Véritable sanctuaire de la nature, Madagascar a toujours eu des traditions de protection, de conservation et de promotion de l’environnement. Cet environnement exceptionnel se traduit notamment par une très grande diversité humaine et écologique, un ensemble unique d’écosystème, un endémisme qui atteint environ 80% pour la faune et 90% pour la flore, des espèces spécifiques et en définitive un patrimoine ayant une valeur exceptionnelle aussi bien pour la communauté scientifique que pour le développement du pays.
Mise en contexte :
Aujourd’hui, 20% des ressources en produits de la mer de la planète proviennent de l’aquaculture, soit près de 25 millions de tonnes de production totale. En terme de taux de croissance, l’aquaculture surpasse maintenant largement des élevages terrestres de volailles, de porcs et de bovins. L’aquaculture est donc devenue une activité majeure dans le domaine de la production d’algues, de mollusques, de crustacés et de poissons marins. Dans le cas de Madagascar, l’aquaculture pourrait bien devenir le premier secteur à l’exportation car non seulement l’île possède des sites aquacoles favorables pour l’installation des fermes, crevetticole surtout, se trouvant sur la partie occidentale ; mais aussi, les établissements d’aquaculture se sont implantés dans le pays surtout depuis une décennie si bien que Madagascar est aujourd’hui le premier pays d’Afrique producteur de crevettes d’élevage. Ces dernières années, le gouvernement a adopté une politique d’aquaculture pour que cette filière puisse contribuer au développement du pays et ce en préservant l’environnement. Cette politique a pour objectif une meilleure gestion au niveau de l’activité et au niveau de l’environnement afin d’atteindre un développement plus accentué du secteur aquaculture. Les produits de l’aquaculture marine malgache sont destinés à l’exportation, le secteur contribue au développement économique par son apport au budget de l’Etat. Mais il est également facteur de dégradation de l’environnement. Ce qui réclame la définition d’une politique environnementale visant à une administration environnementale adaptée au besoin du secteur. Il importe de ce fait de mener une étude compréhensible de la situation environnementale actuelle du secteur aquaculture afin d’adopter une stratégie de gestion environnementale intégrée dans la mise en œuvre de la politique d’aquaculture.
Présentation de la politique
Définition
D’après l’article 2, Titre premier de l’ordonnance N° 93-022 portant réglementation de la pêche et de l’aquaculture du 04 Mai 1993 : « L’aquaculture est la production d’organismes aquatiques par des méthodes comportant le contrôle d’une ou plusieurs phases du cycle biologique de ces organismes (et le contrôle de l’environnement dans lequel ils se développent) ». A travers la loi 2001/20 du 12-12-01 pour la politique d’aquaculture ; d’autre part grâce aux outils réglementaires tels que l’arrêté 4113-99 du 01 Décembre 2000 pour l’aquaculture, la prise en compte de l’environnement est devenue une obligation. Les opérateurs du secteur de l’aquaculture sont contraints désormais d’appliquer les dispositions environnementales prévues dans le titre III et IV de la loi sus citée. De même, ils sont contraints de se soumettre au contrôle et suivi des mesures de bonne gestion environnementale entreprise par le centre de surveillance des pêches prévues par l’arrêté 4113.99.
Objectifs de la politique
Le plan directeur défini par la politique en matière d’Aquaculture se base sur les grandes possibilités de développement du secteur pour soutenir et favoriser le développement des activités qui contribuent directement et significativement à la réalisation des objectifs principaux du pays. Il y a quatre objectifs fondamentaux à atteindre et ceux-là concernent :
1er Objectif : l’augmentation des recettes en devises
2ème Objectif : la participation à la satisfaction des besoins alimentaires de la population
3ème Objectif : l’Amélioration du revenu et des conditions de vie des petits aquaculteurs
4ème Objectif : la création d’emploi .
Ces objectifs préoccupent les dirigeants et leur réalisation passe par la définition de plusieurs axes stratégiques.
Axes stratégiques de la politique
Cette politique présente trois axes stratégiques.
1er axe : Gestion pour une exploitation durable et pour la préservation de l’environnement
2ème axe : Développement de la production et des services destinés à l’exportation
3ème axe : Accroissement de la production pour le marché local.
La politique d’Aquaculture définie par les trois principaux axes stratégiques se présentent comme suit :
Accroître la production destinée au marché local :
Cet axe est soutenu par deux programmes qui se complètent mutuellement :
-le développement de la pisciculture c’est-à-dire l’amélioration de la technologie, des intrants utilisés.
