Evaluation du travail salarial au sein de la Société viticole Mac et Frères

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Structure des revenus des paysans et activitésdes exploitations

Par la suite, la détermination des revenus perçus par les paysans enquêtés dans leurs ménages est effectuée. Ces revenus peuvent leur servir dans les besoins quotidiens et dans l’amélioration de leurs propres exploitations agricoles. Afin de pouvoir comparer les états de lieux des 2 sources de revenus des 77 ménages, il est important de connaître tout d’abord tout ce qui concerne les travaux de viticulture dans la Société Mac et Frères.

Travail de viticulture dans la Société viticole Mac et Frères

Comme toute plante, la vigne demande tant d’entretien et de traitement efficace pour pouvoir produire davantage. Le calendrier cultural présenté ci-dessous montre les travaux en viticulture durant une année campagne.

Calendrier cultural de la vigne

Le calendrier cultural de la vigne est surchargé. Les salariés ne cessent pas travailler sur la viticulture presque toute l’année. Les détails sur le travail de viticulture sont présentés en ANNEXE VII.
Suivant le calendrier cultural de la vigne présentéci-dessus, les travaux dans la viticulture sont diversifiés; ce qui nécessite unequantité importante de main d’œuvre salariale afin d’accomplir les travaux sur les 30 hectares de la Société Mac et Frères. Généralement, il n’existe pas de grands travaux au mois de Mars, Août, et Novembre. Les questionnaires concernant la main d’œuvre sont présentés en ANNEXE VIII.

Nombre de salariés nécessaires pour les travaux de viticulture à la Société

Les responsables de l’exploitation viticole à la So ciété Mac et Frères se chargent de trouver des paysans salariés pour effectuer les travaux de la vigne. Le nombre des salariés agricoles4 journaliers nécessaire dépend des durées de joursde travail. Le Tableau nº10 montre le nombre de salariés annuels dont la Société a besoin pour son exploitation viticole.
En parlant des travaux de viticulture dans la Société Mac et Frères, les salariés nécessaires pour 109 jours de travail sont au nombre de 430 pour chaque année de campagne, de Janvier au Décembre. Ce nombre de salariés ne change pas mensuellement mais ce sont les individus qui changent.

Recrutement des travailleurs

Les 103 actifs à l’intérieur des 64 ménages sont alariés à la Société viticole et ayant déjà 2 ans d’expériences dans les travaux de vigne.Ils sont recrutés 4 fois en moyenne par an pour accomplir les travaux des 430 salariés nécessaires pendant une année de campagne. Le responsable de l’exploitation viticole recrute les travailleurs tous les mois lorsqu’il y a changement de tâches.

Revenu obtenu du travail salarial à la Soci été Mac et Frères

Le revenu des paysans salariés journaliers est donné dans les Tableaux qui suivent.

Revenu journalier d’un salarié

Le Tableau nº11 ci- après présente le revenu journalier des ménages ayant des actifs salariés à la Société Mac et Frères.
D’après l’enquête, la rémunération du travail salarial de viticulture reste constante à 1 200 Ar pour chaque salarié journalier. Elle ne dépend pas des tâches accomplies ou du sexe, mais fixées forfaitairement. De ce fait, le revenu salarial du ménage peut être doublé ou triplé selon le nombre de salariés dans chaque ménage.

Revenu annuel d’un salarié

En somme, pendant une période culturale de vigne, la Société Mac et Frères emploient 430 salariés durant 109 jours de travail. Si elle paie pour 1 200 Ar / salarié journalier une durée de 8 h, équivalent à une journée, alors elle doit dépenser en tout (6520Hj x 1200Ar/j) soit 7 824 000 Ar. En moyenne, les 103 actifs salariés dans les travaux de viticulture peuvent gagner chacun environ 18 195Ar annuellement. Or, un actif salarial de la Société viticole Mac et Frères travaille en moyenne 14 jours/ mois, et 4 mois dans l’année, donc (14x 4) jours/an, soit 56 Hj. Le Tableau nº12 ci- après montre le revenu salarial annuel des ménages, selon le nombre d’actifs concernés.
On sait que le revenu salarial de chaque ménage varie d’une part, en fonction du nombre d’actifs salariés; et d’autre part, en fonction du nombre de jours de travail effectué par le salarié. Le montant annuel du ménage est faibled’après le tableau. En référence à la politique d’Action Pour le développement de Madagascar ou le »MAP »qui a pour objectif de réduire de moitié la pauvreté dans ce pays, il est loin de répondre à cet objectif car gagner 1dollar/j/ personne, équivalent à 2000Ar/j est encore difficile à réaliser vue la situation économique actuelle.

Travaux agricoles des familles paysannes

Les familles concernées par l’étude ont fait les travaux agricoles au champ selon le calendrier cultural de chaque culture.

Calendrier cultural des travaux au champ

Tous les calendriers culturaux des pratiques paysannes sont présentés dans le tableau ci-dessous : ceux de la riziculture irriguée, du manioc, du mais, da la patate douce, du haricot, ainsi que de la vigne.

