Evaluation du niveau de prise en compte des fonctions écologiques, de la biodiversité

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La notion de services écosystémiques

Historique

La notion de services écosystémiques est apparue dans les années 1980 sous l’impulsion de biologistes de la conservation de la Nature, tels que Ehrlich et Mooney (1983), afin d’attirer l’attention au niveau mondial sur la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes. A la fin des années 90, le concept s’est considérablement enrichi grâce aux travaux économiques de Costanza (1997) et de Daily (1997), avec le développement de l’économie écologique, intégrant notamment les paiements pour les services écosystémiques (évaluation économique). Mais cette notion de services écosystémiques a véritablement pris de l’ampleur suite à la publication du Rapport sur l’Évaluation des Ecosystèmes pour le Millénaire (ou MEA pour Millennium Ecosystem Assessment (MEA, 2005)), puis dans un second temps avec plusieurs initiatives récentes telles que la démarche TEEB (The Economics of Ecosystems and Biodiversity), la plateforme IPBES (Intergovernmental Panel on Biodiversity and Ecosystem Services) ou des rapports institutionnels comme celui de la FAO. Maintenant popularisé, ce concept souligne la dépendance du bien-être humain envers les écosystèmes. Il a très vite servi de support théorique à des études sur les relations entre la biodiversité à différentes échelles et les sociétés qui en dépendent. Cette notion de services écosystémiques a permis de développer une nouvelle approche interdisciplinaire où la gouvernance socio-économique et la connaissance des processus environnementaux sont interconnectées (Martinez-Harms et Balvanera, 2012 ; Vihervaara et al., 2010 cité par Monnerie, 2016).

La typologie des services écosystémiques

La notion de services écosystémiques se définit comme étant les « bénéfices que l’homme tire des écosystèmes » autrement dit tous les biens et les services générés par les écosystèmes qui contribuent, directement ou indirectement, au bien-être des humains (Monnerie, 2016). Aujourd’hui, face aux changements globaux, l’identification et l’évaluation des services écosystémiques deviennent un réel enjeu.
Ces derniers se répartissent en quatre catégories (figure 1) telles que : les services d’approvisionnement, les services de régulation, les services culturels et les services de support ou d’entretien (Monnerie, 2016).
– Les services d’approvisionnement
Ces services rassemblent les ressources matérielles (ou biens écosystémiques) fournies par les écosystèmes aux humains : plantes consommées, sauvages et cultivées, poissons, gibier et animaux d’élevage, eau potable (donc nappes phréatiques et cours d’eau oligotrophes), bois de chauffage, fibres textiles, substances pharmaceutiques, etc. Ils incluent les espèces à l’origine de futurs médicaments et les populations sources de nouvelles variétés génétiques, précieuses au plan agronomique (Couvet et Couvet, 2010). Ces services conduisent à des biens « appropriables » qui peuvent être autoconsommés, échangés tels quels ou transformés, ou mis en marché. Ces ressources ont une valeur marchande, ce qui est plus rarement le cas des catégories suivantes (Ngom, 2014).
– Les services de régulation
Ils matérialisent la capacité à moduler dans un sens favorable à l’homme des phénomènes comme le climat, en l’occurrence et l’ampleur des maladies (humaines mais aussi animales et végétales) ou différents aspects du cycle de l’eau (crues, étiages, qualité physico-chimique), ou à protéger d’événements catastrophiques (cyclones, tsunamis, pluies diluviennes) ; contrairement aux services d’approvisionnement, ces services de régulation sont généralement non appropriables et ont plutôt un statut de biens publics (Chevassus-au-Louis et al., 2009).
– Les services culturels
Ils renvoient aux différentes valeurs de non-usage qui peuvent être attribuées aux milieux naturels et cultivés (valeurs récréatives, esthétiques, éducatives, spirituelles ou encore morales).
– Les services de support
Les services d’appui, d’entretien ou de support, communément appelés fonctions de base ne sont pas directement utilisés par l’homme mais conditionnent le bon fonctionnement des écosystèmes, à court terme mais également dans leur capacité d’adaptation à long terme : capacité de recyclage des nutriments, pédogenèse (formation des sols à partir de la roche mère), importance de la production primaire comme premier maillon des chaînes alimentaires, résistance à l’invasion par des espèces étrangères, etc. (MEA, 2005).

