Evaluation du climat des investissements

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Evaluation du climat des investissements

Les coûts, risques et forces sont ressentis de diverses façons par chaque entreprise. Par exemple, un entrepreneur qui veut importer des machines supporte le coût direct de l’inscription de son entreprise au registre du commerce et au coût indirect associé aux délais de dédouanement des machines importées. Il peut aussi encourir le risque de voir les autorités lui accorder le permis requis. Lorsqu’il devra déplacer ses nouvelles machines à travers le pays, plus l’état des routes et des ponts seront mal entretenu, voir infranchissable, plus il verra ses coûts augmenter. Parce que les marchandises pourraient être endommagées ou mettre longtemps pour arriver à la destination. Enfin, s’il veut obtenir un prêt pour développer son affaire, le manque de concurrence au niveau du secteur bancaire pourrait lui poser des problèmes d’accès au crédit. En d’autres termes, les coûts, risques et forces en question influent directement sur le dynamisme du secteur privé de Madagascar. De sorte qu’on suscite d’abord à encadrer les principaux contraintes à l’investissement.

Les principales contraintes

On peut classer les principales contraintes qui influent sur la productivité des entreprises à Madagascar. Le Tableau 1 ci-après présente en ordre décroissant le pourcentage des entreprises malgaches qui considèrent comme « majeure » ou « très sérieuse » chacune des contraintes en question. Les 293entreprises manufacturières interrogées lors de l’enquête fait par la Banque Mondiale avaient évalué les facteurs d’ordre général affectant leur activité (en % des entreprises considérant une contrainte comme « majeure » ou « très sérieuse »).
Ce tableau présente une comparaison entre les contraintes auxquelles les entreprises malgaches ont à faire face et les données ressortant d’enquêtes analogues dans les pays comparateurs. L’environnement des affaires6 dans lequel opèrent les entreprises en Chine et à Maurice est considérablement meilleur, avec une bien moindre proportion d’entreprises faisant état de contraintes majeures dans la quasi-totalité des domaines caractérisant l’environnement des affaires. Mais la plupart des problèmes que perçoivent les firmes malgaches se posent aussi pour les entreprises d’autres pays d’Afrique, parmi lesquelles les coûts de financement et l’accès au crédit, les effets de l’instabilité macroéconomique et la corruption.

La première contrainte concerne d’abord l’infrastructure ; elle représente un facteur particulièrement contraignant pour la conduite des affaires à Madagascar. Comparées à celles de la plupart des autres pays examinés, les entreprises malgaches font face au service d’électricité le moins fiable, avec des coupures de courant très fréquentes sur une base annuelle, comme le montre le tableau 8 ci-après. En Ouganda et en Zambie, deux pays à un niveau de développement analogue, les coupures de courant sont pratiquement deux fois moins fréquentes qu’à Madagascar.
Les délais de raccordement aux réseaux d’électricité et de téléphone sont comparables à ceux recensés en Ouganda et meilleurs qu’en Zambie, mais bien pires que ceux observés à Maurice et en Chine.

Outre cela, la bureaucratie, les réunions avec les autorités et autres lourdeurs administratives constituent des coûts indirects pour les entreprises, et peuvent être ainsi un facteur de risque si les confusions de la bureaucratie aboutissent au retrait des permis requis. Une manière de mesurer ces lourdeurs est d’évaluer le temps passé par les dirigeants d’entreprises avec les autorités administratives et réglementaires. Comparativement à d’autres pays, le poids de la bureaucratie à Madagascar est très lourd, les dirigeants passant 22 % de leur temps à traiter des questions de réglementation. Cela représente une charge comparable à celle que connaissent les entreprises chinoises, supérieure à celle observée dans tous les autres pays d’Afrique subsaharienne étudiés et cinq fois plus lourde que celle connue par les entreprises mauriciennes.

D’ailleurs, l’efficacité des réglementations douanières et commerciales a une forte incidence sur les coûts supportés par les entreprises, notamment celles directement engagées dans des activités d’import ou d’export. Dans le domaine de la facilitation des échanges, Madagascar se classe bien par rapport à un groupe de pays comparateurs. Il n’est en effet devancé que par la Maurice pour les délais de dédouanement à l’importation, et par la Malaisie pour les délais à l’exportation. Cela dit, 40 % des grandes entreprises (qui sont les principaux opérateurs commerciaux) qualifient d’insuffisant ou de très insuffisant la qualité de l’administration douanière, ce qui indique qu’il y a encore d’importants progrès à faire dans ce domaine.

