Evaluation économique des impacts environnementaux de l’’activité crevetticole

Les zones littorales sont favorables à l’aquaculture. Les conditions naturelles nécessaires pour l’élevage de crevettes y existent (Avalle O. et al., 2003). Du fait que Madagascar soit une île, elle revête des vastes zones côtières riches en ressources halieutiques et bien entendu convenables à l’aquaculture de crevette. Cette dotation en facteur naturel lui facilite aisément l’activité économique y correspondante. L’arrivée des investissements directs étrangers (IDE) dans le secteur crevettier en est une preuve tangible.

Toutefois, la crevetticulture peut accélérer le défrichement des mangroves (Magali Francoeur, 2009 ; et on peut citer aussi, Hugues Lemonnier et al., 2006 ; Naylor et al., 2000 Primavera, 2006 Primavera, 1991 ; Hatcher et al., 1989 ) et amène à la perte des richesses en terme de biodiversité. Il s’agit de la modification du milieu naturel suite à l’activité aquacole. Pour le cas de la Grande Île, le capital naturel est abondant, mais son allocation se trouve souvent inefficiente. Ainsi, la forêt de mangrove est un écosystème jouant multiples fonctions (Magali, 2009 ; Duke, 1992) dans les zones littorales. Elle permet d’atténuer les érosions côtières. La mangrove en tant qu’écosystème le plus productif au monde abrite des espèces faunistiques importantes qui peuvent nous servir de satisfaction des besoins vitaux. Par ailleurs, elle peut répondre aux besoins pharmaceutiques, et a la faculté de verrouiller les gaz carboniques. La valeur économique totale (VET) de la forêt des palétuviers se trouve souvent sous-estimée. La difficulté d’agréger la valeur d’usage direct et valeur d’usage indirect de ces actifs naturels amènent à la négligence des services écologiques qu’ils nous apportent.

L’activité crevetticole à Madagascar connaît un essor spectaculaire durant les années quatre vingt dix, jusqu’à l’année 2004. Actuellement, elle se trouve dans l’impasse et fait face à un déclin indésirable. La demande locale ne suffit pas pour absorber l’offre dans le secteur crevettier. Une activité aquacole de crevettes orientée vers l’exportation demeure incontournable pour garder la viabilité de ce secteur. Pourtant, les prix des crevettes étant en chute libre sur la scène internationale. La baisse incessante des prix à l’exportation contraint les investisseurs à décroître leur production. La profitabilité de ce secteur s’estompe. La filière crevettière se trouve dans une récession.

Approche économique de l’évaluation environnementale

L’environnement mérite de porter de valeur du fait qu’il permet de satisfaire nos besoins quotidiens. Les impacts de l’activité humaine que subit l’environnement doivent faire l’objet d’une quantification monétaire afin de faire compensation ou d’éviter la perte de valeur des actifs naturels. Dans ce cadre, il existe une approche économique permettant d’assigner une valeur à l’environnement et d’évaluer les impacts environnementaux (André P. et al., 2003).

Notion de valeur économique des ressources naturelles 

Les ressources naturelles font souvent l’objet d’un gaspillage en absence de connaissance de la valeur qu’elles revêtent. Pour le cas de Madagascar, l’île est réputée riche en diversité biologique laquelle fait partie des ressources naturelles de haute valeur économique mais ignorée par les populations. Il en résulte la perte des espèces endémiques voire leur extinction. Ceci montre une mauvaise allocation des actifs naturels que dispose le pays. La notion de valeur économique des ressources naturelles mérite d’être abordée afin d’éviter toute sorte de gaspillage.

Valeur des actifs naturels hors marché

Le marché ne donne pas forcement un signal, notamment le prix de certains biens comme les biens environnementaux. On peut en accorder quelques illustrations. L’air est un bien libre offert par l’environnement, et est essentiel pour notre bien être. Tout le monde respire de l’air pour ne pas être asphyxié. Ce bien doit donc porter de valeur car il permet de satisfaire nos besoins respiratoires. Toutefois, il n’est pas fait l’objet d’un échange sur le marché. En fait l’air est dépourvu de prix. Il est nécessaire de le valoriser monétairement. Ainsi l’action des uns peut se répercuter aux autres. La pollution de l’air est supportée par tout le monde mais non pas seulement par son auteur. Il en résulte des coûts sanitaires supportés par les voisins de l’émanateur de la pollution. D’où la nécessité de l’évaluation monétaire des dommages (D4E, 2007b).

Illustration sur la mangrove : un actif naturel important 

L’actif environnemental notamment la forêt des palétuviers ou la mangrove a une importance particulière. Malgré la présence des marchés des bois et leurs produits dérivés, il existe des services écologiques très cruciaux apportés par la mangrove que le marché ne fournit pas de prix. On ne connaît pas visiblement et facilement la valeur monétaire de la fonction de régulation hydrique de la mangrove alors qu’elle contribue à la satisfaction de nos besoins en eau. Cette dernière se révèle vitale pour notre survie. A ce titre, on ne peut pas nier cette forte imbrication entre la présence de l’eau et la forêt de mangrove qui mérite de revêtir une valeur monétaire à part son caractère d’échangeabilité sur le marché. Dans le même fil de raisonnement, la mangrove possède une capacité de verrouillage de carbone dont on ne connaît pas correctement son prix. Il en est ainsi sa dotation esthétique, son pouvoir antiérosif côtier et son maintien du paysage. Ainsi, le paysage peut aussi faire l’objet d’une évaluation économique. Il existe des études y relatives telles que le travail de Dachary-Bernard J. (2005).

Par ailleurs, la mangrove est un support naturel qui abrite des milliers d’espèces faunistiques. En un mot c’est un écosystème le plus productif au monde. Tout cela nous montre la nécessité de la valorisation des actifs naturels et de la valorisation de la biodiversité (RAHARINIRINA Vahinala, 2005).

Valeur économique totale des biens environnementaux

Les gains en termes de bien être que nous recevons de l’usage des ressources naturelles (la mangrove, les poissons, les crabes, les crevettes,…) reflètent la présence d’une valeur économique qu’elles disposent. Autrement dit, les satisfactions procurées de l’usage direct et indirect, voire même de non usage ou de leur existence indiquent l’utilité que portent ces actifs naturels. En tenant compte toutes les valeurs que les ressources naturelles détiennent, on peut les agréger pour obtenir ce qu’on appelle « Valeur économique totale » ou VET.

Le concept de VET a été formulé pour la première fois par les économistes. La notion de valeur concède de mesurer la nécessité d’un bien. En terme économique, un bien est utile lorsqu’il permet de satisfaire nos besoins. Cette conception peut s’appliquer dans le domaine de l’environnement. Les biens environnementaux (la forêt des palétuviers, l’eau, l’air,…) permettent de satisfaire nos besoins. Alors on peut dire qu’ils sont utiles économiquement. De ce fait, ils doivent porter de valeur. En effet, l’utilisation des actifs naturels doivent moyenner d’une contrepartie. Pour mesurer la valeur d’un bien qu’il soit naturel ou non, on adopte un indicateur très souvent le prix. En d’autres termes, le prix est un indicateur par excellence de mesure de la valeur d’un bien. Il est assorti d’une unité monétaire. D’où la connotation usuelle « valeur monétaire ». La gratuité des certains biens engendrent rapidement leur épuisement du fait l’impossibilité d’exclure tout le monde d’y accéder. C’est la raison pour laquelle leur usage doit moyenner de paiement. On s’évertue d’entamer successivement les différentes valeurs que comportent les actifs naturels pour obtenir la VET.

En fait, la VET est la somme de la valeur d’usage actuel (présent) et la valeur de préservation ou de non usage des actifs naturels.

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Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I – Mise en contexte de l’étude
I-1- Exposé du problème
I-2- Intérêts de l’étude /Motif du choix thématique
I-3- Hypothèses de l’étude
I-4- Objectif général et objectifs spécifiques
I-5- Démarche méthodologique
Chapitre II- Présentation du site d’étude
II – 1- Localisation du site d’étude
II – 2- OSO-Farming LGA – une vitrine de la crevetticulture à Madagascar
II – 3- Particularité de l’entreprise
II – 4- Justification du choix de l’entreprise
Chapitre III- Approche économique de l’évaluation environnementale
III – 1- Notion de valeur économique des ressources naturelles
III – 1 – 1- Valeur des actifs naturels hors marché
III – 1 – 2 -Valeur économique totale des biens environnementaux
III – 1 – 3- Limite de la valeur économique totale (VET)
III – 2- Méthode d’évaluation des impacts environnementaux
III – 2 – 1- Quantification des dommages
III – 2 – 2- Monétarisation des impacts
III – 2 – 3- Synthèse des méthodes d’évaluation des impacts
Chapitre IV – Evaluation des perceptions locales des impacts environnementaux
IV – 1- Démarche d’évaluation
IV – 1 – 1- Identification des impacts environnementaux probables
IV – 1 – 2 – Révélation des perceptions individuelles des impacts environnementaux
IV – 1 – 3- Hiérarchisation de l’intensité des impacts
IV – 2- Outils et méthode utilisés
IV – 2 – 1- Echantillonnage
IV – 2 – 1 – 1- Représentativité de l’échantillon
IV–2 – 1 – 2- Démarche pour la détermination de la taille de l’échantillon minimale
IV – 2 – 1 – 3- Taille de l’échantillon
IV – 2 – 2- Enquête portant sur la perception des impacts sur le milieu naturel
IV – 2 – 3- Traitement sous logiciel des données
IV – 3- Analyse descriptive des résultats
IV – 4- Analyse économétrique des données
Chapitre V – Analyse Coût-Avantages (ACA) de l’utilisation de la station d’épuration de l’entreprise OSO-Farming LGA
V – 1- Contexte interne à l’entreprise
V – 2- Description de la méthode ACA
V – 3- Choix du taux d’actualisation
V – 4- Quantification des coûts de la station d’épuration
V – 5- Détermination des bénéfices environnementaux
V – 6- Limite de l’étude sur l’ACA
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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