Lien entre Fonctions écologiques et Services Écosystémiques

L’écosystème, via ses différentes composantes (flore, faune, environnement physique) et leurs interactions, assure la réalisation de fonctions écologiques (figure 2). Ces dernières sont à l’origine de services écosystémiques, dont l’homme peut tirer des bénéfices, directs ou indirects (Blanchart et de Tourdonnet, 2010).
Les fonctions écologiques et les services écosystémiques sont donc liés mais correspondent à 2 visions différentes (Tableau 1) :
Les milieux, les fonctions et les services sont reliés par une relation non-bijective. Autrement dit, un service peut être assuré par plusieurs fonctions écologiques, et inversement, une fonction écologique peut contribuer à la réalisation de plusieurs services écosystémiques (Tableau 2). De même, un milieu peut-être à l’origine de plusieurs fonctions, et une fonction écologique peut être assurée par différents milieux (d’après Étude & Documents n°20., 2010 cité par Éric Blanchart et Stéphane de Tourdonnet., 2010).

MATERIEL ET METHODES

PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Situation géographique et administrative de la FCM

La forêt classée de Mbao, située dans le département de Pikine, région de Dakar/Sénégal a été érigée en périmètre de reboisement en 1940 pour des objectifs de fixation et de conservation des sols. Elle voit son objectif de gestion passer progressivement vers la valorisation du potentiel forestier à travers un aménagement participatif. La forêt classée de Mbao est limitée au Nord par les villages traditionnels de Boune, Darou Misseth et Médina Kell, au Sud par Petit Mbao et Grand Mbao, à l’Est par Kamb et Keur Mbaye Fall, et à l’Ouest par la Route Nationale N°1 et les bretelles de Petit Mbao et Fass Mbao (Figure 4).
Depuis 1996, avec la création des communes d’arrondissement par décret n°96-745 du 30 août 1996, la forêt se trouve actuellement dans la commune de Mbao et fait frontière avec celles de Keur Massar et Diamaguène Sicap Mbao (Gueye et al., 2008).
L’arrêté général portant classement du périmètre de reboisement de Mbao a été pris le 7 mai 1940 mais l’immatriculation des terrains en cause au nom de l’Etat date de novembre 1908.
De cette époque à 1917, on ne sait pas grand-chose de l’histoire de la forêt ; sans nul doute les populations continuaient à exercer librement leurs droits d’usage. En 1917, lors de la création d’une station de pompage des eaux, l’administration décida de limiter, sinon de supprimer, les droits d’usage des populations et de procéder au reboisement du terrain.
Les plantations ont débutées avec du filao (Casuarina equisetifolia) en 1918, elles avaient pour objectifs la fixation et la protection des sols. Entre 1940 et 1955, plusieurs autres espèces ont été introduites dans la forêt : Eucalyptus camadulensis, Prosopis juliflora, Anacardium occidentale etc.

Statut juridique

Du point de vue juridique, la forêt classée de Mbao fait partie du domaine classé de l’Etat. En vertu du décret 2019-110 portant application de la loi n° 2018-25 du 12 novembre 2019 portant Code forestier qui stipule que : « dans le domaine forestier classé, le service des Eaux et Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols établit les règles de gestion, élabore les plans d’aménagement, soit en régie soit par l’intermédiaire d’un tiers ». Dans le second cas, il peut se faire par cogestion ou par concession. Dans le cadre de la FCM, le service forestier a privilégié l’implication de l’ensemble des acteurs intéressés compte tenu de la complexité de la problématique de sa conservation. C’est ainsi qu’il a initié une collaboration avec les collectivités territoriales intéressées par la gestion de la FC. Le protocole d’accord signé entre le service des Eaux et Forêts et l’ancien Conseil régional de Dakar entrait dans ce cadre (Gueye et al., 2008).