Mise à part la facilitation des échanges, la corruption est une contrainte. Comme l’a montré le Tableau 7 ci-dessus, la corruption figure parmi les principaux sujets de préoccupation pour les entreprises malgaches, plus de 45 % d’entre elles voyant là un obstacle majeur ou sérieux.
La plupart des entreprises malgaches n’ont pas une impression favorable de l’appareil judiciaire. Elles ne sont que 19 % à considérer les tribunaux comme équitables et à même de faire respecter les décisions rendues, 16 % à penser qu’ils sont honnêtes, 6% à estimer qu’ils règlent les affaires avec la célérité voulue, et 32 % à juger abordables les frais de justice.

Le Centre d’Arbitrage et de Médiation de Madagascar (CAMM), mis en place en 2001 afin d’offrir une solution de rechange plus rapide et crédible pour le règlement des litiges d’ordre commercial, semble être peu utilisé. En dépit du mécontentement qu’inspire le système juridique, une partie seulement des firmes interrogées ont eu recours à ses services, plus de 70 % indiquant ne pas en avoir besoin et 21 % déclarant avoir réglé leurs problèmes par d’autres moyens. Au vu des opinions défavorables exprimées à l’encontre de l’appareil judiciaire et du faible recours au CAMM, on est amené à penser que les entreprises malgaches ont tendance à faire appel le moins possible aux tribunaux et s’en remettent plutôt aux réseaux sociaux. Cela aura probablement pour effet de limiter sérieusement l’efficacité des transactions effectuées au niveau du secteur privé malgache.

En marge du système juridique et exécution des contrats, l’accès au crédit est contraignant. Comme le montre la figure 1, Madagascar est, pour l’accès au crédit, dans une situation à peu près similaire à des pays comme la Tanzanie et l’Ouganda, puisqu’une minorité d’entreprises seulement, en général les plus grandes, a effectivement accès au crédit. Dans ces conditions, les entreprises malgaches sont obligées de puiser dans leurs bénéfices non distribués pour financer 80 % de leurs nouveaux investissements en moyenne, ce qui exerce un frein sur leur taux d’investissement global. De plus, Madagascar à des règles contraignantes en matière de nantissement : par rapport au montant du prêt, le nantissement exigé y est en moyenne de 137 %, ce qui est supérieur au niveau imposé dans tous les autres pays excepté le Kenya.
En % disposant d’un découvert ou d’une ligne de crédit. % disposant d’un prêt d’une banque/institution financière
Source : Banque Mondiale.

L’infrastructure, les lourdeurs administratives, la facilitation des échanges, la corruption et l’accès au crédit influent directement à l’investissement ; et d’autres coûts indirects affectent indirectement le climat d’investissement.

Les contraintes secondaires

Certaines des contraintes affectant le climat de l’investissement — en particulier les carences en matière d’infrastructure — ont des coûts indirects non négligeables. Les données de l’enquête permettent de quantifier ces coûts en les exprimant en pourcentage des chiffres de vente, comme le montre Figure 2.
L’enquête révèle qu’en moyenne, les entreprises malgaches perdent plus de 15 % de leur chiffre d’affaires du fait des déficiences affectant le climat des affaires, contre 9,1 % pour la Chine et 6,5 % pour Maurice. Cela a un effet de frein majeur sur l’activité économique.

De plus, une façon de mesurer la productivité consiste à prendre en compte à la fois le taux de productivité de la main-d’œuvre et son coût. L’enquête fait ressortir un très faible taux de productivité de la main-d’œuvre pour les entreprises malgaches, ce qui tient en partie à des niveaux très réduits de capital par employé. Mais les salaires des employés sont eux aussi très peu élevés, si bien que Madagascar a des coûts unitaires de main-d’œuvre1 inférieurs à ceux de tous les pays comparateurs d’Afrique subsaharienne, et similaires à ceux de l’Inde et de la Chine. Cela signifie que, sur le seul critère des coûts, les firmes malgaches sont compétitives à l’échelon international.Mais dans ce cas, les faibles coûts unitaires de main-d’œuvre7 à eux seuls ne procurent pas nécessairement un énorme avantage compétitif. Dans le cas de Madagascar, sa productivité reste assez faible en raison de l’effet de frein exercé par la série de contraintes sur l’investissement et le climat des affaires dont il a été question plus haut. Une fois que ces autres facteurs sont pris en compte dans le cas de figure considéré, le niveau global de productivité des entreprises malgaches ne diffère pas sensiblement de celui des entreprises du Kenya, d’Ouganda et de Tanzanie.

Par contre, la perception par les entreprises de ces contraintes varie selon le type d’entreprise considéré. Par exemple, les entreprises qui ne sont pas en zone franche, les petites entreprises et les entreprises nationales sont plus susceptibles de mentionner les coûts de financement et l’accès au crédit comme une contrainte majeure ou sérieuse. Par contre, pour une forte proportion des entreprises dans les zones franches et des très grandes entreprises, c’est l’incertitude relative aux politiques réglementaires qui est perçue comme un plus gros obstacle.