-l’amélioration de la commercialisation ou l’assurance des débouchés et la facilitation des procédures liées à la commercialisation de la production. L’accroissement de la production destinée au marché local nécessite un niveau de productivité plus élevé. Cela implique soit que les travailleurs augmentent leur temps de travail, soit que l’entreprise en question embauche d’autres travailleurs. Quelque soit le cas qui se présente, cela profite toujours à l’économie par une amélioration du niveau de vie des ménages, ou par la création d’emploi.
Diversifier et développer les produits marins d’exportation :
C’est l’axe stratégique de base par excellence, les deux autres tournent autour de celui-ci. Cela implique :
-la promotion de l’aquaculture de crevette marine, et
-l’intégration de l’exploitation thonière
Jusqu’à aujourd’hui l’aquaculture marine du pays est exclusivement limitée à l’exploitation de la crevette. On a remarqué que depuis leurs implantations, les entreprises qui se consacrent à l’aquaculture de crevette réalisent de gros bénéfice et ne cessent d’agrandir leurs établissements. Donc par une diversification et un développement des produits d’exportation, les devises ne font que rentrer de plus en plus, le niveau de vie des aquaculteurs s’élèvent, et des emplois seront crées. Non seulement ces entreprises s’enrichissent mais l’Etat aussi en profite.
Renforcer et améliorer la gestion du secteur :
Le critère de la bonne gestion est de rigueur si l’on veut atteindre un quelconque volume de production. Le renforcement de la gestion nécessite :
-d’une part une amélioration de l’intervention de l’administration et
-d’autre part une amélioration de la conservation des stocks.
L’administration devrait élaborer une structure qui facilite tout le processus de production : de l’implantation de l’entreprise jusqu’à l’exportation des produits. En même temps la gestion au sein même de l’entreprise devrait être renforcé. Ceci nécessite bien évidemment le recrutement des cadres spécialisés en la matière donc la création d’emploi mais aussi une masse de revenu accordée ne fait que participer à une certaine élévation du niveau de vie de ceux qui en bénéficie.
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Table des matières
INTRODUCTION
1. LA POLITIQUE D’AQUACULTURE EN VIGUEUR A MADAGASCAR
1.1. Présentation de la politique
1.1.1. Définitions
1.1.2. Objectifs de la politique
1.1.3. Axes stratégiques de la politique
1.1.3.1. Accroître la production destinée au marché local
1.1.3.2. Diversifier et développer les produits marins d’exportation
1.1.3.3. Renforcer et améliorer la gestion du secteur
1.1.4. Objectifs spécifiques de la politique
1.1.5. Axes d’action de la politique
1.1.5.1. Assurer une planification appropriée de l’exploitation des ressources halicutiques
1.1.5.2. Restaurer l’environnement écologique du milieu marin et continental
1.1.5.3. Contrôler les investissements pour développement pérenne et la protection des milieux aquatiques
1.2. Textes et législations concernant l’aquaculture
1.2.1. La charte de l’environnement Malagasy
1.2.2. Le décret MECIE
1.2.3. Le code de l’eau
1.2.4. La loi relative à l’aquaculture
2. LA DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR
2.1. Les données de bases relatives aux caractéristiques environnementales
2.1.1. Le milieu naturel
2.1.2. Le milieu biologique
2.1.3. Le milieu humain
2.2. Les données pour la création d’établissement d’aquaculture
2.2.1. Potentialité
2.2.2. Situation actuelle
2.2.3. Typologie de projets aquacoles
2.2.4. Les sites favorables à l’aquaculture de crevette
2.2.5. Les principaux problèmes rencontrés par l’aquaculture de crevette
3. ANALYSE DE L’IMPACT DE LA POLITIQUE D’AQUACULTURE SUR L’ENVIRONNEMENT
3.1. Les effets d’une gestion pour une exploitation durable et pour la préservation de l’environnement
3.1.1. Impact sur le milieu physique
3.1.2. Impact sur le milieu biologique
3.1.3. Impact sur le milieu humain
3.2. Les effets du développement de la production et des services destinés à l’exploitation
3.2.1. Impact sur le milieu physique
3.2.2. Impact sur le milieu biologique
3.2.3. Impact sur le milieu humain
3.3. Les effets de l’accroissement de la production pour le marché local
3.3.1. Impact sur le milieu physique
3.3.2. Impact sur le milieu biologique
3.3.3. Impact sur le milieu humain
4. LES RECOMMANDATIONS GENERALES
4.1. Les mesures d’atténuation
4.1.1. Les mesures générales
4.1.2. Les mesures spécifiques
4.1.2.1. Le milieu physique
4.1.2.2. Le milieu biologique
4.1.2.3. Le milieu humain
4.2. Le plan de gestion environnemental
4.3. La mise en conformité de la politique d’aquaculture avec la politique environnementale
CONCLUSION
ANNEXE
ANNEXE
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE