Les actions du département Cinéma et mes missions
J’ai réalisé mon stage au sein du département cinéma de l’Institut français. Bien que partie intégrante de la nouvelle agence, il garde néanmoins ses spécificités, liées tant à son histoire qu’au domaine qui est le sien : le cinéma, et plus spécifiquement le secteur de la promotion du cinéma français à l’international, ainsi que celle des cinémas du Sud en France.
Mais avant de s’intéresser au département cinéma, dépeignons rapidement ce contexte spécifique dans lequel il se place.
Deuxième cinématographie mondiale à l’export, après celle des Etats-Unis (ainsi en 2010, près de 60 millions de spectateurs étrangers ont vu un film français – un chiffre en diminution mais tout de même conséquent), la création française connaît cependant un succès très inégale selon les œuvres considérées : « Le circuit commercial ne permet donc pas de diffuser toute la diversité du cinéma français à l’étranger, d’où la nécessité d’une politique culturelle en faveur des films exclus des circuits commerciaux ».
En France, on distingue la promotion commerciale du cinéma du volet non commercial. Les professionnels du secteur ont souhaité établir cette distinction afin de confier la dimension dite commerciale de la promotion à un organe professionnel : uniFrance. Cette association professionnelle à but non lucratif créée en 1949 est placée sous la tutelle du Centre National de la Cinématographie – CNC – lui-même dépendant du ministère de la Culture et de la Communication. Outre la promotion commerciale des films français à l’étranger, uniFrance propose la plus grande base de données multilingue sur les films et les professionnels du cinéma français ainsi que des informations sur les exportations des films français à l’étranger dans le circuit commercial (rôle de prospective).
L’action de l’Etat dans ce domaine, via feu le Bureau du Film du MAEE, et maintenant le département cinéma de l’Institut français, est donc centrée sur la promotion et la diffusion de films absents des circuits commerciaux étrangers (films de patrimoine, documentaires ou films récents). Des films dont les droits sont négociés une fois qu’ils sont sélectionnés par l’équipe du pôle et qui sont ensuite diffusés auprès du réseau culturel français et de ses partenaires (festivals, cinémathèques, universités…). Ces projections sont strictement encadrées : généralement gratuites, il est toléré qu’elle fasse l’objet d’une entrée payante si cette somme est modique et qu’elle sert à rembourser les frais occasionnés par la projection (acheminement de la copie, rétribution du traducteur pour réaliser d’éventuels sous-titres…).
La distinction entre le commercial et le culturel, essentiellement du fait du circuit de distribution considéré (commercial d’une part, réseau culturel français à l’étranger, et ses partenaires –festivals, universités, cinémathèques –d’autre part) est en réalité un équilibre précaire. Sur le terrain, il peut être parfois difficile de discerner l’un de l’autre, et de justifier l’existence de ce circuit non commercial (aussi appelé culturel) dans des pays dits « de marché » (essentiellement les pays développés).
Ainsi, a été signée sur le pavillon Les Cinémas du Monde pendant le dernier Festival de Cannes une convention entre l’Institut français et uniFrance afin de clarifier les compétences de chacun et de pacifier les relations parfois tendues entre les deux structures.
L’Institut français y laisse à uniFrance la compétence pour répondre à toute sollicitation d’artistes pour les déplacements à l’étranger et est annoncée une plus grande collaboration dans l’organisation des semaines du cinéma français (souvent initiées par les ambassades) ainsi que la promotion du cinéma français, tant du patrimoine que plus contemporain. Cela se traduira notamment par la présence réciproque des deux organismes dans les instances dirigeantes de chacune. Une répartition des rôles clarifiée attendue depuis longtemps par les personnels des deux structures.
Le département du Cinéma et sa réforme : un département original (organisation, missions et fonctionnement)
Le département Cinéma de l’Institut français est un département à part, aussi bien dans ses missions que par son fonctionnement ou même de par sa taille et son histoire.