Commentaire

Les calendriers culturaux montrent que les paysans sont occupés dans leurs exploitations agricoles toute l’année, de Janvier au Décembre. Les détails sur les calendriers culturaux sont en ANNEXE IX. Or, à cause de la surf ace cultivée faible, la superficie agricole totale n’est pas suffisante pour les actifs du ménage. De ce fait, l’absence des travaux au champ ou la disponibilité de temps amène les actifs des ménages à travailler pour la Société.
Pour la vigne, la vendange se situe au mois de Février; ce qui coïncide avec les travaux de sarclage de maïs et de la récolte du haricot. Le mois de Février est encore la période de soudure; alors les paysans préfèrent rejoindre la Société pour la vendange au lieu de faire des travaux de sarclage et de récolte. Ils doivent lesdécaler pour le mois suivant.
Une vingtaine des actifs paysans qui habitent en dehors des 10 quartiers enquêtés viennent demander du travail salarial à la Société pendant al période de soudure.

Revenus obtenus des activités agricoles familiales

Les revenus des ménages pour chaque spéculation suivant leurs activités agricoles sont présentés dans le Tableau nº14.
De ces résultats, les revenus agricoles sont identiques pour les ménages à 2 et 3 actifs parce que les terrains exploités par ces ménages ont environ les mêmes superficies. Les détails sur les revenus / ménage/ actif sont présentés en NNEXEA X.
Pour les travaux agricoles familiaux, le nombre de jours de travail est à peu près le même pour les ménages à 2 et 3 actifs agricoles carces derniers possèdent une égalité de superficie moyenne des terrains exploités. Notons qu’un actif agricole est supposé travailler 22jours/ mois, donc (22 x 12) jours/ an, soit 264 Hj.
En ce qui concerne les 77 ménages correspondant aux 132 actifs faisant des exploitations agricoles, 12% de ces ménages ont 3 actifs et 62% ne possède qu’un actif. Par contre, certains ménages représentés par 26% ont 2actifs. Ces derniers sont en général le couple du ménage nommé, chef de l’exploitation. Lesfamilles à plusieurs actifs dans les ménages sortent beaucoup plus vite dans leurs travaux de champ par rapport à ceux qui ne possèdent qu’un actif. Les familles à 2 ou 3 actifs consacrent leur différence de temps au repos et à la communication avec les autres paysans .

Seuil de survie

Notion de seuil de survie

Pour pouvoir évaluer les impacts des activités de iticulturev à la Société Mac et Frères sur les revenus apportés par les paysans actifs dans leurs ménages, il est indispensable de déterminer le seuil de survie des ménages dans la Commune rurale d’Andoharanomaitso. Le montant de ce seuil est équivalent aux dépenses minimales moyennes du ménage afin que ce dernier puisse survivre.

Calcul des dépenses minimales moyennes des ménages

Pour les paysans d’Andoharanomaitso, l’alimentation constitue l’essentiel des dépenses des ménages, plus précisément la consommation en riz. Le reste ne représente qu’un minimum de dépenses pour les familles paysannes. Pourtant, les soins, la scolarité, les vêtements, le mobilier, le déplacement ainsi que la célébration comme l’exhumation en particulier, constituent des dépenses obligatoires pour ces dernières comme le montre le Tableau nº16.
Les 20 ménages enquêtés ont été pris au hasard parmi les 77 qui font des exploitations agricoles considérés comme sujet d’enquête. Les détails sur les dépenses des ménages sont présentés en ANNEXE XXII.

Comparaison des 2 sources de revenus des 77 ménages

La comparaison de la somme obtenue des 2 sources de revenus des exploitations est présentée dans le Tableau nº17 suivant.
Par rapport au seuil de survie du ménage paysan, les revenus de l’exploitation agricole sont insuffisants pour les ménages à 1 actif. Cela concerne les 62% des ménages parmi les 77 correspondant aux 132 actifs. C’est la troisième raison du recours de la population paysanne au travail salarial dans la viticulture à la Société Mac et Frères. Tandis que les ménages à 2 et 3 actifs ont gagné dans leurs exploitations familiales environ le double du seuil de survie pré-calculé, cas des 38% des ménages. Les actifs salariés habitants ces ménages travaillent à la Société Mac et Frères afin d’améliorer leurs propres exploitations d’environ 1.5 à 4.5 ha.
Pour résumer le tableau, les paysans ne peuvent pas investir dans leurs propres exploitations avec le seul revenu du travail salarial qui ne couvre même pas le seuil de survie du ménage. Annuellement, le revenu salarial ne représente que 1,5 à 2 % des revenus totaux obtenus de l’exploitation agricole. Par conséquent, les 2 revenus doivent être sommés pour financer les exploitations agricoles familiales, cas des ménages à 2 et 3 actifs, contrairement aux ménages à 1 actif qui ne peuvent rien investir, vu leur situation en dessous du seuil de survie.

