L’élevage en Afrique de l’Ouest constitue 44% du Produit Intérieur Brut (PIB) agricole (OCDE, 2009). Il assure une sécurisation des familles et est un outil de lutte contre la pauvreté. Il devrait contribuer à améliorer les conditions de vie des paysans, ainsi qu’à la fourniture du lait et des protéines animales de qualité et en quantité suffisante pour faire face à la sécurité alimentaire.
Le Sénégal, pays sahélien par excellence, a une vocation principalement agropastorale où l’élevage contribue à hauteur de 36% à la valeur ajoutée du secteur primaire (ANSD, 2008). Le cheptel y est très important et varié. Le cheptel bovin est caractérisé par une faible productivité, justifiée par des contraintes d’ordre génétique, alimentaire et climatique. En effet, les races bovines locales exploitées au Sénégal, ont un faible potentiel laitier ; c’est ainsi que la production laitière est insuffisante pour couvrir les besoins de plus en plus croissant de la population. Pour faire face à cette situation, on constate des importations de grandes quantités de lait et produits laitiers dont la facture s’élevait à 53 Milliards en 2008 (DIREL, 2008). A ces dépenses s’ajoutent les risques d’ordre sanitaire liés à l’importation du lait et des produits laitiers frauduleusement enrichis par la mélanine qui a provoqué en 2008 de nombreux décès chez les nourrissons (OMS, 2008).
Pour remédier à cette fuite de devises, le Sénégal a entrepris de vastes programmes d’intensifications des productions animales par le biais de l’insémination artificielle bovine depuis 1995 à travers les projets tels le PAPEL, le PNIA, le PRODAM et la GOANA. Bien que l’insémination artificielle ait permis une sensible augmentation du niveau de production laitière à travers les métis, le taux de réussite reste peu satisfaisant.
ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL
Le Sénégal, avec la presqu’île du Cap-Vert, occupe la position la plus avancée de l’Afrique de l’Ouest dans l’Océan Atlantique. Il se situe entre le 12°30’ et 16°30’ de latitude Nord, et le 11°30’ et 17°30’ de longitude Ouest. Le Sénégal est limité au Nord et Nord-Est par la Mauritanie, Sud-Est par le Mali et au Sud par la Guinée (Conakry) et la Guinée-Bissau. La Gambie constitue une enclave de 10300km² à l’intérieur du territoire. La superficie totale du Sénégal atteint 196 722 km². Hormis la région du Sud-Est où le relief est quelque peu accidenté, sans que l’altitude dépasse toutefois 581 mètres au point culminant des contreforts du Fouta-Djalon, le Sénégal est un pays plat qui ne s’élève pas au dessus de 130 mètres.
L’absence de reliefs importants et le développement limité du réseau hydrographique donne aux facteurs climatiques un rôle prépondérant dans la répartition des paysages végétaux du Sénégal. La première conséquence est la disposition phytogéographique, interrompue par quelques formations azonales dans les vallées et le long de la côte. La seconde est une évolution des paysages par transition insensible, conforme à la croissance progressive des pluies du Nord au Sud.
CHEPTEL BOVIN AU SENEGAL
Effectif
Le Sénégal, pays sahélien qui a une vocation essentiellement agropastorale, a un cheptel bovin très important. Les statistiques font état en 2008 de 3 210 210 bovins, 5 251 220 ovins, 4 476 960 caprins (DIREL, 2008). L’élevage représente 36% de la valeur ajoutée du secteur agricole et participe pour 3,9% à la formation du PIB national (ANSD, 2008).
Races bovines exploitées au Sénégal
Les bovins exploités au Sénégal sont de diverses races. Il s’agit d’une part de races locales et d’autre part de race exotiques, et de métis issus des croisements des races.
Races locales
Les races locales exploitées au Sénégal, sont essentiellement la race N’Dama (Bos taurus africanus), le zébu Gobra (Bos indicus), le zébu Maure et le métis Djakoré.
❖ Zébu Peul Sénégalais ou Zébu GOBRA
Le Gobra est un bovin à bosse, de grande taille (1,25 -1,4 m) au garrot et de format moyen avec une tête et des oreilles longues, des cornes en forme de Lyre courte chez la femelle et longue chez le mâle (PAGOT, 1985). Le poids adulte est estimé à 350 kg pour la femelle et 450 kg chez le mâle (ISRA, 2003). La bosse est très développée, la robe est généralement blanche ou blanc rayé. Le fanon est large et plissé près des membres. Le Gobra est subconvexiligne, longiligne, hypermétrique, avec un front large sub-concave, orbites saillants et un mufle foncé ou décoloré. Il est utilisé pour ses aptitudes bouchères, son rendement carcasse varie entre 48 et 56% (PAGOT, 1985). La production laitière est très faible puisqu’elle est comprise entre 1,5 – 2 litres/jour pour durée de lactation de 150 à 180 jours ; ce qui s’explique par les mamelles et les trayons qui sont peu développés (CISSE, 1992).