Cadre biophysique

Climat

La FCM appartient au domaine climatique sahélo-soudanien, côtier. C’est un domaine climatique exceptionnel dû à l’influence des alizés maritimes pendant une bonne partie de l’année et de la mousson guinéenne de courte durée.
Température
L’analyse du graphique de l’évolution des températures moyennes mensuelles des 30 dernières années de la station de Dakar-Yoff montre une évolution unimodale caractérisée par un maximum de température de 31°C observé au mois de septembre et d’octobre et un minimum de 18°C enregistré au mois de février (figure 5). Les températures les plus élevées se situent entre juin et novembre par contre les plus faibles sont relevées de décembre à mai. Le régime thermique contrasté qui alterne période fraîche de décembre à mai et période chaude de juin à novembre, correspond respectivement à une saison sèche et une saison des pluies (ANACIM, 2018).
L’écart maximal des températures moyennes mensuelles est observé au mois de janvier d’une valeur de 7,4°C et d’une valeur de 4,7°C pour l’écart minimal des températures moyennes mensuelles enregistré au mois d’août (ANACIM, 2018).
L’analyse des données pluviométriques de la station de Dakar (ANACIM, 2018) montre une moyenne annuelle des précipitations de 397,9 mm des 30 dernières années. La variabilité de la pluviométrie est perceptible à travers l’écart par rapport à la moyenne. La figure ci-dessous montre une forte variation des précipitations durant cette période. Cette dernière présente 15 années déficitaires et 15 années excédentaires. Ainsi les années 2005, 2012 et 2015 sont les plus pluvieuses avec respectivement 663,4 mm, 648,4 mm et 650 mm. Par contre les années 1992, 1997 et 2014 sont les plus déficitaires avec respectivement 191,3, 201,8 et 161,3mm (figure 6). Humidité relative
L’humidité relative est élevée pendant toute l’année. Le maximum est atteint au mois d’avril avec 93% ; le minimum est enregistré au mois de janvier avec 46 % (figure 7). Cette abondance de l’humidité atmosphérique est due à l’Alizé maritime issu de l’Anticyclone des Açores qui souffle pendant la saison sèche apportant une certaine humidité (ANACIM, 2018).
Evapotranspiration
L’analyse des données d’évapotranspiration de la station de Dakar (ANACIM, 2018) montrent que la valeur la plus faible d’ETP est notée au mois de septembre d’une valeur de 1,9 mm, par contre la plus grande valeur est enregistrée au mois de décembre et janvier correspondant à une valeur de 3, 7 mm (figure 8).
Vent
L’analyse de la vitesse moyenne des vents de 1989 à 2018, montre que les plus grandes vitesses sont enregistrées durant les mois de février, mars et avril correspondant aux vents forts des alizés (figure 9).
La vitesse moyenne des vents laisse apparaître deux orientations dominantes au cours de l’année :
– des vents de direction Nord à Nord-Est, de novembre à mars. Leur caractère légèrement frais et humide donne une relative clémence au climat de la presqu’île pendant cette période ;
– des vents de secteur nord Nord-Ouest, d’avril à octobre (ANACIM, 2018).
Insolation
Dans l’ensemble, les valeurs de l’insolation restent presque élevées durant toute l’année (ANACIM, 2018). Les fortes valeurs sont observées du mois de mars à mai avec le maximum qu’on retrouve en avril. Le minimum d’insolation est survenu au mois de septembre (figure 10).

Sols

Les sols identifiés au niveau de la forêt peuvent être classés en deux catégories :
-les sols fins, limoneux, hydro morphes avec une forte teneur en matières organiques et une capacité de rétention d’eau élevée. Ils forment un milieu favorable à la végétation et composent les parties basses ;
-les sols gris possédant des horizons humifères et les sols bruns rouges qui sont des sols dégradés ayant perdu leurs horizons humifères. Ces derniers sont très sensibles à l’érosion éolienne et sont beaucoup plus pauvres en matières organiques que les sols gris. Ces deux types de sols inféodent les parties les plus élevées (Gueye et al., 2008).

Flore et Végétation

L’inventaire effectué lors de l’élaboration du Plan d’aménagement avait identifié une flore ligneuse composée de 57 espèces réparties en 26 familles. Les espèces appartenant à la famille des Mimosaceae et Ceasalpiniaceae sont les plus présentes.
Le peuplement naturel a fortement régressé. Il ne reste plus que des individus isolés : Faidherbia albida (Kad), Parinari macrophylla (Neew), Adansonia digitata (Baobab), Maytenus senegalensis, Ximenia americana, Eleais guineensis (Palmier à huile). Les essences exotiques ont pris la relève grâce aux plantations effectuées, qui concernent essentiellement Anacardium occidentale (Darcassou), Eucalyptus camadulensis et Casuarina equisetifolia (planche 1) (Gueye et al., 2008).

Hydrographie

La forêt dispose des ressources en eau. En plus du marigot qui longe Kamb pour passer derrière Keur Mbaye FALL et sous la RN1 pour aller vers la mer, il y a des mares et des zones dépressionnaires à inondation temporaire (planche 2) (Gueye et al., 2008).

Démographie

La population est hétérogène et essentiellement composée de wolofs (avec une dominante Lébou), de Sérères, de Peulhs, de Manjacks, et de Diola. Des villages traditionnels sont contigus à la FCM dont certains sont érigés en communes d’arrondissement (Gueye et al., 2008).

Faune

La forêt classée de Mbao constitue un habitat indispensable pour l’épanouissement de la faune sauvage. Un inventaire faunistique n’a pas été fait durant ce stage. Toutefois, les rapports consultés font état d’espèces de faune rencontrées dans la forêt. Il s’agit de mammifères, de reptiles et d’oiseaux (Gueye et al., 2008).
o Mammifères
Les mammifères les plus communs dans la forêt sont : Lepus crawshayi (lièvre à oreilles de lapin), Civettictis civetta (civette), Canis aureus (chacal commun), Mungos mungo (mangouste rayée), Heliosciurus gambianus (écureuil de Gambie), Cricetomys gambianus (rat de Gambie) et Erythrocebus patas (singe rouge) (Gueye et al., 2008).
o Reptiles
Deux ordres parmi les quatre que comptent les reptiles ont été observés :
– Les Squamates représentés par Hemidactylus mabouia (gecko tropical), Varanus niloticus (varan du Nil), Chamaeleo senegalensis (caméléon du Sénégal), Bitis arietans (vipère heurtante), Python regius (python royal) et Psammophis elegans (couleuvre élégante) ;
– Les Chéloniens représentés essentiellement par Pelomedusa subrufa (tortue à carapace) (Gueye et al., 2008).
o Oiseaux
On retrouve chez les oiseaux 30 familles composées de plusieurs espèces telles que : Milvus migrans (milan noir), Halcyon senegalensis (martin chasseur du Sénégal), Cypsiurus parvus (martinet des palmiers), Corvus albus (corbeau pie), Bubulcus ibis (héron garde bœufs), Passer griseus (moineau gris), Poicephalus senegalus (perroquet youyou), Psittacula krameri (perruche à collier), Buphagus africanus (pique bœufs à bec jaune) etc. (Gueye et al., 2008).

Activités pratiquées dans la forêt

Les facteurs anthropiques influent sur les écosystèmes par le prélèvement et la modification du milieu. Dans la forêt classée de Mbao, les activités comme le maraîchage, l’agriculture, le pâturage, la pêche, l’apiculture, la cueillette de fruits d’anacarde, le ramassage de bois mort y sont pratiqués.

Le ramassage de bois mort

Les opérations sylvicoles (éclaircies, élagage des arbres, coupes sanitaires) permettent aux habitants des villages traditionnels vivant aux alentours de se ravitailler en bois de chauffe. De grandes quantités de bois mort sont régulièrement ramassées par les populations voisines de ce massif au titre du droit d’usage que leur confère le Code forestier (Gueye et al., 2008)..

La cueillette de produits non ligneux

 Produits forestiers alimentaires
Autre fois, d’importantes quantités de noix et de pommes d’anacarde y étaient récoltées par les habitants des villages environnants mais actuellement, les fruits de l’anacarde sont récoltés majoritairement par les enfants qui, prioritairement les grillent pour les manger ou les vendre. Cependant une baisse drastique de la production est notée due au vieillissement des plantations mais surtout à la récolte précoce de la noix non mûre par les enfants (Gueye et al., 2008)..
 La pharmacopée
La richesse floristique de la FCM en a fait un haut lieu de récolte de plantes médicinales. Les plus vieux herboristes et vendeurs de plantes médicinales de Thiaroye ont reconnu que la forêt recelait un important potentiel de plantes. Cependant, elle devient de moins en moins fréquentée car les espèces les plus recherchées, ont disparu ou sont devenues extrêmement rares. En dehors des herboristes, les populations reconnaissent qu’elles prélèvent des parties de plante dans la forêt à des fins de pharmacopée. Cependant depuis quelques années, la dégradation de la forêt ne permet plus à cette dernière de jouer grandement ce rôle (Gueye et al., 2008)..

Agriculture

Depuis très longtemps, la forêt classée de Mbao a toujours fait l’objet d’une exploitation agricole menée par les populations riveraines sous l’autorisation du service forestier, de manière tacite. Le contrat de culture passé entre le service des Eaux et Forêts et la collectivité territoriale, permettait à l’agriculteur l’exploitation d’une terre à vocation forestière en contrepartie de soins sylvicoles apportés au peuplement forestier pour son développement comme c’était stipulait dans l’ancien Code forestier à son article L15. Si anciennement, cette pratique permettait d’une part le suivi des plantations et la surveillance de la forêt par les occupants, elle a connu des détournements d’objectifs, ce qui lui a valu son abandon dans le Code actuel.
Pour ce qui est de la forêt classée de Mbao, les cultures hivernales et le maraîchage sont encadrés par le plan d’aménagement. Le maraîchage fait l’objet d’une série d’aménagement tandis que les cultures hivernales sont autorisées pour maitriser l’enherbement.
Les acteurs de cette exploitation sont de trois types : les hommes et les femmes des villages riverains et les horticulteurs délocalisés de l’autoroute à péage. Ils font des cultures pluviales, le plus souvent avec des associations de : mil, arachide, haricot et bissap. Ces cultures se font sous un couvert arboré à dominante Anacardium occidentale, Faidherbia albida et Balanites aegyptiaca. Les parcelles sont bien délimitées par des haies vives de Euphorbia turicalli (planche 3).
La culture de l’arachide et des haricots permet d’avoir des condiments, du fourrage et procure des revenus financiers. En plus, elle présente l’avantage de profiter à plusieurs familles réduisant ainsi fortement leur pauvreté. L’exploitation agricole dans la forêt joue un rôle déterminant dans l’alimentation des populations et dans l’amélioration de leurs conditions de vie (Gueye et al., 2008).

Maraîchage

Le maraîchage est entrepris dans la forêt par les femmes habitant les villages riverains de la forêt classée souvent organisées en groupement de femmes pour exploiter leurs jardins maraîchers. En 2008, il était prévu de recaser des horticulteurs déguerpis du tracé de l’autoroute à péage pour un périmètre de 15 ha. Pour ce faire, un protocole d’accord a été signé entre le service des Eaux et Forêts et la commune de Mbao, pour autoriser un contrat de culture dans la forêt classée de Mbao avec l’encadrement de Enda. Il était prévu dans ce périmètre des infrastructures hydrauliques afin de faciliter l’exploitation horticole (fleuriste et maraîchère). Les spéculations cultivées la première année étaient : le chou, la tomate, l’oignon, le piment, la menthe, l’aubergine, le jaxatu, la salade etc. Les parcelles ont été ensuite abandonnée suite au constat que l’eau était saumâtre donc inappropriée au maraîchage (Gueye et al., 2008).

Le pâturage

La Forêt classée de Mbao joue un rôle important dans le système d’élevage existant dans cette zone. Des éleveurs traditionnels habitent les villages environnants de la forêt classée. Leur système de production est de type extensif et ils comptent principalement sur le pâturage de la forêt pour mener ce type d’activité. Les animaux sont gardés dans la journée en forêt et retourne le soir auprès des villages ou des espaces sont aménagés ou carrément dans les maisons. Beaucoup d’animaux destinés à l’abattoir et venant de « fora », transitent par la forêt avant et lors de leur acheminement définitif. Leur passage permet de soustraire les animaux de la circulation véhiculée et de disposer de fourrage avant leur abattage. Ce sont les Peulhs dont le cheptel joue un rôle socioéconomique et politique très important. En effet, celui-ci constitue leur épargne à long, moyen et court terme. Leur cheptel est constitué de : bovins, ovins, caprins et de la volaille. Cet élevage outre l’épargne qu’il constitue est source de revenus par la vente de produits laitiers.
Les essences qui dominent les pâturages sont : Pennisetum sp, Alysicarpus ovalifolius. Ces herbes de qualité moyenne à pauvre, surtout en saison sèche, sont toujours complétées par le fourrage aérien constitué de feuilles, fruits et écorces de Faidherbia albida, etc. Sans ce complément alimentaire, ce type d’élevage ne serait pas possible dans cette zone. La qualité fourragère a permis jusqu’à présent de maintenir tant bien que mal cet élevage (Gueye et al., 2008).

Apiculture

Elle n’est pas bien développée dans le massif qui offre cependant d’importantes potentialités. Elle est pratiquée à une petite échelle (planche 4). Quelques ruches ont été installées dans la forêt en partenariat avec l’association pour le développement de l’apiculture et de la foresterie au Sénégal (ADAF). Pour mettre en valeur les activités apicoles autour de cette forêt, une unité de traitement du miel est mise en place pour l’extraction et les traitements nécessaires (Gueye et al., 2008).

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Table des matières

INTRODUCTION
I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Notion de fonctions et de fonctionnalités écologiques
1.2 La notion de services écosystémiques
1.2.1 Historique
1.2.2. La typologie des services écosystémiques
1.3 Lien entre Fonctions écologiques et Services Écosystémiques
1.4 L’approche socio-écologique : cadre conceptuel d’étude des services écosystémiques
1.5 Clarification de quelques terminologies utilisées
II : MATERIEL ET METHODES
2.1 PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1.1. Situation géographique et administrative de la FCM
2.1.2 Historique de la forêt classée de Mbao
2.1.3 Statut juridique
2.1.4 Cadre biophysique
2.1.5 Activités pratiquées dans la forêt
2.1.6 Infrastructures et équipements
2.2 Matériel
2.3 Méthodes
2.3.1Collecte des données qualitatives
III : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 Stratégie de conservation adoptée dans l’aménagement
3.1.1 Division de la forêt en séries
3.1.2 Reboisement compensatoire
3.1.3 Intensification des productions agricoles et pastorales
3.1.4 Opérations sylvicoles
3.1.5 Aménagement du marigot
3.1.6 L’implantation d’un arboretum
3.1.7 Enrichissement de la forêt sur 100 ha
3.1.8 Verger à graines
3.1.9 La création d’un parc animalier
3.1.10 Renforcement de capacités des acteurs
3.1.11 Suivi environnemental des espèces animales sensibles
3.2 Etude de la dynamique spatio-temporelle de la forêt classée de Mbao
3.2.1 Etablissement des cartes d’occupation du sol
3.2.2 Statistiques
3.2.3 Analyse de l’évolution de la forêt
3.3 Evaluation du niveau de prise en compte des fonctions écologiques, de la biodiversité
3.4 Appréciations des acteurs
3.4.1 Sur l’implantation des infrastructures
3.4.2 Sur les règles de gestion adoptées
3.4.3 Le niveau d’implication des acteurs
3.5 Propositions d’amélioration
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
BIBLIOGRAPHIE :

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