Les employés des entreprises des zones franches sont plus productifs que ceux des autres entreprises. Mais leur coût unitaire de main-d’œuvre est ravagé par les salaires élevés.
7 Le coût unitaire de main-d’œuvre représente le coût du travail par unité de production et met en rapport le salaire d’un employé et la valeur ajoutée produite par cet employé. Même si les coûts de main-d’œuvre par employé sont relativement élevés, les coûts unitaires de main-d’œuvre peuvent être faibles si l’employé considéré est très productif.

L’efficacité des entreprises manufacturières malgaches augmente en fonction de leur dimension. Comme les entreprises en zone franche sont, en moyenne, grande de tailles, elles sont ainsi plus efficaces dans la mesure où le contrôle est fait par l’étranger.
En bref, le climat de l’investissement à Madagascar est pour l’essentiel similaire à celui de pays comparateurs du continent africain tels que l’Ouganda et la Tanzanie. Dans certains domaines comme la facilitation des échanges et l’effort global de lutte contre la corruption, Madagascar est meilleur que d’autre pays africains. Mais dans d’autres, tels que la fiabilité de la fourniture d’électricité et les lourdeurs administratives que les firmes ont à subir, il affiche des résultats inférieurs à ceux des autres pays du continent.

Dans presque tous les domaines, les résultats obtenus par Madagascar sont inférieurs à ceux de pays comme la Chine et Maurice. S’il est vrai que les entreprises malgaches sont compétitives à l’échelon international au regard de leurs coûts de main-d’œuvre unitaires, cela tient à de très faibles niveaux de salaires plutôt qu’à une très forte productivité, et les contraintes affectant l’investissement et la conduite des affaires signifient que la productivité de ces entreprises n’est globalement que d’un niveau semblable à celle des pays comparateurs du continent.
La difficulté d’accès à l’électricité, la coupure de courant, le coût de financement, l’instabilité macroéconomique, l’accès au crédit, l’activité informelle et la corruption affectent à la productivité des entreprises malgaches.

Pour conclure cette première partie, on constate que l’investissement est une utilisation de fonds afin de collecter les bénéfices à long terme dans le futur. La croissance économique est expliquée par le niveau d’investissement. Il est concret d’agir à travers l’investissement, pour participer à la croissance économique nationale. Il y a des sources de financement de l’investissement. Les investisseurs rationnels cherchent toujours des profits sur leurs activités. Ils décident sur l’acceptation ou l’annulation de leur propre idée de projet d’investissement, en tenant compte les risques et les incertitudes.

La décision d’investissement doit considérer au moins les trois critères de rentabilité. En plus, la pondération de chaque critère est jugée selon la nature du projet. La décision des investisseurs est focalisée sur la nature du projet et l’incertitude socio-économique. Les bons techniciens maîtrisent les risques. Mais l’incertitude exige les investisseurs d’anticiper les impacts des actions sociales. Car des variables exogènes ont influé à la rentabilité et aux risques des activités.
On doit connaitre le niveau de l’environnement des affaires. La mise en place du guichet unique EDBMfacilite l’inscription et l’acquisition des pièces administratives pour les nouvelles entreprises. L’accès au crédit est un problème des investisseurs locaux. Madagascar a des populations actives mais les productivités des travailleurs sont faibles. Le taux de pression fiscal est faible.

Sans investir, c’est « la mort lent » ; mais mal investir, c’est « la mort rapide ». Pour bien investir, on doit tenir compte les critères d’évaluation de la rentabilité d’investissement. Une forte croissance économique est obtenue par la compétence de choisir les investissements les mieux rentables. Cela revient à bien évaluer les impacts des contraints présent et futur, structurels et conjoncturels sur le climat d’investissement. Après avoir présenté et évalué le climat d’investissement, cette étude apporte ainsi les analyses et les recommandations appropriées.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : INVESTISSEMENT ET CLIMAT D’INVESTISSEMENT
CHAPITRE I : Notions théoriques sur l’investissement
Section 1 : Caractéristiques de l’investissement
Section 2 : Décisions d’investissement
CHAITRE II : Situation du climat d’investissement
Section 1 : Indicateurs de mesure d’investissement
Section 2 : Evaluation du climat d’investissement
PARTIE 2 : ETUDES ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE III : Analyses sur le climat d’investissement
Section 1 : Comparaisons du climat d’investissement : Cas de Madagascar, Côte d’Ivoire, et Cameroun
Section 2 : Effets de la crise sur le climat d’investissement
CHAPITRE IV : Proposition d’actions pour l’amélioration du climat d’investissement à Madagascar
Section 1 : Déterminants et climat d’investissement approprié
Section 2 : Amélioration du climat d’investissement
CONCLUSION

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