Les Technologies de l’Information et de la Communication se développent actuellement en Afrique à un rythme exponentiel. L’usage des TIC est aujourd’hui généralisé dans l’ensemble des secteurs d’activités. Elles ont changé les méthodes et modes d’organisation et de gestion des institutions. Le domaine de l’enseignement et de la recherche n’est pas en reste. En effet, les TIC sont devenues des outils incontournables dans la gestion administrative et le fonctionnement des universités. Elles sont utilisées dans les activités pédagogiques, dans la recherche et dans la gestion administrative et financière. Leur utilisation apporte plus d’efficience dans le fonctionnement des institutions, particulièrement les universités. Ainsi, dans un contexte marqué par la faiblesse des ressources financières et matérielles et une hausse vertigineuse des effectifs des étudiants, elles apparaissent comme une aubaine pour améliorer le fonctionnement, les enseignements et la recherche dans les universités. Dès lors, ces dernières essaient tant bien que mal de les intégrer dans la gestion administrative mais aussi dans les activités pédagogiques et de recherche.
Depuis l’entrée d’Internet au Sénégal en 1995, les universités ont commencé à utiliser les TIC. C’est avec l’appui de partenaires comme l’Agence Universitaire de la Francophonie et l’Institut de Recherche pour le Développement que l’Université Cheikh Anta Diop a commencé à intégrer les TIC dans les activités d’enseignement. Au début, il s’agissait surtout de faire de la recherche d’informations sur le Web. C’est avec l’avènement de l’Université Virtuelle Africaine, lancée par la Banque Mondiale et le projet d’Université Virtuelle Francophone de l’AUF, ou encore l’initiative RESAFAD qu’on voit se manifester les prémices de l’arrivée de l’enseignement à distance au Sénégal. C’est vers 2000 que commencent les véritables projets d’enseignement à distance portés par des écoles ou instituts de l’UCAD. C’est le cas de l’Ecole des Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes qui démarre, en 2001, une formation à distance, grâce à l’appui de la coopération française, dans le cadre du projet FORCIIR. Cependant, ces projets ne rentraient pas dans le cadre de politiques planifiées au niveau des universités. « L’essentiel était pour les autorités universitaires de consommer les crédits alloués par des partenaires extérieurs ».
La massification continue des effectifs et l’expérience réussie de l’EBAD ont convaincu les autorités de l’UCAD de réfléchir sérieusement sur des plans de mise place de formation à distance. Ainsi, en 2006, le Recteur de l’UCAD affirmait que « la résolution de la massification au niveau de certaines facultés passe par le blend learning, une sorte de formation hybride permettant aux étudiants d’accéder à des ressources et à des cours en ligne » . Il lance la même année le programme de construction du Centre de Ressources Technologiques et Pédagogiques. C’est pour trouver une solution à cette massification que l’Etat du Sénégal crée en 2007 trois nouvelles universités dont l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Cependant, ces universités n’ont jusqu’à présent pas eu les infrastructures appropriées et connaissent depuis 2010 un problème de sureffectif d’étudiants par rapport à la capacité d’accueil.
L’usage des Technologies de l’Information et de la Communication pour L’Enseignement semble être une solution à ce problème. Ainsi, dans son plan quinquennal de développement 2011-2016, l’UASZ a défini « une stratégie d’introduction des technologies de l’information et de la communication dans les méthodes d’acquisition des connaissances » , avec notamment la mise en place de l’enseignement à distance. Pour concrétiser cette politique, le Recteur de l’Université met en place, en 2011, le Service de la Formation à Distance. Ce service « a pour mission le développement de l’enseignement non présentiel ».
Des ressources financières importantes sont allouées à la formation à distance dans le cadre du Contrat de Performance signé en 2012 avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Grâce à un partenariat avec l’Agence Universitaire de la Francophonie, l’UASZ se dote d’un Campus Numérique Francophone Partenaire dont la mission est de promouvoir l’utilisation des TICE. Les financements du CDP ont permis le développement et l’hébergement d’une plateforme d’enseignement à distance et la formation des enseignants en e-learning, permettant ainsi le démarrage de la FOAD à l’Université Assane Seck. Ces formations ont débuté en 2012 dans des conditions assez particulières, avec des difficultés surtout au niveau organisationnel et pédagogique. Après une année de fonctionnement, une évaluation de cette FOAD s’avère nécessaire surtout au niveau pédagogique. La présente étude, qui s’inscrit dans cette logique, vise à évaluer le dispositif pédagogique de la FOAD de l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Elle a pour premier objectif de faire l’état des lieux de la FOAD à l’UASZ pour mieux appréhender le processus actuel. Le second consiste à étudier et à évaluer le dispositif pédagogique afin d’identifier les forces et les faiblesses et de faire des propositions pour remédier aux éventuels dysfonctionnements.
La Formation Ouverte et A Distance est dans un état embryonnaire au Sénégal. Ainsi, la documentation disponible sur ce thème est très faible dans les bibliothèques et autres unités documentaires. C’est à la Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation de l’UCAD qu’il existe une documentation assez importante sur la FOAD avec notamment plusieurs publications d’étudiants (mémoires) et d’enseignants chercheurs (thèses, articles …). Cependant, sur le Web, on trouve une documentation fournie, riche et récente sur le thème, notamment sur les plateformes de périodiques électroniques (cairn.info, revues.org…), archives ouvertes et bases de données documentaires.
La situation actuelle des universités du Sénégal est caractérisée par des effectifs pléthoriques d’étudiants qui dépassent largement les capacités d’accueil. A l’Université Assane Seck, la capacité d’accueil est dépassée depuis presque trois ans. L’effectif de bacheliers orientés s’accroit d’année en année alors qu’aucune évolution n’est notée dans la construction d’infrastructures pédagogiques (salles de cours, amphis, …). Par ailleurs, l’université ne dispose pas d’enseignants en nombre suffisant dans certaines spécialités. Elle fait appel à des enseignants des universités de Dakar et de Saint-Louis, notamment. Les frais de transport et de séjour de ces professeurs vacataires deviennent de plus en plus difficiles à supporter par le budget de l’Université.
Pour apporter des solutions à ces difficultés majeures, les autorités de l’Université Assane Seck ont, entre autres solutions, mis en place le Service de la formation à distance. Malgré un déficit en ressources matérielles, humaines et technologiques, ce service dispose, depuis l’année académique 2012, d’un dispositif FOAD fonctionnel et a déjà formé les enseignants à la mise en ligne de cours et au tutorat.
Après la mise en place du dispositif et des formations, certains cours ont démarré en 2012, avec cependant des difficultés qui sont d’ordre technologique, organisationnel, financier et pédagogique. Dès lors, il apparaît opportun de s’interroger sur le dispositif mis en place pour réussir une bonne mise en œuvre de la FOAD. Dans ce dispositif global, l’aspect pédagogique occupe une place particulièrement importante. Cependant, l’observation et l’investigation documentaire ont montré que dans la mise en œuvre de la FOAD, les aspects technologiques et organisationnels sont souvent mieux pris en compte que le dispositif pédagogique.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE II : ETATS DES LIEUX
CHAPITRE III : ETUDE ET EVALUATION DU DISPOSITIF PEDAGOGIQUE DE LA FOAD DE L’UNIVERSITE ASSANE SECK
CHAPITRE V : REMEDIATION DES DYSFONCTIONNEMENTS ET PRECONISATION POUR L’AMELIORATION DU DISPOSITIF
CONCLUSION
Télécharger le rapport complet