❖ Taurin N’Dama
Le taurin N’Dama est caractérisé par sa trypanotolérance. Il vit dans le Sud et Sud-Est du Sénégal, et est bien adapté au climat humide. Le taurin N’Dama est un animal de petite taille, les taureaux sont massifs, et trapus et peuvent atteindre 1,2 mètres au garrot et pèsent jusqu’à 400kg. Les vaches sont plus petites, ne dépassent guère 1 mètre de hauteur au garrot et pèsent en moyenne 250 kg à l’âge adulte (MPECK, 1995). La robe est de couleur variable, généralement fauve. Les extrémités (tête, membre, queue) sont plus foncées. Les Ndama ont une tête large, une encolure forte avec généralement des cornes en forme de lyre effilées à l’extrémité ; leur poils sont fins et court. La production laitière est comprise entre 0,9 et 1,25 litres de lait par jour pour une durée de lactation de 150 à 180 Jours.
❖ Zébu MAURE
Le zébu Maure est un grand marcheur et un excellent porteur. Il est très résistant et peut s’abreuver tous les deux jours. Outre le Sénégal, il se retrouve en Mauritanie et dans la boucle du Niger. A l’âge adulte il a un poids moyen de 350kg avec un rendement carcasse avoisinant 50% (MBENGUE et al., 2007). La femelle est considérée comme une bonne laitière et produit en élevage extensif 3,4 à 4,2 litres par jour pour une durée de lactation de 240 jours (TRAORE, 1973).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I. ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL
I. CHEPTEL BOVIN AU SENEGAL
I.1 Effectif
I.2 Races bovines exploitées au Sénégal
I.2.1 Races locales
I.2.2 Races Exotiques
I.2.3 Métis
II. TYPOLOGIE DES SYSTEMES D’ELEVAGE
II.1 Définition
II.2 Caractéristiques des systèmes d’élevage
II.2.1 Système agropastoral
II.2.2 Système pastoral
II.2.3 Système intensif : Elevage moderne
III.DIFFERENTS TYPES DE PRODUCTION
III.1 Production laitière
III.2 Production de viande
III. 3 Productions annexes
IV.CONTRAINTES DE L’ELEVAGE
IV.1 Contraintes climatiques
IV.2 Contraintes alimentaires
IV.3 Contraintes sanitaires
IV.4 Contraintes génétiques
IV.5 Contraintes politiques
IV.6 Contraintes socio-économiques
IV.7 Contraintes commerciales
V.POLITIQUES D’AMELIORATION DES PRODUCTIONS ANIMALES
CHAPITRE II: AMELIORATION GENETIQUE ET BIOTECHNOLOGIE
I. METHODE D’AMELIORATION GENETIQUE
II. PRINCIPALES ETAPES DE L’AMELIORATION GENETIQUE DES CARACTERES QUANTITATIFS
III. OUTILS DE L’AMELIORATION GENETIQUE : Les biotechnologies de la reproduction
III. 1 Insémination artificielle
III.1.1 Définition
III.1.2 Historique
III.1.3 Avantages
III.1.4 Inconvénients
III.1.5 Récolte et évaluation du sperme
III.1.5.1 Méthodes de récolte du sperme
III.1.5.2. Evaluation de la qualité de la semence
III.1.5.3. Dilution du sperme
III.1.5.3.1. Taux de dilution
III.1.5.3.2. Milieux de dilution
III.1.5.4. Conditionnement et conservation
III.1.5.4.1. Conditionnement
III.1.5.4.2. Conservation
III.1.6. Technique de l’inséminateur artificielle
III.1.6.1. Moment de l’insémination artificielle
III.1.6.2 Procédé d’insémination artificielle
III.1.6.3. Lieu de dépôt de la semence
III.1.6.4. Diagnostic de la gestation
CHAPITRE III: PROGRAMME D’AMELIORATION GENETIQUE AU SENEGAL
I. PROJET D’APPUI A L’ELEVAGE (PAPEL)
I.1. But
I.2. Objectifs
I.3 Composantes et partenaires
I.3.1. Développement des systèmes de production de l’élevage
I.3.2. Les Partenaires
I.4 Résultats des programmes d’insémination artificielle
I.4.1 Protocole expérimental
I.4.2. Résultats
II. PROGRAMME NATIONAL D’INSEMINATION ARTIFICIELLE (PNIA)
II.1. Objectifs et stratégies
II.2. Résultats obtenus
III.PROJET DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE DE MATAM (PRODAM)
III.1. Objectif et stratégie
III.2. Résultats
IV. GRANDE OFFENSIVE AGRICOLE POUR LA NOURRITURE ET L’ABONDANDANCE (GOANA)
IV.1. Introduction
IV.2. Objectifs de la GOANA
IV.3. Stratégies de la GOANA sur le volet élevage
CONCLUSION