Dernier arrivé à Culturesfrance (en 2009), il était jusqu’à peu considéré comme un petit département (en termes de personnel comme de moyens budgétaires –jusqu’à l’an dernier il n’avait que le troisième budget le plus important parmi les quatre département artistiques de Culturesfrance 1 ). Mais il s’est récemment étoffé en ressources humaines et financières. Avec l’arrivée de 6 agents supplémentaires lors des premiers mois de l’année 2011, son équipe atteint aujourd’hui 14 personnes au total. Et son budget a lui aussi augmenté puisque des 1 680 250 euros de 2010 il est en 2011 de près de 3 181 957 euros, soit quasiment le double.
Ce doublement numérique est, dans les faits, à comprendre par le transfert de lagestion du Fonds Sud Cinéma du MAEE vers le département Cinéma de l’Institut français. Jusqu’ici cogéré par le MAEE et le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (CNC), ce fonds d’aide aux cinématographies du Sud, actuellement en réforme, est, depuis janvier dernier, cogéré par le CNC et l’Institut français, par délégation du MAEE. Le financement est, pour la part MAEE/ Institut français, de 1,1 million d’euros (ce qui explique une partie importante de la rallonge budgétaire du département en 2011).
Ainsi, c’est une mission supplémentaire qui est transférée de la tutelle à l’opérateur (la cogestion du Fonds Sud), et, en sus, plus de 400 000 euros supplémentaire pour les missions traditionnelles du département. Une somme non négligeable, surtout dans une période de réduction générale des financements publics. Au-delà du financement désormais renforcé de ce département, c’est aussi sa structuration qui a évolué ces derniers mois grâce à l’arrivée des nouveaux agents.
À l’instar des autres départements, il s’est désormais constitué en pôles : un pôle de Diffusion non commerciale du Cinéma français, un autre pour la promotion des Cinémas du Monde (chargé, entre autres, de l’organisation du pavillon Les Cinémas du Monde, à Cannes). Ces deux pôles rendent plus lisibles les missions du département Cinéma de l’Institut français.
Une mission d’aide aux cinématographies du monde
Le pôle Cinémas du Monde (terme remplaçant désormais celui de Sud ), se décline en trois périmètres d’action : l’opération de promotion des cinémas du monde sur le pavillon Les Cinémas du Monde durant le Festival de Cannes (auparavant pavillon Cinémas du Sud lorsqu’il était opéré par le MAEE, de 2000 à2008) dont le descriptif détaillé fait l’objet de la partie suivante ; la conservation et la diffusion du patrimoine cinématographique africain de 1960 à nos jours par la Cinémathèque Afrique, et, maintenant, la cogestion, avec le CNC, du Fonds Sud pour le Cinéma.
La Cinémathèque Afrique fut créée en 1964 par l’alors ministère de la Coopération afin de sauvegarder le patrimoine cinématographique africain. Riche d’un catalogue de près de 1500 titres, il représente aujourd’hui l’un des fonds cinématographiques africains les plus pertinents et les mieux conservés au monde. Régulièrement, des programmateurs ou des universitaires viennent visionner des films de son catalogue dans la salle de visionnage du département. Animé par sa responsable et un stagiaire, ce fabuleux outil est à l’heure actuelle sous-utilisé. L’arrivée de nouveaux personnels dans le département pourrait, espère-t-on à l’Institut français, constituer une réponse aux problèmes qu’elle traverse.
Le Fonds Sud pour le Cinéma a été créé en 1984 conjointement par le ministère des Affaires étrangères et européennes et celui de la Culture et de la Communication (dont c’est l’opérateur –en l’espèce le Centre national du cinéma et de l’image animée, CNC –qui en assure la gestion). D’un budget de deux millions d’euros abondé pour moitié par les deux administrations, cette aide à la coproduction avec les pays du Sud représente un dispositif original, même si critiqué aujourd’hui, de coopération cinématographique.
En parallèle à la passation de la gestion du Fonds Sud du MAEE à l’Institut français, en janvier dernier, s’est tramé tout au long de ces derniers mois d’intenses négociations ministérielles concernant tant le périmètre géographique pertinent pour ce Fonds (qui n’a pas évolué depuis sa création), que son mécanisme de sélection des projets. L’annonce récente du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand de sa mue en un Fonds pour les Cinémas du Monde ainsi que les inconnues techniques à ce jour très importantes rendent difficile à ce jour la définition de ce nouveau fonds.
En revanche, on sait dès à présent que le ministère de la Culture, via le CNC, a décidé d’augmenter significativement sa part de financement puisqu’il va multiplier par cinqsa dotation au Fonds (ce qui, en creux, diminue d’autant le poids relatif de la partie MAEE -Institut français).
Le pôle Cinémas du Monde est ainsi constitué d’une chef de pôle et de trois chargées de mission : l’une chargée d’organiser et de préparer, à l’année, le pavillon Les Cinémas du Monde à Cannes, une deuxième gérant la Cinémathèque Afrique et une troisième le Fonds Sud pour le Cinéma (actuellement encore installée dans les locaux du MAEE, jusqu’au déménagement de l’Institut français, prévu pour le mois de septembre 2011).
En plus de ces deux pôles, le Département Cinéma a une Directrice, Mme Valérie Mouroux, un Responsable Adjoint, M. Pierre Triapkine, chargé, notamment, del’organisation du volet Cinéma des Saisons culturelles, une Secrétaire, une Gestionnaire administrative et comptable, et une Chargée de Fabrication (chargées de la fabrication de tous les supports filmiques et numériques commandités par les deux pôles).
Tous ces personnels sont passés du MAEE à Culturesfrance en 2009, à l’exception des nouveaux recrutés (qui sont soit détachés du ministère de la Culture et de la Communication – comme la chef de pôle “Diffusion du cinéma français”-soit des recrutements sous un contrat de droit privé, comme la chargée de mission fabrication, par exemple).
L’opération du pavillon Les Cinémas du Monde et mes missions
L’opération du pavillon Les Cinémas du Monde est opérée par délégation du MAEE à Culturesfrance depuis 2009. Cette année était donc la troisième édition de l’opération sous la responsabilité de l’opérateur, et la première sous bannière Institut français.
Le Festival de Cannes constitue, quant à lui, le rendez-vous cinématographique le plus important au monde. Il rassemble, sur toute sa durée, les professionnels les plus signifiants (réalisateurs, producteurs, distributeurs…) ; les institutions nationales et étrangères structurant le secteur (fonds, structures étatiques…) ; ainsi que les faiseurs d’opinion de cet univers artistique (programmateurs de festivals, critiques de cinéma, journalistes…).
Créé en réponse à la Mostra de Venise fasciste de 1939 (cf. première partie), le Festival de Cannes était au départ entièrement financé par les pouvoirs publics.Aujourd’hui l’association qui l’organise est encore subventionnée pour moitié par des contributeurs publics.
Le projet initial du MAEE était de montrer à Cannes des cinématographies qui ne l’étaient pas, notamment issues de notre ancien empire colonial. Le pavillon Les Cinémas du Sud, ancêtre de celui des Cinémas du Monde, servait alors surtout de lieu de projection (ce qui ne s’est pas avéré approprié, étant donné les conditions techniques de l’opération). Aujourd’hui encore, et même si le format de l’opération a beaucoup évolué (il n’y a plus, par exemple, de projections sur le pavillon mais dans des salles de projection louées au Marché du Film afin d’y inviter des programmateurs de festivals ou des acheteurs potentiels –c’est-àdire avec une visée réellement professionnelle et non de diffusion à un public). Aujourd’hui encore, le pavillon Les Cinémas du Monde est l’un des seuls, à Cannes, à promouvoir les cinématographies du Sud.
Cette spécificité de l’action menée dans le cadre du pavillon (découverte et promotion de nouveaux talents du Sud, programme de professionnalisation des cinéastes invités, débats d’actualité sur les cinématographies de la zone) en fait ainsi une opération en lien avec l’esprit même du Festival. Et ses organisateurs affichent régulièrement leur attachement et leur soutien à cette opération.
L’organisation de cette opération a constitué la colonne vertébrale de mon stage au sein du département Cinéma de l’Institut français, même si j’ai pu parallèlement réaliser des tâches pour le pôle de Diffusion du cinéma français, dans la mesure où j’étais disponible et d’accord pour les faire. « Plus grosse opération de la maison » selon les mots de la Directrice du Département Cinéma, le pavillon Les Cinémas du Monde à Cannes représente une vraie somme de travail en même temps que des financements conséquents. Pour l’Institut français, c’est bien une opération de première importance car rares sont les actions qu’il mène lui-même, et nombreuses sont celles qu’il ne fait ”que” co-financer ou appuyer. Ici, l’organisation globale ainsi que la stratégie programmatique de l’opération sont assurées par l’Institut français. En termes definancement, le budget global de l’opération fut, en 2011, de 530 000€, et la part réglée par l’Institut français de 160 000€ (en plus des salaires des personnels concernés, ainsi que de leurs frais de transports et de logements à Cannes, évidemment).
Le pavillon Les Cinémas du Monde : une opération aux multiples enjeux
Le pavillon Les Cinémas du Monde, auparavant géré par le MAEE et dénommé Les Cinémas du Sud, se situe au cœur du Village international du Marché du Film du Festival de Cannes.
Le Village international est le lieu qui accueille chaque année au Festival de Cannes les représentations nationales présentes : cette année le pavillon côtoyait ainsi celui de l’Egypte et de la Colombie. Ce pavillon tire sa spécificité de représenter la diversité cinématographique du monde émergent dans son ensemble, et non d’un pays en particulier, alors même que les financements sont français : cette spécificité traduit que cette opération se place dans l’action de la France en matière de coopération culturelle avec le Sud. Un terme malgré tout inexistant de toutes les publications ayant trait au pavillon car peut-être trop synonyme, en France, de nos relations incestueuses avec nos anciennes colonies africaines ?
Ainsi, en passant du MAEE à Culturesfrance, le pavillon du Sud est devenu celui du Monde : un changement d’affichage qui implique un positionnement se voulant plus moderne et élargi, loin de la Françafrique des décennies passées. Pour autant, il est parfois difficile de briser des habitudes prises depuis bien longtemps avec nos partenaires africains.
Conçu comme une véritable plate-forme professionnelle, politique, médiatique et symbolique, le pavillon Les Cinémas du Monde permet à tous les professionnels du cinéma travaillant depuis ou avec le Sud de se retrouver. Lieu-repère, il fédère ainsi le Sud et dans le même temps les nombreux professionnels dont les pays n’ont pas de représentations nationales (je pense notamment aux pays d’Afrique noire dont aucun n’a de pavillon à Cannes).
Divers sont les enjeux de ce pavillon et les attentes de chacun des financeurs (Institut français, Organisation internationale de la Francophonie, TV5 Monde, RFI, France 24 et CFI) ; multiples sont donc les actions déclinées.
Le programme de conférences et de tables rondes
Le pavillon Les Cinémas du Monde organise chaque jour des conférences ou tables rondes sur des sujets touchant à l’actualité cinématographique de sa zone géographique. Ces moments furent une occasion, pour les professionnels du secteur, de se retrouver et de débattre de grandes thématiques d’actualité. Cette année, par exemple, nous avions organisé une journée sur les cinéastes arabes dans les révolutions de leurs pays, au cours de laquelle de nombreux débats, parfois houleux, se sont déroulés sur le pavillon.
De la même sorte, nous avons proposé à des acteurs du secteur associatif de présenter leur projet, à notre sens, intéressant. Un groupe de jeunes marocains a ainsi pu expliquer leurs actions au Maroc pour lutter contre la disparition progressive des salles de cinéma. De même, l’association de la Marche pour la Diversité, représentée parle journaliste Harry Roselmack, a présenté des courts-métrages sur la discrimination.
Cet aspect m’a particulièrement intéressé même si le processus du choix des thématiques et des intervenants n’est peut-être pas encore assez élaboré ni collaboratif (l’équipe de l’Institut français n’était pas systématiquement aidée dans ce domaine par les partenaires, pourtant légitimes sur le terrain des contenus et du débat. En revanche, ceux-ci répondaient affirmativement lorsque nous les sollicitions –par exemple pour proposer des journalistes de leurs rédactions pour animer les rencontres).
L’élaboration du plan de communication
Cette opération, complexe, dispose d’un plan de communication chaque année plus élaboré et complet. Ce plan de communication est délicat car communiquer sur un événement au Festival de Cannes relève d’un véritable défi. De plus, arriver à satisfaire autant de partenaires de l’opération n’est pas une tâche simple.
L’élaboration de tous ces supports s’est faite en collaboration avec tous les partenaires : l’Institut français propose, les partenaires amendent les propositions et les modifications sont ensuite validées à nouveau par l’ensemble des partenaires. Un processus parfois fastidieux mais essentiel afin d’éviter les éventuelles “fautes diplomatiques” réveillant des conflits larvés entre partenaires.
Tous les supports sont bilingues (français et anglais) et c’est l’équipe de l’Institut français qui les rédige intégralement. Pour ma part, j’ai dû m’occuper de rassembler tous les synopsis et biographies des cinéastes de la délégation ainsi que leur photo d’identité et celles de leurs projets, et pour certains d’entre eux, traduire en français leurs documents. Tous ces supports nous ont servi pour élaborer le catalogue (en annexe).
La coordination du pavillon au quotidien, à Cannes
Sur place, nous avons dû veiller à ce que toutes les activités prévues en amont se déroulent comme souhaité et que l’accueil de la délégation artistique comme des dirigeants et partenaires, de la tutelle (le MAEE) ou enfin du public soit satisfaisant. Comme dans tout événement de cette nature, il fallait être disponible constamment et prêt à résoudre des problèmes de dernières minutes.
En parallèle à cela, il a fallu que nous trouvions le maximum d’invitations aux séances de projection des films de la compétition officielle afin de pouvoir les attribuer tant à nos dirigeants qu’à notre délégation.
Cette année, vu que le parrain du pavillon était le réalisateur argentin Pablo Trapero, il a pu être utile que je sois hispanophone afin de pouvoir l’accompagner lors de certaines de ses activités ou de résoudre certains des problèmes qu’il a pu rencontrer à Cannes (mais cet aspect de ma mission avait déjà commencé en amont de l’opération…). Ainsi, en miniature et à mon échelle, cette opération m’a permis de saisir tous les enjeux qui traversent l’Institut français, et l’action culturelle extérieure de la France, dans sa globalité. Toutes ces tâches m’ont donné la possibilité d’appréhender la globalité de la production d’un événement de cette envergure ainsi que l’envers du décor des partenariats, et les négociations ou tensions qui peuvent exister entre eux. Et l’évolution du pavillon au long des éditions est assez révélatrice de celle de l’action culturelle extérieure dans son ensemble : élargissement des partenariats médiatiques et financiers et de la zone géographique d’action, visées professionnalisantes de l’action culturelle, transversalité de l’événementiel.
Evaluation du département cinéma de l’Institut français
Le département cinéma de l’Institut français entre dans sa troisième année au sein de l’opérateur chargé de l’action culturelle extérieure. Les nouveaux financements dont il bénéficie, ainsi que les recrutements qu’il lui a été possible de réaliser ces derniers mois consolident son action et témoignent de sa réelle montée en puissance au sein du nouvel Institut français. La charge de travail, énorme, ayant été redistribuée avec les nouveaux arrivants, les agents peuvent désormais se recentrer sur leur cœur de métier, et non essayer, difficilement, de tout faire. Concernant l’organisation de l’opération à laquelle j’ai participé, il est indiscutable que le recrutement d’une chargée de mission supplémentaire nous a permis collectivement d’en monter le niveau qualitatif et de proposer plus d’événements sur le pavillon que par le passé.
Les carences réelles du département en termes de communication (soulignées par ma prédécesseur de l’an passé dans son mémoire professionnel) semblent progressivement se résoudre grâce, notamment, à l’arrivée d’une nouvelle directrice de communication ainsi qu’à la création d’un nouveau pôle, au sein du département de la communication toujours, dédié à l’Internet et aux nouveaux media. Ce renforcement de l’équipe communicante de l’Institut français permet maintenant au personnel du département cinéma de rehausser son niveau d’exigence et de mieux communiquer sur ses actions.
Les deux points soulignés par Camille Berreur dans son mémoire professionnel (l’obsolescence de la politique de diffusion non commerciale du cinéma français et les inégales relations entretenues avec le réseau culturel français à l’étranger) sont donc bien toujours d’actualité même si des progrès sont en train d’être accomplis pour les résoudre. La tâche principale à venir ne consisterait pas, alors, à la valorisation de la Cinémathèque Afrique ?
Un nouveau souffle pour la politique de diffusion ?
En 2009, à son arrivée à Cultures france, le département cinéma – bureau du film (du temps où il était encore au MAEE) a perdu la moitié de ses effectifs ainsi qu’une part de son financement : les salaires des personnels n’étant plus réglés par le MAEE, ils ont dû être ponctionnés sur le budget du département – soit une perte du quart de son budget).
Le nécessaire temps d’adaptation à la nouvelle structure et la recherche d’une nouvelle manière de travailler a alors engendré des réflexions au sein du département. Réflexions qui sont, depuis quelques mois, en train de se concrétiser, notamment par le recrutement d’une chef de pôle ainsi que d’une chargée de fabrication. Ces deux arrivées vont enfin pouvoir délester, par le haut comme par le bas, les trois chargées de mission de ce pôle de diffusion.
Concernant la consultation jusqu’ici complexe, pour les postes, des titres des films disponibles pour leur zone (en fonction des négociations réalisées avec les ayants droits), il semble que les deux travaux numériques en cours y constituent justement une réponse. Outre un travail global de catalogage des titres disponibles pour les postes, nous pouvons signaler le lancement, sur le pavillon Les Cinémas du Monde d’ailleurs, de la plateforme Internet IF Cinéma, véritable outil d’aide à la programmation des postes lorsqu’elle sera finalisée.
Exclusivement destinée au réseau culturel français et à leurs partenaires dans le monde, IF Cinéma permet à ses utilisateurs de télécharger les programmes proposés afin d’organiser des projections publiques non commerciales pour leur public. Une offre de cinéma français mais aussi de cinémas du monde, notamment africain, y sera progressivement mise en ligne. À ce jour, la plate-forme IF Cinéma propose 50 titres en téléchargement mais l’objectif sur trois ans est d’atteindre 400 titres. À terme, IF Cinéma sera donc une partie de la réponse aux problèmes récurrents rencontrés par les postes dans leur programmation quotidienne.
Un nouveau souffle pour la politique de diffusion ?
En 2009, à son arrivée à Cultures france, le département cinéma – bureau du film (du temps où il était encore au MAEE) a perdu la moitié de ses effectifs ainsi qu’une part de son financement : les salaires des personnels n’étant plus réglés par le MAEE, ils ont dû être ponctionnés sur le budget du département – soit une perte du quart de son budget).
Le nécessaire temps d’adaptation à la nouvelle structure et la recherche d’une nouvelle manière de travailler a alors engendré des réflexions au sein du département. Réflexions qui sont, depuis quelques mois, en train de se concrétiser, notamment par le recrutement d’une chef de pôle ainsi que d’une chargée de fabrication. Ces deux arrivées vont enfin pouvoir délester, par le haut comme par le bas, les trois chargées de mission de ce pôle de diffusion.
Concernant la consultation jusqu’ici complexe, pour les postes, des titres des films disponibles pour leur zone (en fonction des négociations réalisées avec les ayants droits), il semble que les deux travaux numériques en cours y constituent justement une réponse. Outre un travail global de catalogage des titres disponibles pour les postes, nous pouvons signaler le lancement, sur le pavillon Les Cinémas du Monde d’ailleurs, de la plateforme Internet IF Cinéma, véritable outil d’aide à la programmation des postes lorsqu’elle sera finalisée.
Exclusivement destinée au réseau culturel français et à leurs partenaires dans le monde, IF Cinéma permet à ses utilisateurs de télécharger les programmes proposés afin d’organiser des projections publiques non commerciales pour leur public. Une offre de cinéma français mais aussi de cinémas du monde, notamment africain, y sera progressivement mise en ligne. À ce jour, la plate-forme IF Cinéma propose 50 titres en téléchargement mais l’objectif sur trois ans est d’atteindre 400 titres. À terme, IF Cinéma sera donc une partie de la réponse aux problèmes récurrents rencontrés par les postes dans leur programmation quotidienne.
Certains de ces dispositifs ont souvent été évoqués lors des débats qui concernaient la réforme de notre action culturelle extérieure : il s’agit des modèles anglais et allemand. Quels en sont leurs traits caractéristiques ?
Le British Council a été créé en 1934. Organisation d’utilité publique à but non lucratif (principes de la “Registered Charity”), il travaille en collaboration avec le ministère britannique des Affaires étrangères même si son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique est consacrée dans ses statuts. Il dispose aujourd’hui d’environ 220 implantations dans 109 pays mais connaît, lui aussi, une réorganisation territoriale : diminution de nombre de sites en Europe, augmentation en Asie et au Proche-Orient.
La particularité des British Councils locaux est de se concentrer sur les cours de langue anglaise : ils n’organisent aucune manifestation culturelle en leurs seins mais exclusivement hors les murs et en partenariat avec les institutions locales. Les trois grandes thématiques prioritaires que s’est fixé le British Council depuis 2005 sont le dialogue interculturel, l’économie de la connaissance et le changement climatique.
Les directeurs des British Councils locaux ne rendent compte de leur programmation qu’au British Council de Londres : les ambassadeurs des pays concernés étant simplement consultés.
Un point important : seuls 35% du budget du British Council provient d’une subvention du ministère britannique des Affaires étrangères, et les 65% restant étant comblés par l’autofinancement (cours de langue, délivrance des diplômes, mécénats) ; et le British Institut emploie 6500 personnes réparties dans 220 implantations couvrant 109 pays.
Le Goethe Institut, lui, a été fondé en 1959. Il s’agit d’un établissement à but non lucratif totalement indépendant du gouvernement allemand, ce qui s’explique notamment par le passé récent de l’Allemagne. Le fonctionnement du réseau allemand à l’étranger est largement décentralisé : chaque Goethe Institut dispose d’une autonomie de gestion, tant de son budget que de ses ressources humaines.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : L’INSTITUT FRANÇAIS, DERNIER-NE DE LA COOPERATION CULTURELLE A LA FRANÇAISE
I L’AFAA :LES BALBUTIEMENTS
II CULTURESFRANCE :L’EMANCIPATION
III L’INSTITUT FRANÇAIS :L’AGE DE RAISON
DEUXIEME PARTIE : LES ACTIONS DU DEPARTEMENT CINEMA ET MES MISSIONS
I LE DEPARTEMENT DU CINEMA ET SA REFORME :UN DEPARTEMENT ORIGINAL (ORGANISATION,MISSIONS ET FONCTIONNEMENT)
II L’OPERATION DU PAVILLON LES CINEMAS DU MONDE ET MES MISSIONS
III EVALUATION DU DEPARTEMENT CINEMA DE L’INSTITUT FRANÇAIS
TROISIEME PARTIE : OPERATEUR, AGENCE,TUTELLE : UNE NOUVELLE REPARTITION DES ROLES, UN NOUVEAU MODELE?
I UNE TUTELLE,UN OPERATEUR,UN RESEAU ?
II UN MODELE,DES MODELES
III LA GENERALISATION DESAGENCES CHARGEES DEL’ACTION CULTURELLE EXTERIEURE : UN PHENOMENE D’ABORD EUROPEEN
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ANNEXES
TABLES DES MATIERES
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