Possibilité des investissements

L’autofinancement de chaque exploitation dépend du niveau d’enrichissement du paysan. Chaque ménage de paysans a ainsi son propremode de vie. Cela leur différencie en ce qui concerne le volume des investissements.
Les ménages à 1 actif ne peuvent pas investir dans leurs propres exploitations familiales et ils ne peuvent pas non plus renouveler leurs moyens. Ils ne peuvent survivre qu’avec des sacrifices. Tandis que les ménages à 2 actifs ont une marge d’environ 1 466 640 Ar par rapport au seuil de survie du ménage paysan. Ils peuvent alors faire des gros investissements, dans le but d’améliorer leurs exploitations et accroître leur capacité de production; il en est de même pour les ménages à 3actifs, avec une marge de 1 484 836 Ar.
En tout, la raison du travail salarial pour les paysans à 1 actif n’est pas du tout dans le but de pouvoir s’investir plus et améliorer leurs propres exploitations familiales, mais surtout de combler leur manque en moyens financiers. Le revenu salarial est faible pour des investissements.
Ces constats expliquent le cas des 13 ménages parmi les 77, correspondant à 29 actifs qui se contentent des revenus de leurs propres exploitations agricoles; c’est aussi le cas des paysans sans terre et les immigrants, qui restent dans les revenus du commerce et de l’exploitation forestière. Ces derniers représentent les cas des 4ménages parmi les 81 pris comme objet d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. METHODOLOGIE
1) Approche méthodologique
1.1) Concepts scientifiques utilisés
1.1.1) Définition du concept de l’exploitation agricole
1.1.2) Regroupement par pourcentage des individus homogènes
1.1.3) Relations combinatoires des variables liées
1.1.4) Calcul des revenus
1.2) Approche méthodologique correspondant à chaque hypothèse
2) Démarche méthodologique
2.1) Etape préliminaire
2.1.1) Elaboration de fiche de recherche
2.1.2) Etude bibliographique
2.1.2.1) Informations clés utilisés
2.1.2.2) Centres de documentation
2.2) Etape de collecte des données
2.2.1) Enquêtes
2.2.1.1) Enquête exploratoire
2.2.1.2) Enquête semi- directive
2.3) Etape de traitement des données et analyse
2.3.1) Phase d’échantillonnage pour la typologie
2.3.2) Phase d’élaboration de la typologie
2.3.3) Choix des variables d’analyse pour la typologie
2.3.4) Traitement : mode de démonstration de chaque hypothèse
2.4) Présentation des résultats
3) Schéma méthodologique
II. RESULTATS
1). Situation actuelle de l’exploitation paysanne dans la Commune
1.1) Localisation de la zone d’étude
1.1.1) Activités économiques des populations
1.1.1.1) Agriculture
1.1.1.2) Elevage
1.1.1.3) Commerce
1.1.1.4) Exploitation forestière
1.1.2) Populations enquêtées dans la Commune
1.2) Variables étudiées
1.3) Typologie des ménages
2) Evaluation du travail salarial au sein de la Société viticole Mac et Frères
2.1) Niveau de vie actuelle des ménages enquêtés
2.1.1) Possession de terrains exploités
2.1.2) Activités agricoles pratiquées
2.1.2.1) Agriculture
2.1.2.2) Production de riz par les ménages enquêtés
2.1.2.3) Elevage
2.1.3) Possession de moyens de production
2.2) Structure des revenus des paysans et activités des exploitations
2.2.1) Travail de viticulture dans la Société viticole Mac et Frères
2.2.1.1) Calendrier cultural de la vigne
2.2.1.2) Nombre de salariés nécessaires pour les travaux de viticulture à la Société
2.2.1.3) Recrutement des travailleurs
2.2.2) Revenu obtenu du travail salarial à la Société Mac et Frères
2.2.2.1) Revenu journalier d’un salarié
2.2.2.2) Revenu annuel d’un salarié
2.2.3) Travaux agricoles des familles paysannes
2.2.3.1) Calendrier cultural des travaux au champ
2.2.3.2) Commentaire
2.2.3.3) Revenus obtenus des activités agricoles familiales
2.2.4) Seuil de survie
2.2.4.1) Notion de seuil de survie
2.2.4.2) Calcul des dépenses minimales moyennes des ménages
2.2.5) Comparaison des 2 sources de revenus des 77 ménages
2.3) Possibilité des investissements
2.4) Revenus des paysans sur les ventes et l’exploitation forestière
2.5) Santé des paysans actifs salariés
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
1) Impacts socio- économiques des activités viticoles de la Société Mac et Frères sur les revenus de ses salariés journaliers
1.1) Impacts économiques
1.1.1) Création d’emploi pour les paysans locaux
1.1.2) Développement du marché
1.1.3) Route améliorée
1.2) Impacts sociaux
1.3) Impacts financiers
2) Motivations des paysans à travailler pour la Société Mac et Frères
2.1) Accroissement des besoins économiques
2.1.1) Produits de la terre insuffisants pour les paysans
2.1.2) Avoir des espèces disponibles
2.1.3) Période de soudure
3) Possibilité d’amélioration du revenu salarial journalier
4) Au niveau de recrutement des nouveaux salariés pour la nouvelle extension de l’exploitation viticole
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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