION DU SCV
1-1 L’environnement politique et institutionnel
1-2 L’environnement socio-économique
1-3 L’environnement socio-culturel
1-4 L’environnement informationnel et communication
2- CARACTERISATION ET ENJEUX DE LA PRATIQUE DU SCV
2-1 Enjeux économiques et financiers
2-2 Enjeux techniques
2-3 Enjeux sociaux et traditionnels
2-4 Enjeux fonciers
3- EVALUATION DES CONTRAINTES DE LA DIFFUSION DU SCV
III- DISCUSSIONS
1- DIMENSSIONS POLITIQUES ET SOCIO-INSTITUTIONNELLES
2- DIMENSSIONS SOCIO-ECONOMIQUES
3- DIMENSSIONS SOCIO-CULTURELLES
4- DIMENSSIONS FONCIERS A CONSIDERER
5- ASPECTS ORGANISATIONNELS
6- RECOMMANDATIONS
CONCLUSION

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *