Hydrologie fluviale
Les rivières les plus importants sont : Andranomasabo, Ambatolafia et Antsoherimasiba (LECLERC & GAUTHIER, 2000).qui se jettent toutes dans le Canal de Mozambique. Certaines sont asséchées durant la saison sèche contrairement aux autres, alimentées toute l’année. Certains lacs sont temporaires et d’autres subsistent pendant toute l’année. Le plus important de ces lacs est le lac Sahariaka qui se trouve dans la partie Sud-ouest (15°44’435’’S, 46°08’021’’E).
Flore
LA NAP Antrema se trouve dans la partie ouest de Madagascar. Elle abrite une flore sous le vent et une végétation à feuilles caduques (PERRIER DE LA BATHIE, 1921). D’après HUMBERT (1965), elle fait partie du domaine de l’Ouest de la série à Dalbergia, Commiphora et Hildegardia. Elle est incluse dans la zone écofloristique occidentale de basse altitude de 0 à 800 m dont la végétation climacique est une forêt dense sèche tropophile, semicaducifoliée, pluristrate de la série à Commiphora, Dalbergia et Hildegardia (RAJERIARISON et FARAMALALA, 1999). Etant riche floristiquement, elle possède 153 espèces réparties en 114 genres et 53 familles avec un taux d’endémicité de 76% (RAZAFIMAHEFA 2001). La variation pédologique et topographique du milieu offre une diversité de formations végétales qui sont :
– La forêt dense sèche caducifoliée, caractéristique de l’Ouest, est composée de plantes adaptées particulièrement à la sécheresse. Les arbres sont peu élevés avec de faibles diamètres et perdent leurs feuilles pendant la saison sèche. Les différents niveaux d’adaptation se manifestent chez les espèces qui composent la forêt : la caducifolie pour Pourpatia minor et Strychnos decussata ; le géophytisme rencontré chez Dioscorea sp et Tacca leonpetaloïdes ; la pachycaulie chez Pachypodium rutenbergianum et Adenia sp ; la crassulescence chez Vanilla madagascarensis et Bulbophyllum sp et l’aphylie pour de nombreuses plantes (Cynanchum sp, Euphorbia sp, etc). La forêt se développe sur des sols ferrugineux, sur des sables et sur des dunes.
– La savane arbustive est composée par des plantes ligneuses (Acridocarpus excelsius, Sclerocarya caffra, Bismarckia nobilis, Hyphaene coriacea) et des herbacées (Aristida rufescens, Heteropogon contortus et Hyparrhenia ruffa).
– Les formations marécageuses longent les cours d’eaux et sont constituées par des Raphia farinifera et quelques plantes hydrophytes et/ou hélophytes.
– Le littoral est caractérisé par des formations halophiles ou mangroves à dominance de Rhizophora mucronata, Avicennia marina, Sonneratia alba et des arbustes telles Salvadora angustifolia.
Echantillonnage d’eau et études
Cela permet de prospecter les différents lacs et de déterminer la qualité d’eau afin d’établir la relation entre les poissons et l’eau. Le prélèvement est effectué directement sur les lacs, l’eau est extraite à la profondeur maximale accessible à l’Homme et mise dans un flacon de 125 ml. L’échantillon est ensuite transporté au laboratoire CNRIT (Centre National de Recherches Industrielle et Technologique) pour être analysé. Les paramètres physicochimiques analysés sont :
• le taux d’oxygène dissous ou quantité d’oxygène contenue dans l’eau. L’oxygène est très important pour la vie de tout organisme vivant car il est indispensable à la respiration. La concentration en oxygène de l’eau sera un facteur déterminant pour le suivi et la croissance des poissons ;
• le pH ou potentiel en hydrogène est un paramètre important déterminant la qualité chimique de l’eau : l’acidité et l’alcalinité influenceront les fonctions physiologiques des poissons ;
• la turbidité ou la transparence de l’eau conditionne la capacité respiratoire du poisson et les activités photosynthétiques des organismes végétaux. L’unité de mesure de la turbidité est NTU ou Nephelometric Turbidity Unit, l’appareil de mesure est le Néphélomètre dans laquelle la Formazine à turbidité égale à 4000 NTU sert à étalonner (Wikipedia, 2014).
ETUDE DE L’ECOLOGIE DES POISSONS
L’inventaire ichtyofaunistique a permis de savoir les espèces de poissons qui habitent dans chaque lac. La méthode utilisée est l’inventaire rapide : elle a été effectuée entre 8h30 et 10h du matin. Il s’agit de jeter dans l’eau pas très loin du bord une termitière ou « aboaly » (photo 2) renfermant des termites comme stimulus, attendre 10 à15 minutes pour que les poissons s’y rassemblent. Lancer l’épervier (photo 3) qui est un filet de forme conique muni à sa base d’une couronne de plomb, avec des petites cordes reliant la base à une corde principale qui permet de refermer le filet au terme de chaque lancée. Pendant les prises, l’épervier utilisé mesure 3 m de diamètre à maillage de 18 et 20 mm Pour chaque lac, on procède trois répétitions espacées de 10 à 15 minutes. Après capture des poissons les étapes suivies sont :
• Comptage : pour une étude quantitative ;
• Identification : par les noms vernaculaires connus par la population locale suivis par les noms scientifiques ;
• Mesure : à l’aide d’une règle graduée ;
• Pesage : avec une balance à ressort.
Fertilisation des lacs
La fertilisation des lacs se fait par action des engrais organiques. Certains engrais organiques sont facilement assimilés par la faune aquatique, le zooplancton et par quelques poissons. Par le phénomène de décomposition et de minéralisation des matières organiques, ils favorisent la production de gaz carbonique et fournissent des nitrates et phosphates nécessaires au développement du phytoplancton (ADJANKE, 2011). Exemples d’engrais organiques: fientes de poules et autres oiseaux, fumier de porc, fumier de vache et autres ruminants, purin (liquide suintant d’un tas de fumier après une pluie ou un arrosage), composts, rouissage du manioc,etc (LACROIX, 2004).
CONCLUSION
Antrema possède une potentialité énorme concernant les ressources biologiques, économiques qui s’y trouvent. Les lacs d’Antrema en font partie, ils possèdent plusieurs espèces lacustres tant faunistiques avec 7 familles d’Oiseaux, 3 familles de Reptiles et 8 familles de Poissons, que floristiques avec 15 familles dont les familles des CYPERACEAE et POACEAE dominent. Suite à un regroupement des 14 lacs étudiés, d’après leurs étendues, caractères physico-chimiques, caractéristiques biologiques, fonctions écologiques et services offerts relatifs au besoin des communautés locales, deux catégories de lacs ont été définies. La première catégorie (groupe A) comporte trois lacs qui sont les lacs Ambalarano, Daoro et Daoro Ritra. Les caractéristiques prédéfinis de ces derniers y permettent la viabilité des espèces ichtyofauniques, il est donc faisable de pratiquer une pisciculture extensive. Tandis que, la deuxième catégorie (groupe B) renferme 11 lacs qui sont Ankafo, Bekapika, Belinta, Doany Be, Faly, Malay, Mantamohoka, Maro, Matsaborindolo, Matsabory Be, Sahariaka,certaines de leurs caractéristiques écologiques empêchent la pratique de la pisciculture extensive. Quelques techniques d’aménagement s’avèrent nécessaires pour la viabilité et la productivité des espèces ichtyofauniques, donc une pisciculture semi-intensive doit être adoptée. Bien que les lacs hébergent de nombreuses espèces, ils subissent des pressions et menaces telle que l’érosion superficielle du sol liée au lessivage, l’eutrophisation des lacs et les feux de brousses qui causent l’extinction des espèces lacustres et même la disparition des micro-bassins versants qui hébergent les lacs. Face à ces différentes pressions et menaces, des techniques de valorisations et d’aménagement seront adoptées, comme la fertilisation périodique ou régulière des lacs, l’apport de nourriture aux poissons pour compléter les aliments disponibles dans les lacs, le nettoyage des rives. Egalement, pour pérenniser les populations qui y vivent et la production durable des espèces ichtyofauniques, la gestion rationnelle définie par des réglementations sont indispensables. Face à cette valorisation des systèmes lacustres, l’avenir de gestion des espèces ichtyofauniques endémiques est mis en question. Comment les protéger contre les changements globaux des écosystèmes naturels, tel l’apport de produits exogènes au lac, la non maitrise de la pêche traditionnelle clandestine ou illicite si peu marquée soit-elle,… ? Et finalement, la présente étude a permis à la fois de conserver les ressources lacustres et de valoriser de façon rationnelle les ressources piscicoles pour l’amélioration de niveau de vie des communautés locales.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : MILIEU ET SITES D’ETUDE
I. CADRE GENERAL DE L’ETUDE
I.1. Situation géographique
I.2. Relief
I.3. Géologie
I.4. Pédologie
I.5. Hydrologie
I.5.1. Hydrologie fluviale
I.5.2. Hydrologie marine
I.6. Climat
I.6.1. Température
I.6.2. Précipitation
I.6.3. Diagramme ombrothermique
I.6.4. Insolation
I.6.5. Vent
I.7. Flore
I.8. Faune
I.8.1.Amphibiens
I.8.2.Invertébrés
I.8.3.Mammifères
I.8.4.Oiseaux
I.8.5.Poissons
I.8.6.Reptiles
I.9.Homme et ses activités
I.9.1.Administration et communauté locale
I.9.2.Contexte socioculturel
I.9.3.Principales activités
II. SITES D’ETUDE
II.1. Caractéristiques géographiques des sites
II.2. Observations particulières
Partie II : METHODES ET TECHNIQUES D’ETUDE
I. INVESTIGATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
II. PERIODE DE DESCENTE ET JUSTIFICATION DE CE CHOIX
III. ENQUETE
IV. ETUDE DU SYSTEME LACUSTRE
IV.1. Echantillonnage d’eau et études
IV.2. Etude de l’évapotranspiration
IV.3. Etude des substrats des lacs
IV.4. Etude de la faune
IV.5. Etude de la flore et de la végétation
V. ETUDE DE L’ECOLOGIE DES POISSONS
VI. CARTOGRAPHIE DES LACS
VII. CLASSIFICATION DES LACS PAR ANALYSE DES CORRESPONDANCES MULTIPLES (ACM)
Partie III : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. LACS ET LEURS DESCRIPTEURS
I.1. Caractères des lacs
I.2. Eventuelles utilisations
I.3. Us et coutumes
II. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET PHYSICO-CHIMIQUES DES SYSTEMES LACUSTRES
II.1.Propriétés physico-chimiques de l’eau de lac
II.1.1. pH (alcalimétrie)
II.1.2. Oxygène dissous (en mg/l)
II.1.3. Turbidité (en NTU : Nephelometric Turbidity Unit)
II.2.Evapotranspiration Potentielle
II.3.Substrats de chaque lac
III. CARACTERISTIQUES BIOLOGIQUES DES LACS
III.1. Faune
III.1.1. Amphibiens
III.1.2. Mammifères
III.1.3. Oiseaux
III.1.4. Poissons
III.1.5. Reptiles
III.2. Flore
III.2.1. Les espèces floristiques existantes dans les lacs
III.2.2.Végétations environnants les lacs
III.3. Relevé pendant la pêche
IV. TYPOLOGIE DES LACS
Partie IV : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
I. DISCUSSIONS
I.1. Sur les méthodes et techniques d’étude
I.2. Sur les résultats
II. RECOMMANDATIONS
II.1.Stratégie de gestion des systèmes lacustres
II.1.1.Problématiques liés aux bassins versants
II.1.2.Aspects techniques d’aménagement des lacs
III.1.3.Gestion rationnelle des ressources
II.2.Autres recommandations
Références bibliographiques
Références webographiques
ANNEXES
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